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  • Il y a quatre ans, Benoît XVI renonçait au trône de Pierre

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    De Radio Vatican :

    Benoît XVI présent par la prière aux côtés de François

    (RV) Il y a quatre ans, Benoît XVI annonçait à la surprise générale qu’il renonçait au trône de Pierre. C’était le 11 février 2013. Depuis, le pape émérite vit retiré dans le monastère Mater Ecclesiae dans les jardins du Vatican. A cette occasion, Radio Vatican a interrogé celui qui fut son porte-parole pendant plusieurs années, le père Federico Lombardi, ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège et actuellement président de la Fondation vaticane Joseph Ratzinger-Benoît XVI.

    Benoît XVI vit « son service d’accompagnement dans la prière de la vie de l’Église et de solidarité avec son successeur » « dans la prière, en retrait, d’un point de vue spirituel et avec une discrétion extrême », explique le père Lombardi.

    Concernant la santé du pape émérite, le père Lombardi, qui a l’occasion de le rencontrer assez souvent, confie qu’il l’a trouvé « parfait du point de vue de la lucidité, de la présence spirituelle, mentale ». « C’est un vrai plaisir d’être avec lui », ajoute-t-il, reconnaissant que ses « forces physiques s’affaiblissent un peu ». Mais, rassure-t-il, « il est sur pied, il peut marcher chez lui ». « C’est une personne âgée devenue un peu plus fragile avec le temps mais qui est parfaitement présente et qu’il est très agréable de rencontrer ».

    Dieu au centre

    Depuis quatre ans, Benoît XVI vit « dans la prière », avec « Dieu au centre, la foi comme sens de notre vie », « ce sens de la proximité de la rencontre avec Dieu, sa façon de vivre le vieil âge comme un temps de préparation et de familiarisation avec le Seigneur que l’on se prépare à rencontrer ».

    Le père Lombardi estime qu’il s’agit là d’un « très beau témoignage ». « Je crois que c’est vraiment très d’avoir le pape émérite qui prie pour l’Église, pour son successeur. Il est une présence que nous ressentons, nous savons qu’il est là même si nous le voyons pas souvent, et nous sommes tous très contents quand nous le voyons parce que nous l’aimons tous. Nous le sentons donc comme une présence qui nous accompagne, qui nous réconforte, qui nous rassérène ».

    Concernant ses relations avec le Pape François, le père Lombardi souligne que Benoît XVI respecte parfaitement ce qu’il avait dit avant le conclave : « obéissance » et « respect ». L’ancien directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège explique aussi que François « sent certainement le soutien de cette présence et de cette prière », cultivant cette relation par des visites, des coups de fil, et certainement avec de nombreux signes de familiarité, de respect et d’attente d’un soutien spirituel. Le père Lombardi reconnait que l’on vit « une réalité inédite » mais « belle » et « consolante ». « Quand on voit des images du Pape François et de son prédécesseur ensemble, c’est une grande joie pour tous, c’est une bel exemple d’union dans l’Église, dans la variété des conditions ». (XS)

  • Un envoyé spécial du pape à Medjugorje

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    De zenit.org :

    Medjugorje: le pape nomme un « envoyé spécial »

    Approfondir la situation pastorale et les besoins des pèlerins

    Mgr Hoser, précise un communiqué du Saint-Siège, devra « acquérir des connaissances approfondies sur la situation pastorale de cette réalité et surtout sur les besoins des fidèles qui s’y rendent en pèlerinage et, sur cette base, suggérer d’éventuelles initiatives pastorales pour l’avenir ».

    La mission, qui aura « un caractère exclusivement pastoral », durera quelques mois : Mgr  Hoser, qui continuera à avoir la charge du gouvernement de son diocèse, achèvera son mandat « d’ici l’été prochain ».

    En 2010, le pape Benoît XVI avait créé une Commission d’enquête internationale, au sein de la Congrégation pour la doctrine de la foi. La responsabilité de statuer sur ces apparitions présumées qui auraient commencé en 1981, passait ainsi de la juridiction de l’évêque local à celle de la congrégation romaine.

    En juin 2015, le pape François a annoncé lui-même, lors d’une conférence de presse de retour de Sarajevo, que les conclusions de l’enquête lui avaient été récemment remises.

    Rappelons que selon une lettre de la Congrégation pour la doctrine de la foi – signée par Mgr Tarcisio Bertone, alors secrétaire du dicastère – à Mgr Gilbert Aubry (Saint-Denis de La Réunion) du 26 mai 1998 – , « en ce qui concerne les pèlerinages à Medjugorje qui se déroulent de manière privée, cette Congrégation retient qu’ils sont permis à condition qu’ils ne soient pas considérés comme une authentification d’événements en cours et qui demandent encore un examen par l’Église ».

