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JMJ : aller aux périphéries ?

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Lu sur le site « Riposte catholique » :

« Alors que 35 000 Français se préparent à partir pour les JMJ, une étude réalisée avec l’équipe nationale des JMJ Cracovie 2016 (Conférence des évêques de France), dresse leur portrait. 2574 jeunes ont rempli intégralement le questionnaire, du 25 au 27 mai 2016. Les questions portaient sur leurs motivations, mais aussi sur leur profil socio-démographique, leur appartenance  religieuse, leurs activités associatives ou militantes, leur perception de l’Église, etc.

Dans l’ensemble les jeunes participants aux JMJ se disent proches ou relativement proches des positions de l’Eglise.

C’est en matière de défense de la vie (contre l’avortement, l’euthanasie, la gestation pour autrui) que l’adhésion inconditionnelle (« très proche ») est la plus forte : plus de la moitié (52 %), auxquels s’ajoutent ceux qui sont « assez proches », dont l’accord est plus mesuré et sans doute conditionnel sur certains points ou sur certaines formulations mais globalement acquis. Soit au total 72 %. Ceux qui se sentent explicitement loin de ces positions représentent quand même un jeune sur quatre (24 %).

En matière de questions sociales (la priorité aux plus pauvres et aux « périphéries ») la proximité aux positions de l’Église est encore plus importante qu’en matière de défense de la vie (85 %). Mais elle se répartit différemment : l’adhésion forte fait jeu égal (43 %) avec l’adhésion mesurée (42 %). Il y a manifestement matière à débat. En revanche on ne relève que très peu d’opposition explicite (6 %).

Il est intéressant de rapprocher ces réponses sur le social en général de celles qui concernent la question des réfugiés et des migrants en particulier, sur laquelle le pape a pris des positions très claires, de manière spectaculaire. Tout le monde ne le suit pas sur ce terrain, ou pas aussi loin : le total des adhésions reste certes majoritaire (62 %), mais c’est le plus faible de tous les points abordés dans l’enquête. Et l’accord mesuré (« assez proche » : 37 %) est plus important que l’accord sans réserve (« très proche » : 25 %). Enfin, leur divergence est revendiquée par 23 % des jeunes, un sur quatre, tandis que 15% se réfugient dans la non-réponse.

 

On sait que la génération des jeunes est particulièrement sensible aux questions d’écologie et de protection de la planète. Nous les avons donc fait réagir sur l’encyclique Laudato Si, qui a marqué la réflexion dans ce domaine, et pas seulement chez les catholiques. Les trois quart des JMJistes (73 %) ont une opinion favorable à cette prise de position, les « très proches » l’emportant même sur les « assez proches ». Peu d’opposition explicite à ce texte (9 %). Remarquons que la plupart de ceux qui ne répondent pas à la question, ni positivement, ni négativement, avouent que c’est parce qu’ils ne connaissent pas vraiment les positions de l’Église dans ce domaine (16 %).

Dernier point abordé dans l’enquête : les positions de l’Église en matière de sexualité. (mariage, vie de couple, relations amoureuses, …). Le sujet est souvent controversé, et sa perception joue un rôle important dans l’image de l’Église, il est vrai surtout chez les non-catholiques. Les réponses positives l’emportent, mais elles sont partagées à égalité entre une forte proximité (35 %) et une proximité mesurée, qui sans doute fait la part des choses (35 %). Tandis que ceux qui se sentent explicitement loin de la doctrine représentent 25 % des jeunes. Parmi les jeunes participants aux JMJ interrogés, 1 % vivent déjà en couple. »

Réf. France : les jeunes participants aux JMJ se disent proches des positions de l’Eglise

Il est à noter que, selon l’enquête référencée plus haut, les JMJ ne recrutent pratiquement pas en dehors des milieux catholiques. Ce n’est évidemment pas une surprise, s’agissant d’une manifestation explicitement chrétienne. Et le mode d’inscription, par le canal des paroisses ou d’associations catholiques, contribue à renforcer cet effet, même s’il était possible de s’inscrire à titre individuel. De ce point de vue, les jeunes inscrits aux JMJ de Madrid sont des héritiers, pas des convertis C’est dans le mot « catholique » qu’ils se reconnaissent le mieux (79 %), nettement plus que dans le mot moins explicite de « chrétien » (16 %). En d’autres termes ils se sentent et se disent clairement rattachés à l’Eglise (à la fois institution et communauté des baptisés), plutôt que simplement dans une filiation au message du Christ sans pour autant se recommander de l’institution. Quant aux participants venant d’un autre horizon, ils occupent la portion congrue : aucun membre d’une autre religion - c’était prévisible -. Mais aussi très peu de jeunes qui se disent « en recherche » (4 %), pour prendre un vocabulaire courant dans ces milieux, et encore moins de sans religion (1 %). On est loin de l’image d’un rassemblement qui attirerait non seulement les jeunes catholiques, mais aussi leurs copains entrainés là par amitié ou séduits par le caractère festif de la démarche. Les JMJ touchent essentiellement le premier cercle, très peu le second cercle. Ce recrutement « catholico-centré » tend encore à se renforcer depuis la précédente enquête de 2011 sur les JMJ de Madrid : il y a 5 ans, seulement 72 % se disaient catholiques (contre 79 % cette année), pour 21 % de chrétiens (contre 16 % en 2016). Certes la somme des deux n’est pas très différente (93 % en 2011, 95 % en 2016), mais on observe en son sein une redistribution au profit de l’appartenance institutionnelle, au détriment de la simple filiation spirituelle. L’assistance à la messe est considérable parmi les jeunes qui participent aux JMJ, à la fois en termes de fréquence et en termes de régularité : - la majorité (70 %) a une pratique dominicale régulière : parmi eux 62 % de manière hebdomadaire, et même un certain nombre (8 %) vont à la messe plusieurs fois par semaine, voire tous les jours. - si on y ajoute les pratiquants occasionnels, qui y vont 2 ou 3 fois par mois (12 %) ou environ une fois par mois (10 %) on arrive à un total de 92 % de « pratiquants », au sens où les définit classiquement la sociologie religieuse dans les grandes enquêtes. Soit infiniment plus que la moyenne nationale (environ 8 %), et plus encore que la moyenne de leur génération (environ 3 %). Qu’ils soient, sous l’angle de leur assistance à la messe, très différents de la moyenne de population française est une évidence plus que prévisible : s’ils n’étaient pas déjà impliqués dans une démarche religieuse ils n’iraient pas aux JMJ.

JPSC

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