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Ce qui ressort du symposium qui s'est tenu à l’occasion des 15 ans de la loi relative à l’euthanasie

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Du bulletin d'information de l'Institut Européen de Bioéthique :

Belgique : symposium à l’occasion des 15 ans de la loi relative à l’euthanasie

A l'occasion des 15 ans de la loi ayant dépénalisé partiellement l’euthanasie, adoptée par le législateur belge en 2002, un symposium s'est tenu le 11 mai dernier à l'initiative de Jean-Jacques De Gucht, parlementaire.

A cette occasion, le Professeur Luc Deliens, Director du End-of-Life Care Research Group (Vrije Universiteit Brussel & Ghent University), a entre autres affirmé que le contrôle exercé par la Commission Fédérale de contrôle et d’Evaluation (CFCE) demeurait « marginal » et « très rudimentaire ». Le nombre d’euthanasies réelles est bien plus important, selon lui, que celles reprises dans le Rapport bisannuel de la Commission. Celle-ci en effet, ne peut se prononcer que sur les cas d’euthanasies que les médecins lui rapportent. Ce système de « Self-fulfilling prophecy » est pour lui totalement inadéquat. En 15 ans, la « pratique de l’euthanasie dans notre pays a augmenté énormément ». La clandestinité est réelle, et des médecins pratiquent l’euthanasie en toute illégalité et impunité. (Voir dossier de l’IEB : 10 ans de dépénalisation)

De plus, il a parlé de l'existence d'une « zone grise », hors de tout contrôle, quant à la pratique de la sédation qui viserait à provoquer la mort du patient de façon abusive.

Les critiques émises lors du symposium se sont aussi adressées au politique. Le Professeur Deliens a ainsi souligné qu’en 15 ans, aucune des quatre études réalisées par son groupe de recherche n’avait été financée par les pouvoirs publics, alors qu’aux Pays-Bas, des millions d’euros sont investis pour des études à la demande du Gouvernement. « La loi euthanasie n’est-elle pas assez importante que pour justifier un financement des recherches à ce sujet ? » a-t-il demandé. «Or, continue-t-il, nous ne savons pas ce qui se passe en Wallonie par rapport à la pratique de l’euthanasie afin d’expliquer la différence majeure avec la Flandre »
(NDLR : 80% du total des euthanasies déclarées le sont en néerlandais).

Lors du même symposium, et à propos d’une révision éventuelle de la loi euthanasie, la question du suicide assisté(non couvert par la loi actuelle) a par ailleurs été évoquée. Le psychiatre Koen Titeca a souligné que dans le cas de l’euthanasie, le médecin est beaucoup plus impliqué que dans le cas du suicide assisté. « Les médecins se sentent mieux après l’aide au suicide qu’après une euthanasie où ils doivent eux-mêmes injecter le produit létal » a ainsi affirmé M. Titeca. D’autres intervenants ont évoqué le fait que, bien que le respect de l’autonomie du patient était très important, les médecins devaient s’en tenir à la loi et se garder de toute pression possible venant du patient lui-même.

Pour conclure le symposium, Jean-Jacques de Gucht (Open-VLD) a appelé à un élargissement de la loi, notamment pour les personnes atteintes de démence, et à une meilleure information sur l’euthanasie, en prévoyant par exemple un lieu d’accueil dans chaque administration communale pour aider la population à remplir les demandes d’euthanasie. Il faut aussi, a-t-il ajouté, que les médecins et les infirmières reçoivent une formation adéquate pour pratiquer l’euthanasie.

Source : Symposium 15 jaar euthanasie, 11/05/2017, Belga, Knack.

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