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Chine : le pape François fait-il fausse route ?

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cardinal-zen-hong-kong_article_large.jpgÀ 84 ans, le cardinal Zen Ze-kiun est un homme libre. Évêque émérite de Hongkong – un diocèse qu’il a dirigé de 2002 à 2009 –, il est devenu la « conscience » de cette ancienne colonie britannique retournée en 1997 sous le drapeau chinois.

Originaire de Shanghai – une ville que ses parents ont fuie en 1948, juste avant la prise du pouvoir par les communistes –, il connaît parfaitement les réalités de l’Église en Chine. Et il ne s’est jamais privé de dénoncer les atteintes à la liberté religieuse mises en œuvre par le Parti communiste chinois.

Très critique ces dernières années des négociations menées par le Saint-Siège avec Pékin, le cardinal irrite jusqu’à Rome. Lu sur le site de « Famille chrétienne » :

« -Quelle est la portée du geste posé par Mgr Ma Daqin le 7 juillet 2012, à Shanghai, en quittant l’Association patriotique sous tutelle de l’Etat le jour de son ordination ?

-Dans sa Lettre aux catholiques de Chine de 2007, le pape Benoît XVI a nettement dit que les principes qui sont à la base de l’Association patriotique sont inacceptables pour l’Église catholique.

Afin de se tenir informé des réalités de l’Église de Chine, il avait mis sur pied au Vatican une « Commission Chine » réunissant différentes personnes – dont j’étais. Lors de nos rencontres, nous étions arrivés à la conclusion que, après des années de patience où nous avons attendu que l’Association patriotique change de l’intérieur, il était temps de dire clairement que cette instance était inacceptable pour les catholiques. Pour moi, Mgr Ma n’a donc fait qu’agir selon ce que le Saint-Siège demande.

Malheureusement, quand Mgr Ma a agi comme il l’a fait en juillet 2012 à Shanghai, il n’a pas reçu de soutien explicite de la part du Saint-Siège. J’aurais aimé alors que le pape fasse une déclaration, par exemple, pour dire simplement qu’il était soucieux du sort de Mgr Ma. Le simple fait pour le pape de mentionner Mgr Ma aurait suffi pour que Pékin comprenne que le Saint-Siège était derrière lui.

De ce fait, la portée du geste posé par Mgr Ma est, pour certains sur place, à Shanghai et en Chine, moins claire : le Vatican soutient-il vraiment ce genre d’initiative ? Alors que, lors des réunions de la Commission vaticane pour l’Église en Chine, nous avions été très clairs sur le fait que le temps de la tolérance était révolu.

J’admire vraiment ce qui s’est passé à Shanghai. Le geste de Mgr Ma a pour moi une portée exemplaire, prophétique, et pourrait être le début d’un mouvement de fond pour l’Église en Chine.

 

 

Le courage d'un évêque

7 juillet 2012, cathédrale de Shanghai, Mgr Thaddée Ma Daqin vient d’être ordonné évêque et prend la parole : « Je me souviens de ce que notre sainte Mère l’Église m’a rappelé récemment : quand tu auras reçu le ministère épiscopal pour seconder Mgr Jin [Luxian], il faudra consacrer toutes tes énergies au ministère épiscopal et au travail d’évangélisation, et il sera gênant de continuer d’assumer certaines responsabilités. C’est pourquoi à partir de ce moment de mon ordination, il n’est désormais plus souhaitable pour moi d’être membre de l’Association patriotique. » Stupeur dans les rangs des représentants des autorités, mais longue et vibrante ovation de l’assistance qui applaudit sans retenue. En posant ce geste, Mgr Ma est le premier évêque « officiel » à ainsi publiquement annoncer qu’il quitte l’Association patriotique. Âgé de 47 ans, originaire d’une famille de la communauté « clandestine », il a fait ses études au séminaire « officiel » de Sheshan. Dans les années 2000, lorsqu’il est évident que les évêques « officiel » et « clandestin » de Shanghai – Mgr Jin Luxian et Mgr Fan Zhongliang – approchent de leur mort, Rome leur demande de se mettre d’accord sur un successeur. À Mgr Xing Wenzhi, nommé par Benoît XVI en 2005, mais écarté en 2011 par les autorités chinoises, succède Mgr Ma Daqin en 2012 jusqu’à son ordination épiscopale. Il est depuis ce jour empêché de gouverner son diocèse.

« -Près de quatre ans après, quelle est la situation à Shanghai ?

Le Saint-Siège, Mgr Jin Luxian [l’évêque « officiel » de Shanghai, décédé le 27 avril 2013 à l’âge de 96 ans] et Mgr Ma étaient tous très conscients que sa démission de l’Association patriotique poserait de grandes difficultés. Je pense que la décision n’a pas dû être facile à prendre pour Mgr Jin.

