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  • La "quête du sens" plutôt que la recherche de la vérité ?

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    De Thibaut Collin, en éditorial, sur le site de l'Homme Nouveau :

    Doit-on donner du sens à notre vie ou chercher la vérité?

    C’est devenu un des réflexes de notre époque : il faut donner ou trouver du sens à tout ce que nous faisons ou entrevoyons. Un sens à la vie, à la politique, comme aux choix pédagogiques ou aux loisirs. Mais derrière cette évidence se profile en arrière-plan le relativisme qui évacue la vérité au profit de préférences individualistes, ancrant davantage encore le règne de la modernité.

    La postmodernité est un terme utilisé pour désigner notre temps et le distinguer de la modernité. Comme le préfixe post l’indique, elle la suit et en dépend ; elle est ce moment de crise de la modernité, crise engendrée par sa radicalisation et son déploiement. Or l’une des caractéristiques les plus saillantes de notre époque est l’altération du goût de la vérité. La prétention à tenir un discours vrai apparaît comme profondément choquante à beaucoup de nos contemporains. Dans un tel contexte, la question de la vérité a tendance à être remplacée par la question du sens. La « quête de sens », voilà le nouveau paradigme qui, au contraire de la recherche de la vérité, reste consensuel. En effet, cette quête se déploie dans un contexte individualiste et pluraliste. Chacun a à donner un sens à sa vie, à son travail, à tel ou tel évènement, etc. Et cette quête est facilitée par un « marché du sens » sur lequel divers « entrepreneurs du sens » aux frontières du religieux, de la psychologie, du développement personnel, etc. offrent des « matériaux de sens ».

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  • Jean Vanier à l'honneur

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    De Gérard Leclerc sur le site de France Catholique :

    Jean Vanier

    L’actualité débordante de ces jours-ci sollicite l’éditorialiste qui n’a que l’embarras du choix. Pourtant, le mien s’est porté sur un événement qui n’a pas fait les grands titres, mais qui pourrait bien, en ce temps de préparation à Noël, toucher nos cœurs. En effet, cela aura été sans doute un des derniers gestes de Manuel Valls à l’hôtel Matignon. Il y a décoré Jean Vanier, le fondateur de L’Arche, de la croix de commandeur de la Légion d’honneur. Ainsi, les salons du Premier ministre ont accueilli une assistance tout à fait inhabituelle de personnes handicapées, celles qui entourent Jean Vanier tous les jours dans ses communautés en France et dans le monde. Pour avoir été accueilli à sa table de Trosly-Breuil dans l’Oise, haut lieu de L’Arche, plein de souvenirs, je puis témoigner, avec tant d’autres, de l’extraordinaire climat de fraternité et même de joie qui y règne.

    C’est ce climat qui a régné à l’hôtel Matignon, le temps de la cérémonie, et qui paraît bien avoir bouleversé Manuel Valls, pourtant bien pris par ses préoccupations et un agenda qui s’est précipité. C’est que les amis de Jean Vanier lui ont fait fête, l’embrassant et lui offrant des cadeaux fabriqués de leurs mains. Ils étaient trop reconnaissants de l’honneur fait à leur fondateur. De la part de ce dernier, il fallait évidemment attendre des propos de sagesse et d’humanité, comme lui seul sait les faire entendre, en vertu d’une vocation unique et d’une flamme intérieure que l’âge n’a nullement flétrie : « L’être humain est toujours en recherche de plus : il veut plus de pouvoir, plus d’argent, toujours plus, plus, plus… C’est la grande différence que nous avons avec les oiseaux. »

    On pouvait évidemment penser aux paroles évangéliques sur les oiseaux entourés de la Providence divine. Ce n’est pas le ton général des discours politiques. Mais il semble que Manuel Valls n’y ait pas été du tout insensible, puisqu’il a confié à ses hôtes, en les quittant : « Je ne peux pas vous dire pourquoi, mais ce vendredi soir restera pour moi un jour inoubliable. » Inoubliable, sans doute, parce qu’il fut une belle expérience de fraternité, loin des fracas du forum politique.

  • Désacralisations à Bruxelles : comment l'archevêché conçoit l'avenir

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    Lu sur le site de RTL.be

    Pourquoi désacraliser des lieux de culte? Voici la vision d'avenir de l’Archevêché de Malines-Bruxelles

    L'Eglise catholique se penche actuellement sur l'avenir de ses lieux de culte. Ces endroits sont parfois trop nombreux et coûtent cher à entretenir. C'est le cas notamment à Bruxelles, où elle envisage donc d'en "désacraliser" plusieurs. L'idée est de permettre leur transformation en école, en logement, et pourquoi pas, de les céder à d'autres cultes, comme s'en sont rendus compte Justine Sow et Xavier Gérard pour le RTL info 13h.

    Une Eglise bientôt transformée en logements, une autre en école catholique. Voilà quelques projets soutenus par l'Archevêché de Malines-Bruxelles. Plusieurs décrets de désacralisation ont été signés. Dans la capitale, l'Eglise veut s'adapter à la réalité moderne et urbaine.

    "Ce qui a été conçu et pensé il y a 100 ans ou il y a 200 ans ne se pense plus aujourd'hui de la même façon. Nous avons à Bruxelles une église tous les 1300 mètres, c'est beaucoup et dans certains endroits c'est peut-être un peu trop", estime Jean Kockerols, évêque auxiliaire de l’Archevêché de Malines-Bruxelles.

