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  • Une curieuse publication du Conseil permanent de la conférence des évêques de France

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    De Joël Hautebert sur le site du bimensuel l'Homme Nouveau :

    Dans un monde qui change… la doctrine sociale aussi ?

    Le Conseil permanent de la conférence des évêques de France vient de publier un ouvrage intitulé Dans un monde qui change retrouver le sens du politique (Bayard, Mame, Cerf, 96 p., 4 €). C’est donc bien de politique qu’il s’agit, avec un épilogue proposant des éléments de réflexion en vue des prochaines élections. Une bonne heure suffit à la lecture attentive de ce livre d’une centaine de pages en petit format, composé d’une dizaine de chapitres très courts et agrémenté d’un quizz très à la mode.

    Le lecteur est d’abord frappé par la tonalité de l’exercice. Il se situe dans le registre sociologique du simple constat d’un certain nombre de maux qui affligent notre pays ou encore des formes de réaction des citoyens ; du désintérêt pour la politique aux modalités contemporaines d’expression « citoyenne ». Les courts chapitres comprennent souvent une grande quantité de questions, posées les unes après les autres, autant d’interrogations pour lesquelles on attend des réponses, a minima des pistes pour la réflexion. Par exemple, lorsque les évêques posent l’excellente question « Pour quoi suis-je prêt à donner ma vie aujourd’hui ? » [p. 52], on aimerait lire quelque chose de plus consistant et politique (et de moins relativiste) que : « la réponse est sans doute très personnelle et intime ». Ce registre sociologique est quelque peu gênant lorsqu’il est question des diverses initiatives citoyennes, le phénomène « Nuit debout » étant placé sur le même plan que les « Veilleurs », sans aucune appréciation de fond.

    Aucune analyse

    Les causes des fragilités, des difficultés ou impasses de notre société ne font jamais l’objet d’une analyse en profondeur. Or, sans diagnostic, comment proposer un remède ? Pourtant, il est écrit que « plus que d’armure, c’est de charpente que nos contemporains ont besoin pour vivre dans le monde d’aujourd’hui » [p. 42]. Voilà qui est bien dit. Mais alors pourquoi n’y a-t-il aucune allusion à la loi morale naturelle, dont la violation par les lois constitue l’une des causes majeures de nos maux contemporains ? Pourquoi n’y a-t-il aucune mention de l’ordre naturel sur lequel doit nécessairement s’appuyer l’ordre politique ? La Nation et la Patrie ne font l’objet d’aucune définition. Il est simplement dit que « les notions traditionnelles et fondamentales de Nation, Patrie, République sont bousculées et ne représentent plus la même chose pour tous » [p.15]. Pourquoi ne pas rappeler leur sens exact ? Nous ne trouvons également aucune définition substantielle du politique, en dehors du sacro-saint débat. Pour les auteurs, le politique suppose « la recherche du bien commun et de l’intérêt général qui doit trouver son fondement dans un véritable débat sur des valeurs et des orientations partagées » [p. 21]. Rien non plus sur les conditions du bien commun que sont la justice, l’unité, l’amitié politique… Aucune information n’est donnée sur ce qu’est une communauté politique, en quoi elle s’inscrit dans notre nature d’animal politique, prend corps au cours de l’Histoire dans une culture, des traditions, une langue, un patrimoine hérité, pour nous Français immense, riche de siècles d’efforts, de dons et de sacrifices. Cela n’apparaît qu’incidemment sous forme de questions. Dès lors, les justes remarques ou constats disséminés ici ou là, sur le respect de la vie et la famille par exemple, perdent l’essentiel de leur force, parce que leur fondement naturel a disparu.

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  • Pour l'Eglise, la crémation n'est pas interdite mais l'inhumation reste préférable

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    L’Église accueille favorablement la crémation des défunts

    Dans une instruction publiée mardi 25 octobre, la Congrégation pour la doctrine de la foi réaffirme la préférence de l’Église catholique pour l’inhumation des corps, tout en reconnaissant que « la crémation n’est pas interdite » et en établissant des normes pour la conservation des cendres.

