Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Bruxelles : quand la recherche d'efficacité l'emporte sur la fécondité de la prière

IMPRIMER

Une opinion d'Hélène et Jean-Baptiste de Franssu sur le site de LaLibre.be :

Bruxelles, qu’as-tu fait de "Jérusalem" ?

Les Fraternités monastiques de Jérusalem ont dû quitter Bruxelles. L’avenir de la foi chrétienne n’est-il pas en ville ?

Septembre 2001. Son Eminence le cardinal Danneels accueillait dans la joie les Fraternités monastiques de Jérusalem à Bruxelles, une de ces communautés "nouvelles" nées dans les années 1970 à Paris, fruit d’un renouveau dans l’Eglise. Cela faisait plusieurs années qu’il attendait leur venue car les moines et les moniales de cette Fraternité, qui forment deux instituts religieux auxquels se sont rattachées des fraternités de laïcs, ont la mission de prier et contempler Dieu au cœur des villes sans qu’aucun cloître ne les isole. En cela, ils répondent à l’un des faits majeurs de notre temps lié au développement des mégapoles où se côtoient mystérieusement le bien et le mal, la sainteté et le péché, la richesse et la pauvreté.

Une démarche unique qui a amené durant ces 16 dernières années les frères et les sœurs de "Jérusalem" de différentes nationalités à s’insérer dans la ville de Bruxelles. Plus exactement à Saint-Gilles, dans un quartier à forte diversité sociologique et culturelle avec une présence musulmane importante. A la périphérie donc, cette périphérie prophétique du pape François.

Leur proximité des personnes les plus vulnérables est grande. Les frères et les sœurs tissent des liens profonds d’amitié et de respect avec toutes les populations qui les entourent à travers leur travail dans la ville, la vie fraternelle et les offices qui sont célébrés 3 fois par jour et ouverts à tous. Ils font partie du paysage !

Pendant toutes ces années, l’Eglise de Bruxelles a, de son côté, continué à évoluer, à interpeller et à s’interpeller. Récemment, elle a notamment décidé d’adopter une gestion efficace de son patrimoine immobilier pour répondre semble-t-il au manque de prêtres. Une telle approche, à laquelle on a donné beaucoup d’importance, peut se comprendre mais elle comporte aussi des risques comme le Saint-Père a pu le souligner en diverses occasions : en effet, l’efficacité humaine peut reléguer la fécondité de la prière à l’arrière-plan. Et c’est précisément dans ce contexte que la présence de la Fraternité est remise en cause.

Les solutions matérielles envisagées et proposées ne correspondent pas aux besoins des moines et moniales. Si bien que les frères, puis les sœurs, ont annoncé leur départ. Un déchirement là-bas dans cette "périphérie" de Bruxelles. Quelle perte !

Mais tout n’est pas fini. Car il reste l’espoir. Mais l’espoir, il faut que tous ceux qui sont impliqués le recherchent, le créent, le facilitent. Bruxelles a besoin que ces fraternités reviennent au cœur de son Eglise dans des conditions adaptées pour annoncer le Christ. Car l’avenir de la foi et de la culture chrétiennes en Occident est peut-être d’abord dans les villes et doit emprunter des chemins variés mais complémentaires.

Le contexte

Cet été, les moines et les moniales des Fraternités monastiques de Jérusalem ont progressivement quitté la paroisse située sur le Parvis de Saint-Gilles à Bruxelles. Leur départ, annoncé depuis le printemps, fait suite à la réorganisation des paroisses qu’a entreprise l’Eglise bruxelloise. Cette dernière avait choisi de faire de l’église paroissiale de Saint-Gilles occupée par les Fraternités un "clocher émergent" concentrant de nombreuses activités.

Cette nouvelle affectation ne permettait cependant plus aux Fraternités de développer leurs activités monastiques. Si l’évêché ne souhaitait pas le départ des Fraternités, il n’a pu trouver un autre lieu qui répondait à leurs demandes dans la capitale. L’annonce de leur départ de Bruxelles a créé beaucoup d’émoi. Les Fraternités étaient fortement appréciées. Et ce départ a eu d’autant plus de résonance qu’il s’inscrit dans un contexte difficile pour l’Eglise de Belgique. Alors qu’elle peine à retrouver des vocations, elle doit revoir à la baisse sa présence sur le terrain, sans pouvoir définir clairement la place et le rôle qui seront les siens dans les prochaines années. BdO

Commentaires

  • "l’efficacité humaine peut reléguer la fécondité de la prière à l’arrière-plan. Et c’est précisément dans ce contexte que la présence de la Fraternité est remise en cause."

    Vraiment hallucinant !

    En tout cas MERCI à Monsieur le Cardinal !

    De cette manière vos successeurs n'auront pas à demander pardon pour le "prosélytisme malsain" que cette fraternité aurait pu faire...

    Rappelons qu'il est de bon ton actuellement de favoriser le dialogue et la compréhension réciproque avec ceux qui appartiennent à d’autres religions mais qu'il ne faut surtout plus parler de témoigner de l’Évangile et encore moins d'évangélisation.

    Oui ce qui se passe dans l’Église actuellement est de plus en plus hallucinant !

  • gestion efficace de son patrimoine immobilier : reste à voir. Qui pourra expliquer pourquoi certaines églises seront désacralisées alors qu'une nouvelle église est en passe d'être construite à Etterbeek : l'église Sainte Gertrude ( http://www.lacapitale.be/132949/article/2017-09-29/etterbeek-leglise-sainte-gertrude-sera-reconstruite à

  • Et donc, c'est à cause de la 'réaffectation' de l'église-bâtiment que nosu devons le départ de la Fraternité de Jérusalem! Réaffectation au titre de 'clocher émergent'??? C'est absolument désolant! Comme clocher émergent, on fait mieux!

  • La Fraternité des Saints Apôtres et les Fraternités Monastiques de Jerusalem furent victimes de décisions politiques( j' ai mes sources) alors qu'un Cardinal, un évêque devraient avant tout être des bergers et prendre des décisions pastorales .Nos amis français et tous ceux qui aimaient ces deux fraternités ont été consternés ( un chrétien évite de se révolter , Ce qui facilite les abus de pouvoir - le mot fut employé par le canoniste Kurt Martens ) .
    Gardons les dans notre coeur, notre mémoire et notre prière.
    Confions les au coeur immaculé de Marie. Elle s'est déjà souvent montré la Mère de la Fraternité des Saints Apotres depuis les " évènements".
    Quant à la Fraternité Monastique de Jerusalem, je n'ai pas de nouvelles mais suis dans l' Espérance.

Les commentaires sont fermés.