  • Quand Roland Joffé met en lumière l’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole

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    De Sylvain Dorient sur le site "aleteia.org" :

    L’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole

    Sorti le 25 janvier, le film "Au prix du sang" traverse la guerre avec Josémaria Escrima de Balaguer.

    Intitulé « Au prix du sang » dans sa version française, le film, paru en 2011 en Espagne, a débarqué en France le 25 janvier 2017, avec parmi les personnages centraux le jeune prêtre Josémaria Escriva de Balaguer. Le film fait le choix malin de ne pas traiter frontalement la vie du saint mais d’en parler « par la bande », en employant un deuxième personnage, fictif, qui serait né dans le même village que lui. Au fil des scènes on découvre la fondation de l’Opus Dei, dans le creuset de la guerre civile espagnole.

    « Pas un anti Da Vinci Code »

    Bien que sa description des Jésuites dans Mission demeure dans toutes les mémoires, le réalisateur Roland Joffé se déclare agnostique. Il souhaite « réaliser un travail qui parle sérieusement de la religion dans ses propres termes et ne s’amuse pas à en parler selon une approche qui en nie la validité ». Dans Au prix du sang, il présente l’Opus Dei sous un jour favorable, mais ce film, assure-t-il, n’est pas qu’une simple réponse au Da Vinci Code « il est bien trop cher pour ça ».

    L’Espagne arrivée à un point critique

    Le personnage qui témoigne de la vie de Josémaria Escriva, Manolo, rassemble les tourments de l’Espagne du début du XXe siècle. Partagé entre les deux camps, il cumule la colère, la trahison… « Fais attention à la colère et à où elle pourrait te mener », avertit Josémaria. Face à cette personnalité tourmentée, Josémaria continue, tant qu’il le peut, à exercer son métier de prêtre en refusant le piège mortel posé devant l’Église : devoir choisir son camp.

    Un regard authentique sur la guerre d’Espagne

    L’historien Benoît Pellistrandi, spécialiste de la guerre d’Espagne salue la qualité du point de vue du film : « Le réalisateur est parvenu à sortir de la vision manichéenne sur cette période historique ». Ce conflit résulte d’une ligne de fracture profonde, dans tout le pays. Il a été marqué par des exactions, des deux côtés. La tension grandissait depuis longtemps, entre l’Espagne traditionnaliste et libérale. Peu après la victoire des forces de gauche en 1931, le président de la République avait déclaré que : « L’Espagne a cessé d’être catholique ». Après ces paroles et jusqu’à la victoire des nationalistes menés par Franco, une série de vexations ont été imposées aux catholiques. Certains élus locaux ont interdit aux cloches de sonner, d’autres ont interdit les processions religieuses… La tension est montée jusqu’en 1936, date de la tentative de soulèvement militaire.

    L’irréparable est commis en 1936

    De juillet à septembre 1936, des massacres sont commis dans les deux camps. Il ne s’agit pas de massacres organisés et planifiés mais de mouvements locaux, d’une rare violence. Côté républicain, on s’en prend aux membres du clergé dont 7000 sont tués. Côté nationaliste, les professeurs sont visés, avec un nombre de victimes encore inconnu, à cause de l’omerta qui a longtemps régné sur cette question. Après cela, la guerre devient totale et sa violence préfigure le deuxième conflit mondial, encore en préparation.

    L’Opus Dei

    C’est ce contexte de violence et de persécution à l’égard du clergé qui explique que la jeune institution de l’Opus Dei ait cultivé la clandestinité. Une caractéristique qui lui sera reprochée par la suite. Pourtant, aux yeux de Benoît Pellistrandi, les facteurs politiques ne sont pas les plus déterminants pour expliquer la venue au monde de cette institution qui avait été créée avant la guerre d’Espagne.

    Une œuvre de prêtres et de laïcs

    Il s’agissait à l’origine d’une œuvre de prêtres qui a été élargie aux laïcs. Josémaria Escriva était persuadé qu’ils devaient jouer un rôle déterminant dans la rénovation de l’Église espagnole. Cette Église se sclérosait en raison des relations incestueuses qu’elle entretenait avec le pouvoir, analyse l’historien. Le roi d’Espagne, un Bourbon, était conçu comme un monarque de droit divin par une grande partie du clergé. « Bossuet aurait pu faire un sermon dans l’Espagne de 1920 sans choquer les évêques », s’amuse Benoît Pellistrandi. Dans ce contexte, le besoin d’approches différentes se faisait sentir. D’où l’utilité de l’Opus Dei, qui ne fut pas la seule œuvre, mais qui demeure la plus connue, pour aller à la rencontre des personnes.