    « La crémation n’est pas interdite », même si, pour des raisons théologiques liées à la foi et à l’espérance en la résurrection des corps, l’Église continue à recommander « avec insistance que les corps des défunts soient ensevelis dans un cimetière ou en lieu sacré » : telle est, en résumé, la ligne dégagée par la Congrégation pour la doctrine de la foi dans l’instruction Ad resurgendum cum Christo, publiée mardi midi 25 octobre.

    Parce que la crémation des défunts a longtemps été un acte d’opposition aux dogmes de l’Église, voire de négation de ceux-ci, l’Église l’a toujours regardée avec une certaine méfiance. Il a fallu attendre 1963 pour que le Saint-Office, tout en demandant de « maintenir fidèlement la coutume d’ensevelir les corps des fidèles », précise que la crémation n’est pas « contraire en soi à la religion chrétienne ».

    « Foi en la résurrection de la chair »

    En 50 ans, les sociétés ont évolué sur le sujet. « La pratique de la crémation s’est sensiblement répandue dans de nombreuses nations, mais, dans le même temps, se sont aussi diffusées de nouvelles idées en contradiction avec la foi de l’Église », relève la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    Ad resurgendum cum Christo commence donc par rappeler que « suivant la tradition chrétienne immémoriale, l’Église recommande avec insistance que les corps des défunts soient ensevelis dans un cimetière ou en un lieu sacré ».

    « L’inhumation est d’abord et avant tout la forme la plus idoine pour exprimer la foi et l’espérance dans la résurrection du corporel », explique le texte, soulignant qu’« en ensevelissant les corps des fidèles, l’Église confirme la foi en la résurrection de la chair et veut mettre l’accent sur la grande dignité du corps humain, en tant que partie intégrante de la personne, dont le corps partage l’histoire ».

    « Pas de raisons doctrinales pour prohiber » la crémation

    Pour ces raisons, l’Église catholique ne peut « tolérer des attitudes et des rites impliquant des conceptions erronées de la mort, considérée soit comme l’anéantissement définitif de la personne, soit comme un moment de sa fusion avec la Mère-nature ou avec l’univers, soit comme une étape dans le processus de réincarnation, ou encore comme la libération définitive de la “prison” du corps ».

    Pour autant, « là où des raisons de type hygiénique, économique ou social poussent à choisir la crémation (…), l’Église ne voit pas de raisons doctrinales pour prohiber cette pratique ». Sauf, évidemment, « dans le cas où le défunt aurait, de manière notoire, requis la crémation et la dispersion de ses cendres dans la nature pour des raisons contraires à la foi chrétienne », auquel cas, l’Église lui refusera des obsèques.

    Sur le fond, néanmoins, la crémation, en effet, « ne touche pas à l’âme et n’empêche pas la toute-puissance divine de ressusciter le corps : elle ne contient donc pas, en soi, la négation objective de la doctrine chrétienne sur l’immortalité de l’âme et la résurrection des corps ».

    Les cendres doivent être conservées « dans un lieu sacré »

    Ainsi, pour l’Église catholique, « la crémation n’est pas interdite », « à moins qu’elle n’ait été choisie pour des raisons contraires à la doctrine chrétienne ». Elle est même accompagnée « avec d’opportunes directives liturgiques et pastorales, en veillant surtout à éviter toute forme de scandale ou d’indifférentisme religieux ».

    La Congrégation pour la doctrine de la foi va même plus loin en tentant d’organiser convenablement la conservation des cendres.

    Celles-ci « doivent être conservées normalement dans un lieu sacré, à savoir le cimetière ou, le cas échéant, une église » afin de « réduire le risque de soustraire les défunts à la prière et au souvenir de leur famille et de la communauté chrétienne » et d’éviter les « éventuels oublis et manques de respect qui peuvent advenir surtout après la disparition de la première génération, ainsi que des pratiques inconvenantes ou superstitieuses ».

