Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les "sept hérésies d’ « Amoris laetitia »"

IMPRIMER

De Sandro Magister via Diakonos.be :

Si je me trompe vous me corrigerez. Les sept hérésies d’ « Amoris laetitia »

« Très Saint-Père, C’est avec une profonde tristesse, mais poussés par la fidélité envers Notre Seigneur Jésus-Christ, par l’amour pour l’Eglise et pour la papauté, et par dévotion filiale envers votre personne nous sommes contraints d’adresser à Votre Sainteté une correction à cause de la propagation d’hérésies entraînée par l’exhortation apostolique ‘Amoris laetitia’ et par d’autres paroles, actions et omissions de Votre Sainteté. »

C’est par ces mots que commence la lettre que 40 personnalités catholiques du monde entier ont adressée au Pape François le 11 août dernier et qu’ils rendent publique aujourd’hui, dimanche 24 septembre, sur le site www.correctiofilialis.org (publiée in extenso en français sur le blog de Jeanne Smits)

Les 40 signataires sont entretemps devenus 62 et d’autres pourraient venir s’y ajouter. Mais jusqu’à présent, François n’a donné aucun signe d’avoir pris cette initiative en considération.

Une démarche qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire moderne de l’Eglise. Il faut remonter à 1333 pour retrouver un épisode analogue, c’est-à-dire une « correction » publique adressée au pape pour des hérésies soutenues par lui et ensuite effectivement rejetées par le pape de l’époque, Jean XXII.

Les hérésies dénoncées par les signataire de la lettre sont au nombre de sept. Et elles se trouvent toutes, selon eux, dans le chapitre huit de l’exhortation apostolique « Amoris laetitia », dont ils citent les passages incriminés.

Mais ce n’est pas tout. La lettre énumère également une série de déclarations, d’actes et d’omissions par lesquels le Pape François aurait continué à propager ces mêmes hérésies.  Causant ainsi du « scandale à l’Eglise et au monde ».

D’où la décision de non seulement dénoncer publiquement cette situation mais également d’adresser au Pape François la demande explicite de corriger les erreurs qu’il a « soutenues et propagées, causant ainsi un grand et imminent péril pour les âmes ».

La « correction » à proprement parler, rédigée en latin, occupe un peu plus d’une page sur les 26 que compte la lettre et nous la reproduisons ci-dessous dans son intégralité, dans les traductions effectuées par les auteurs eux-mêmes.

A propos de ces derniers, il convient de préciser que, dans la lettre adressée au pape, les signatures figurent non pas à la fin du texte mais au bas de la « Correction » et avant les longues « Elucidations » finales qui revêtent donc un caractère davantage accessoire que substantiel. Celles-ci insistent sur l’arrière-plan théologique des hérésies dénoncées qu’ils identifient d’une part au « modernisme » et d’autre part à la pensée de Martin Luther pour lequel le Pape François – lit-on – ferait preuve d’une sympathie « sans précédent ».

Parmi les 62 signataires énumérés ci-dessous, les 40 qui ont signé la lettre adressée au pape sont indiqués en gras.

Parmi les signatures qui sont venues s’ajouter par la suite figure également celle d’un évêque, le seul. Il s’agit de Bernard Fellay, supérieur de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie-X, c’est-à-dire des lefébvristes.

Cette signature pourrait en effet créer plus de difficultés au Pape François que la lettre en elle-même, à l’égard de laquelle il a fait preuve d’indifférence jusqu’ici.

Le fait que Mgr Fellay reconnaisse par sept fois François comme hérétique rend effectivement difficile, sinon impossible, cette réconciliation pratique que ce même François a jusqu’ici fait mine de vouloir accélérer avec les lefébvristes.

En revenant aux 40 premiers signataires, on retrouve parmi eux deux des six personnalités laïques qui se sont réunies à Rome le 22 avril dernier pour le séminaire d’études sur « Amoris laetitia » évoqué par le cardinal Carlo Caffarra dans sa dernière – et ignorée – lettre au Pape François.

Il s’agit de Claudio Pierantoni, professeur de philosophie à l’Universidad de Chile de Santiago du Chili et d’Anna M. Silvas, une australienne spécialiste des Pères de l’Eglise et professeur à l’University of New England.

