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Non, l'avortement n'est pas une chose anodine que l'on prend avec humour

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Alors que le Figaro Madame fait la promotion d'un blog qui "dédramatise" l'avortement et l'aborde "avec humour", des femmes tunisiennes témoignent de leur détresse vécue dans ces circonstances (synthèse bioéthique de genethique.org) :

Interrogées par le Huffington Post, des femmes tunisiennes témoignent. Elles vont avorter « la mort dans l’âme », et « cherchent l’anonymat » : l’avortement n’est pas l’acte anodin qu’on a voulu leur laisser croire, c’est « un ‘droit’ douloureux », un « ‘droit’ dont on ne souhaiterait presque jamais jouir ».

En Tunisie, l’avortement est dépénalisé depuis 1973, et gratuit dans les centres de planning familial. Dans le centre de la région de Nabeul, « l’ambiance dans la salle d’attente est pesante, le regard de certaines songeur, surtout les plus jeunes ». Sana, mère d’un enfant de sept mois et enceinte d’un deuxième s’est « rétractée au dernier moment » : « J’ai eu peur en voyant ces femmes »,dit-elle. En proie à « beaucoup d’hésitations » au début d’une troisième grossesse, elle se dit« tiraillée entre les appels du cœur et ceux de la raison, entre son instinct maternel et la sagesse qu’impose sa condition de vie, ses difficultés ».

Rihem, 22 ans, raconte : « C’est la veille de mon rendez vous seulement que j’y ai pensé, j’ai pleuré dans mon lit, des sanglots étouffés pour ne pas réveiller ma mère. J’ai longuement parlé à mon enfant pour lui demander pardon, je savais qu’il n’était qu’un œuf mais j’étais tourmentée ».

La plupart avortent par méthode médicamenteuse, réputée « moins douloureuse ». « Une méthode non sans risques, déconseillée pour certaines et pouvant provoquer une hémorragie ». Aroua, 28 ans, a avorté par aspiration et sous anesthésie générale : « Pas de saignements, ni de contractions mais la douleur est aussi palpable, aussi pénible. En une demi-heure, tout était fini mais je garde un souvenir amer, ce n’est pas une partie de plaisir, encore moins un acte anodin. On le vit dans sa chair et dans son âme ».

Sources: Huffington post, Rihab Boukhayatia (01/09/2016)

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