Vous devez savoir qu’à Shanghai, les deux administrations qui ont à voir avec l’Église sont le Bureau des Affaires religieuses et la Sécurité publique. Le Bureau des Affaires religieuses a toujours été contre l’Église, agissant pour créer des problèmes, des difficultés à l’Église. La Sécurité publique avait des rapports bien plus cordiaux avec Mgr Jin. Celui-ci a donc dû planifier tout cela dans la plus grande discrétion, et ils n’ont pas réalisé ce qui se tramait. Ils ont donc été très surpris, se sont sentis offensés, car ils ont perdu la face.

Pour autant, depuis, les autorités chinoises n’ont pas osé « faire » un nouvel évêque pour combler l’absence actuelle d’évêque en position de gouverner. Cela signifie que lorsque le clergé reste uni, le gouvernement se montre très prudent et ne peut agir à sa guise. Ils ont certainement essayé de convaincre tel ou tel d’accepter de devenir évêque à la place de Mgr Ma, mais personne n’a accepté, et ils n’ont pas osé non plus nommer quelqu’un qui viendrait d’un autre diocèse.

Nous sommes certes pour l’heure dans une impasse, car ni le gouvernement ni l’Église ne veulent « perdre la face », mais c’est le prix à payer pour sortir de l’ambiguïté.

« -Quelle issue désormais peut-on entrevoir pour le diocèse de Shanghai ?

-L’impasse n’est pas qu’à Shanghai. C’est toute l’Église en Chine qui se trouve dans une impasse. La situation présente est objectivement parlant celle d’une Église « officielle » qui se trouve en situation schismatique. L’Association patriotique ne peut pas être acceptée, et ceux qui travaillent avec elle – qu’ils le fassent bon gré ou mal gré – se placent dans une situation schismatique.

Je comprends que le gouvernement ne veuille pas « perdre la face » dans cette affaire, mais nous non plus, nous ne pouvons nous asseoir sur nos principes ! Si donc, aujourd’hui, il n’y a pas de possibilité de sortir de l’impasse sans renier nos principes, alors nous devons en rester là où nous en sommes actuellement. Pourquoi vouloir sortir de l’impasse à tout prix ?

En juillet 2012, Mgr Ma a posé un geste fort. Il serait insensé de revenir en arrière. Certes, il est très difficile pour un diocèse de ne pas avoir d’évêque, et de très nombreuses activités sont actuellement gelées. Tout le monde est dans l’expectative, et c’est une situation douloureuse et dangereuse, mais nous n’avons pas le choix.

Ma position est que nous devons affirmer clairement nos principes, nous ne pouvons les renier pour avoir… Pour avoir quoi exactement ? Récolter une Association patriotique toujours plus puissante et une Église au final qui est schismatique ? Est-ce cela que nous voulons ?

« -Peu avant le Nouvel An chinois, le pape François a donné un entretien, publié à Hongkong, au sujet de la Chine. Comment avez-vous accueilli ses propos ?

-Tout le monde admire les efforts déployés par le pape. Il fait preuve de tant de bonne volonté dans l’expression de son désir de se rendre un jour en visite en Chine. Mais je ne peux pas cacher que j’ai été déçu par cette interview, car la religion a été exclue du champ de l’interview : comment imaginer interviewer le pape et ne pas parler de religion ?

Le pape parle de culture. Très bien. J’entends des personnes dire qu’il met ses pas dans ceux du jésuite Matteo Ricci, auteur en 1595 d’un Traité de l’amitié à l’adresse des Chinois et de l’empereur. De grâce, laissez Matteo Ricci en paix ! Matteo Ricci avait affaire à un empereur. Nous avons affaire à un Parti communiste. Chacun sait que les communistes chinois ont piétiné plus que n’importe qui la culture. Ils ne défendent que la culture socialiste.

De même, le pape dit qu’il ne faut pas avoir peur de la Chine. Mais, ici, à Hongkong, les gens rient lorsqu’ils lisent cela. Rome est loin de la Chine, nous en sommes tout près ici, et tous, nous avons peur. Alors, pourquoi donner une telle interview ?

La réponse de Pékin est venue, très claire : les journaux chinois officiels ont répondu : « Nous voulons des faits », autrement dit : « Rendez les armes ! Soumettez-vous aux demandes de Pékin ! » Et on peut bien comprendre pourquoi la Chine n’a aucune raison de faire des compromis. Ils dominent la partie « officielle » de l’Église et maintenant, ils veulent que l’autre partie, la partie « clandestine », se fonde dans la partie « officielle ». Et ils veulent que le Saint-Père donne sa bénédiction à l’Association patriotique !