    De fait, « la conservation des cendres dans l’habitation domestique n’est pas autorisée » (1), pas plus que dans des souvenirs, des bijoux ou d’autres objets.« Pour éviter tout malentendu de type panthéiste, naturaliste ou nihiliste, la dispersion des cendres dans l’air, sur terre, dans l’eau ou de toute autre manière, n’est pas permise », insiste aussi la Congrégation pour la doctrine de la foi.

    (1) Ce qui est déjà interdit depuis 2008 par la loi française.

    Le texte intégral de l'instruction est sur zenit.org

  • D'après le cardinal Kasper, le personnage de Luther n'a aucun rapport avec l'oecuménisme

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    De Francesco Agnoli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    D'après le cardinal Kasper, Luther n'était pas «œcuménique»

    Un livre du cardinal allemand Walter Kasper consacré à Martin Luther a été publié récemment : "Martin Luther. Une perspective œcuménique" (Queriniana). C'est un court essai, mais dense, qui même à partir d'une certaine sympathie pour le moine allemand défini comme exerçant un "réel attrait magnétique", admet honnêtement, en divers points, la vérité historique. Qui est celle-ci: vous pourrez romancer ou modifier l'histoire, mais Martin Luther, le vrai, le personnage historique et le réformateur religieux, n'a aucun rapport avec l'oecuménisme.

    Kasper écrit à la page 11: «Luther n'était pas un personnage œcuménique. Vers la fin de sa vie, il ne pensait plus possible la réunification avec Rome ». Il ajoute qu'il ne pouvait certainement pas "s'imaginer notre dialogue avec les juifs, dont il parlait avec mépris, d'une façon embarrassante pour nous." Il n'aurait pas compris non plus "notre dialogue avec les anabaptistes," lui qui se moquait et attaquait avec la plus grande dureté un grand nombre de mouvements protestants nés de sa propre protestation.

    À la page 23, Kasper parle de la "violence de langage qui lui était propre" et ajoute "qu'il pouvait être impoli et irrespectueux au point de se rendre odieux, mais aussi, à d'autres moments, dévoué, doux et sincère...." À la page 45 sont évoquées sa «dureté difficilement surpassable» et ses «formulations parfois excessives et à peine acceptables, comme celle selon laquelle l'homme est comme un animal de selle qui est monté par Dieu ou le diable.»

    Aux pages 32 et 33, Kasper note que "Luther était imprégné par une conscience apocalyptique et se voyait engagé dans la lutte eschatologique finale entre le Christ et l'Antéchrist." Il commente : «C'est une position dangereuse. Elle exclut le dialogue et n'autorise aucune médiation. Avec l'Antéchrist aucun dialogue n'est possible.» Si donc, pouvons-nous ajouter, les antéchrists étaient, en plus du pape de l'époque («excrément du diable, chef des assassins»), les papes, n'importe lesquels ( «que la papauté soit maudite, damnée, exterminée»), les catholiques, quels qu'ils soient, les Italiens toujours «méchants»; les Juifs, invariablement "Antichrist"; les anabaptistes et les paysans ( «têtus, opiniâtres, et aveugles...»); Desiré Erasme, Thomas More, Nicolas Copernic et les théologiens de Louvain («ânes grossiers, truies maudites, sacs de malédictions... maudite engeance de l'enfer») et ainsi de suite, on peut en arriver à se demander: avec qui le malheureux Martin aurait-il jamais pu dialoguer ?

    On peut dialoguer avec chacun dans la vérité. Ici aussi, tout en adoucissant beaucoup les aspérités du caractère et de la prédication luthérienne, tout en relevant à juste titre la responsabilité de ces ecclésiastiques qui ont trahi leur mission et leur foi, Kasper rejoint dans tout cela ce que tous les historiens savent: Luther ne dialoguait qu'avec le pouvoir en vue d'en obtenir l'appui et le soutien. Il l'a utilisé pour vaincre l'Eglise, mais aussi pour faire disparaître sans pitié les anabaptistes et les paysans.