    Attention à la musique !

    S’il n’aborde pas le fond de cette thématique, Au prix du sang a le mérite de présenter la complexité de la guerre d’Espagne et la nécessité d’avoir une grande âme pour ne pas s’empêtrer dans un tel conflit. Il pèche toutefois par manque de sobriété, une vertu devenue une denrée rare dans le monde cinématographique, appuyant outrageusement les scènes dramatiques. Au premier plan du grief, une musique trop présente, trop pressante, cassant l’émotion de certaines scènes au lieu de la souligner.

     

  • La loi, un phare et non une borne (Mt 5, 17-37) / Prédication du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 6e dimanche du temps ordinaire

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    Prédication (archive du 16 février 2014) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Mt 5, 17-37) pour le 6e dimanche du temps ordinaire.

    http://www.delamoureneclats.fr / http://www.unfeusurlaterre.org

    Évangile :

    Sermon sur la montagne. Surpasser la justice des scribes et des pharisiens (Matthieu 5, 17-37)

    Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un seul petit trait ne disparaîtra de la Loi jusqu'à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera sera déclaré grand dans le Royaume des cieux. Je vous le dis en effet : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez pas dans le Royaume des cieux. Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu'un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu'un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande sur l'autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, va d'abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu'on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n'en sortiras pas avant d'avoir payé jusqu'au dernier sou. Vous avez appris qu'il a été dit : Tu ne commettras pas d'adultère. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire a déjà commis l'adultère avec elle dans son coeur. Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi : car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne soit pas jeté dans la géhenne. Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi : car c'est ton intérêt de perdre un de tes membres, et que ton corps tout entier ne s'en aille pas dans la géhenne. Il a été dit encore : Si quelqu'un renvoie sa femme, qu'il lui donne un acte de répudiation. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d'union illégitime, la pousse à l'adultère ; et si quelqu'un épouse une femme renvoyée, il est adultère. Vous avez encore appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne feras pas de faux serments, mais tu t'acquitteras de tes serments envers le Seigneur. Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel, car c'est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Cité du grand Roi. Et tu ne jureras pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Quand vous dites 'oui', que ce soit un 'oui', quand vous dites 'non', que ce soit un 'non'. Tout ce qui est en plus vient du Mauvais. »

  • Crimes et souffrances des soldats belges sous Napoléon

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    Du blog "Le Passé Belge" :

    Crimes et souffrances des soldats belges sous Napoléon

    napoléon,consulat,premier empire,liège

       Des hommes contraints de guerroyer loin de chez eux, nombreux à tenter de se soustraire à cet impôt du sang, par ailleurs mal fagotés, mal nourris, sales, épuisés, misérablement soignés en cas de blessure ou de maladie…: l'un d'eux, Dominique Rutten, natif d'Aubel, confie en 1809 que s'il revenait au pays avec son habit militaire, tout le monde le prendrait pour un mendiant. La...

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  • Jean Guitton et la crise actuelle

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    Du Père Simon Noël, moine bénédictin de Chevetogne, sur son « blog » :

    « Suite à des commentaires reçus à propos de mon dernier article, je voudrais préciser qu'en parlant de conservateurs et de progressistes, je n'ai fait qu'utiliser une terminologie courante dans la presse actuelle. La crise actuelle de l'Eglise est d'une nature beaucoup plus grave que les crises du passé. Il s'agit d'un affrontement entre la foi catholique et l'apostasie pure et simple. A ce sujet voici ce que Paul VI confiait à son ami Jean Guitton: “Il y a un très grand trouble en ce moment dans le monde et dans l’Église, et ce qui est en question, c’est la foi. Il arrive maintenant que je me redise la phrase obscure de Jésus dans l’Évangile de saint Luc : ‘Quand le Fils de l’Homme reviendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ?’ Il arrive que paraissent des livres où la foi est diminuée sur des points importants, que l’épiscopat se taise, qu’on ne trouve pas ces livres étranges. Et c’est cela qui, à mes yeux, est étrange. Il m’arrive de relire l’Évangile de la fin des temps et de constater qu’il y a en ce moment certains signes de cette fin. Est-ce que nous sommes proches de la fin ? c’est ce que nous ne saurons jamais. Il faut toujours nous tenir prêts à la fin, mais tout peut durer très longtemps. Ce qui me frappe quand je considère le monde catholique, c’est qu’à l’intérieur du catholicisme une pensée de type non-catholique semble parfois avoir le dessus, et il se peut que cette pensée non catholique à l’intérieur du catholicisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l’Église. Il faut que subsiste un petit troupeau, même si c’est un troupeau tout petit”. Il se tait, puis il dit : “Ce qui manque au catholicisme en ce moment, c’est la cohérence”, et il répète plusieurs fois ce mot « cohérence ». Il semble dire: “C’est au Pape qu’il appartient de redresser, de réunir, de rendre cohérent ce qui est incohérent”. Il se tait. » (Jean Guitton, Paul VI secret, pp. 168-169.)

