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  • Que faire pour réformer l’Eglise ? Se réformer soi-même

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    De Michel Janva sur le blog « Salon beige » :

    « Prions pour le pape, la curie et nos pasteurs. Lu sur Infocatho :

    ‘Nous allons bientôt fêter Notre-Dame de l’Assomption, figure de l’Eglise triomphante. Prions-la pour l’Eglise militante et tout spécialement pour nos pasteurs. Malheureusement, l’Épouse sans tache est trop souvent défigurée par les péchés de ses fils. Ainsi avons-nous appris avec effroi la nouvelle de ces orgies homosexuelles, où la drogue coulait à flot, à deux pas de Saint-Pierre de Rome ; ou encore les “ennuis” du Cardinal Pell.

    Mais, plus grave encore peut-être, la foi elle-même est parfois abandonnée par ceux-là mêmes qui ont reçu du Christ mandat de l’annoncer jusqu’aux extrémités de la terre.

    Mais, ces prières doivent aussi s’accompagner de notre propre réforme intellectuelle, morale et spirituelle. Mère Teresa répondait malicieusement  à un journaliste qui l’interrogeait sur ce qui n’allait pas dans l’Eglise : “Vous et moi.” Ce sont nos péchés qui défigurent l’Eglise qui, malgré tout, demeure sous les souillures l’Épouse immaculée du Verbe de Dieu.

    Nous vous proposons donc, amis lecteurs d’Infocatho, de vous inscrire ici, soit pour jeûner, au moins une fois avant le 15 août, soit pour réciter une dizaine de chapelet, pour l’Eglise, le Pape et nos pasteurs, et notre propre conversion.’

    Michel Janva »

    JPSC

  • Ils sont trois : les "mousquetaires" du pape François

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    De Sandro Magister*, cet article traduit sur le site Diakonos.be :

    Les trois mousquetaires du Pape François

    Autrefois, les partis communistes avaient leurs intellectuels organiques.  Mais c’est aussi le cas du Pape François. Ils se nomment Antonio Spadaro, Marcelo Figueroa et Víctor Manuel Fernández. 

    Le premier est italien et jésuite, c’est le directeur de « La Civiltà Cattolica ».  Les deux autres sont argentins et le second n’est même pas catholique mais pasteur presbytérien, et malgré cela, François l’a nommé à la tête de l’édition de Buenos Aires de « L’Osservatore Romano ». 

    Spadaro a transformé « La Civiltà Cattolica » en un organe de la Maison Sante-Marthe, c’est-à-dire du Pape.  Et avec Figueroa, il vient de signer dans le dernier numéro de la revue un article qui a fait l’effet d’une bombe aux Etats-Unis parce qu’il accuse les courants conservateurs, aussi bien catholiques que protestants, d’agir dans ce pays « avec une logique pas très différente de celle qui inspire le fondamentalisme islamique », rien moins qu’Oussama ben Laden ou le Califat. 

    Et qu’est-ce qui pousserait donc bien ces catholiques et protestants à faire cause commune tels de « nouveaux croisés » ?  Il s’agit « de thèmes comme l’avortement, le mariage entre personnes de même sexe, l’éducation religieuse dans les écoles », en d’autres mots « une forme particulière de défense de la liberté religieuse ».  Avec le résultat – selon les deux auteurs de l’article – de fomenter un « œcuménisme de la haine », nostalgique d’un « Etat aux traits théocratiques ».  Tout l’opposé de l’œcuménisme de Jorge Mario Bergoglio, le pape de « l’inclusion, de la paix et de la rencontre ». 

    Le problème c’est que la défense de la vie, de la famille et des libertés religieuses figurent depuis plus d’une décennie tout en haut de l’agenda de l’Eglise catholique américaine.  Cette dernière ne pouvait donc pas rester sans réaction en voyant « des croyants attaqués par leurs propres coreligionnaires uniquement parce qu’ils se battent pour ce que leurs Eglises ont toujours cru être vrai ».  

