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  • Nouvelle conférence sur le climat au Vatican avec des partisans du contrôle de la population et de l’avortement

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    De Jeanne Smits sur le site "Réinformation TV" :

    L’Académie pontificale des sciences organise de nouveau une conférence sur le climat avec des partisans du contrôle de la population et de l’avortement

    Perseverare diabolicum. Une nouvelle conférence sur le climat sera organisée début novembre sur le territoire du Vatican, avec une prise de parole inaugurale par le secrétaire d’Etat, le cardinal Parolin, avec – une nouvelle fois – plusieurs participants connus pour être favorables à l’avortement et au contrôle de la population. Sous prétexte de parler au monde à travers de soi-disant spécialistes, l’Académie pontificale des sciences (PAS) donne la vedette à des hommes d’influence qui œuvrent au service de la culture de mort.

    Parmi ces orateurs on note la présence d’un des grands « experts » qui ont contribué à la réalisation de Laudato si’, Joachim « John » Schellnhuber, membre du très malthusien Club de Rome. Il est membre du GIEC, conseiller spécial de Merkel et Barroso, membre de nombreuses académies scientifiques parfaitement dans le vent du « changement climatique », directeur du Potsdam Institute qui travaille sur les répercussions de celui-ci. Sur le plan politique, il ne cache pas son souhait de voir l’avènement d’une « gouvernance globale », une « société démocratique globale » chapeautée par l’ONU et organisée autour d’une « Constitution de la Terre », un « Conseil global » et une « Cour planétaire ».

    L’Académie pontificale des sciences invite Jeffrey Sachs, John Schellnhuber…

    Schellnhuber s’est défendu d’être partisan de la « dépopulation », préférant prêcher un changement de comportement qui réduira l’empreinte carbone des hommes, spécialement dans les pays riches. Mais en tant que membre du Club de Rome qui depuis sa fondation a fait le choix malthusien de recommander une « stabilité » de la population avec limitation sévère des naissances, et décroissance économique à travers une égalisation mondiale des revenus par tête, Schellnhuber assume forcément cette idéologie de haine de l’homme. Sans quoi il irait voir ailleurs.

    Sera également présent lors de la réunion de novembre Peter Raven, qui lui, était présent lors du dernier symposium de l’Académie pontificale des sciences sur l’extinction biologique, à laquelle participait par exemple Paul Ehrlich, l’auteur malthusien de The Population Bomb aux multiples affirmations démenties par la réalité (à l’en croire, sans stabilité de la population mondiale, on allait vers la famine dans de nombreux pays pas plus tard qu’en 1980). Raven, spécialiste des papillons, des plantes et de l’évolution est tout sauf un gentil entomologiste évaporé : il a déclaré en février devant la PAS que « Nous devons à un certain point avoir un nombre limité de gens, c’est pourquoi le pape François et ses trois prédécesseurs les plus récents ont toujours dit qu’il ne faut pas avoir plus d’enfants qu’on ne peut bien en élever ». Glissement décidément très rapide.

    Pour la défense du « climat », la parole aux partisans du contrôle de la population

    Au programme – et chargé, en outre, de la session de synthèse qui devra clore les débats – on trouve aussi Jeffrey Sachs, qui voit dans l’avortement le moyen « à moindre risque et à moindre coût » pour empêcher les naissances en cas d’échec de la contraception. « La légalisation de l’avortement réduit de manière significative le taux de natalité total d’un pays ; d’environ un demi enfant en moyenne », a-t-il pu écrire – et ce n’était pas une critique.

    Celui qui avait parlé à deux voix avec Paul Ehrlich en février au Vatican, le « chercheur » Sir Partha Dasgupta, est lui aussi en vedette. Grand laudateur de la barbare politique de l’enfant unique en Chine, il est l’un des parrains de « Population Matters » (autrefois connu comme l’Optimum Population Trust » qui plaide pour l’inversion de la croissance démographique, et il a déjà fait part devant la PAS de sa volonté de « décroissance » pour la préservation de la planète.

    Le symposium de novembre veut présenter une étude « holistique » des relations entre le « changement climatique », la santé de la planète et des hommes, et la pollution de l’air. Et des politiques auront la parole : le gouverneur de la Californie, Jerry Brown, entré en résistance contre Donald Trump et son refus des Accords de Paris sur le climat, mais aussi Michelle Bachelet, présidente du Chili, dont l’une des grandes priorités politiques – la fin de l’interdiction de l’avortement – vient de devenir réalité dans son pays grâce au vote favorable du Sénat.