    Kasper rappelle, à la page 37, les «raisons politiques» de la Réforme, et comment Luther «posa la réforme entre les mains de la noblesse chrétienne et des magistrats des villes impériales», s'en remettant ainsi à des nobles et à des princes et générant au fil du temps un «particularisme ecclésial et politique» ainsi qu'«un nationalisme à coloration confessionnelle qui réservera à l'Europe tant d'épisodes dramatiques». Particularisme et nationalisme: il est difficile d'imaginer des concepts moins "catholiques", selon l'étymologie qui signifie «universels».

    En outre, "du point de vue ecclésial, on en arrive, même du vivant de Luther et plus encore après sa mort, à une dissolution de l'unité au sein même du mouvement de la réforme ainsi qu'à une pluralité mortelle au sein du christianisme occidental et ensuite dans «toute la chrétienté». En donnant vie à des Eglises nationales d'Etat, Luther a fait de la religion l'esclave du souverain, et, loin de défendre la «conscience individuelle», comme on le dit souvent, il l'a soumise à «l'autorité séculière »(p. 44).

    Il est vrai que dans le petit livre de Kasper il y a aussi des pas qui vont dans le sens contaire de ceux que l'on a mentionnés, mais il ne s'agit pas tant de conclusions historiques objectives que de souhaits et d'aspirations pieuses. Ou de déclarations vagues et gratuites qui contredisent ce qui a été dit dans d'autres endroits du livre lui-même. Bien sûr, tous les chrétiens aspirent à l'unité, et souvent catholiques et protestants se sont retrouvés ensemble à certaines occasions.

    Mais ce que Luther a créé et défendu de son vivant (les églises nationales d'État et les sectarismes, l'idée du serf arbitre, la condamnation radicale de la raison («la putain du diable») et de l'homme totalement incapable du bien; la condamnation de la messe catholique et de 5 sacrements) doit être oublié le plus tôt possible au nom de l'unité que l'on appelle de ses voeux.

  • UNESCO : Sant'Egidio dénonce un texte qui nie le lien millénaire du peuple d’Israël avec le lieu du Temple

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    De zenit.org :

    UNESCO: Sant’Egidio plaide pour “la vérité historique sur le Mont du Temple de Jérusalem”

    La ville sainte du judaïsme, du christianisme et de l’islam ne peut être «manipulée politiquement»

    La Communauté catholique d’origine italienne de Sant’Egidio exprime sa “désapprobation” après la récente résolution – déclaratoire et non contraignante – de la “Commission du Programme et des Relations extérieures” de l’UNESCO à propos de « la protection du patrimoine culturel de la Palestine et le caractère particulier de Jérusalem Est », dans un communiqué en italien publié à Rome le 20 octobre 2016.

    Pour Sant’Egidio « le choix d’utiliser la dénomination « Noble sanctuaire » (en italien, ndlr)qui indique, en arabe la mosquée Al-Aqsa, et d’ignorer le terme de l’hébreu « Mont du Temple » contredit la vocation de l’organisme international devant protéger le patrimoine culturel du monde, ce qui dénote des finalités politiques ».

    « Le texte, adopté par la Commission  de l’UNESCO, en dépit de la perplexité de la Directrice elle-même, Irina Bokova, nie le lien millénaire du peuple d’Israël avec le lieu où surgissait le Temple », fait observer Sant’Egidio.

    Et de préciser : « De cette façon, non seulement on offense la sensibilité de millions de juifs, mais on ignore les éléments historiques et archéologiques irréfutables qui ne mettent pas en question la sainteté du même espace pour les croyants des autres religions. »

    « Que Jérusalem, dont le nom signifie « ville de la paix », ne soit plus instrumentalisée à des fins politiques, mas devienne un lieu de rencontre et de cohabitation dans une recherche de la paix renouvelée qui passe par le « nécessaire dialogue entre chrétiens, juifs et musulmans », conclut le communiqué de Sant’Egidio, cheville ouvrière des grands rassemblements de Religions pour la paix dans « l’esprit d’Assise ».

    Présenté par 7 pays, approuvé par 25 États, contre 6 et 26 abstentions, le texte de l’UNESCO – Organisation des Nations Unies pour l’Education, la science et la culture –  reconnaît bien le caractère sacré de Jérusalem pour les trois monothéismes. Mais la référence à l’esplanade des mosquées Omar (au dôme doré) et Al-Aqsa (au dôme noir), 3e lieu saint de l’Islam, qui est aussi le Mont du Temple pour juifs et chrétiens, apparaît sous son nom arabe « Al-Haram Al-Sharif ».