    La protestation de plus haut niveau est arrivée par la voix de l’archevêque de Philadelphie, Charles Chaput, qui a qualifié l’article de Spadaro et de Figueroa d' « exercice simpliste et inadapté ».  Mais d’autres commentaires ont été beaucoup plus durs et ont eu beau jeu de mettre en évidence une série d’erreurs historiques et logiques grossières dans l’article. 

    « Toute autre revue aurait jeté au bac un article pareil », a par exemple écrit le canadien Raymond J. de Souza dans « Crux » , le site d’information catholique le plus important et le plus équilibré des Etats-Unis. 

    Mais à Sainte-Marthe, sur le bureau du pape François, les choses n’en sont pas restées là, bien au contraire. L’article de Spadaro et Figueroa a été porté aux nues et a fait d’autant plus bonne impression qu’il a été à juste titre vu par tous comme l’expression non seulement de la pensée du pape mais aussi de son style de gouvernement: dans le cas présent il s’agit d’une attaque d’une violence inouïe contre le leadership « ratzingerien » de l’Eglise catholique américaine par personnes interposées. 

    Au niveau doctrinal, le père Spadaro est assez désinvolte, il prétend que « en théologie, 2 plus 2 font 5 » et il se montre infaillible quand il s’agit de pronostiquer les grandes et petites révolutions de Bergoglio.  Mais entre tous les conseillers et confidents, il en est un qui est encore plus proche du pape que lui.  Il s’agit précisément de l’argentin Víctor Manuel Fernández, un théologien dont la première œuvre révélatrice fut, en 1995, un volume intitulé « Guéris-moi avec ta bouche.  L’art du baiser« . 

    Il n’est donc pas surprenant qu’après ces débuts et deux autres livres non moins discutables, Rome n’ait opposé son veto à la nomination de Fernández comme recteur de l’Universidad Católica Argentina, avant de devoir ensuite s’incliner en 2009 face à celui qui était alors l’archevêque de Buenos Aires qui fit des pieds et des mains pour obtenir l’autorisation de promouvoir son protégé. 

    En 2013, à peine élu pape, Bergoglio a nommé Fernández archevêque.  Et depuis lors, ce personnage passe plus de temps à Rome qu’en Argentine, tout à ses occupations de faire office de conseiller et d’écrivain fantôme de son ami pape. 

    On a découvert récemment que des paragraphes entiers du chapitre huit d’Amoris laetitia, le document du pape François qui a tant secoué l’Eglise, ont été purement et simplement recopiés d’articles rédigés par Fernández il y a une dizaine d’années.

    * Cet article a été publié dans le n°30 de « L’Espresso » de 2017, sorti en librairie le 30 juillet, dans la rubrique d’opinion intitulée « Settimo Cielo » confiée à Sandro Magister. 

  • Bilan 2017 de la lutte contre la pédophilie dans l'Eglise catholique

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    Bilan 2017 de la lutte contre la pédophilie dans l'Eglise catholique (20 mn)

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    Ne pas confondre le focus des médias sur le catholicisme et la réalité.
    Les décisions de Benoît XVI suite aux enquêtes US de 2005
    Y a-t-il un lien entre pédophilie et célibat des prêtres ?
    Y a-t-il un lien entre pédophilie et homosexualité de certains prêtres ? L'avis de Benoît XVI.
    Pourquoi Benoît XVI puis François ont-ils interdit le sacerdoce aux homosexuels ? 
    Y a-t-il un lien entre homosexualité et pédophilie ?
    La loi actuelle en cas de dénonciation de faits de pédophilie dans l'Eglise : Pourquoi le cas doit-il être remis par les évêques aux Procureurs civils ?
    Le prêtre dénoncé doit-il être immédiatement relevé de toutes ses fonctions ? La juste pratique en cette matière.

  • Une réponse chrétienne au terrorisme ?

