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Frères de la Charité : une video d'Arnaud Dumouch

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Contre l'avis du pape François et du frère René Stockman, L'euthanasie a été votée dans les hôpitaux des frères de la charité en Belgique  

L’organisation des frères de la charité a décidé ce 12 septembre 2017 de désobéir au pape François et de pratiquer l’euthanasie dans les établissements catholiques chargés des personnes handicapées.

http://www.famillechretienne.fr/eglis...

Que se passe-t-il au Royaume de Belgique ? Il se passe que la tolérance et l’ouverture du pape François ont eu un effet paradoxal : ils ont fait sortir à la lumière « la bête de la terre » (Ap 13, 11) qui était tapie depuis 60 ans au cœur de l’Eglise et que les papes avaient simplement mis sous le boisseau sans la nommer clairement, sans la désigner comme le fit saint Athanase à son époque pour l’hérésie de son temps. Le nom de cette hérésie est l’humanisme sans Dieu, l’humaniste de cette terre uniquement, sans vie surnaturelle avec Dieu, sans éternité. Le mot « hérésie » signifie, au sens originel « choix ». Il s’agit bien ici d’une « hérésie » car, tout en se revendiquant « catholique », elle a choisi d’exalter « une partie » du message de Jésus Christ (la dimension horizontale d’attention au prochain, dans ses besoins terrestres). Mais elle n’est plus catholique car elle en a rejeté toute la partie verticale, surnaturelle (le sens ultime de cette vie, l’Autre Réalité qui arrive). Son chef de file est le théologien Allemand Hans Küng qui vient lui-même de demander l’euthanasie à cause de son âge et de sa maladie de Parkinson. Il s’exprima dès les années 60 comme professeur de théologie, avant de quitter le sacerdoce. Selon lui, le vrai message du Christ, a été remis sur ses jambes après 2000 ans d’errance par « l’esprit de Vatican II » (la lettre de ce concile étant soumise « aux anciennes superstitions spiritualistes »). Ce « vrai message », c’est que Dieu a fait l’homme pour le bonheur sur terre, et que seule la construction du monde ici-bas est réaliste et légitime. Fini le fanatisme illuminé qui s’illusionnait dans une espérance de l’au-delà. Jésus est le révolutionnaire du bonheur sur terre. Il nous veut heureux maintenant et tout de suite. Cette idéologie a conquis le cœur des clercs, de la majorité des fidèles en Occident suite au traumatisme des deux guerres mondiales. Son chef de file en Belgique fut Gabriel Ringlet et le combattant inlassable qui essaya de maintenir un peu de spiritualité théologale fut Monseigneur Léonard.

Que faire ?

1° Identifier et nommer l’hérésie. C’est fondamental. On trouvera ici la raison de la nécessité de cette étape préalable de « mise en lumière ». Voici le récit de l’action théologique précise de saint Athanase au IV° s face à une crise tout aussi grave : Saint Athanase, Docteur de l’Eglise, la colonne de la foi catholique (+373) (64 mn), https://youtu.be/WhKbh4v45rs  Il faut donc se demander : Qu’est-ce que l’humanisme sans Dieu ? Pourquoi est-ce une hérésie ? En quoi est-ce différente de la foi et de l’espérance catholiques ?

2° A court terme : imposer aux personnes ayant une autorité dans les structures catholiques, un « minimum déontologique », à savoir le serment de fidélité institué par saint Jean-Paul II en 1989. On en trouvera le texte ici. http://docteurangelique.free.fr/AD_TU... Il est évidemment impossible de demander d’adhérer intimement à cette foi. Mais le minimum est d’en défendre les conséquences lorsqu’on est responsable d’une instance catholique. L’idée du frère René Stockman de retirer le label catholique aux hôpitaux des frères de la charité qui sortiraient des exigences minimales du catholicisme ne me paraît pas bonne. C’est l’inverse qui me paraît souhaitable : les personnes qui se sont mises formellement en désobéissance avec les exigences minimales de la morale catholique doivent démissionner des instances dirigeantes et être remplacées par des défenseurs de la vie.