    Le texte désigne plus loin le « Mur Occidental » – Kotel, Mur Occidental ou Mur des Lamentations – qui est un mur de soutènement du Temple d’Hérode, d’abord sous son nom arabe « Place Al-Buraq » (du nom du « cheval ailé » de Mahomet), et les termes « Place du Mur Occidental » sont mis seulement entre parenthèses.

    Dans une déclaration du 14 octobre, la directrice de l’UNESCO, Mme Bokova, réaffirme que « la Vieille ville de Jérusalem est la ville sacrée des trois monothéismes, le Judaïsme, le Christianisme et l’Islam » et que c’est « au titre de cette diversité et de cette coexistence religieuse et culturelle que la ville a été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ».

    La directrice précise notamment que « dans ce microcosme de notre diversité spirituelle, des peuples fréquentent les mêmes lieux, parfois sous des noms différents ». Et elle précise : « La reconnaissance, l’usage et le respect de ces noms sont essentiels. La Mosquée Al-Aqsa/Al-Haram Al-Sharif, sanctuaire sacré des musulmans, est aussi le Har HaBayit – ou Mont du Temple – dont le Mur Occidental est le lieu le plus sacré du Judaïsme, à quelques pas du Saint-Sépulcre et du Mont des Oliviers, révérés par les chrétiens. »

    Mme Bokova affirme « l’esprit multiconfessionnel » de Jérusalem: « Nous avons une responsabilité collective qui consiste à fortifier cette coexistence culturelle et religieuse, par la force des actes, et aussi par la force des mots. Cette exigence est plus forte que jamais pour apaiser les divisions qui portent atteinte à l’esprit multiconfessionnel de la ville. (…) La responsabilité de l’UNESCO est de faire vivre l’esprit de tolérance et de respect de l’histoire, et c’est mon engagement quotidien en tant que Directrice générale, auprès de tous les Etats membres. »

    Dans le judaïsme certains interprètent le verset du Cantique des cantiques (2, 9)  « le Bien-aimé est derrière notre Mur » en référence à la Présence de Dieu au Mur du Temple.

    Notons que le « Mont du Temple » est omniprésent dans les Evangiles : Jésus y a été présenté étant enfant, il a fait les pèlerinages annuels depuis Nazareth, il y a prié et il y a prêché.

    Ce « Second Temple » a été détruit par les troupes romaines de Titus en 70 ap. J.-C.

  • Le pape à ses compagnons jésuites : "Marchons en nous faisant tout à tous et en cherchant à en aider quelques-uns"

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    De zenit.org (Constance Roques) :

    La marche de la Compagnie de Jésus, pour la consolation du monde

    Discours du pape François à la 36ème Congrégation générale (traduction complète)

    « Marcher! », c’est l’invitation du pape François aux jésuites du monde, mais il précise ce que cela signifie: pour saint Igance de Loyola, « c’est un « profit » et un progrès, c’est aller de l’avant, c’est faire quelque chose en faveur des autres », et c’est « un chemin vers Dieu ». Et rien de triomphaliste dans cette humble marche avec Dieu et avec les hommes: « Marchons en nous faisant tout à tous et en cherchant à en aider quelques-uns. »

    Le pape François s’est rendu à la Curie généralice de la Compagnie de Jésus, à deux pas du Vatican, où il a pris part à la réunion de la 36ème Congrégation générale des jésuites et à la prière avec tous les participants, ce lundi matin 24 octobre 2016.

    Après un bref mot d’accueil du nouveau Préposé général, le père Arturo Sosa Abascal, le pape a prononcé un discours.

    Il a mis ses pas dans les pas de ses prédécesseurs: Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI, tout en puisant aux sources: saint Ignace, Nadal, saint Pierre Favre… pour indiquer le chemin du « progrès ».