    Michelle Bachelet, qui a fait légaliser l’avortement, invitée à une conférence au Vatican

    On voit dans tout cela la patte du président de la PAS, Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, qui a multiplié les mains tendues vers les ennemis de l’Eglise et de l’homme. Margaret Chan, la présidente d’origine chinoise de l’OMS – qui œuvre elle aussi pour l’avortement « sûr et légal » – n’interviendra donc pas par hasard.

    La dimension spirituelle n’est pas oubliée. Sanchez Sorondo présidera, au dernier jour du symposium, l’« Appel à l’action des leaders religieux », où voisineront un rabbin, un pasteur évangélique, un évêque anglican. Mais aussi et surtout le gourou Sri Sri Ravi Shankar, grand penseur mystico-gazeux qui imagine tout pouvoir résoudre par des techniques de respiration. Son International Art of Living Foundation a obtenu le statut consultatif spécial des ONG auprès des Nations unies : elle inspire des ashrams dans de nombreux pays. Il interviendra donc comme « Leader humanitaire, maître spirituel et ambassadeur de la paix ».

    Et tant pis pour Dieu, et pour le premier et le plus grand des commandements.

     
  • Pas d'avenir pour l'Eglise sans retrouver les fondamentaux

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    De Thomas Cauchebrais sur le site aleteia.org :

    Mgr Castet : « C’est en retrouvant les fondamentaux de la foi que l’Église aura un avenir »

    Ce dimanche 13 août, les catholiques de Vendée fêteront les 700 ans du diocèse de Luçon. L’occasion pour eux de porter leur regard sur plus de sept siècles de présence chrétienne en terre vendéenne et sur les nombreux fruits qui en ont découlé. Entretien avec Mgr Castet, évêque de Luçon.

    Aleteia : Pourquoi est-ce important de regarder le passé et de le célébrer ?

    Mgr Alain Castet : Nous pouvons poser un regard historique pur. C’est le rôle et le métier de certains, pour mieux connaître, mieux se connaître, mieux connaître ses racines. Pour nous chrétiens, l’essentiel – même si ce que je viens de dire n’est pas négligeable — est de poser un regard de foi et de percevoir que, par-delà les séquences les plus variées, heureuses, tristes, dramatiques ou pleine d’espérance, Dieu a toujours été présent. Les chrétiens ont su vivre leur foi dans des contextes les plus variés, en étant inventif, en ne se cramponnant pas à ce qui étaient des formes inadéquates mais en trouvant des chemins nouveaux. Ainsi, conscients de la fidélité de Dieu mais aussi de cet engagement profond des chrétiens au service de l’évangélisation, nous proclamons,  en considérant le passé, qu’un avenir est possible. Là est le sens véritable pour des chrétiens d’une commémoration historique : éprouver la fidélité de Dieu et dire que l’espérance des hommes ne sera jamais déçue.

    D’après vous, dans leur histoire, les chrétiens vendéens ont toujours réussi à trouver le chemin. Pour nous chrétiens du XXIe siècle, quel chemin trouver dans ce contexte de sécularisation et de perte des valeurs de notre société ?

    Il faut se placer dans un contexte plus large qui est celui de l’Europe occidentale et dans lequel les papes Benoît XVI, Jean Paul II essentiellement, et François à sa manière, ont promu ce que l’on a appelé la nouvelle évangélisation. Non pas nouvelle dans le sens qu’elle nierait le passé mais au sens qu’aujourd’hui ce sont des chemins nouveaux qu’il s’agit d’emprunter. Dans le contexte de l‘Europe occidentale, nous ne pouvons pas nier, qu’il existe, non plus seulement une opposition à la foi chrétienne mais surtout un long glissement vers l’oubli de Dieu. Comment faire pour que ce qui fait le cœur du message : l’espérance profonde, la conviction que le mal et la mort n’ont pas le dernier mot, redevienne une bonne nouvelle dans un monde où les gens sont souvent centrés sur eux-mêmes, sauf lorsque des réalités rudes frappent à leur porte ? Comment percevoir que cette espérance est motrice? C’est notre devoir de chrétien, notre chemin, que d’être des témoins heureux, rayonnant de cette espérance mais, sans jamais édulcorer la foi chrétienne. Certains croient que nous allons attirer les gens en adaptant la foi chrétienne au temps. Beaucoup ont essayé depuis des décennies… et nous nous apercevons, qu’au lieu d’attirer du monde, nous devenons plutôt des auxiliaires de la déchristianisation de nos sociétés. Je crois que c’est en proclamant la force singulière de la foi chrétienne, son exigence et le bonheur de son observance, que l’on attire vers nous et donc vers Jésus. De même par la beauté de la foi chrétienne, la beauté de la pensée chrétienne et la beauté de la liturgie… C’est au cœur de cela que la foi sera annoncée de manière heureuse et reçue.