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    Une émission présentée par Laurent Verpoorten sur RCF :

    Y a-t-il une réponse chrétienne au terrorisme ?

    Suite de la rediffusion de l'émission Perspectives dans laquelle Laurent Verpoorten vous proposait la lecture de "Rien que l'amour - Repères pour le martyr qui vient". Un ouvrage du philosophe catholique français Martin Steffens, publié aux Editions Salvator et qui a été récompensé du prix français de littérature religieuse en 2016. 

     
  • Pourquoi de nombreux catholiques allemands abandonnent-ils l'Eglise ?

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    De Delphine Nerbollier sur le site du journal La Croix :

    Allemagne, pourquoi les catholiques quittent l’Eglise ?

    En 2016, 162 000 Allemands ont cessé d’acquitter leur impôt ecclésiastique et ainsi « quitté » les rangs de l’Église catholique.

    Ils étaient un peu plus de 4 000 dans le diocèse d’Essen (Ouest de l’Allemagne), qui a lancé une vaste étude pour comprendre les motivations de ses anciens fidèles.

    En quoi consiste cette étude ?

    Elle cherche à comprendre les raisons qui poussent certains à quitter les rangs de l’Église. Elle a été menée en avril et mai via un formulaire très complet mis en ligne sur le site Internet du diocèse. 3 000 personnes y ont participé, de manière volontaire, dont 305 ayant déjà quitté l’Église catholique. 41 ont ensuite pris part à un entretien qualitatif, par téléphone, d’une durée de 40 à 70 minutes.

    Que ressort-il de cette enquête ?

    « L’éloignement » et « le manque de lien » avec l’Église sont les deux raisons principales motivant les sorties. C’est ce que constate Ulrich Riegel, professeur à l’université de Siegen et l’un des deux théologiens ayant dirigé l’étude.

    « Derrière ces deux notions se cache le fait que l’Église est perçue comme une institution basée sur des intérêts de pouvoir et des manigances », explique-t-il dans les pages du magazine diocésain Bene« Elle est jugée peu crédible alors que les messages et les comportements de certains représentants religieux divergents ».

    A LIRE : L’Eglise allemande aide les femmes à accéder aux postes à responsabilité

    À cela s’ajoutent des « raisons plus concrètes », comme le montant de l’impôt religieux, mais aussi de « mauvaises expériences personnelles ». Par ailleurs, le célibat des prêtres, l’image de la femme, la position de l’Église sur l’homosexualité, ou encore les scandales de pédophilie reviennent aussi en force dans les réponses des participants, sans toutefois « mener directement à un départ », ajoute Ulrich Riegel.

    Pour le théologien, une chose est sûre : « Les sorties d’Église sont le résultat d’un processus de long terme ». Son collègue, Tobias Faix, de l’institut de recherche Empirica à Kassel, a lui aussi codirigé cette étude et rappelle « qu’il n’y a jamais une seule raison » motivant le départ d’un paroissien. « Plusieurs facteurs se combinent jusqu’au jour où on se dit : ça suffit ». Pour Tobias Faix, ces processus sont « longs et émotionnellement difficiles surtout pour les personnes âgées ». La question de l'impôt n’est donc souvent qu’un déclencheur. « Personne ne quitte l'église pour faire des économies », assure Tobias Faix, sur le site www.katholisch.de.

    Lors de cette enquête qualitative, Ulrich Riegel a constaté un autre phénomène. « Certains, même s’ils sont peu nombreux, jugent l’Église insuffisamment pieuse et incapable de s'acquitter de sa mission, à savoir célébrer l’Eucharistie et sauver les âmes. »

    Quelles suites ?

    Compte tenu de la variété des motivations mises en évidence par cette enquête, les mesures à prendre ne sont pas évidentes. Comme le résume le théologien Ulrich Riegel, il est difficile de se contenter de plaider « pour un abandon de l’impôt religieux et pour des prêches plus modernes ».

