Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le pape se démarque des conservateurs

IMPRIMER

Interrogé par un quotidien argentin sur les « ultraconservateurs » de l’Église , le pape François regrette qu’ils « disent non à tout » et affirme, dans un entretien paru dimanche 3 juillet : « Je continue tout droit sur ma route ». Lu sur le site web de « La Croix » :

Bergoglio-Macri.jpg« Ils font leur travail et je fais le mien ». Après un premier en décembre 2014, le pape François a accordé un deuxième entretien au quotidien argentin La Nación. Dans cette interview publiée dimanche 3 juillet, interrogé sur « les ultra-conservateurs de l’Église », le pape argentin témoigne de sa détermination habituelle, et de son flegme face à ceux « qui disent non à tout ».

 « Je continue tout droit sur ma route, sans regarder de côté », répond-il au journaliste, préférant replacer le débat au fond : « Je veux une Église ouverte, compréhensive, qui accompagne les familles blessées ».

« Je ne coupe pas des têtes. Je n’ai jamais aimé faire cela. Je le répète : je refuse le conflit », explique encore Jorge Bergoglio, qui a confirmé nombre de dirigeants de la Curie à leur poste et dont plusieurs proches collaborateurs ne cachent pas leur différence avec lui.

Refus d’une approche trop « doctrinaire »

Le pape se garde de nommer quiconque dans cette interview. Après le dernier synode sur la famille d’octobre 2015, qui a vu nombre d’évêques s’opposer à une ouverture qu’ils jugent trop généreuse de l’Église, il a dénoncé, en retour et à diverses reprises, une approche qu’il estime lui trop « doctrinaire » dans l’application de la loi.

Le reste de l’entretien exclusif, réalisé le 28 juin dernier, porte sur des questions propres à l’Argentine. L’ancien archevêque de Buenos Aires déclare notamment n’avoir « aucun problème avec Maurico Macri », le nouveau président argentin.

> À lire : Froide rencontre entre le pape et le nouveau président argentin

Le pape explique aussi pourquoi il a récemment refusé un don important du gouvernement argentin au profit de la fondation pour l’entraide scolaire mondiale, Scholas, qu’il soutient.

Il rappelle aussi qu’il n’a qu’un porte-parole, « la Salle de presse du Saint-Siège », dirigée par le P. Federico Lombardi, se démarquant ainsi de ceux qui prétendent parler en son nom en Argentine.

> À lire : « Le pape est une personne normale » 

Sébastien Maillard (à Rome) »

Ref. Le pape se démarque des conservateurs

JPSC

Commentaires

  • Le lundi 27 juin 2016, lors de la conférence de presse qui ramenait le pape d'Arménie, un journaliste lui a posé la question suivante:

    « Vous irez en octobre en Suède pour commémorer les 500 ans de la Réforme. Pensez-vous que ce soit le moment juste pour rappeler non seulement les blessures de chaque coté, mais pour reconnaître les dons et aussi peut-être pour lever l’ex-communication de Luther ? »

    Ce à quoi François a répondu:

    « Je crois que les intentions de Luther n’étaient pas erronées. C’était un réformateur. Peut-être certaines de ses méthodes n’étaient pas justes, mais dans ce temps-là, si nous lisons l’Histoire de Pastor – un allemand luthérien converti au catholicisme – nous voyons que l’Église n’est vraiment pas un modèle à imiter : corruption, mondanité, attachement à l’argent et au pouvoir. C’est pour cela qu’il a protesté, il était intelligent et il a fait un pas en avant en justifiant pourquoi il le faisait. Aujourd’hui protestants et catholiques, nous sommes d’accord sur la doctrine de la justification : sur ce point si important il ne s’était pas trompé. Il a fait un médicament pour l’Église, ensuite ce médicament s’est consolidé en un état de choses, en une discipline, en une manière de faire, de croire. Et puis il y avait Zwingli, Calvin et derrière eux il y avait le principe “cuius regio eius religio”. Nous devons nous mettre dans l’histoire de ce temps-là, ce n’est pas facile de comprendre. Puis les choses ont été de l’avant, ce document sur la justification est un des plus riches. »

    La base doctrinale du protestantisme n'a pas évolué depuis 5 siècles, sauf pour donner lieu à des métastases, sous la forme d'une multiplication de sous-groupes.

    Est-ce donc le produit d'une surprise de l'esprit que ce prochain voyage à Stockholm ? La seule justification se bornerait-elle au simple constat qu'il y a désormais deux agendas distincts ?

  • Sur les racines de l'Europe, le pape aurait dit au journal La Croix, entre autres choses, ceci : l'apport du Christ à une culture est celui du Christ avec le lavement des pieds, c'est-à-dire le service et le don de la vie. Ce ne doit pas être un apport colonialiste."

    De quel "don de la vie" parle-t-il ? Au-delà de la vie spirituelle, ça n'a pas beaucoup de sens.

    Quant au colonialisme stigmatisé, c'est une affirmation idéologique.

    Les 1ers monastères et les 1ers évêchés ont mis en valeur et protégé des territoires selon les besoins du moment. C'était une forme de colonialisme.
    On peut se dire que les missions du XIXe siècle se sont inspiré de ce comportement. Et ce dans un cadre colonial.
    Quant aux activités économiques coloniales, en général, il n'y a pas eu que certains colons d'Amérique latine dans notre histoire européenne.

    Au contraire... Elle soutient la comparaison avec celle des colons des Etats-unis, des australiens, des arabes, et elle ne mérite pas le mépris de ce pontife partisan.

    Sans prétendre que notre histoire coloniale soit "pure"... Il n'y a aucune histoire qui soit pure, pas même celle des amis gauchistes du pape.

    Ce qui serait nécessaire à la communication de ce pontife, c'est un peu de hauteur de vue, une miséricorde qui ne soit pas à oeillères.

  • La chrétienté « colonialiste » ? Pour nuancer davantage son propos (la colonisation avait ses défauts mais aussi ses qualités), on pourrait renvoyer le pape François à l’admirable livre du Cardinal Sarah : « Dieu ou rien ». L’Afrique noire (je ne parle que de ce que je connais) n’a pas perçu l’action missionnaire sous cet angle et conserve, en général, beaucoup d’affection pour les missionnaires qui l’ont évangélisée. Le don de la foi chrétienne a été reçu comme un immense progrès. Méfions-nous des slogans et des caricatures.

  • Le Pape essaie de faire bouger les choses, de faire souffler un vent frais ô combien nécessaire, aux antipodes des dogmatiques raseurs, arc-boutés sur leurs soi-disant certitudes et qui ne savent offrir rien d'autre que des leçons de morale complètement archaïques.

Les commentaires sont fermés.