    Comment faire dans un contexte de crise des vocations ? Comment faire sans pasteurs ?

    Je ne suis pas certain que nous aurons moins de pasteurs dans l’avenir car je crois que Dieu donne toujours aux chrétiens les prêtres dont ils ont besoin. Le problème est plutôt : comment une communauté chrétienne reste vivante ? Il n’est pas possible que dans une communauté vivante, en premier lieu la famille, l’appel de Dieu ne soit pas entendu. Ce n’est pas possible ! La question n’est pas la question des vocations mais une question de foi et de la vitalité de la foi. Dans une famille où la foi est vivante, rayonnante, où ses membres ont goût pour la prière et sont attentifs aux autres, il n’est pas possible que l’appel de Dieu ne soit pas entendu. Quand la ferveur de la foi ne s’est pas affadie, l’appel de Dieu est mieux entendu.

    Au lieu de crise des vocations, ne devrions-nous pas plutôt parler de crise de la transmission ?

     

     
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  • Des voeux de bonheur du pape adressés à un couple gay

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    Une information parue sur le Portail catholique suisse :

    Brésil: Le pape souhaite du bonheur à un couple gay qui a baptisé ses enfants adoptés

    par Jean-Claude Gerez, correspondant de cath.ch en Amérique latine

    Le pape François a adressé par courrier ses vœux le bonheur à la famille de Toni Reis, le responsable du groupe "Dignité", qui représente la communauté LGBT de l’Etat du Parana, dans le sud du Brésil. Avec son époux, David Harrad, ils ont en effet baptisé, dans la cathédrale de Curitiba, les trois enfants qu’ils viennent d’adopter.

  • Le cardinal Parolin en Russie pour préparer une visite du Pape ?

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    De Marie Malzac sur le site du journal La Croix :

    En Russie, le cardinal Parolin rencontrera Poutine et le patriarche Kirill

    Le numéro deux du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, à Moscou du 20 au 24 août, pourrait évoquer l’éventualité d’un voyage officiel du pape François en Russie, ce qui constituerait une première historique, a-t-il indiqué mercredi 9 août dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera.

    « La préparation d’un éventuel voyage du pape François en Russie ne relève pas des objectifs de ma visite » à Moscou du 20 au 24 août, « mais je souhaite cependant qu’elle puisse contribuer à avancer dans cette direction », a assuré le Secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin, dans un entretien au quotidien italien Il Corriere della Sera.

    Dans une interview en mars au journal allemand Die Zeit, le pape François, interrogé sur ses projets de voyages internationaux, avait déclaré : « Je ne peux pas aller en Russie, car alors je devrais aussi aller en Ukraine ».

    Le cardinal Parolin n’est pas interrogé sur ce point. À l’occasion de son voyage en Russie, il doit s’entretenir notamment avec le président russe Vladimir Poutine et de hauts représentants religieux, dont le patriarche Kirill, à la tête de l’Église orthodoxe russe.

    « Dans ce moment historique où nous assistons à une augmentation des tensions et des conflits dans diverses parties du monde, la paix constitue pour le pape François et pour moi personnellement une priorité claire et incontournable », a commenté le secrétaire d’État.

    Le Saint-Siège nourrit « un intérêt particulier » pour la vaste zone de l’Europe orientale qui, « outre des riches traditions culturelles et religieuses, a un rôle à jouer dans la recherche d’une meilleure stabilité du continent et une meilleure unité, y compris dans les relations Est-Ouest », souligne-t-il.

    « Nouveaux horizons »

    « Après la période d’opposition idéologique, qui évidemment ne peut pas s’évanouir du jour au lendemain, et avec les nouveaux horizons ouverts depuis la fin de la guerre froide, il est important de profiter de toutes les occasions pour encourager le respect, le dialogue et la collaboration réciproques afin de promouvoir la paix », a encore relevé le cardinal Parolin dans Il Corriere della Sera.