    D’ici l'automne, les chercheurs vont aussi se pencher sur les raisons qui poussent des dizaines de milliers de paroissiens à rester au sein de l’Église, sans toutefois participer activement à la vie de la communauté. Le diocèse souhaite ensuite développer des stratégies pour mieux répondre aux attentes de ses paroissiens et organisera une conférence sur le sujet en 2018.

    Certaines idées circulent déjà comme la possibilité de créer une permanence destinée aux personnes qui s’interrogent. « Les gens disent souvent ne pas trouver de partenaires pour parler », explique Tobias Faix. « Ils ne se sentent ni écoutés ni pris au sérieux. Quitter l'Église est alors un dernier cri de protestation. »

    Delphine Nerbollier (en Allemagne)

    Les prises de position du cardinal Marx seraient-elles susceptibles de ramener des ouailles à l'église ?

  • Après la mort du petit Charlie Gard : une déclaration de l'hôpital du Bambino Gesu

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Charlie Gard : développer un modèle de médecine personnalisée

    Déclaration du Bambino Gesù

    « C’est le véritable héritage du cas Charlie [Gard] : l’engagement à développer concrètement un modèle de médecine personnalisée », estiment les experts de l’hôpital Bambino Gesù du Saint-Siège. Il « valait la peine de faire tout ce que nous avons fait », affirment-ils alors que le petit britannique de 11 mois atteint d’une maladie rare mitochondriale, s’est éteint le 28 juillet 2017.

    La fin de vie a été décidée le 27 juillet par la Haute Cour de Justice britannique, suite à l’accord manqué entre les parents de l’enfant et l’Hôpital Great Ormond Street de Londres, où Charlie est hospitalisé. Le Great Ormond « nous a refusé notre ultime désir », a déclaré la mère du petit Charlie, Connie Yates, faisant allusion à la possibilité de garder le petit en vie pendant quelques jours avant sa mort, pour passer quelques jours « dans la tranquillité ». Le nourrisson a été transféré dans un centre assisté pour malades en phase terminale et est décédé en l’absence de respirateur artificiel.

    « Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour répondre à l’appel de la famille et chercher de donner une nouvelle opportunité de soins au petit Charlie », peut-on lire dans un document diffusé le 25 juillet par l’hôpital du Bambino Gesù, après la décision des parents d’abandonner leur bataille judiciaire pour la survie de l’enfant.

    L’hôpital romain a participé à une confrontation internationale entre cliniciens et chercheurs, pour étudier le bien-fondé d’un traitement expérimental et pour assurer une évaluation clinique de Charlie Gard « qui, malheureusement, au moment où nous avons pu l’effectuer, a donné un résultat non positif ».

    Lors de « l’évaluation clinique conjointe effectuée sur place par notre chercheur et médecin – le professeur Enrico Silvio Bertini, médecin-chef pour les maladies musculaires et neurodégénératives – avec le professeur de neurologie de l’Université Columbia, Michio Hirano, a émergé l’impossibilité de lancer le plan thérapeutique expérimental, à cause des conditions gravement compromises du tissu musculaire du petit Charlie ».

    « Le très grave contexte clinique que nous avons trouvé aurait fait de la tentative de thérapie expérimentale un acharnement thérapeutique. (…) Tout ceci rempli notre cœur de tristesse », soulignent les soignants : « nous avons malheureusement constaté que nous sommes peut-être arrivés tard… Dans le domaine des maladies rares et ultra-rares, chaque histoire est un cas en soi ».

    Un précédent pour l’avenir des maladies rares

    Mais ils soulignent deux résultats : « On n’a pas débranché sans avoir auparavant répondu à une demande de soins légitime de la part des parents et sans avoir auparavant vérifié jusqu’au bout les conditions de l’enfant et les opportunités concrètes offertes par la recherche au niveau international ».

    Le second résultat a été celui de la « confrontation conjointe internationale approfondie, sur le plan scientifique comme sur le plan clinique ; un fait extraordinaire, un cas emblématique pour l’avenir des maladies rares ».

