Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Prochain synode de l’Eglise catholique : un train peut en cacher un autre

IMPRIMER

Non sans peine, la révolution « bergoglienne » va se poursuivre : après la communion sacramentelle pour des divorcés remariés, bientôt  le sacrement de l’ordre pour un clergé marié ? De Sandro Magister sur son blog « chiesa ». Extrait :  

« ROME, le 24 octobre 2016 – Dans une interview qu’il a accordée, il y a quelques jours, à Gianni Cardinale pour "Avvenire",le quotidien de la conférence des évêques d’Italie, le cardinal Lorenzo Baldisseri, secrétaire général du synode des évêques, a confirmé que le thème retenu par le pape François pour la prochaine assemblée synodale, qui aura lieu en 2018 – "Les jeunes, la foi, et le discernement des vocations" – était celui-là même que les quinze cardinaux et évêques du secrétariat du synode avaient placé en tête de leur liste de propositions.

Toutefois Baldisseri a également indiqué que, tout de suite après, sur la liste, il y avait le thème des ministères ordonnés. Sans autres précisions, mais avec un sous-entendu évident, la question de l'ordination d’hommes mariés.

Une fois déjà, en 1971, un synode s’était penché sur cette question et un grand nombre de voix s’étaient élevées en faveur de l’ordination de "viri probati" c’est-à-dire d’"hommes mariés, d’âge mûr et d’une vertu éprouvée". Cette proposition avait été soumise au vote et elle n’avait été battue que de peu par la demande contraire : c’est-à-dire par 107 voix contre 87.

De nouveau, aujourd’hui, les demandes tendant à introduire à une plus vaste échelle dans l’Église latine un clergé marié se font très fortes et très nombreuses  ; à plusieurs reprises, le pape François a fait comprendre qu’il était prêt à les écouter :

> Le prochain synode est déjà en chantier. Sur les prêtres mariés (9.12.2015)

> Prêtres mariés. L'axe Allemagne-Brésil (12.1.2016)

> Peu de prêtres célibataires? Alors place aux prêtres mariés (21.9.2016)

Mais, justement, ce n’est pas le prochain synode qui va s’occuper de l'ordination d’hommes mariés. Si l’on s’en tient à ce que Baldisseri a confié au conseil du secrétariat du synode, François, à qui revenait la décision, aurait préféré, en fin de compte, abandonner ce thème et se replier sur celui, plus inoffensif, des jeunes, notamment pour ne pas ajouter un conflit intra-ecclésial supplémentaire à celui, de plus en plus dramatique, qui a été provoqué par le précédent synode et par l'exhortation post-synodale "Amoris lætitia".

 

* Cela n’empêche pas que la question de l'ordination d’hommes mariés reste à l’ordre du jour au sein de l’Église. Et François ne va certainement pas la laisser tomber.

Elle a fait récemment l’objet d’une mise au point, d’une clarté rare, par un théologien des plus estimés, Giacomo Canobbio, professeur de théologie systématique à la Faculté de théologie de Milan et ancien président de l'Association des théologiens italiens, dans un article qui a été publié par l'influente "Rivista del Clero Italiano". Cette revue, qui fait autorité, est éditée par l'Université catholique de Milan et elle est supervisée par trois évêques de premier plan : Franco Giulio Brambilla, Gianni Ambrosio, et Claudio Giuliodori.

L'article est intitulé : "Repenser le célibat des prêtres ?".

Il commence par souligner que ce réexamen de la question a été récemment reconnu comme "légitime" même par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’état, dans un discours que celui-ci a prononcé, au mois de février dernier, à l’Université Pontificale Grégorienne.

Mais, dans le réexamen qu’il effectue, Canobbio ne suit pas les schémas prévus. Il démonte les lieux communs et conduit le lecteur à des conclusions qui, dans une large mesure, vont à contre-courant.

Pour commencer, Canobbio dissipe l'illusion selon laquelle l’existence d’un clergé marié serait un remède à la diminution des vocations sacerdotales. Il n’y a qu’à regarder, écrit-il, ce qui se passe chez les orthodoxes et chez les protestants  : les prêtres des uns et les pasteurs des autres sont mariés, mais il y a une crise des vocations chez eux aussi. Cette crise, en réalité, "est le résultat de la déchristianisation et non pas du lien qui existe entre le ministère ordonné et le célibat".

"Toutefois le problème continue à se poser", poursuit Canobbio. Et il se demande : "Dans un contexte de déchristianisation, quelle signification peut prendre le célibat des prêtres par rapport à l’évangélisation ?". Étant donné que le lien entre ces deux faits ne fait pas partie des contenus fondamentaux de la foi, "peut-on supposer que, en raison de l’urgence de la mission à laquelle le pape François appelle constamment, il soit opportun d’atténuer l’obligation de célibat ?".

Dans la première partie de l'article, Canobbio décrit comment, historiquement, le célibat a été associé au ministère ordonné, dans l’Église latine : d’abord sur le plan pratique puis, dans un second temps, pour des raisons à caractère mystique et christologique, on en est arrivé à considérer le prêtre célibataire comme celui qui agit "in persona Christi", en se consacrant totalement à celui-ci et aux hommes, dans l’Église.

Et il fait le commentaire suivant :

"La dimension ecclésiologique du rapport entre le ministère ordonné et le célibat ne pourra donc pas être mise de côté de façon superficielle. Nous sommes les enfants de l’Histoire (et de la réflexion qu’elle a provoquée) et nous ne pouvons pas imaginer ce que nous serions si elle s’était déroulée de manière différente. En effet le célibat pour le Royaume des cieux a modelé non seulement la vie des prêtres, mais également l’organisation générale de l’Église latine et il faut tenir compte du fait qu’une forme différente de ministère ordonné impliquerait une réorganisation générale de la vie de cette même Église. A priori, il n’y a pas lieu de discuter de la légitimité d’une telle réorganisation : l’Histoire en a connu beaucoup. Cependant il faudrait se demander si l’engagement à temps plein dans le ministère ne souffrirait pas de certaines restrictions dans la mesure où le prêtre devrait donner à sa famille les soins nécessaires, et si, parallèlement, la communauté chrétienne pourrait faire appel à son prêtre aussi librement qu’elle pense, à juste titre, pouvoir le faire actuellement, tout au moins en théorie".

Tout l’article ici : Célibat des prêtres. La parole à la défense 

JPSC

Les commentaires sont fermés.