    En février 2016, après 1 000 ans de séparation, une rencontre historique avait eu lieu à La Havane entre le pape François et le patriarche Kirill. Après de longues négociations entre Rome et Moscou, les deux hommes avaient signé une déclaration commune.

    À LIRE : « La Russie peut donner beaucoup au monde », dit le pape François

    Peu avant cet événement, le pape avait affirmé, dans un entretien au même quotidien italien, que « la Russie (pouvait) donner beaucoup » pour la paix mondiale, évoquant même certaines « convergences » entre le Saint-Siège et Moscou sur les conflits dans le monde arabe.

    Pour les observateurs, cette rencontre à Cuba, dans un lieu neutre, loin de l’Europe, était une première étape vers un voyage du pape en Russie.

    À LIRE : Rome et le Patriarcat de Moscou, des années pour se rencontrer

  • Yemen : un massacre dans l'indifférence générale de la communauté internationale

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    D'Eric Denece sur Magistro.fr :

    Yémen : silence ! on massacre !

    Alors qu’elle ne participe que très marginalement aux opérations contre Daech, l’Arabie saoudite a été capable de réunir autour d’elle une coalition internationale de 150 000 hommes (1) pour conduire, depuis plus de deux ans, une sanglante guerre d’agression au Yémen (opération Tempête décisive). Elle a retiré en cette occasion la dizaine d’aéronefs qui participaient mollement aux bombardements contre Etat islamique, pour en déployer une centaine à sa frontière sud. Les Saoudiens affirment que leur coalition a largué 90 000 bombes pendant cette guerre qui dure depuis deux ans. Cela fait 123 bombes par jour, soit 5 par heure. Rien qu’en avril 2015, la coalition a conduit plus de 1 700 raids aériens, soit jusqu’à 80 certains jours ; on aurait bien aimé voir ses moyens engagés contre Daech.

    Pourquoi les Saoudiens ont-ils déployé une telle armada, mobilisé leur Garde nationale et battu le rappel de leurs alliés arabes, asiatiques et occidentaux pour lancer une offensive contre les tribus d’un pays voisin, alors que Riyad ne fait absolument rien contre l’Etat islamique ? Sans doute faut-il rappeler que les Houthis sont des zaydites, une secte de l’islam proche du chiisme. Ils se battent, non pour imposer au monde une vision violente, obscurantiste et sectaire de l’islam, mais pour retrouver une autonomie et une considération vis-à-vis du gouvernement d’Aden qui leur ont été retirées en 1962. Les Houthis ne représentent en rien une menace pour la sécurité du Moyen-Orient ni pour la paix mondiale, même s’ils ont demandé le soutien de Téhéran (2) pour faire face à l’agression de Riyad.

    Ce conflit semble toutefois ne pas intéresser grand-monde, contrairement au conflit syrien. Pourtant, comme l’explique le colonel Alain Corvez, "les crimes contre l’humanité commis par la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen ont détruit toutes les infrastructures vitales du pays : barrages, eaux, hôpitaux, électricité, infrastructures routières, aériennes et portuaire et tué des milliers de civils dont de nombreux enfants car leurs frappes semblent vouloir non seulement détruire le pays berceau de l’arabisme et de ses cultures séculaires, mais aussi atteindre le moral des habitants à la manière nazie. Le choléra est désormais à l’état épidémique et les ressources médicales et de première nécessité ont du mal à atteindre le pays" (3).

    Les Saoudiens ont bombardé toutes les installations de production alimentaire du Yémen. La marine et l’armée de l’air saoudiennes ont détruit la quasi totalité des infrastructures du port de Sanaa et ciblent tous les navires qui tentent d’y entrer ou d’en partir. Certains navires de secours officiels sont autorisés à passer, mais ils ont des difficultés à décharger fautes de grues. Les zones tenues par la rébellion sont véritablement affamées par les Saoudiens et leurs alliés. La situation humanitaire est catastrophique : plus de 10 000 victimes sont à déplorer - chiffre vraisemblablement largement sous-évalué - auxquelles il convient d’ajouter 18 millions de Yéménites confrontés à la famine et aux épidémies en raison du blocus imposé par la coalition.