    Ref. Jean Guitton et la crise actuelle

    JPSC

  • Ni progressiste, ni réactionnaire, juste catholique

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    Les propos « clivants » qui polluent aujourd’hui plus que jamais le message évangélique, du haut en bas des structures de l’Eglise, appellent une mise en garde : ils obscurcissent l’essentiel de la foi aux yeux et aux oreilles de beaucoup.  Lu sur le site web « aleteia » :

    Parlant une novlangue issue des pires dystopies [1], la plupart des médias actuels pensent le monde (ou aimeraient qu’on pense le monde) d’une manière duale. Contaminé par l’esprit de la machine, s’installe de plus en plus un monde binaire qui réagit par slogans plus que par analyses fines, par réactions pavloviennes de rejet plutôt que par utilisation de la raison.

    Parmi les dichotomies savamment installées trône celle qui oppose les « progressistes » aux « réactionnaires ».

    D’un côté, nous aurions des personnes ouvertes d’esprit, libres, tolérantes, amies du progrès et de la technologie… sans que jamais l’on prenne la peine de définir exactement ces mots ou ces expressions. 

    De l’autre, on aurait des personnes fermées, nostalgique d’un âge d’or réel ou fantasmé, rêvant de revivre sans électricité et de revenir aux superstitions d’antan. Ces personnes seraient également désireuses de maintenir la prééminence d’une ethnie sur une autre ou entérineraient la supériorité d’un sexe sur l’autre.

    Jamais peut-être, que ce soit lors de l’élection américaine ou la campagne présidentielle française, on a clivé la société en stéréotypes aussi affirmés. À un point qu’il est impossible de poser un jugement nuancé sur les actions du président Trump sans se faire traiter par les uns de « réactionnaire » (qui semble une insulte réellement terrible) et d’avoir une sympathie amusée pour une tirade du candidat Mélenchon sans se faire fusiller par les autres comme le dernier des « progressistes ». 

    « Le monde ne va nulle part »

    Ces deux postures sont, en réalité, absurdes tant elles relèvent plus de la propagande que de la réalité. Par exemple, le progrès, c’est vouloir aller dans la bonne direction au niveau individuel ou collectif. Si la société dans son ensemble marche vers un précipice, ceux qui marchent à l’avant et remarquent le ravin reviennent naturellement sur leurs pas pour le dire et pour que l’on change de direction. Alors que les médias les traiteraient volontiers de réactionnaires, ils sont en réalité les plus grands progressistes… 

    Mais le pouvoir paradigmatique médiatique est tellement prégnant en ce moment, que la plupart semble vouloir s’enfermer dans les cases préfabriquées et trop souvent nos réactionnaires conservateurs affaiblissent leurs positions traditionnelles par des déclarations réellement sexistes ou racistes alors que nos progressistes ne font que céder aux pires sirènes d’une modernité déboussolée.

    Alors quoi ? Quelle attitude adopter en tant que catholique ? Chesterton disait volontiers : « Il n’y a pas de direction où aille le monde. Il n’y en a jamais eu. Le monde ne va nulle part, au sens des anciens optimistes progressistes, ou même celui des vieux réactionnaires pessimistes. (…) Le monde est ce que les saints et les prophètes ont vu qu’il était ; il ne va pas simplement pour le mieux ou pour le pire. Il y a une chose que fait le monde : il oscille. Laissé à lui-même, il ne va nulle part, quoique avec l’aide de vrais réformateurs de bonne religion et philosophie il puisse aller mieux à maints égards, et parfois pour des périodes de temps considérables. (…) En fait, c’est fondamentalement ce que l’Église a toujours dit, et c’est pourquoi elle a été toujours plus décriée depuis environ quatre cents ans » [2].

    Sans doute que la meilleure position pour un catholique est non d’adopter une posture stéréotypée dictée par l’extérieur médiatique ou par une coutume quelconque mais se demander à chaque fois si telle innovation technique ou sociétale, si tel comportement, changement ou fixisme participent de l’accomplissement (telos) évangélique ou au contraire nous en éloigne.

    _____ 

    [1] Le moteur « Décodex » récemment mis en service par le journal Le Monde entérine cette vision en fournissant un véritable permis de s’exprimer et d’être lu aux sites d’informations.