    « Pour la première fois, explique la note, la communauté scientifique internationale s’est démenée pour évaluer concrètement et jusqu’au bout les possibilités de soins. La communauté clinique et scientifique internationale, qui se met en réseau et crée une synergie pour un malade et se mobilise pour une vie, en travaillant en lien étroit, représente un précédent qui donnera plus de force à tous les Charlie qui viendront. C’est le véritable héritage du cas Charlie : l’engagement à développer concrètement un modèle de médecine personnalisée ».

    « C’est pourquoi, conclut le texte, cela valait la peine de faire tout ce que nous avons fait, tirés par la force de Charlie et de ses magnifiques parents, par la force du partage indispensable dans le parcours de soins avec la famille, par la force de l’alliance entre les cliniciens, la famille et le patient ».

    Avec une traduction de Constance Roques

    Voir aussi : le_pape_François_prie_pour_le_petit_Charlie_Gard

  • Des avertissements concernant la surpopulation et l’implosion de la population

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    De Susan Yoshihara sur le site C-Fam :

    La Journée mondiale de la population (World Population Day) a apporté des avertissements concernant la surpopulation et l’implosion de la population

    NEW YORK, le 14 juillet (C-Fam) Au cours de la célébration de la Journée mondiale de la population cette semaine, les promoteurs de la planification familiale mondiale ont identifié des point critiques tels que les urgences humanitaires et le ralentissement financier mondial pour justifier davantage le financement visant à limiter la population mondiale. Pendant ce temps, leurs critiques ont discrédité les programmes concernant la population et sensibilisé au déclin rapide de la population et à la crise concernant le vieillissement mondial.

    Le principal argument que les promoteurs de la planification familiale utilisaient pour obtenir plus de financement était la théorie d’un «dividende démographique», selon lequel moins d’enfants entraînerait plus d’épargne, d’enseignement supérieur et une meilleure santé par enfant et aussi plus de temps pour les femmes leur premettant de s’engager dans un travail extérieur à la maison . Comme par le passé, les défenseurs ont mis en avant les “Tigres” asiatiques des années 1960 et 1990 comme preuve que la théorie fonctionne. La référence a eu l’effet alternatif de souligner le fait qu’il n’y a pas d’autres exemples marquants que les Tigres. Les pays d’Amérique latine et du Moyen-Orient, qui ont adopté des politiques similaires, n’ont pas eu le même essor de leur croissance économique. En Europe, l’industrialisation n’avait pas pour résultat des familles plus petites, mais c’est plutôt le contraire qui était vrai.

    Cette semaine, les gouvernements des mêmes pays asiatiques ont publié de nouveaux chiffres montrant les effets économiques négatifs à long terme des programmes de planification familiale.

    La Banque de Corée a prévenu que les tendances démographiques pourraient conduire l’économie du pays à générer une croissance proche de zéro en dix ans. La population japonaise a chuté plus rapidement l’année dernière que dans n’importe quelle période depuis le début du sondage gouvernemental en 1968. La semaine dernière, Tokyo a déclaré que, malgré les mesures visant à lutter contre le vieillissement de la population et la perte de pouvoir économique, la population japonaise s’est réduite de 308 084 personnes en 2016, sa huitième année de déclin consécutive. Les jeunes japonais s’abstiennent de relations dans ce que l’on appelle une  sorte d’«épidémie de virginité». La population chinoise vieillit plus rapidement que n’importe où et le nombre de personnes à charge sur chaque travailleur devrait atteindre 44% d’ici 2050.

    Le rapport biennal de la Division population des Nations Unies, publié juste avant la Journée mondiale de la population, a déclaré que la fécondité diminue globalement et que la moitié des pays du monde ont des taux de fécondité inférieurs au niveau de remplacement d’un peu plus de deux enfants par femme. Le nombre de personnes âgées de quatre-vingts ans ou plus devrait tripler d’ici 2050, et la population européenne devrait diminuer de 25 millions à ce moment-là.