    Il est absolument stupéfiant que seul un nombre extrêmement réduit d’observateurs internationaux et de médias évoquent cette guerre quasi-génocidaire conduite par Riyad. Presque personne n’a dénoncé les massacres et les destructions effectuées par l’armée de l’air saoudienne, pas plus la presse internationale que les Etats occidentaux. La diplomatie et les médias français se sont indignés à tort sur Alep, alors même que les djihadistes s’étaient livrés à de nombreuses exactions contre les populations civiles. Mais on ne les pas entendu sur le Yémen où les membres de la coalition violent sans aucun état d’âme toutes les conventions de Genève.

    Evidemment, il existe une explication : les États-Unis fournissent les renseignements, le ravitaillement en vol, l’armement et les munitions à leurs alliés saoudiens. Et la France et le Royaume Uni soutiennent cette opération. Surtout, Riyad menace l’ONU d’arrêter de fournir de l’argent pour ses efforts de secours si elle dénonçait cette guerre. D’ailleurs, le Conseil de Sécurité a voté - à l’exception notable de la Russie - le 16 avril 2015, la légitimation de l’agression sous le chapitre 7, ce qui est un scandale et décrédibilise l’ONU. Les Occidentaux, en restant délibérément silencieux sur les atrocités commises  par l’Arabie Saoudite et ses alliés au Yémen sont complices de crimes contre l’humanité.

    Au demeurant, en dépit de l’importance des moyens engagés, l’intervention des Saoudiens et de leurs alliés demeure un fiasco militaire.Elle s’avère par ailleurs totalement contre-productive, ayant eu pour effet de renforcer la présence de l’Iran et du groupe Al-Qaeda dans la péninsule arabique (AQPA) au Yémen, et de permettre l’implantation locale d’une branche de l’Etat islamique.

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    (1) Le Pakistan, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Sénégal et la France – ainsi que et les Egyptiens sur le plan naval - se sont associés à cette opération à laquelle Washington a donné son feu vert.

    (2) Les Houthis sont très sourcilleux quant à leur autonomie. En septembre 2015, les Iraniens leur avaient déconseillé de s’emparer de Sanaa, la capitale, sachant que cela allait déclencher l’intervention saoudienne ; mais ils n’en ont pas tenu compte. Par ailleurs, ils ont rejeté la demande de Téhéran d’installer une base navale permanente dans la zone qu’ils contrôlent.

    (3) Alain Corvez, "Les pays occidentaux complice de crimes contre l’humanité au Yémen", Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), Tribune libre n° 70, juin 2017 (www.cf2r.org).

  • La politique néoconservatrice des Etats-Unis : un désastre absolu

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    De Jean-Luc Basle sur Magistro.fr :

    Déclin annoncé des néoconservateurs

    Renaud Girard a récemment annoncé le crépuscule des néoconservateurs. (1) Ce qui surprend, ce n’est pas tant son annonce que sa présentation de la pensée néoconservatrice. Elle serait un "messianisme démocratique". Si elle l’était, pourquoi serait-elle condamnée ? Non, hélas. Elle n’est ni messianique ni démocratique. Elle est brutale et destructrice. C’est ce qui la condamne.

    Selon ses pères, Bill Kristol et Robert Kagan, "les buts moraux et les intérêts nationaux fondamentaux de l’Amérique sont presque toujours en harmonie". Cette vision du monde ne s’appuie pas sur la morale mais sur le rapport des forces en présence. Ce n’est pas un hasard si elle prit naissance après la chute de l’Union soviétique quand un monde bipolaire devint unipolaire pour un temps. Dans un document du Ministère de la défense de 1992 dont l’auteur est Paul Wolfowitz, il est écrit : "Notre objectif premier est de prévenir la réémergence d’un nouveau rival, sur le territoire de l’ancienne Union soviétique ou ailleurs, qui pose une menace du même ordre que celle posée par l’Union soviétique." Il n’y a rien de "moral" dans cet objectif qui est l’expression d’une vision hégémonique du monde.