Settimo Cielo publiait le 14 septembre dernier un article de ce même Pierantoni qui se concluait de la sorte :

« A la lumière de ce qui précède, une correction « formelle », ou mieux « filiale », du Pape semble d’autant plus nécessaire et urgente. Puisse Dieu faire don au Saint-Père d’un cœur ouvert pour l’écouter. »

Tandis qu’on se souviendra qu’au cours du séminaire du 22 avril, Anna Silvas s’était déclarée sceptique sur la volonté du Pape François d’accueillir une « correction ».

Elle proposait en revanche pour l’actuelle ère post-chrétienne une « option Benoît » inspirée du monachisme à l’époque de l’effondrement de l’Antiquité, visant à « demeurer » humblement et en communauté auprès de Jésus et du Père (Jean 14, 23) dans l’attente confiante, faite de prière et de travail, que cesse la tempête qui ravage aujourd’hui le monde et l’Eglise.

*

Correctio

Au moyen de paroles, d’actions et d’omissions et par des passages du document « Amoris laetitia », Votre Sainteté a soutenu, de manière directe ou indirecte (avec quelle connaissance de cause, nous ne le savons pas et nous ne voulons pas en juger), les propositions fausses et hérétiques suivantes, propagées dans l’Eglise aussi bien de façon officielle que par acte privé :

1. « Une personne justifiée n’a pas la force avec la grâce de Dieu d’accomplir les commandements objectifs de la loi divine, comme si certains commandement étaient impossibles à observer pour celui qui est justifié ; ou comme si la grâce de Dieu, en produisant la justification d’un individu, ne produisait pas invariablement et par sa nature la conversion de tout péché grave, ou comme si elle ne suffisait pas à la conversion de tout péché grave. »

2. « Les chrétiens qui ont obtenu le divorce civil de leur conjoint avec lequel ils étaient validement mariés et ont contracté un mariage civil avec une autre personne (alors que leur conjoint était en vie) ; ceux qui vivent ‘more uxorio’ avec leur partenaire civil et ont choisi de rester dans cet état en toute conscience de la nature de leur action et en toute conscience de la volonté de demeurer dans cet état, ne sont pas nécessairement en état de péché mortel et peuvent recevoir la grâce sanctifiante et grandir dans la charité ».

3. « Un chrétien peut être pleinement conscient d’une loi divine et peut volontairement choisir de la violer dans une matière grave mais ne pas être en état de péché mortel comme résultat de cette ‘action’ ».

4. « Une personne, tout en obéissant à la loi divine, peut pécher contre Dieu en vertu de cette même obéissance ».

5. « La Conscience peut véritablement et correctement juger que parfois les actes sexuels entre des personnes qui ont contracté entre elles un mariage civil, bien que l’une ou deux d’entre elles soient sacramentellement mariées avec une autre personne, sont moralement bons, demandés ou commandés par Dieu ».

6. « Les principes moraux et les vérités morales contenues dans la Révélation Divine et dans la loi naturelle n’incluent pas d’interdits négatifs qui défendent absolument certains types d’actions qui par leur objet sont toujours gravement illicites ».

7. « Notre Seigneur Jésus Christ veut que l’Eglise abandonne sa discipline constante de refuser l’Eucharistie aux divorcés remariés et de refuser l’absolution aux divorcés remariés qui ne manifestent pas de repentir pour leur état de vie et une ferme intention de s’amender ».

Ces propositions contredisent toutes des vérités qui sont divinement révélées et que les catholiques doivent croire avec l’assentiment de la foi divine. […] Il est nécessaire pour le bien des âmes que leur condamnation soit rappelée par l’autorité de l’Eglise. En faisant la liste de ces sept propositions nous n’avons pas l’intention de donner une liste exhaustive des hérésies et erreurs qu’un lecteur sans préjugés, tentant de lire « Amoris laetitia » dans son sens naturel et obvie, pourrait de manière plausible estimer avoir été affirmées, suggérées ou favorisées par ce document. […] Nous cherchons plutôt à donner la liste des propositions que les paroles, les actions et les omissions de Votre Sainteté ont en effet soutenues et propagées, plaçant les âmes dans un danger grave et imminent.