    « Le progrès  n’est pas individualiste, il est commun », affirme notamment le pape et « le progrès est en toute chose » et ‘il n’est pas élitiste ».  On le discerne parce qu’il fait « davantage de bien ».

    Il a appelé la Compagnie de Jésus à progresser dans un « service de la joie et de la consolation spirituelle », « enraciné dans la prière ». A progresser dans la compassion pour le Christ en croix et pour les souffrants, en « se laissant émouvoir par le Seigneur mis en croix, lui en personne et lui présent dans tous nos frères qui souffrent – la grande majorité de l’humanité ! »: « Le père Arrupe disait que là où il y a de la douleur, il y a la Compagnie. »

    A progresser dans l’expérience de la miséricorde. Le pape a évoqué le Jubilé et il a en quelque sorte commenté sa devise « miserando atque eligendo »: « Le Seigneur, qui nous regarde avec miséricorde et nous choisit, nous envoie pour faire parvenir avec toute son efficacité la même miséricorde aux plus pauvres, aux pécheurs, à ceux qui sont écartés et crucifiés dans le monde actuel, qui souffrent de l’injustice et de la violence. C’est seulement si nous faisons l’expérience de cette force qui guérit dans le vif de nos propres plaies, comme personnes et comme corps [communauté] que nous perdrons la peur de nous laisser émouvoir par l’immensité des souffrances de nos frères et que nous nous lancerons pour marcher patiemment avec notre peuple, apprenant d’eux la meilleure manière de les aider et de les servir ».

    Il a consacré la troisième section de son discours à la progression dans le « sentir avec l’Eglise »: « Il est toujours possible de faire un pas supplémentaire dans l’accomplissement du bien de bon cœur, en sentant avec l’Église, comme dit Ignace. »

    Le pape a conclu en évoquant Notre Dame de la Strada – Notre Dame de la Route – dont l’icône est vénérée en l’église romaine du Gesù, pour lui confier cette marche de la Compagnie de Jésus: « Confions-lui notre « façon de procéder » pour qu’elle soit ecclésiale, inculturée, pauvre, servante, libre de toute ambition mondaine. Demandons à Notre Mère de guider et d’accompagner chaque jésuite avec la portion du fidèle peuple de Dieu auquel il a été envoyé, sur ces routes de la consolation, de la compassion et du discernement. »

    Voici notre traduction complète du discours du pape François.

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  • Prochain synode de l’Eglise catholique : un train peut en cacher un autre

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    Non sans peine, la révolution « bergoglienne » va se poursuivre : après la communion sacramentelle pour des divorcés remariés, bientôt  le sacrement de l’ordre pour un clergé marié ? De Sandro Magister sur son blog « chiesa ». Extrait :  

    « ROME, le 24 octobre 2016 – Dans une interview qu’il a accordée, il y a quelques jours, à Gianni Cardinale pour "Avvenire",le quotidien de la conférence des évêques d’Italie, le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques, a confirmé que le thème retenu par le pape François pour la prochaine assemblée synodale, qui aura lieu en 2018 – "Les jeunes, la foi, et le discernement des vocations" – était celui-là même que les quinze cardinaux et évêques du secrétariat du synode avaient placé en tête de leur liste de propositions.

    Toutefois Baldisseri a également indiqué que, tout de suite après, sur la liste, il y avait le thème des ministères ordonnés. Sans autres précisions, mais avec un sous-entendu évident, la question de l'ordination d’hommes mariés.

    Une fois déjà, en 1971, un synode s’était penché sur cette question et un grand nombre de voix s’étaient élevées en faveur de l’ordination de "viri probati" c’est-à-dire d’"hommes mariés, d’âge mûr et d’une vertu éprouvée". Cette proposition avait été soumise au vote et elle n’avait été battue que de peu par la demande contraire : c’est-à-dire par 107 voix contre 87.