    La morale dont se prévalent Bill Kristol et Robert Kagan n’est qu’un faux-nez. Seule compte l’hégémonie américaine associée à la cause israélienne. D’où le souhait émis d’un nouveau Pearl Harbor dans "Projet pour un nouvel empire américain". Ce sera le "11 septembre". Cette analyse en apparence cynique que nous en faisons ne l’est que pour ceux qui ont oublié l’Opération Norwood qui prévoyait le massacre de plusieurs milliers d’Américains pour forcer la main du président Kennedy à Cuba, ou l’incident de la Baie du Tonkin qui entraînera les Etats-Unis dans une guerre aussi violente qu’inutile au Vietnam ou encore cette déclaration de Madeleine Albright selon laquelle la sécurité des Etats-Unis vaut bien la mort de 500 000 enfants irakiens. Faut-il aussi rappeler cette pitoyable performance de Colin Powell le 5 février 2003 aux Nations Unies destinée à convaincre le monde que Saddam Hussein dispose d’armes chimiques ? L’Irak sera envahi et détruit sans qu’il ne soit trouvé la moindre trace d’armes chimiques ce que les inspections de l’ONU, commencées en 1991 sous la direction du Suédois Hans Blix, avaient amplement démontré.

    Les Etats-Unis sont un empire – un empire d’une violence extrême. La guerre de Corée en est l’exemple même. Constatant qu’ils ne pouvaient conquérir la Corée du nord, les dirigeants américains décidèrent de l’éradiquer. La même politique fut appliquée au Vietnam avec l’usage massif d’un herbicide, baptisé "Agent Orange", pour en cacher l’horreur. Cette barbarie est présente tout au long de l’histoire américaine… La distribution de chocolat aux populations par les "boys" à la fin de Seconde Guerre mondiale ne doit pas faire illusion. Elle est le fait d’actes spontanés de soldats étrangers à la violence du "système" qui les dirige.

    Les guerres en Afghanistan et en Irak qui seront suivies de la destruction de la Libye, de la Syrie et du Yémen n’ont rien d’un "messianisme démocratique". Elles sont l’application d’une politique décidée bien avant le "11 septembre". Plusieurs documents en attestent dont : "Une nouvelle stratégie pour sécuriser le Royaume", de Richard Perle écrit en 1996 ou cette lettre adressée à Bill Clinton en janvier 1998 par Robert Kagan, William Kristol, Richard Perle, Donald Rumsfeld et Paul Wolfowitz. Dans son discours du 3 octobre 2007, le général Clark, ancien commandant des forces de l’OTAn, apprend dix jours après le 11 septembre que le Pentagone prévoit la destruction de l’Irak, de la Syrie, du Liban, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et de l’Iran. Constatant que le peuple américain n’est pas informé de cette politique, il n’hésitera pas à parler de "coup d’état". Dix ans plus tard, force est de constater que ce plan a été en partie réalisé.

    Assistons-nous au crépuscule de cette politique néoconservatrice ? Sans doute. Ni la Russie, ni la Chine ne l’acceptent. Plus grave pour ses auteurs, elle aboutit aux résultats opposés à ceux recherchés. Ainsi, l’Irak est-elle désormais proche de l’Iran – un rapprochement qui oblige les Etats-Unis, sous la pression d’Israël, a envisagé un "changement de régime" dans ce pays. La violence appelle la violence sans que soit atteint le but fixé : le remplacement des Accords Sykes-Picot par la carte du colonel Ralph Peters. Ce dessein qui a failli réussir est sur le point d’échouer à moins d’un engagement direct des Etats-Unis en Syrie et en Iran. L’engagement en Syrie est impossible, sauf à envisager un affrontement avec la Russie, comme l’a rappelé le chef d’état-major Joseph Dunford lors de son audition au Sénat en février dernier. Un affrontement avec l’Iran ne l’est pas davantage puisqu’il remettrait en cause l’Accord signé par l’Iran, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne. C’est inenvisageable à moins d’une erreur grossière de l’Iran que les Etats-Unis aimeraient provoquer, comme le laissent entendre leurs déclarations, sans espoir d’y parvenir car la ficelle est trop grosse pour que les Iraniens la saisissent.

    La politique néoconservatrice est un désastre absolu, si l’on y ajoute son coût humain et financier. Elle met en cause la stabilité intérieure des Etats-Unis, comme l’a démontré l’élection de Donald Trump. Elle est donc condamnée. Pour autant, va-t-elle s’effacer dans un avenir proche, comme le laisse entendre Renaud Girard ? En dépit de ses échecs, elle demeure la pensée dominante à Washington, à preuve les nouvelles sanctions à l’égard de la Russie votées par le Congrès. Il faut s’attendre à de nouvelles crises. Les empires disparaissent rarement sans livrer un dernier combat.

    (1) Figarovox, 17 juillet 2017.