En ces heures critiques, donc, nous nous tournons vers la « cathedra veritatis », l’Eglise romaine, qui par la loi divine a prééminence sur toutes les Eglises, et dont nous sommes et avons l’intention de rester toujours les enfants loyaux, et nous insistons respectueusement pour que Votre Sainteté rejette publiquement ces propositions, accomplissant ainsi le mandat que Notre Seigneur Jésus- Christ a donné à saint Pierre et à travers lui à tous ses successeurs jusqu’à la fin du monde : « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas ; et toi, lorsque tu seras converti, affermis tes frères. »

Nous demandons respectueusement à Votre Sainteté sa bénédiction apostolique, avec l’assurance de notre dévouement filial en Notre Seigneur et de notre prière pour le bien de l’Eglise.

*

(En gras les 40 premiers signataires de la lettre adressée au pape le 11 août dernier).

Dr. Gerard J. M. van den Aardweg
European editor, Empirical Journal of Same-Sex Sexual Behavior

Prof. Jean Barbey Historian and Jurist, former Professor at the University of Maine

Fr Claude Barthe
Diocesan Priest

Philip M. Beattie
BA (Leeds), MBA (Glasgow), MSc (Warwick), Dip. Stats (Dublin), Associate Lecturer, University of Malta (Malta)

Fr Jehan de Belleville
Religious

Dr. Philip Blosser
Professor of Philosophy, Sacred Heart Major Seminary, Archdiocese of Detroit

Fr Robert Brucciani
District superior of the SSPX in Great Britain

Prof. Mario Caponnetto
University Professor, Mar de la Plata (Argentina)

Mr Robert F. Cassidy STL

Fr Isio Cecchini
Parish Priest in Tuscany

Salvatore J. Ciresi, M.A.
Director of the St. Jerome Biblical Guild, Lecturer at the Notre Dame Graduate School of Christendom College

Fr. Linus F Clovis
Director of the Secretariat for Family and Life in the Archdiocese of Castries

Fr Paul Cocard
Religious

Fr Thomas Crean OP STD

Prof. Matteo D’Amico
Professor of History and Philosophy, Senior High School of Ancona

Dr. Chiara Dolce PhD
Research doctor in Moral Philosophy at the University of Cagliari

Nick Donnelly MA
Deacon

Petr Dvorak
Head of Department for the Study of Ancient and Medieval Thought at the Institute of Philosophy, Czech Academy of Sciences, Prague; Professor of philosophy at Saints Cyril and Methodius Theological Faculty, Palacky University, Olomouc, Czech Republic

H.E. Mgr Bernard Fellay
Superior General of the SSPX

Christopher Ferrara Esq.
Founding President of the American Catholic Lawyers’ Association

Prof. Michele Gaslin
Professor of Public Law at the University of Udine

Prof. Corrado Gnerre
Professor at the Istituto Superiore di Scienze Religiose of Benevento, Pontifical Theological University of Southern Italy

Dr. Ettore Gotti Tedeschi
Former President of the  Institute for Works of Religion (IOR),  Professor of Ethics at the  Catholic University of the Sacred Heart, Milan

Dr. Maria Guarini STB
Pontificia Università  Seraphicum, Romae; editor of the website Chiesa e postconcilio

Prof. Robert Hickson PhD
Retired Professor of Literature and of Strategic-Cultural Studies

Fr John Hunwicke
Former Senior Research Fellow, Pusey House, Oxford

Fr  Jozef Hutta
Diocesan Priest

Prof. Isebaert Lambert
Full Professor at the Catholic University of Louvain, and at the Flemish Katholieke Universiteit Leuven

Dr. John Lamont STL
DPhil (Oxon.)

