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Le cardinal Sarah persiste et signe son appel à célébrer ad Orientem

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Attaqué de toutes parts, et désavoué, hier,  11 juillet, après avoir été reçu par le pape, par un communiqué du P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de Presse Vaticane, le cardinal Sarah persiste et signe. Après avoir dûment revu son texte, il l’a fait publier hier par le site de Sacra Liturgia dans une version définitive et officielle en français et en anglais [texte intégral]. Lu sur le blog « salon beige »:

"Je veux lancer un appel à tous les prêtres. Peut-être avez-vous lu mon article dans L’Osservatore Romano il y a un an (12 juin 2015), ou mon entretien donné au journal Famille chrétienne au mois de mai de cette année. A chaque fois, j’ai dit qu’il est de première importance de retourner aussi vite que possible à une orientation commune des prêtres et des fidèles, tournés ensemble dans la même direction – vers l’est ou du moins vers l’abside – vers le Seigneur qui vient, dans toutes les parties du rite où l’on s’adresse au Seigneur. Cette pratique est permise par les règles liturgiques actuelles. Cela est parfaitement légitime dans le nouveau rite. En effet, je pense qu’une étape cruciale est de faire en sorte que le Seigneur soit au centre des célébrations.

Aussi, chers frères dans le sacerdoce, je vous demande humblement et fraternellement de mettre en œuvre cette pratique partout où cela sera possible, avec la prudence et la pédagogie nécessaire, mais aussi avec l’assurance, en tant que prêtres, que c’est une bonne chose pour l’Eglise et pour les fidèles. Votre appréciation pastorale déterminera comment et quand cela sera possible, mais pourquoi éventuellement ne pas commencer le premier dimanche de l’Avent de cette année, quand nous attendons le « Seigneur [qui] va venir sans tarder » (cf l’introït du mercredi de la première semaine de l’Avent) ? Chers frères dans le sacerdoce, prêtons l’oreille aux lamentations de Dieu proclamées par le prophète Jérémie : « Car ils tournent vers moi leur dos, et non leur visage » (Jr 2,27). Tournons-nous à nouveau vers le Seigneur ! Depuis le jour de son baptême, le chrétien ne connaît qu’une Direction : l’Orient. « Tu es donc entré, nous rappelle Saint Ambroise, pour regarder ton adversaire, à qui tu as décidé de renoncer en lui faisant face, et tu te tournes vers l’Orient (ad Orientem) ; car celui qui renonce au Diable se tourne vers le Christ, il le regarde droit dans les yeux » (Traité de Saint Ambroise sur les Mystères). » 

Reçu par le pape, le cardinal Sarah a précisé que son invitation n'est pas une obligation. Le père Lombardi a donc raison de préciser qu'il n'y aura pas de nouvelle directive liturgique ni de modification du Missel. Néanmoins cette invitation à célébrer vers l'Orient, déjà acceptée et relayée par Mgr Rey, reste valable pour tout prêtre." 

Ref. Le cardinal Sarah persiste et signe son appel à célébrer ad Orientem

Le Cardinal n'avait pas besoin de réitérer cette précision: dans son discours à Londres, il a clairement dit  qu'il s'agissait d'un souhait et non pas d'une nouvelle règle. Etait-ce-déjà trop demander?

JPSC

Commentaires

  • Soutenons cette recommandation,car la liturgie est sainte ou même divine, comme le disent les chrétiens orientaux

  • Je trouve que la proposition de Mgr Sarah a bcp de sens pendant le temps de l'Avent.
    . et cela ne veut pas dire qu"il faille faire la messe en latin et selon le missel de St Pie V...
    Mais cela m'attriste que certains chrétiens en fassent un argument pour "revenir à la célébration d'avant Vatican II comme si elle était supérieure à l'actuelle.
    En ce sens la mise au point du père Lombardi à toute son importance....

  • Je partage entièrement les paroles du cher cardinal sarah

  • Plutôt que de s'attacher aux formes, ce qui est un peu stérile, attachons-nous plutôt aux actes, à ce que chacun peut faire, au quotidien, pour lutter contre la violence, la pauvreté, le repli sur soi, les différentes formes de haine et d'exclusion, les inégalités criantes partout dans le monde. ÇA, c'est important.
    Il y a suffisamment de travail que pour ne pas perdre son temps à se regarder le nombril et se demander comment il faut dire la messe...

  • La messe est le sommet de la prière et de la vie d'un catholique, elle lui permet d'apporter le Christ ensuite au monde (d'où la formule d'envoi finale). Enlevez la messe, tout le reste s'écroule et nos oeuvres ne valent plus rien, car coupées de Dieu. Ce n'est alors plus que l'homme qui agit misérablement, et non plus le Christ à travers lui.

    Retourner à une célébration avec le prêtre tourné vers l'Orient permettrait à l'assemblée de reprendre conscience de la grandeur de la célébration Eucharistique et de remettre Dieu à la première place. Combien de catholique ne voient l'Eucharistie que comme un repas fraternel, alors que c'est infiniment plus grand que ça !

  • @ Lelieu. Quand a la chance d'avoir l'intelligence de comprendre que s'attacher aux formes c'est "un peu stérile", on doit aussi mettre à profit cette intelligence pour comprendre que des gens simples, comme nous, avons besoin (besoin!) de ces formes. CA, c'est important. De plus, ces mêmes gens simples, nous donc, sommes aussi capables d'actes, parce-que même nous, ces gens simples qui "ont du temps à perdre à se regarder le nombril et se demander comment il faut dire la messe". sommes capables de comprendre ce que veux dire "la foi et les œuvres" et surtout le nécessaire équilibre entre ces deux éléments. CA, c'est important aussi.