Mais la politique du kowtow, à savoir s’abaisser devant le pouvoir central chinois, ne peut porter de bons fruits. Le pape parle d’adopter une attitude humble. Très bien, l’humilité est une vertu cardinale, mais il ne faut pas le faire en abandonnant toute dignité, la dignité de notre foi, la dignité de l’Église. Nous ne devons pas « faire kowtow ». Or, je pense que cette interview ne peut que convaincre le pouvoir chinois à Pékin que le Saint-Siège est prêt à tout pour parvenir à un accord. 

« -On entend dire qu’en décembre 2016, le gouvernement chinois va convoquer à Pékin l’Assemblée nationale des représentants catholiques. Comment l’interpréter ?

-La tenue de cette assemblée serait le signe le plus éclatant que nous sommes en présence d’une Église schismatique. J’espère que le Saint-Père ne se fait pas d’illusions, mais à Rome, ceux qui négocient ne comprennent pas les communistes chinois. Cela renvoie à l’Ostpolitik (1), qui certes avait trait aux négociations entre Rome et les régimes communistes d’Europe de l’Est et en Russie. Certains à Rome se scandalisent que j’en parle pour qualifier les négociations avec Pékin. Mais je dois rappeler ici que l’Ostpolitik a été un échec. Les Églises en Europe de l’Est n’ont pas gagné une once de liberté grâce aux négociations menées par Rome. Elles ont eu la liberté quand le Rideau de fer est tombé. Alors, comment militer aujourd’hui pour une Ostpolitik en direction de la Chine ? Pourquoi reprendre des méthodes qui ont pourtant fait la preuve de leur inefficacité ?

Les personnes qui n’ont pas vécu sous un système dictatorial ne peuvent pas comprendre. Jean-Paul II avait vécu sous le nazisme et le communisme, il comprenait. Le pape actuel vient d’Amérique du Sud, et ces pays ont eux aussi connu des dictatures dominées par les militaires, les classes riches et l’impérialisme américain. Les gens ont souffert sous ces régimes et ils se sont tournés vers le marxisme, qui avait là un « marché » à prendre. Même parmi les catholiques, la tentation a été forte, avec la théologie de la libération.

Pour sûr, le Père Bergoglio à l’époque n’a jamais fait sienne la théologie de la libération, mais on peut penser que lui et ses amis jésuites ont eu à souffrir des régimes militaires. Dès lors que vous vouliez aider les pauvres, vous étiez soupçonnés, accusés d’être communiste. Il est donc naturel que le pape ait une certaine sympathie pour les communistes, car il n’a connu que le communisme persécuté sous la botte des militaires. Mais il n’a pas connu les communistes qui ont tué des millions et des millions d’innocents. Il n’a pas connu ces communistes-là ! Et, à Rome, ils ne connaissent pas la Chine, ils ne parlent ni ne lisent le chinois, ils n’ont pas pratiqué les communistes chinois.

Mes craintes sont donc fortes, même si le Saint-Père n’a pas encore pris position clairement [au sujet du « dossier chinois »]. J’ai très souvent écrit au pape François. Ce que j’espère, c’est qu’il écoute, qu’il écoute tout le monde, tous ceux qui ont des avis divergents sur cette question des rapports avec la Chine. Mais je ne cache pas que la situation actuelle est lourde de dangers, car il y a tant de gens autour de lui qui poussent à conclure un accord avec Pékin. Des personnes qui ne rêvent qu’à une chose : pouvoir dire enfin, urbi et orbi, qu’un accord a été conclu avec la Chine !

« -Est-il envisageable que Pékin amende sa politique religieuse ?

Comment la Curie romaine pourrait-elle penser qu’elle aboutira à un accord pour les catholiques chinois alors que les autres religions restent soumises au contrôle du gouvernement ? C’est une illusion.

Quand il n’y a pas de dialogue, paradoxalement, vous pouvez tolérer beaucoup de choses. Il y a eu ainsi, les années passées, des ordinations épiscopales pour des évêques qui avaient été acceptés par les deux parties, Rome et Pékin. Chacun disait avoir donné son accord, tout en prétendant ignorer ce que faisait ou disait l’autre partie. Tant que les choses étaient laissées dans un certain flou, vous pouviez vous satisfaire de la situation, mais du moment où vous fixez les choses dans un document, fruit d’une négociation, l’équivoque n’est plus possible. Or, il n’y a aucun signe que Pékin va changer.

Un temps, je me suis dit que la situation pourrait s’améliorer avec le nouveau président Xi Jinping [au pouvoir depuis fin 2012]. Je me disais que peut-être qu’une fois qu’il aurait tous les leviers du pouvoir en main, il ferait bouger les choses dans un sens positif. Mais ce « peut-être », je le crains, était une illusion ! Le pouvoir se raidit de toutes parts.

