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Autour de l’avortement, c’est la liberté d’expression qui est menacée

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Du bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

Belgique : autour de l’avortement, c’est la liberté d’expression qui est menacée

A l’heure où plusieurs lobbies ont entamé récemment une campagne visant à sortir l’avortement du code pénal, la conjonction de deux événements, à savoir un cours de philosophie dispensé à l’Université Catholique de Louvain par le professeur Stéphane Mercier - où ce dernier déployait un argumentaire qualifiant l’avortement de meurtre - et une interview radio de la porte-parole de la Marche pour la Vie, Constance du Bus, a permis de faire surgir, au-delà du débat souvent brimé sur l’avortement, celui relatif à la liberté d’expression.

Dans le cas Mercier, l’on constate une atteinte à la liberté académique et une remise en cause de la faculté d’un enseignant à ouvrir une réflexion philosophique chez ses étudiants. Plusieurs professeurs, dont Jean Bricmont et Michel Ghins de l’UCL, ont exprimé leurs craintes par rapport à cette liberté académique menacée. En effet, l’UCL a décidé de suspendre les des cours de philosophie assurés par Stéphane Mercier et a entamé une procédure disciplinaire à son encontre.

Ce premier événement a sans doute contribué au succès de la Marche pour la Vie, au cours de laquelle plus de 2.000 personnes ont défilé en silence ce dimanche 26 mars 2017.

De son côté, Constance du Bus a évoqué la légalité du recours à l’avortement au-delà de la 12ème semaine de grossesse et même jusqu’au terme, puisqu’aucune limite n’est précisée pour les avortements dits thérapeutiques. Effectivement, le texte dépénalisant l’IVG stipule qu’au-delà du délai de douze semaines : « l’interruption volontaire de grossesse ne pourra être pratiquée que lorsque la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme ou lorsqu’il est certain que l’enfant à naître sera atteint d’une affection d’une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic ».

Provoquant des réactions virulentes, mademoiselle du Bus a dénoncé des motifs d’avortement tardif pouvant paraître abusifs tels que la surdité et la polydactylie. Bien que ces malformations soient handicapantes, constituent-elles une raison suffisante pour mettre fin à la vie de l’enfant à naître ? Or ces motifs sont explicitement évoqués dans des rapports officiels de la commission avortement mentionnant la surdité congénitale (2007, p.42) et la polydactylie (2011, p.50) parmi les motifs d’avortement tardif déclarés.

Alors que d’aucuns s’efforcent d’étouffer toute voix discordante sur la question de l’avortement, et où un débat serein semble bien difficile, n’est-il pas temps de se poser des questions sur l’évolution de sa pratique, sur les mesures qui pourraient être mises en place pour le prévenir et sur ses conséquences ?

Flash Expert : Faut-il sortir l’avortement du Code Pénal ?

Le commentaire d'un visiteur de belgicatho :

"Autour de "l'affaire Mercier", il est évident que, et le rectorat de l'UCL et les évêques francophones de Belgique sont passés à côté des questions centrales. Sur le fond: celle du statut de l'embryon humain. Car c'est de cette question que tout le reste découle... Ce n'est pas d'abord l'avortement qui est en question mais bien le statut de cet être en sa condition initiale. Ensuite, celle qui est soulignée ici: la liberté d'expression et même de pensée. Puisque le professeur a ensuite été attaqué sur le registre de l'homophobie etc, je me contente de citer M. Nabati, psychanalyste juif: "Qualifier ceux que le mariage homosexuel interpelle et inquiète d’homophobes, d’intégristes, de réactionnaires, de rétrogrades, de conservateurs, voire même de « fâchos », prouve, tout en ne démontrant rien, la pauvreté ainsi que la fragilité de l’argumentaire des homosexuels pour soutenir leur revendication. Au lieu de répondre sereinement à nombre de questions sérieuses, ces jugements insultants sont destinés, en réalité, à disqualifier et à écarter, dans un climat émotionnel et agressif, aussi bien les interrogations que ceux qui les formulent". Dans une déclaration fade et insipide, aussi terne que leur épiscopat, nos évêques ont d'entrée de jeu signifié qu'ils étaient prêts à sacrifier cette liberté d'expression et de pensée en déclarant "faire confiance" à une institution qui venait déjà de suspendre un homme précisément parce qu'il a osé une parole discordante..."

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