    En raison du déclin rapide de la population en Occident, le rapport a qualifié les taux de fécondité africains d’élevés, bien que la fécondité totale soit tombée de 5,1 naissances par femme en 2000-2005 à 4,7 en 2010-2015. Les avocats de ce sujet sur la population ont utilisé le rapport comme preuve d’une crise en Inde et en Afrique, et en particulier au Nigeria, qui selon le rapport projeté dépasserait les États-Unis en tant que troisième nation la plus peuplée d’ici 2050.

    Le Fonds des Nations Unies pour la population et la Fondation Bill et Melinda Gates ont demandé au gouvernement nigérian de déclarer l’état d’urgence en raison de sa forte population prévisionnelle. Les groupes se sont réunis cette semaine avec des défenseurs de la planification familiale à Londres pour recueillir davantage de fonds publics destinés à la planification familiale africaine.

    Joachin Ulasi, directeur de la Commission nationale pour la population du Nigéria à Anambra, a repoussé cela, affirmant que, avec 180 millions de dollars, le Nigeria n’est pas trop peuplé. “Nous avons la chance d’être dans la moyenne (middle-heavy)”, a déclaré Ulasi. “Si vous allez en Grande-Bretagne, vous remarquerez qu’ils ont une population très “pesante” (“heavy”), ce qui signifie qu’ils ont plus de personnes âgées. Au Nigéria, nous avons plus de jeunes qui sont productifs et qui montrent que notre population est de qualité et si nous gérons bien notre population, le Nigéria pourra produire ce dont elle a besoin en tant que nation “.

  • Pourquoi la Belgique affiche-t-elle aujourd'hui un des plus faibles taux de natalité du monde ?

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    De Paul Vaute sur son blog "Le Passé belge", un sujet très actuel :

    Toujours moins de berceaux, pourquoi ?

    Avec onze ou douze berceaux par an pour 1000 habitants, la Belgique affiche aujourd'hui un des plus faibles taux de natalité du monde. Au XIXè siècle, il était trois fois plus élevé qu'en ce début du XXIè, évoluant entre 30 et 35 ‰. La chute libre a commencé au début du XXè siècle et n'a été, depuis, interrompue durablement que pendant les vingt années de rebond qui suivirent la Seconde Guerre mondiale (autour de 17 ‰). La récupération intervenue après 1918 avait été quant à elle beaucoup plus éphémère et la reprise enregistrée après les années 1980 fut trop légère. Comment expliquer ce déficit qui frappe, à des degrés divers, tous les pays du monde occidental ?

    Il n'est pas douteux que les causes économiques, fréquemment invoquées, jouent ici un grand rôle. Mais elles interagissent avec beaucoup d'autres et n'opèrent pas toujours en conformité avec les prédictions. C'est ce qui ressort de l'éclairage sur la longue durée – de la fin de l'Ancien Régime à nos jours – que jettent Thierry Eggerickx, Sandra Brée et Mélanie Bourguignon, du centre de recherche en démographie de l'Université catholique de Louvain, après avoir confronté les modèles théoriques et les monographies réalisées particulièrement en région wallonne [1].

    Au XVIIIè siècle et encore pendant une bonne partie du XIXè s'impose la vision d'une population connaissant, autour de taux constants sur le long terme, des fluctuations liées aux revenus, eux-mêmes dépendant de la production et des prix agricoles. Quand les conditions deviennent plus difficiles, voire dramatiques (épidémies), les mariages tardifs et les célibats se font plus nombreux: ce sont les freins démographiques classiques. On ne peut cependant s'en tenir à cette simple équation malthusienne entre ressources et habitants, car d'autres formes d'adaptation ont fait leur chemin. Outre les migrations, les développements de la culture de la pomme de terre, de l'artisanat et des activités (proto-)industrielles, parmi d'autres innovations, s'imposent comme autant de réponses favorables, contrairement aux précédentes, à la natalité. Les situations varient toutefois grandement, même à l'intérieur d'une province, les marchés locaux étant alors très cloisonnés.