  • Comme précisé plus haut le Cardinal Sarah - en tant que préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements - ne fait qu'indiquer son souhait, conscient qu'il est qu'un retour à une liturgie centrée sur Dieu et non plus sur la personne du prêtre est d'une grande urgence aujourd'hui, je suis le premier à être de son avis !

  • @ Stéphanie & Lelieu

    Les affrontements liturgiques sont stériles. Dans sa critique, la communication du porte-parole de François dépasse la parole exprimée par l’humble et vertueux préfet de la Congrégation du Culte Divin : ce n’est pas ainsi que l’on fera la paix liturgique dans l’Eglise postconciliaire !

    Personne ne cherche à « revenir à la liturgie d’avant Vatican II » parce qu' en réalité c’est déjà fait : Benoît XVI lui a rendu droit de cité dans l’Eglise latine et elle se célèbre aujourd’hui un peu partout dans le monde, même si cela reste quelque chose de relativement minoritaire.

    Les partisans de la « nouvelle messe » ne doivent pas, pour autant, se donner des airs de légitimité prétentieuse, car le rite postconciliaire est loin d’être une réussite irréprochable.

    Le problème est que les réformateurs « conciliaires » n’admettent pas que la liturgie de Paul VI puisse être corrigée.

    Or, les directives publiés par Benoît XVI avec son motu proprio « Summorum Pontificum » de 2007 appellent à un vrai renouveau liturgique, organisé à deux vitesses : une diffusion élargie de la messe tridentine (« qui mérite d’ être honoré en raison de son usage vénérable et antique », art. 1. du motu proprio) et ce que l'on nomme « la réforme de la réforme » (rejetée par la communication du porte-parole du pape François), pour re-sacraliser la liturgie « ordinaire » actuelle.

    Comment ? Voici quelques exemples possibles : abandonner la proscription de la langue liturgique latine (or, cela se fait déjà : je sors à l’instant d’une messe de l’Emmanuel où plusieurs pièces du commun étaient chantées en latin, par la chorale et le peuple), distribuer aussi la communion selon le mode traditionnel (à genoux et sur la langue pour ceux qui le souhaitent : on ne « prend » pas la communion, c’est le Seigneur qui la donne), cesser de bannir l’usage de la première prière eucharistique (canon romain) jugée trop « sacrificielle », orienter la célébration vers le Seigneur, au moins à partir de l'offertoire, user en silence de l'offertoire traditionnel (et je ne parle pas de l'habit, des gestes etc.)

    A l’église que je fréquente à Liège, cela se fait déjà ainsi, pour une large part, dans l’une des deux messes dominicales (l’autre étant célébrée selon l’usus antiquior) : ainsi les deux formes officiellement reconnues de la célébration eucharistique coexistent dans le même esprit, sans s’affronter, en attendant le jour où elles puissent fusionner pour le plus grand bien du rite romain : …sous ce pontife ou son successeur.

  • Merci Tchanthès, la paix nous est rendue .

  • « Je souhaite souligner un fait très important : c’est Dieu et non l’homme qui est au centre de la liturgie catholique. » Cardinal Sarah

    La position de ce Cardinal n’est pas juste (n’est pas catholique) selon la réforme liturgique lié à Vatican II :

    Le sacrement de l’eucharistie a pour but l’union par la charité de Dieu et de l’homme (et non seulement la glorification de Dieu)

    Autrement dit Dieu & l’homme sont au centre de la liturgie. La théologie du « Soit Dieu soit l’homme » est celle du serpent en Genèse.

  • L'Église catholique n'a pas dû attendre le funeste concile pour définir, ou plus exactement concevoir organiquement la liturgie.

    De plus, la centralité n'empêche pas la relation. Le problème c'est qu'à la rupture imposée par les changements liturgiques s'ajoute, dans la pastorale, dans les homélies, un aplatissement du rôle divin et donc salvifique du Christ. Pour s'en convaincre il suffit de lire sur le net certaines homélies.

    J'exagère ? Ok. Trouvez-moi une homélie en provenance de Rome où il est question du salut.

    Il n'y a ainsi rien d'étonnant que les gens les fuient, ne laissant la place qu'à des habitués-qui-trouvent-le-curé-super-sympa-lui-au-moins-il-nous-con prend. Habitués qui sont déjà passablement blanchis...

  • @ Madinx

    Je trouve curieux que vous prétendiez apprendre au cardinal-préfet de la congrégation du culte divin ce que serait la messe « selon Vatican II » ! Dans la messe comme sur la Croix, c’est Dieu qui est le premier : c’est Lui qui a pris l’initiative de cet « admirabile commercium » avec l'homme, dont la messe est le lieu par excellence.

    Foncièrement, une messe valide (je ne parle pas des cultes hérétiques) est toujours la même, quel que soit le rite, et ses fins sont invariables dans le temps et dans l’espace.

    Du fait qu’elle perpétue le Sacrifice du Christ sur le Calvaire, la messe a les mêmes fins que lui et sa prière est au plus haut point:
    - latreutique (latreia=adoration);
    - eucharistique (rendre grâce pour le don de la vie même de Dieu);
    - satisfactoire (expiation et réparation des péchés)
    - et impétratoire (du latin impetrare= obtenir : c’est le sommet de la prière de l’Église qui demande à Dieu ses dons et ses grâces pour les vivants et pour les morts).
    C'est du moins ce qu'enseignait, autrefois, mon petit catéchisme...

  • Peu importe sans doute, mais personnellement, j'apprécie qu'a minima, un crucifix soit place devant les yeux du prêtre qui célèbre. Pour rappeler l'objet de cette liturgie qui celebre' non pas l'homme, mais le mystère de la croix

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