    De nouveau, aujourd’hui, les demandes tendant à introduire à une plus vaste échelle dans l’Église latine un clergé marié se font très fortes et très nombreuses  ; à plusieurs reprises, le pape François a fait comprendre qu’il était prêt à les écouter :

    > Le prochain synode est déjà en chantier. Sur les prêtres mariés (9.12.2015)

    > Prêtres mariés. L'axe Allemagne-Brésil (12.1.2016)

    > Peu de prêtres célibataires? Alors place aux prêtres mariés (21.9.2016)

    Mais, justement, ce n’est pas le prochain synode qui va s’occuper de l'ordination d’hommes mariés. Si l’on s’en tient à ce que Baldisseri a confié au conseil du secrétariat du synode, François, à qui revenait la décision, aurait préféré, en fin de compte, abandonner ce thème et se replier sur celui, plus inoffensif, des jeunes, notamment pour ne pas ajouter un conflit intra-ecclésial supplémentaire à celui, de plus en plus dramatique, qui a été provoqué par le précédent synode et par l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia".

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  • Les effroyables dérives provoquées par la législation sur la mort assistée en Belgique

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    Lu sur Atlantico :

    Augmentation de 41% des euthanasies en 4 ans : les effroyables dérives provoquées par la législation sur la mort assistée en Belgique

    En deux ans, ce sont près de 4000 individus qui ont eu recours à l'euthanasie en Belgique, dont 124 en raison de "troubles comportementaux, mentaux ou psychologiques".

    Inquiétant

    En Belgique, des patients atteints de démence, de troubles psychologiques, d'Alzheimer, de dépression, ont été euthanasiés. Les chiffres sont effrayants : entre 2014 et 2015, 124 individus ont été euthanasiés pour des troubles mentaux notamment.

    Atlantico : Selon la note de Synthèse de l’Institut Européen de Bioéthique, basée sur le Rapport 2016 de la Commission d’Évaluation et de contrôle de l’euthanasie en Belgique, les euthanasies sont en hausse de 41% sur les 4 dernières années en Belgique. Les motifs invoqués en cas d'euthanasie vous semblent-ils toujours légitimes ? Quelles sont les principales dérives à craindre ? 

    Carine Brochier : Ces chiffres font part des euthanasies officielles.

    Il est bien sûr impossible de chiffrer le nombre réel de personnes euthanasiées et pour lesquelles, contrairement à ce que la loi de 2002 exige, le médecin n’aurait pas rempli le formulaire de déclaration. Cette précision est importante dans la mesure où, de leur aveu même, un certain nombre de médecins prennent parfois des libertés avec la loi. Ces chiffres ne présentent qu'une partie de la vérité sur l'euthanasie en Belgique.

    Si l'on accepte malgré tout de prendre pour base de travail les chiffres contenus dans le Rapport de la Commission, deux enseignements majeurs peuvent être tirés.

    Premièrement, un grand nombre des « affections médicales » fréquemment invoquées pour demander l'euthanasie sont difficiles à circonscrire. 

    Je ne prendrais qu'un exemple en vous parlant des « polypathologies », qui représentent une part non négligeable du total des euthanasies au cours de ces deux dernières années. (385 personnes)

    En pratique, il s'agit de situations où une personne, parce qu'elle vieillit notamment, est en proie à plusieurs fragilités physiques dues au grand âge et, qui, se cumulant, la font souffrir et la rendent dépendante de son entourage. On peut par exemple penser à l'ostéoporose, à une baisse de la capacité auditive ou à une vue déclinante. Ces affections médicales sont courantes, elles font partie de la vie lorsque le corps vieillit. Nous connaissons tous dans notre entourage proche des personnes âgées qui, subitement ou lentement, voient leur santé se dégrader. 

    Dans un certain nombre de cas, cette nouvelle donne rend la personne qui la subit de plus en plus dépendante de son entourage et de son environnement domestique. Avec le temps, un certain isolement peut advenir : les contacts sociaux s'amenuisent graduellement, les proches et la famille ne se rendent plus aussi souvent qu'ils ne le voudraient à son chevet. A la souffrance physique s'ajoute alors la solitude. 

    Combinées, souffrance physique et psychique peuvent engendrer une volonté d'en finir. C'est ce que le Rapport officiel de la Commission euthanasie mentionne sous le terme « désespoir ». 

    Lire la suite sur "Atlantico"

  • "The young pope" : qu'en penser ?