    [2] G.K.Chesterton, Le puits et les bas-fonds, DDB, 2016, pp 60-61.

    Ref. Ni progressiste, ni réactionnaire, juste catholique

    JPSC

  • L'archevêque de Malines-Bruxelles a accordé une interview à Paris-Match

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    C'est dans Paris-Match de cette semaine, aux pages 74-79 :

    Le patron de l’église Belge n’exprime aucun tabou 

    Le 19 novembre dernier, il était fait cardinal par le pape François. Joseph De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles (il a succédé à André Léonard en décembre 2015), s’est déjà bâti une réputation d’ouverture. Ses positions, sur le célibat des prêtres notamment, ont marqué les esprits. En ce début d’année, nous avons demandé au grand primat de Belgique, connu pour sa proximité de vues avec le pape François, quel était son regard sur le monde. Il nous accueille dans son fief de Malines. « Nous avons une série impressionnante de questions pour vous », lui dit-on. « Et moi, je vais vous donner une série impressionnante de réponses ! » enchaîne-t-il, pratique. Laïcité, islam, divorce, avortement, euthanasie, pédophilie, nature, éthique... Loquace, le débit rapide, l’apôtre de la simplicité n’exprime aucun tabou, même si son message se fait, talent de philosophe oblige, souvent éthéré.

    Interview intégrale

  • Le pape François veut  changer les règles du jeu du système économico-social 

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    Le pape François s’est adressé en italien à 1100 acteurs de l’Économie de communion, samedi 4 février, à l’occasion des vingt-cinq ans de ce mouvement initié sous l’impulsion de Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari. Les alertant sur le danger d' « idolâtrer » l’argent, le pape les a encouragés à « combattre les structures de péché qui produisent brigands et victimes » et à travailler à « changer les règles du jeu du système économico-social ». Texte intégral sur le site web de « Famille chrétienne » 

    pape accusateur.jpg« Chers frères et sœurs, 

    Je suis heureux de vous accueillir en tant que représentants d’un projet auquel je m’intéresse sincèrement depuis longtemps. J’adresse à chacun mon salut cordial et je remercie tout particulièrement le coordinateur, le professeur Luigino Bruni, pour ses aimables paroles. Je vous remercie aussi pour les témoignages. 

    Économie et communion. Deux mots que la culture actuelle tient pour séparés et considère bien souvent comme opposés. Deux mots que, au lieu de cela, vous avez choisi de réunir, en accueillant l’invitation formulée voici vingt-cinq ans par Chiara Lubich [la fondatrice du mouvement des Focolari, Ndlr], au Brésil, face au scandale de l’inégalité dans la ville de San Paolo, lorsqu’elle demanda aux entrepreneurs de devenir des agents de communion. Elle vous invitait à être créatifs, compétents, mais pas seulement : elle voyait l’entrepreneur comme un agent de communion. En introduisant dans l’économie le bon grain de la communion, vous avez entrepris un profond changement dans la façon de voir et de vivre l’entreprise. Non seulement l’entreprise peut ne peut pas détruire la communion entre les personnes, mais elle peut la construire, la promouvoir. On voit bien, à l’aune de votre vie, que l’économie et la communion sont toutes deux plus belles quand elles vont de pair. Plus belle est l’économie certainement, mais plus belle aussi la communion. Parce que la communion spirituelle des cœurs est plus profonde encore quand elle devient communion des biens, des talents et des profits.

    En pensant à votre engagement, je voudrais vous dire trois choses aujourd’hui. 

    La première concerne l’argent.

    Il est très important qu’au cœur de l’Économie de communion figure la communion de vos bénéfices. L’Économie de Communion est aussi communion des profits, expression de la communion de la vie. J’ai souvent parlé de l’argent comme d’une idole. La Bible l’affirme de différentes manières. Sans surprises, la première action publique de Jésus, dans l’Évangile selon saint Jean, est l’expulsion des marchands du temple (cf. 2, 13-21). On ne peut pas comprendre le nouveau royaume apporté par Jésus si on ne se libère pas des idoles, dont l’argent figure parmi les plus puissantes.

    Comment donc être de ces marchands que Jésus ne chasse pas ? L’argent est important, surtout quand il n’y en a pas et de lui dépend la nourriture, l’école et l’avenir des enfants. Mais il devient une idole quand il devient une fin en soi… L’avarice, qui n’est pas un péché capital par hasard, est un péché d’idolâtrie parce que l’accumulation de l’argent pour lui-même devient la finalité de l’agir personnel. C’est Jésus lui-même qui a donné à l’argent le nom de « maître ». « On ne peut pas servir deux maîtres, deux patrons. » Il y en a deux : Dieu ou l’argent, l’anti-Dieu, l’idole. Voilà ce qu’a dit Jésus. Un tel choix entre deux options situées au même niveau. Pensez-y. 