Fr Serafino M. Lanzetta STD
Lecturer in Dogmatic Theology, Theological Faculty of Lugano, Switzerland; Priest in charge of St Mary’s, Gosport, in the diocese of Portsmouth

Prof. Massimo de Leonardis
Professor and Director of the Department of Political Sciences at the Catholic University of the Sacred Heart in Milan

Msgr. Prof. Antonio Livi
Academic of the Holy See
Dean emeritus of the Pontifical Lateran University
Vice-rector of the church of Sant’Andrea del Vignola, Rome

Dr. Carlo Manetti
Professor in Private Universities in Italy

Prof. Pietro De Marco
Former Professor at the University of Florence

Prof. Roberto de Mattei 
Former Professor of the History of Christianity, European University of Rome, former Vice President of the National Research Council (CNR)

Fr Cor Mennen
Lecturer in Canon Law at the Major Seminary of the Diocese of ‘s-Hertogenbosch (Netherlands).  Canon of the cathedral chapter of the diocese of ‘s-Hertogenbosch

Prof. Stéphane Mercier 
Lecturer in Philosophy at the Catholic University of Louvain

Don Alfredo Morselli STL 
Parish priest of the archdiocese of Bologna

Martin Mosebach
Writer and essayist

Dr. Claude E. Newbury
Former Director of Human Life International in Africa south of the Sahara; former Member of the Human Services Commission of the Catholic Bishops of South Africa

Prof. Lukas Novak
Faculty of Arts and Philosophy, Charles University, Prague

Fr Guy Pagès
Diocesan Priest

Prof. Paolo Pasqualucci
Professor of Philosophy (retired), University of Perugia

Prof. Claudio Pierantoni
Professor of Medieval Philosophy in the Philosophy Faculty of the University of Chile;  Former Professor of Church History and Patrology at the Faculty of Theology of the Pontificia Universidad Católica de Chile

Father Anthony Pillari, J.C.L., M.C.L

Prof. Enrico Maria Radaelli
Philosopher, editor of the works of Romano Amerio

Dr. John Rao
Associate Professor of History, St. John’s University, NYC; Chairman, Roman Forum

Dr. Carlo Regazzoni
Licentiate in Philosophy at University of Freiburg

Dr. Giuseppe Reguzzoni
External Researcher at the Catholic University of  Milan and former editorial assistant of Communio, International  Catholic Review (Italian edition)

Prof. Arkadiusz Robaczewski
Former Professor at the Catholic University of Lublin

Fr Settimio M. Sancioni STD
Licence in Biblical Science

Prof. Andrea Sandri
Research Associate, Catholic University of the Sacred Heart in Milan

Dr. Joseph Shaw
Tutor in Moral philosophy, St Benet’s Hall, University of Oxford

Fr Paolo M. Siano
Historiae Ecclesiasticae Doctor

Dr. Cristina Siccardi
Historian of the Church

Dr Anna Silvas
Adjunct research fellow, University of New England, NSW, Australia

Prof. Dr Thomas Stark
Phil.-Theol. Hochschule Benedikt XVI, Heiligenkreuz

Rev. Glen Tattersall
Parish Priest, Parish of Bl. John Henry Newman, archdiocese of Melbourne; Rector, St Aloysius’ Church

Prof. Giovanni Turco
Associate Professor of Philosophy of Public Law at the University of Udine,  Member Corrispondent of the Pontificia Accademia San Tommaso d’Aquino

Prof. Piero Vassallo
Former redactor of Cardinal Siri’s theological review Renovatio

Prof. Arnaldo Vidigal Xavier da Silveira
Former Professor at the Pontifical University of São Paulo, Brazil

Mons. José Luiz Villac
Former Rector of the Seminary of Jacarezinho

Voir aussi : http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2017/09/25/pourquoi-je-ne-signe-pas-la-lettre-de-correction-fraternelle-5983138.html

Commentaires

  • Point n'est besoin d'espérer pour entreprendre. C'est néanmoins une très louable tentative.

  • Marthe Robin a dit un jour: "je connais des personnes qui communient souvent et qui sont en état de péché mortel; je n'en connais pas qui fassent oraison et qui demeurent longemps dans le péché" Le drame ce n'est pas seulement le communion des divorcés remariés( problème plus complexe qu'il n'y paraît à première vue), ce sont les communions faites en état de péché mortel, dans l'ingratitude ou l'indifférence (cf les paroles de Jésus à sainte Marguerite-Larie Alacoque). Il faut demander d'abord aux âmes de faire oraison, de dire le rosaire, d'adorer longuement le Saint-Sacrement. Alors on verra plus clair dans beaucoup de domaines.

  • Il est possible d'apporter son soutien à cette correction sur le site www.correctiofilialis.org

Les commentaires sont fermés.