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  • Cinq nouveaux cardinaux seront "créés" le 28 juin prochain

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    De Lorenzo Bertocchi sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Cinq cardinaux au profil bien "bergoglien"

    « Je tiens à annoncer que le mercredi 28 juin se tiendra un consistoire pour la création de cinq nouveaux cardinaux. » Hier, à l'issue du "Regina Coeli", le pape François a annoncé par surprise son quatrième consistoire pour créer de nouveaux cardinaux. En son genre, c'est un record; le pape venu « du bout du monde » tient le rythme d'un consistoire par an. Son prédécesseur, Benoît XVI, en huit ans de pontificat, a tenu 5 consistoires, avec la création de 90 cardinaux, alors que François, en un peu plus de trois ans, a déjà tenu quatre consistoires, avec la création de 56 cardinaux, dont 49 électeurs.

    Après le 28 juin, les électeurs seront 121, dont 20 cardinaux nommés par Jean-Paul II, 52 par le pape Benoît XVI et donc 49 par François, qui, s'il devait continuer à ce rythme, pourrait avoir nommé l'an prochain la majorité des "porporati" qui siègeraient lors d'un hypothétique conclave.

    La principale raison de cette transformation réelle du Collège des cardinaux semble être celle du concept de « périphérie » cher au pape. Les nouveaux nommés, à l'exception de l'Espagne, sont du Laos, du Salvador et du Mali, ou encore comme l'évêque suédois Anders Arborelius qui représente une « périphérie » dans la catholicité. « Ils viennent de différentes parties du monde », a déclaré Francis, « manifestant la catholicité de l'Église répandue sur toute la terre », et nous savons à quel point le pape Bergoglio considère que « la réalité est mieux perçue de la périphérie qu'elle ne l'est du centre », selon l'une de ses idées directrices les plus répétées au fil des ans.

    Tout d'abord, sur la liste annoncée hier par le pape, Monseigneur Jean Zerbo, archevêque de Bamako au Mali. Né en 1943, la prochaine éminence africaine a étudié à l'Institut biblique de Rome et, dit le communiqué publié par le Bureau de presse du Saint-Siège, « a été impliqué dans la lutte contre l'exclusion et en particulier dans la promotion de la réconciliation et de la solidarité entre Maliens ».

    En plus du suédois Arborelius, un autre européen est l'archevêque de Barcelone (Espagne), Monseigneur Juan José Omella, de « sensibilité sociale ». En 2005, alors que les évêques espagnols descendaient dans la rue pour manifester contre le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, Ornella, évêque de Calahorra et La Calzada, s'en était absenté pour prendre part à une marche contre la pauvreté. Sa nomination à Barcelone a été décidée en 2015, une décision qui a laissé un peu surpris les milieux de la Curie espagnole et de la politique, mais qui semble être venue directement de pape Bergoglio.

    L'évêque suédois, le carme Arborelius, a accueilli le pape lors de son voyage à Lund pour la commémoration commune entre catholiques et luthériens du 500e anniversaire de la Réforme de Luther. Il est le premier cardinal suédois depuis la Réforme luthérienne; converti à 20 ans, il a étudié en Belgique et au Teresianum à Rome. Pendant le voyage de François en Suède, il a milité pour que le pape célèbre la messe avec la communauté catholique, ce qui, dans les premières versions du calendrier du voyage, ne semblait pas avoir été prévu.

    Très particulier aussi le cas de Monseigneur Gregorio Rosa Chávez Gregorio, parce qu'il est élevé à la pourpre alors qu'il est « seulement » évêque auxiliaire de l'archidiocèse de San Salvador (El Salvador). C'est la première fois dans l'histoire de l'Eglise, de sorte que le diocèse aura un évêque titulaire, Mgr José Luis Escobar y Alas, qui restera et aura un cardinal comme auxiliaire. Né en 1942, il a été pendant de nombreuses années un proche du bienheureux Oscar Arnulfo Romero; aujourd'hui, il est par ailleurs le Président de la Caritas pour l'Amérique latine, les Caraïbes et la Caritas nationale.