Un prêtre de Chine continentale, mort récemment dans des circonstances non élucidées (les autorités disent qu’il s’est « suicidé », mais sans rien apporter à l’appui de leurs dires), a écrit qu’il n’y avait aucun espoir que la situation s’améliore dans un proche avenir. Il ajoutait qu’il fallait donc attendre. Selon lui, l’Église pouvait attendre. L’Église primitive a bien attendu trois cents ans pour convertir l’empire romain ! Mais ce qu’il nous est impossible de faire, c’est de nous trahir nous-mêmes. 

« -Vers un accord avec le Saint-Siège ?

Le 27 avril, à l’issue de l’audience générale du mercredi, des prêtres chinois en visite à Rome saluent le pape François et lui disent leur désir de le voir en Chine. « Oui, oui, j’aimerais venir », leur répond-il, réitérant là sa volonté souvent exprimée d’être au plus proche des catholiques de Chine. Une visite du pape à Pékin est-elle pour autant envisageable ? Rien n’est moins sûr, tant la méfiance des dirigeants chinois envers l’Église est forte. Témoins de l’effondrement du communisme en ex-URSS, ils savent très bien le poids qu’a pesé Jean-Paul II dans la chute du Rideau de fer. Même si la Chine d’aujourd’hui – avec à peine 1 % de catholiques – ne peut être confondue avec la très catholique Pologne, les communistes chinois savent leur pouvoir fragile. Pourtant, des contacts existent entre le Saint-Siège et la Chine, et il semble même qu’ils s’accélèrent. En juin 2014, une délégation chinoise était à Rome pour rencontrer de hauts responsables de la Curie. En octobre 2015, c’était au tour d’une délégation vaticane d’aller dans la capitale chinoise. En janvier de cette année enfin, une délégation chinoise était à Rome. Dernièrement, fin avril, une délégation du Vatican était à Pékin.

Juin 2014, octobre 2015, janvier 2016, avril 2016 : les visites se suivent, le rythme s’accélère, mais… rien ne filtre. Aucune communication officielle tant de la part de Rome que de Pékin sur le contenu de ces négociations. Ce 4 mai toutefois, dans le Corriere della Serra, le cardinal Parolin, secrétaire d’État du Saint-Siège, a évoqué des « perspectives prometteuses », les deux parties cherchant à « trouver ensemble des solutions aux problèmes de la présence de l’Église catholique dans ce pays immense » ; Mais il n’a pas caché qu’une des caractéristiques du « dialogue avec la Chine » était qu’il connaissait « des hauts et des bas ».

Pour le Saint-Siège, l’enjeu est clair : à l’heure où la Chine connaît des mutations sociales profondes, où l’Église locale voit disparaître la génération des évêques qui ont aujourd’hui 90 ans et plus, le pape doit nommer de nouveaux évêques, souvent jeunes, qui seront aux commandes pour les années à venir. Avec ces nominations, Rome veut favoriser l’unité de l’Église en donnant, pour chaque diocèse, un évêque unique aux communautés « officielles » et « clandestines ». Il s’agit aussi d’obtenir de Pékin des garanties quant à la liberté de fonctionnement et d’organisation de l’Église en Chine. À ce jour, les évêques n’ont en effet strictement aucune liberté pour se réunir. Pour Pékin, un accord avec le Saint-Siège permettrait sans doute d’obtenir que la nonciature, qui est à Taipeh (Taïwan) depuis 1952, revienne sur le continent, en Chine populaire. Ce serait un succès diplomatique certain, le Saint-Siège étant le seul État d’importance à – encore – entretenir des relations diplomatiques avec Taipeh. Mais on voit mal aujourd’hui que la Chine accorde à l’Église catholique une véritable autonomie de fonctionnement, autonomie qui est refusée à toutes les autres religions présentes en Chine ainsi qu’à la société civile dans son ensemble. Les 22 et 23 avril, le président Xi Jinping a présidé une réunion au sujet de la politique religieuse, et il y a réitéré une vieille antienne des communistes chinois, à savoir que le pays « devait résolument se prémunir contre toute infiltration étrangère menée au nom de la religion ». Sous la langue de bois, c’est bien l’Église qui est visée dans son lien à Rome.

Régis Anouil »

Régis Anouil est rédacteur en chef d’Eglises d’Asie, l’agence d’information des Missions étrangères de Paris (MEP)

 (1 )Dans les années 1960-1970, le Saint-Siège – via le cardinal Casaroli, architecte de l’Ostpolitik – entame des négociations avec les régimes communistes d’Europe de l’Est pour tenter d’organiser un espace de liberté pour les Églises locales, persécutées. L’élection de Jean-Paul II en 1978 marquera la fin de l’Ostpolitik, le pape s’attachant à encourager les Églises locales face au communisme.

Ref. Le cardinal Zen : « Le pouvoir chinois se raidit de toutes parts »

JPSC

Commentaires

  • Que le pape François laisse la Chine tranquille.

    L'arrogance de l'occident doit cesser...

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