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Qui sont les séminaristes français ?

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De Bertille Perrin sur le site de Famille Chrétienne :

Qui sont nos séminaristes ?

EXCLUSIF MAG – Une récente enquête commandée par la Conférence des évêques de France définit le profil et l’origine de la vocation de nos séminaristes. Analyse.

Ce n’est un secret pour personne, le nombre d’ordinations sacerdotales en France diminue chaque année : 140 en 2014 contre 120 en 2015 et une centaine en 2016. Les chiffres sont éloquents. Pour autant, les séminaires sont loin d’être vides. À ce jour, 605 jeunes sont formés dans les structures diocésaines aux quatre coins de la France, auxquels s’ajoutent les séminaristes de la Communauté Saint-Martin, du Séminaire Saint-Jean-Marie-Vianney, de la Mission de France, du Prado, ou des trois séminaires Redemptoris Mater du Chemin néocatéchuménal (Toulon, Marseille et Avignon).

La famille, terreau de la vocation

Comme cela se fait tous les trois ou quatre ans, une enquête qualitative, chapeautée par le Conseil national des grands séminaires, a été soumise en mai 2016 à tous les candidats au sacerdoce en première et deuxième années, permettant ainsi de mieux les connaître. Ils sont deux cent six à avoir répondu à une trentaine de questions, portant à la fois sur leur environnement familial et sur leurs motivations d’entrée au séminaire. On y découvre alors le « profil type » du séminariste actuel : âgé d’environ 26 ans, il est majoritairement issu d’une famille nombreuse – quatre enfants en moyenne – et de parents mariés. De formation bac + 3 ou plus élevée, il a souvent exercé une activité professionnelle d’environ quatre ans avant d’entrer au séminaire.

Dans le détail, l’enquête manifeste l’influence importante de ce contexte social et familial sur la vocation des jeunes. En effet, plus de 80 % d’entre eux sont issus de familles « stables » et de parents croyants pratiquants. « La vocation sacerdotale naît le plus souvent dans l’enracinement d’une famille chrétienne et engagée », explique à Famille Chrétienne le Père Pierre-Yves Pecqueux, secrétaire de la Commission épiscopale pour les ministres ordonnées et les laïcs en mission ecclésiale (Cémoleme), à l’origine de l’enquête. « Nous voyons que la famille reste le lieu de la transmission de la foi et du témoignage, qui prépare le terreau du jeune à l’engagement et à la fidélité. Le fait de savoir que leur vocation sera accueillie favorablement par la famille, mais aussi par les amis, est important pour les jeunes. »

 

L’important témoignage des prêtres

Si les familles sont souvent engagées dans l’Église, les jeunes candidats à la prêtrise le sont aussi. Scoutisme, associations caritatives, engagements paroissiaux ou diocésains… ils sont 90 % à avoir participé au moins à un service d’Église par le passé. Un élément décisif pour l’éclosion et la maturation de leur vocation.

Mais lorsqu’on leur demande quel en a été le véritable déclencheur, c’est d’abord et avant tout le témoignage d’un prêtre de leur entourage qui s’avère fondateur. Près de la moitié d’entre eux évoque en effet la figure d’un aumônier ou la relation tissée avec leur Père spirituel. « On est frappé de voir que, malgré la baisse du nombre de prêtres, leur témoignage reste très fort pour les jeunes, souligne le Père Pecqueux. C’est pourquoi il est important qu’ils aient des lieux pour se rencontrer mutuellement. » Des occasions qui peuvent être institutionnelles ou plus informelles : « J’ai eu plusieurs fois de belles discussions avec des jeunes lors d’une soirée de mariage par exemple. Il faut savoir saisir les occasions. »

Outre le fait de découvrir plus en profondeur le ministère presbytéral en côtoyant leurs prêtres, les jeunes soulignent les bienfaits de l’accompagnement spirituel pour poser leur choix de vie. « Le fait de faire une relecture régulière des événements de leur vie est une habitude qui sera déterminante pour leur ministère », se réjouit le secrétaire de la Cémoleme. Les retraites et séjours dans les monastères ou les sanctuaires sont également cités comme des expériences fondatrices.

Autre donnée intéressante, environ 80 % des séminaristes ont vécu une année de propédeutique avant leur entrée en premier cycle. Leur proportion a ainsi largement augmenté en dix ans. Une évolution dans la droite ligne du dernier document romain sur la formation des prêtres, Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, publié en décembre dernier, qui encourage à ce que ce taux atteigne les 100 %.

« Des jeunes de leur temps »

Qu’est-ce qui caractérise alors les séminaristes d’aujourd’hui ? D’une part, pour le Père Pecqueux, ce sont d’abord « des jeunes de leur temps, qui aspirent à une vie équilibrée, n’occultant pas les relations amicales, le sport ou la musique ». Ainsi, l’enquête revient sur leurs sports préférés – on y apprend que le jogging a récemment supplanté le football – ou leur fréquentation des réseaux sociaux. D’autre part, ces futurs prêtres sont également « soumis à des pressions de toute part » face à un « choix à contre-courant » de toutes les fausses promesses de la société.

Dans ce contexte, la communauté chrétienne tout entière doit pouvoir porter le souci des vocations. « Si vous découpez le rôti le dimanche midi tout en découpant le sermon que vous venez d’entendre, ça ne donnera pas envie à vos enfants de devenir prêtre ! », poursuit le Père Pecqueux avec une pointe d’humour. « Et si les prêtres ne parlent jamais des vocations dans leur homélie ou ailleurs, les jeunes ne se poseront jamais la question. »

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