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  • Ce que le pape a dit aux supérieurs des ordres religieux

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    De Radio Vatican :

    Le dialogue du Pape avec les supérieurs des ordres religieux rendu public

    (RV) La Civilta Cattolica, revue culturelle animée par les jésuites fête son 4000 ème numéro. Fondée en 1850, il s’agit de la plus ancienne revue encore en fonction en Italie. Pour ce numéro anniversaire exceptionnel, la revue a publié ce jeudi 9 janvier la transcription d’une rencontre que le Pape François a eu le 25 novembre dernier avec les supérieurs des ordres religieux, à l’occasion de leur assemblée générale à Rome. Cette rencontre de trois heures fut un dialogue à bâton rompu, comme le Pape les affectionne, fait de questions-réponses, et abordant des thématiques très diverses.

    La première question a porté sur les jeunes et la manière dont François leur parle, les invite à réfléchir à leur vocation dans l’Eglise et le monde. Le Pape a insisté sur l’importance de la formation et du discernement. «Dans la formation nous sommes habitués aux noirs et aux blanc et non au gris de la vie» a-t-il expliqué. Pour le pape, «la logique du noir et blanc peut conduire à l’abstraction casuistique, tandis que le discernement est d’aller de l’avant dans le gris de la vie, selon la volonté de Dieu». Ce discernement est un point-clé, toujours dynamique, comme l’est la vie, a précisé François, qui a critiqué les choses « statiques ». « Les jeunes trouvent le Seigneur dans l’action » a-t-il dit. Le pape a mis en évidence deux mots importants : « écoute » et « mouvement », soulignant que l’écoute des jeunes était un devoir fondamental pour l’Eglise.

    Charisme de l'Esprit Saint contre charisme humain

    Interrogé sur ses espérances concernant le prochain synode sur la vocation des jeunes, alors que celles-ci diminuent dans les pays occidentaux, le Pape a fait part de son inquiétude :« la diminution de la vie religieuse en Occident me préoccupe » a-t-il dit. Mais, il n'a pas caché son non plus sa préoccupation face à l’émergence de nouveaux instituts religieux qui posent question. « Certains d’entre eux semblent d’une grande nouveauté, ils semblent exprimer une grande force apostolique en entrainant tant de jeunes, mais finissent par s’effondrer ». Parfois on y découvre derrière une chose scandaleuse, a noté François. Même s’il y a de nouvelles petites fondations qui font un travail bon et sérieux, d’autres ne naissent pas d’un charisme de l’Esprit Saint mais d’un charisme humain, d’une personne qui attire et fascine.

    Certaines de ces nouvelles communautés a poursuivi le Saint-Père sont "restaurationistes" et apportent rigidité plutôt que sécurité. L’Esprit Saint ne fonctionne pas avec la logique du succès humain, a-t-il souligné, mettant en garde de ne pas s’aveugler sur le « succès » de ces instituts, mais plutôt de suivre le chemin humble de Jésus. « l’Eglise ne grandit à travers le prosélytisme, mais l’attraction » a –il dit en citant son prédécesseur Benoît XVI.

    Le Pape en paix et serein malgré les tensions

    Les supérieurs religieux ont ensuite demandé au Pape comment faisait-il pour affronter les défis immenses de l’Eglise tout en gardant sa sérénité et sa confiance.« Je ne prends pas de tranquillisants ! » a répondu en rigolant le Saint-Père, expliquant combien sa charge pontificale était vécue avec paix. Le souverain pontife a même admis qu’il était beaucoup plus anxieux lorsqu’il était à Buenos Aires. «J’ai vécu une expérience très particulière de paix profonde depuis mon élection. Cela ne me lâche plus. Je ne saurais l’expliquer ».

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  • Le pape François et ses ennemis

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    De Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

    Le pape François face à ses ennemis

    Trois ouvrages viennent éclairer les fortes oppositions auxquelles le pape argentin est confronté dans son action.

    • Ce pape qui dérange, de Virginie Riva,Éditions de l’Atelier, 174 p., 16 euros
    • François seul contre tous, d’Arnaud Bédat, Flammarion, 320 p., 20 euros
    • François dans la tempête, de Jean-Louis de La Vaissière, Salvator, 220 p., 19,50 euros

    Dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 février, des affiches hostiles au pape François ont fleuri dans Rome. Une première dans le pontificat. « Un signe que ce pape dérange », note la journaliste Virginie Riva, en référence au titre du livre qu’elle vient de publier.

