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Amoris Laetitia : le préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi répond aux dubia des quatre cardinaux

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Nous traduisons ici la note parue sur le blog de Sandro Magister "Settimo Cielo" :

Le pape se tait, mais le cardinal Müller s'exprime. Et il répond aux "dubia".

C'est à lui aussi, ainsi qu'au pape François, que les cardinaux Brandmüller, Burke, Caffara et Meisner avaient soumis leurs cinq "dubia" sur l'interprétation d'"Amoris laetitia", leur demandant de donner des éclaircissements.

Et ni lui, le cardinal Gerhard L. Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ni tout autant le pape n'avaient répondu jusqu'ici aux questions des quatre cardinaux.

En compensation, cependant, le cardinal Müller procède à cette clarification dans une grande interview publiée aujourd'hui dans le magazine "Il Timone"; le directeur Riccardo Cascioli et Lorenzo Bertocchi ont recueilli ses propos:

Dans l'interview, le cardinal n'évoque pas directement les «dubia», mais évoque en termes clairs les points que précisément les quatre cardinaux demandaient que l'on clarifie.

Il ne manque pas de fustiger ces évêques qui préférant recourir à leurs sophismes pour l'interpréter au lieu de guider leurs ouailles ont couru le risque qu'encourt un aveugle lorsvqu'il conduit d'autres aveugles par la main.

Voici les passages clés de l'interview :

Q. - Peut-on donner une contradiction entre la doctrine et la conscience personnelle?

R. - Non, c'est impossible. Par exemple, on ne peut pas dire qu'il ya des circonstances dans lesquelles
un adultère n'est pas un péché mortel. Pour la doctrine catholique, il est impossible de faire coexister le péché mortel et la grâce qui justifie. Pour surmonter cette contradiction absurde, le Christ a institué pour les fidèles le sacrement de la pénitence et de la réconciliation avec Dieu et avec l'Église.

Q. - C'est une question dont on discute beaucoup au sujet du débat autour de l'exhortation post-synodale "Amoris laetitia".

R. - "Amoris laetitia" s'interprète clairement à la lumière de toute la doctrine de l'Eglise. [...] Je n'aime pas, et il n'est pas correct que tant d'évêques interprètent "Amoris laetitia" en fonction de leur propre façon de comprendre l'enseignement du pape. Cela ne va pas dans la ligne de la doctrine catholique. Le Magistère du Pape est interprété par lui-même ou par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Si le pape peut interpréter ce que disent les évêques, ce n'est pas aux évêques qu'il incombe d'interpréter le pape, sinon cela ruinerait la structure de l'Eglise catholique. A tous ceux qui parlent trop, je recommande d'abord d'étudier pour commencer la doctrine [des conciles] sur la papauté et l'épiscopat. L'évêque, en tant que maître de la Parole, doit d'abord être bien formé pour ne pas risquer de tomber dans la posture d'aveugle qui conduit d'autres aveugles par la main. [...]

Q. - L'exhortation de saint Jean-Paul II, «Familiaris Consortio», prévoit que les couples de divorcés remariés et qui ne peuvent se séparer, doivent s'engager à vivre dans la continence pour pouvoir accéder aux sacrements. Cette exigence est-elle toujours d'actualité ?

R. - Bien sûr, elle ne peut pas être évitée, car c'est non seulement une loi positive édictée par Jean-Paul II, mais lui-même a exprimé ce qui est un élément constitutif de la théologie morale chrétienne et de la théologie des sacrements. La confusion sur ce point concerne également la non-acceptation de l'encyclique "Veritatis Splendor" qui incluait la doctrine claire de ce qui est mal en soi. [...] Pour nous, le mariage est l'expression de la participation à l'unité existant entre le Christ époux et l'Eglise son épouse. Cela n'est pas, comme certains l'ont dit au cours du Synode, une simple analogie vague. Non! C'est la substance du sacrement, et aucune puissance dans le ciel et sur la terre, ni un ange, ni pape, ni un concile ou une loi des évêques, n'a le pouvoir de la modifier.

Q. - Comment peut-on résoudre le chaos qui résulte des différentes interprétations qui sont données de ce passage d'Amoris laetitia?

R - Je recommande à tous de réfléchir, d'étudier d'abord la doctrine de l'Eglise, à partir de la Parole de Dieu dans l'Ecriture Sainte qui est très claire sur le mariage. Je recommande également de ne pas entrer dans une casuistique qui peut conduire facilement à des malentendus, surtout celle selon laquelle si l'amour meurt, alors meurt aussi le lien du mariage. Ce sont des sophismes: la Parole de Dieu est très claire et l'Eglise n'accepte pas de séculariser mariage. La tâche des prêtres et des évêques ne consiste pas à créer la confusion, mais à rendre les choses claires. Personne ne peut se référer seulement à certains petits passages d'Amoris laetitia, mais on doit lire tout dans son entièreté, avec l'objectif de rendre plus attrayant pour les personnes l'Evangile du mariage et de la famille. Ce n'est pas Amoris laetitia qui a provoqué une interprétation confuse, mais bien quelques interprètes confus de ce document. Nous devons tous comprendre et accepter la doctrine du Christ et de son Église, et en même temps être prêts à aider les autres à la comprendre et à la mettre en pratique, même dans des situations difficiles.

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