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    Une série qui sent le soufre... Du site critiquesdepresse.com :

    Télé, série : « The young Pope » Canal +. Pas la peine de regarder !


    Sans être parano, quand Canal + annonce une série « évènement » ayant pour cadre le Vatican et mettant en avant un Pape « jeune », on peut craindre le pire. Qu’en penser ?

    Beaucoup de médias sont élogieux à l’égard de la série et invitent « à ne pas (la) manquer » (RTL). Et 20minutes d’expliquer « Pourquoi « The Young Pope » va secouer les grenouilles de bénitier » puisque « La série de Paolo Sorrentino met en scène un jeune pape américain fondamentaliste, despotique et névrosé ». Le décor est planté.

    Certes, il n’est pas question d’interdire quoi que ce soit mais, à la longue, on peut se demander pourquoi, dans la grande majorité des cas, le Pape, l’Eglise ou encore l’institution sont présentés comme des névrosés ? Bien sûr, cela signifie un intérêt profond de ces artistes, non pour le fait religieux, sinon ils feraient de pareille séries sur le Dalaï Lama ou sur un calife, mais pour le catholicisme. Est-ce de la haine ? Est-ce de l’envie ? A vrai dire on ne le sait pas vraiment.

    Alors, si vous vous posez la question de savoir si vous allez regarder cette série, voici quelques critiques de médias chrétiens :

    La Vie (qui a pu visionner les deux premiers épisodes) : « Si vous attendiez une série documentaire sur les arcanes du Vatican et les affres de la fonction, veuillez frapper à une autre porte. Le réalisateur Paolo Sorrentino dont la série The Young Pope, très attendue, a été montrée au compte-gouttes aux journalistes avant sa diffusion (sur Canal+ à partir du 24 octobre) jette le spectateur dans des intrigues de pouvoir et utilise la fonction papale comme une toile de projections pour ses fantasmes. La série témoigne néanmoins d’une certaine fascination pour l’Église et l’influence morale et politique qu’elle exerce. »

    La Croix trouve de réelles qualités à cette série : « Oscarisé pour La Grande Bellezza, Paolo Sorrentino, successeur de Fellini, se lance dans l’aventure d’une série télévisée au long cours (dix heures) avec une maestria époustouflante, brillantissime. Il réalise un opéra visuel. » Avant de poser un jugement clair : « Une vision volontairement caricaturale et irrévérencieuse ».

    Ce paragraphe de la critique de Jean-Claude Raspiengeas résume bien, me semble-t-il, ce double jugement (grande perfection au plan technique et jeu parfait des acteurs mais vision partisane de l’Eglise par le cinéaste) : « Cardinaux cacochymes, complotistes, cyniques, carriéristes, apparatchiks et courtisans, intrigues de couloirs et médisances auxquelles Pie XIII tend l’oreille, sa description caricaturale de la Curie risque d’alimenter les préjugés sur le Saint-Siège mais, au fond, elle s’inscrit dans la grande tradition du cinéma local. En flirtant avec les limites, Sorrentino se comporte en Italien. Irrévérencieux envers cette institution omniprésente, impressionné par sa puissance symbolique et esthétique. »

    Même son de cloche pour France Catholique : « Avec des images et une photographie superbes, Paolo Sorrentino (Il Divo, La Grande Bel lezza, Youth) confirme son grand talent. Mais, pour faire vivre une série ayant pour personnage principal un pape, il faut respecter, au minimum, la vraisemblance, ce qui est loin d’être le cas dans cette œuvre inégale, qui oscille entre humour, satire, émotion, etc., sans jamais approfondir. Malgré une interprétation exceptionnelle, le spectateur finit par s’ennuyer avec cette histoire peu crédible et peu palpitante. Au milieu des combines du Vatican et du comportement pour le moins bizarre du pape, il y a quelques pépites de spiritualité. Mais il y a aussi une brève scène suggestive. »

    Malheureusement, je crois que tout est dit et il n’est peut-être pas nécessaire de s’abonner immédiatement à la chaine cryptée pour regarder cette série.