    Du Laos vient Monseigneur Louis-Marie Ling Mangkhanekhoun, Vicaire apostolique de Paksé. C'est à lui qu'on doit « l'école des catéchistes » et les visites dans les villages de montagne; il a étudié au Laos et au Canada.

    Le 29 Juin, en la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul, les cinq nouveaux cardinaux célébreront avec le pape à Saint-Pierre. « Nous confions les nouveaux cardinaux », a conclu François hier pendant le Regina Coeli, à « la protection des Saints Pierre et Paul, afin que, par l'intercession du Prince des Apôtres, ils soient des serviteurs véritables de la communion ecclésiale et, par celle de l'Apôtre des Gentils, qu'ils soient des annonciateurs joyeux de l'Evangile dans le monde entier et, qu'avec leur témoignage et leurs conseils, ils me soutiennent plus fort dans mon service comme évêque de Rome, pasteur universel de l'Église ».

  • Les évêques belges réagissent (enfin !) au texte d'orientation des Frères de la Charité concernant l'euthanasie de patients psychiatriques

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    Euthanasie et souffrance psychique – Déclaration des évêques de Belgique

    Le débat sociétal sur la question de l’euthanasie pour des patients psychiatriques qui ne sont pas en phase terminale est ouvert depuis longtemps. Les Frères de la Charité en Belgique ont récemment publié à ce propos un texte d’orientation, qui a suscité des réactions en sens divers. Mais cela faisait longtemps que ce thème particulièrement sensible faisait l’objet de discussions dans les médias, des revues spécialisées et des rapports.

    Nous voudrions réaffirmer ici notre profonde estime pour l’expertise et les soins attentifs de tant de personnes qui assurent la prise en charge de patients atteints de maux psychiatriques graves et de longue durée. Nous nous rendons compte combien l’accompagnement des personnes qui se trouvent dans ces situations désespérées peut être difficile et délicat. Pourtant, nous voulons en tant qu’évêques répéter ce que nous avons déjà dit à propos de l’euthanasie. De même, nous ne pouvons pas être d’accord que celle-ci soit pratiquée sur des patients psychiatriques qui ne sont pas en phase terminale. Nous partageons ce point de vue avec des citoyens par-delà les traditionnelles frontières idéologiques. Notre point de vue ne signifie nullement que nous voudrions délaisser la personne en souffrance. Nous sommes conscients que la souffrance psychique peut être immense et qu’une personne peut ainsi se retrouver totalement désespérée et sans aucune perspective. Mais c’est précisément dans cette situation qu’il faut lui rester proche et ne pas l’abandonner. Cela implique de pouvoir lui proposer des soins palliatifs qui soient appropriés aux personnes souffrant de troubles psychiques qui résistent à toute thérapie.

    Il n’y a pas que les chrétiens ou les responsables d’Eglise qui se posent des questions à propos de l’euthanasie. Elles font l’objet d’un débat de société. Il s’agit de questions fondamentales: qu’est-ce qui nous rend humain? qu’est-ce qui constitue une société humaine? qu’est-ce qui sert vraiment le progrès? Il y a de fait une limite et un interdit qui sont d’application depuis si longtemps, depuis les origines du vivre ensemble des hommes. Si nous y touchons, nous portons atteinte aux fondements mêmes de notre civilisation. C’est la raison pour laquelle nous en appelons à une grande retenue et à la poursuite du dialogue sur ces questions.

    Les évêques de Belgique

    Le discours de ces signataires d'une carte blanche publiée le 8 décembre 2015 paraissait plus clair : http://www.lalibre.be/debats/opinions/la-mort-comme-therapie-la-difficulte-de-l-euthanasie-pour-seul-motif-de-souffrance-psychique-5666ec92357004acd0fe76a6