    L'Archevêché publie donc une liste de 20 Eglises dont l'affectation principale sera bientôt changée. Il y a la possibilité d'affecter un lieu à une communauté catholique d'origine étrangère. "C'est le cas de Notre-Dame de la Chapelle mise à la disposition d'une paroisse polonaise", indique Mgr Kockerols.    

    Un lieu de culte peut aussi se voir confier à une communauté chrétienne non-catholique. C'est le cas de l'église Saint-Paul à Uccle (Stalle) "dont l'affectation est partagée avec une paroisse orthodoxe roumaine".

    Un usage "pas inconvenant"

    Lorsque cela ne s'applique pas, la désacralisation intervient. "Mais quand rien de tout cela ne peut être mis en œuvre, il reste la solution de la désacralisation du lieu de culte, un acte juridique par lequel le lieu ne sert plus au culte mais désormais à un usage profane qui ne s'avère pas inconvenant... Pas question d'un dancing, par exemple", note encore Mgr Kockerols. "Nos priorités à cet égard vont au logement/habitat ainsi qu'à l'enseignement. Saint-Vincent de Paul à Anderlecht a été cédée pour l'installation d'une école."              

    À Watermael Boistfort, les 8.000 mètres carrés de l'Eglise Saint-Hubert devraient être reconvertis en appartements, tout en maintenant un lieu de culte à l'intérieur. 

    Conserver un usage religieux "tant que possible"

    Mais cette idée inquiète certains chrétiens, particulièrement attaché à leur église de quartier. "C'est un plan qui centralise les églises en quelques lieux, qui réduisent l'offre et les services et qui réduira tôt ou tard, et même très vite, la pratique catholique chrétienne à Bruxelles", explique pour sa part Véronique Hargot, membre du collectif inter-paroissial.

    L'Archevêché insiste: les désacralisations restent exceptionnelles. Dans la plupart des cas, l'Eglise conservera son rôle, mais pourrait être utilisée par d'autres communautés chrétiennes. "Dans toute la mesure du possible, nous essayons de conserver un usage religieux à ce bâtiment qui a été pensé pour cela", ajoute  l'évêque.

    La Région bruxelloise compte près de 110 paroisses. Un cinquième de ces clochers devraient donc recevoir une nouvelle affectation dans les prochaines années.

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    Communiqué du Collectif Inter-Paroissial

    Moins de paroisses, moins de fidèles  

    1. Supprimer le concept de paroisse et le nombre d’églises paroissiales ( 20 sur la liste de la note politique de l’archevêché + celles qui seront fermées dans un avenir proche) sur le plan pastoral porte atteinte à l’affection (et la fréquentation) qu’ont de milliers de Bruxellois pour leurs églises paroissiales. Moins de paroisses c’est à coup sûr, moins de fidèles. D’autre part, nous avons de sérieuses raisons de craindre que la suppression juridique des paroisses entraînera inévitablement la réduction du nombre de ministres du culte catholique rémunérés par l’Etat, des fabriques d’église et de l’intervention financière éventuelle des communes ainsi que la suppression du bénévolat dans nos paroisses. La lettre pastorale de nos évêques relève la vitalité de l’Eglise catholique à Bruxelles et sa croissance. Pourquoi réduire dès lors les lieux de vie paroissiale ? Celles-ci connaissent une hausse de leur fréquentation : plus de 140.000 pratiquants catholiques, en plus des nombreux visiteurs, priants isolés, touristes, visiteurs en quête de sens ou « sympathisants » occasionnels à l’occasion de mariages et de funérailles notamment.  Cela mérite un franc soutien de la part de nos autorités politiques mais aussi de nos autorités religieuses.

    2. Nos évêques nous invitent à être « en phase » avec notre temps : or ce temps est celui du « retour du religieux », des carences identitaires, du besoin de racines, de sens, mais aussi, celui des « villes en transition » avec leur retour aux liens et services de proximité et de voisinage, à la vie de quartier, leur culture locale, etc. :  pourquoi alors travailler à créer des entités pastorales de plus en plus grandes, anonymes et surdimensionnées ? Mgr Kockerols cite le Pape François qui « aime rapprocher deux réalités : miséricorde et proximité ». Mais alors pourquoi éloigner les églises des fidèles, sachant que les plus pauvres et les moins mobiles seront les premiers pénalisés ? Au nom de quelle miséricorde ?

    3. Le motif pour lequel nos évêques disent avoir engagé les paroisses à se regrouper en Unités Pastorales est qu’aujourd’hui, elles ne peuvent plus « offrir tout ce qui est nécessaire pour la vie chrétienne et une communauté chrétienne ». Pourquoi ne pas opter pour des solidarités inter-paroissiales souples et libres au sein des unités pastorales ou au-delà, pour suppléer d’éventuelles carences, plutôt que de supprimer les paroisses apparemment ou temporairement plus faibles ?

    4. Nous nous réjouissons de constater qu’un nombre croissant de nos églises paroissiales sont partagées avec d’autres communautés chrétiennes, y compris non catholiques. Ceci dit, pourquoi changer leur « affectation principale catholique », d’autant plus que les mouvements démographiques, sociologiques et urbanistiques de notre ville en modifie constamment le contexte pastoral ? Nous plaidons donc avec force pour qu’aucune décision irréversible ne soit prise quant à la réaffectation de nos églises.