3° A long terme : un travail de réappropriation de la foi catholique et de sa cohérence est à refaire. Ce sera un travail long et difficile tant le paysage intellectuel et spirituel est en ruine. C’est un travail sans espoir pour la génération de mai 68 mais plein d’espérance pour la génération des jeunes qui, abreuvée d’un monde terrestre sans but ultime, à soif de connaissances. Je l’ai expérimenté durant 20 ans dans les écoles où j’ai enseigné la religion catholique.

Arnaud Dumouch, 12 septembre 2017

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Commentaires

  • En somme, pour inverser parfaitement le commandement du Christ :
    "Il n'y a pas de plus grand amour que de donner LA MORT à ceux qu'on aime".

    Lire aussi "Le drame de l'humanisme athée " d'Henri de Lubac, rédigé durant les années de guerre (42 à 44) et publié dans les années 50.

  • S'il n'y a pas eu de complot, et cela est discutable même si les preuves sont difficiles à apporter, la question qui se pose est de savoir comment il se fait que l'Eglise a commencé à nommer à tous les niveaux de la hiérarchie des "ecclésiastiques humanistes sans Dieu". Il faut impérativement oser aborder cette question même si cela risque fort de secouer le cocotier. Vous citez à juste titre G. Ringlet, mais celui a été libre de répandre impunément son humanisme quasi athée au cours de longues années sans s'attirer la moindre sanction de l'Eglise de Belgique ni du Vatican. Il y a donc eu complicité des autorités religieuses de notre pays et du Vatican. Le cas de G. Ringlet est évidemment exemplaire, mais des personnalités comme la sienne sont à ce point nombreuses que lorsqu'on rencontre un homme d'Eglise qui ne leur ressemble pas, on est presque étonné et on se dit : "Tiens, en voila un qui y croît encore". Il nous est évidemment interdit de désespérer, mais le chemin de la restauration sera long et pénible. Heureusement il y a les communautés traditionalistes et quelques communautés nouvelles pour nous permettre de ne pas sombrer dans la morosité, mais quand on voit comment certaines sont traitées par les autorités (les saints Apôtres, les franciscains de l'Immaculée,...) on ne peut s’empêcher de penser que le chemin sera encore très long et pénible

  • N' attendons plus rien des évêques et du cardinal de Belgique .Ils se sont tus pendant les 50 ( !) jours de grève dans nos prisons aussi, abandonnant à leur sort détenus gardiens et aumoniers.
    Mobilisons nous pour les patients psychiatriques qui ne sont même plus à l' abri dans les institutions " catholiques".L' histoire nous apprend que le suicide est contagieux ( Werther, les soldats de Napoleon .... ) Nous sommes tous concernés.
    Idem pour la banalisation de l' avortement dont les conséquences psychiatriques sont volontairement passées sous silence.

  • Le cas de l’euthanasie « chrétienne » de patients qui relèvent de la psychiatrie est emblématique car de deux choses l’une :

    La première ne se discute même pas : si l’Eglise ou ses ministres s’autorisaient à coopérer à la pratique de l’euthanasie sur des malades incapables de donner en pleine connaissance leur entier consentement, ils contreviendraient (jusqu'ici) à la loi des hommes elle-même.

    La seconde nous renvoie à la question suivante: si le patient a fait connaître sa volonté alors qu’il était sain d’esprit, Dieu reste le juge ultime de l’imputabilité d’un acte objectivement mauvais mais l’Eglise ou ses ministres peuvent-ils s’arroger le droit d’y coopérer ?

    Si le Saint-Siège ne prend pas clairement ses responsabilités dans une affaire qui ne concerne pas ici la question du remariage des divorcés ou de l’union des homosexuels mais celle de la vie même des personnes, il aura dépassé la ligne rouge de sa crédibilité morale.

  • Thérèse, ce que vous dites à propos de l'avortement me fait penser à cette chanson entendue hier à la radio et retrouvée ce matin pour vous sur youtube...
    https://www.youtube.com/watch?v=duMGnxxhMkg
    Sans commentaire...

  • Merci, Jeanne.

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