    Avec pédagogie, la correspondante d’Europe 1 à Rome y détaille les multiples chantiers auxquels François s’est attaqué depuis son élection en 2013 : famille et morale, finances vaticanes, économie mondialisée, lutte contre la pédophilie, gouvernement de l’Église.

    Autant de dossiers que le pape argentin a pris à bras le corps, cassant bien des habitudes au Vatican et créant, aussi, autant d’incompréhensions et de rancœurs. Car le pape souriant et affectueux en public peut aussi se montrer « autoritaire, cassant, parfois blessant » et dévoiler des « méthodes expéditives »face à ceux qui lui résistent ; au Vatican, « les placardisés ressassent leurs envies de vengeance », relève Arnaud Bédat.

    Avec un art consommé du récit, ce journaliste suisse décrit les multiples puissances auxquelles, en presque quatre ans, François s’est attaqué dans l’Église, mais aussi en dehors. Que ce soit les puissances d’argent ou les mafias, certains pourraient même aller jusqu’à menacer physiquement le pape, souligne même Arnaud Bédat qui, en bon Suisse, à ses entrées dans les services de sécurité papaux.

    « Le pape n’est pas une figure bonasse qui se contenterait de paroles inoffensives,rappelle de son côté l’ancien vaticaniste de l’AFP Jean-Louis de La Vaissière dans François dans la tempête. Chaque jour, il rend furieux ceux dont il contrecarre les ambitions mauvaises, car ses appels font se lever le jeune curé dans le bidonville, le député au parlement, tel cadre supérieur dans sa multinationale.

    Certains dorment moins tranquilles et préparent leurs défenses contre le trouble-fête : des vendeurs d’armes aux exploitants de minéraux rares ; des sociétés qui rejettent leurs déchets chez les pauvres aux ultralibéraux qui dérégulent à tour de bras ; des sociétés immobilières qui exproprient les pauvres à ceux qui font travailler les femmes et les enfants. »

    Certes, François en a vu d’autres. Excellent connaisseur des années portènes de Jorge Mario Bergoglio, Arnaud Bédat montre bien comment ses batailles argentines ont été le terreau des combats actuels du pape. Mais il souligne aussi combien les ennemis d’aujourd’hui commencent à s’organiser.

    « Les opposants, dans son troupeau de fidèles, sont plutôt minoritaires, mais ils sont très actifs et ne baissent pas la garde », écrit-il, rappelant l’estimation du vaticaniste italien Marco Politi : « 20 % de la Curie est pro-Bergoglio, 10 % totalement contre lui, et les 70 % restants, légitimistes, qui n’en pensent pas beaucoup de bien, attendent le prochain pape. »

    À la lecture de ces trois ouvrages, il apparaît que l’enjeu de de la seconde partie du pontificat – sera l’image. À cet égard, les récentes affiches contre lui ne sont pas anodines. « Le décalage est souvent important entre l’image du pape François véhiculée par les médias et la réalité des attaques lancées contre lui en Italie,insiste Virginie Riva.

    Difficile d’imaginer ce qu’il se murmure à la sortie de la messe, dans les ambassades, les palais et résidences du Vatican. » Or, de la Ville éternelle, cette guerre de communication, se déplace désormais au monde entier où certains catholiques s’inquiètent de l’action de François.

    Après cinq années à Rome, Jean-Louis de La Vaissière est maintenant responsable de l’AFP à Rennes. Ce changement de perspective lui a fait voir la « colère » et l’« inquiétude rentrées » du « petit troupeau des croyants occidentaux ».

    « Les curés doivent passer une partie de leur temps à expliquer et à tenter de répondre à leurs angoisses, à leurs peurs d’être abandonnés dans leur lutte contre le “laxisme” et la “décadence”, et d’être moins soutenus que par Jean-Paul II et Benoît XVI, constate-t-il.

    Il arrive, dans les cercles catholiques, que le nom du pape François soit omis, avec une sorte de mépris. Il est parfois critiqué ouvertement comme celui qui sème la confusion. Certains se taisent, d’autres font mines d’obéir. »

    Voyant combien « le contexte est tendu, notamment en France » où, sur les réseaux sociaux, « le pape est pris à partie par les uns et les autres », l’ancien vaticaniste ne peut que constater « un immense quiproquo et beaucoup d’envie et de frustrations ».

    « François, en véritable prophète, met toutes ses forces à communiquer avec un talent inouï un message de dignité et d’inclusion, explique-t-il. Au même moment, des combats d’arrière-garde se livrent en coulisse autour des textes, des mots et contre son action. »

    « L’esprit pape François peut-il perdurer au-delà de son pontificat ? (…) Comment porter le changement au-delà de son pontificat ? », s’interroge in fine Virginie Riva. Alors que François vient de fêter ses 80 ans et qu’il n’a pas, pour l’instant, obtenu la « légitimation » du changement qu’il a impulsé par ses gestes et symboles forts, le temps est bien, aujourd’hui, le facteur décisif.

  • Les encouragements du pape à la Civiltà Cattolica

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    De Radio Vatican :

    Le Pape rend hommage à la Civiltà Cattolica

    Le message manuscrit du Pape à la Civiltà Cattolica - RV

    (RV) Le Pape François a reçu en audience au Vatican, ce jeudi 9 février 2017, le collège des rédacteurs de La Civiltà Cattolica. Une rencontre à l’occasion du 4.000e numéro de la revue jésuite et du lancement d’éditions en français , anglais, espagnol, et coréen. Fondée en 1850 à Naples et immédiatement transférée à Rome, La Civiltà Cattolica animée par des pères de la Compagnie de Jésus se veut «une revue catholique de culture en prise avec le temps présent». 167 ans après sa création, le Saint-Père salue le travail accompli et encourage les rédacteurs à poursuivre leur mission en évitant de «s’agripper à des certitudes et des sécurités» et en restant en lien étroit avec le Pape.

    «Naviguez au large», et «restez forts face aux vents contraires», faites en sorte que La Civiltà Cattolica soit à la fois «ponts» et «frontières», c’est le message que le Pape François a transmis aux rédacteurs de la revue jésuite, à l’aube d’une «nouvelle étape» avec 4 langues qui viennent enrichir la publication. Il s’agit d’une «évolution que vos prédécesseurs avaient déjà en tête aux temps du Concile» souligne le Saint-Père, ainsi la revue «sera toujours plus ouverte au monde». Un changement que le Pape entend bien accompagner et guider. «Votre navigation n’est pas solitaire»(…) «je vous accompagne avec affection», affirme t-il.

    Prendre conscience des plaies du monde

    Le Saint-Père rappelle que la mission de La Civiltà Cattolica est d’être «une revue catholique» qui «possède le regard du Christ sur le monde». Une mission qui doit s’articuler autour des mots : «dialogue, discernement et frontière». Le Pape propose alors trois paroles clefs et des figures jésuites de référence pour «approfondir le dessein constitutionnel de la revue». Il souligne tout d’abord l’importance d’avoir le souci de la recherche. «Seul le souci donne la paix au cœur d’un jésuite». «Si vous voulez habiter ponts et frontières vous devez avoir un esprit et un cœur soucieux», déclare t-il, recommandant comme patron le jésuite français Saint Pierre Favre, qu’il qualifie d’homme désireux de changer le monde, à «l’esprit inquiet mais satisfait, pionnier de l’œcuménisme». Inspirée par le jésuite français, l’un des premiers compagnons de route de saint Ignace de Loyola, le Pape invite la revue «à prendre conscience des plaies de ce monde et de proposer des thérapies». 

    Il insiste ensuite sur la nécessité de se savoir «incomplet» invitant journalistes et écrivains à avoir une «pensée ouverte et non fermée et rigide(…) pour affronter la crise et la compréhension de la direction que prend le monde». «Que la foi ouvre votre pensée» recommande le Saint-Père proposant de suivre les traces du «serviteur de Dieu, le père Matteo Ricci». Le Pape invite à son image à composer une «mappemonde» : «montrez les découvertes récentes, donnez un nom aux lieux, et faites connaitre la signification de la “civilisation” catholique mais, poursuit le Saint-Père montrez aussi aux catholiques que Dieu est à l’œuvre même hors des frontières de l’Eglise (…) avec le souffle de l’Esprit».

    Plaidoyer pour l'imagination

    Enfin le Pape François met en lumière comme troisième et dernière parole : l’imagination, confiant son attrait pour la poésie. «Celui qui a de l’imagination, observe t-il, n’est pas rigide, il a le sens de l’humour et jouit de la douceur de la miséricorde et de la liberté intérieure». «Il est capable d’ouvrir d’amples visions même dans des espaces restreints comme le fit à travers ses œuvres Andrea Pozzo» peintre et frère jésuite italien du 17ème siècle. «La vie n’est pas un cadre en noir et blanc» note le Saint-Père mais elle est faite «de nuances». «C’est cela le discernement, insiste t-il, l’espace dans lequel l’Esprit agite le ciel»

    La formule française de La Civiltà Cattolica sera celle d’un mensuel regroupant le meilleur de la revue qui paraît tous les quinze jours en langue italienne. Elle vient d’être lancée par les éditions Parole et Silence.