    Contrairement à une idée reçue, la transition démographique, marquée par la baisse des chiffres de natalité comme de mortalité, n'est pas liée à la première révolution industrielle. Entre 1840 et 1870, alors que la condition ouvrière ne fait pas mentir les sombres tableaux qu'en brossent Emile Zola ou Camille Lemonnier, la fécondité wallonne est en hausse. C'est qu'autour des usines, le mariage n'est plus subordonné à la possession d'une terre et se fait dès lors plus précoce. L'enfant, en outre, est bien plus qu'une "bouche à nourrir": comme dans le monde rural, il travaille dès le plus jeune âge et c'est lui qui subvient aux besoins de ses parents quand la vieillesse les rend moins actifs ou inactifs. En 1866 encore, on compte en moyenne 5,3 enfants par femme dans la grande majorité des cités industrielles wallonnes et bruxelloises, soit bien davantage que dans les villes moyennes comme Namur ou Tournai (3,7) et que dans les campagnes (4,2). La très paysanne Entre-Sambre-et-Meuse a même connu un refluement décisif des cigognes dès les années 1820-1830, prenant ainsi un demi-siècle d'avance sur le reste de la Belgique romane. Les crises agricoles et alimentaires des années 1845-1856 (maladie de la pomme de terre, mauvaises récoltes de céréales, structure vulnérable...) viennent évidemment perturber la croissance. En 1850, dans de nombreuses communes brabançonnes, un habitant sur deux est recensé comme pauvre, selon leMémorial administratif de la Province. La période est marquée par des mouvements migratoires importants vers d'autres régions, voire vers les Etats-Unis. On se marie moins et on procrée moins aussi.

    Le dernier quart du XIXè siècle connaît également une crise économique à incidences démographiques mais qui, cette fois, ouvre sur la grande transition. Une légère stabilisation, tout au plus, précédera la courbe descendante du XXè siècle. Le travail mené par le professeur Eggerickx sur le bassin de Charleroi, concordant avec celui de René Leboutte sur les bassins en aval de Liège, a permis d'y distinguer trois phases: la première, de 1850 à 1873, marquée par une amélioration relative et progressive du niveau de vie, avec les nouvelles habitudes de consommation qui y sont liées et une fécondité élevée; la deuxième, de 1873 à 1886, pendant laquelle la détérioration socioéconomique se traduit par une tendance à l'espacement ou à l'arrêt des naissances; la troisième, à partir de 1886, qui apparaît comme "une phase de légitimation et de généralisation des attitudes contraceptives, sous l'impact de la limitation du travail des femmes et des enfants, du développement de l'instruction, de la sécularisation de la société, de la baisse de la mortalité infantile et de la propagande néomalthusienne".

    Le tournant est pris et on y voit d'emblée mis en avant des facteurs qui ne sont pas que matériels: ils sont aussi (tout autant ou plus ?) idéologiques, culturels, mentaux... Il est remarquable à cet égard que dès l'extrême fin du XIXè siècle, le sociologue belge Hector Denis, dans Le mouvement de la population et ses conditions économiques (1899-1900), avait formulé une ébauche de théorie explicative invoquant notamment "les progrès de l'individuation" qui "ont contrarié la multiplication de l'espèce". Et de constater que "lorsque le salaire réel a reçu une amélioration suffisamment prolongée pour fixer "l'habitude" d'un mieux-être appréciable, la représentation de la perte, pour soi et pour sa descendance, de l'avantage acquis éveille des sentiments d'égoïsme ou d'altruisme familial qui retardent les unions et contrarient la reproduction de l'espèce". Le langage est daté mais cette approche de la progression du contrôle des naissances comme moyen de préserver l'acquis compromis par la crise est apparue pertinente à un René Leboutte pour comprendre la baisse de la fécondité dans les bassins wallons. Les lois qui limitent le travail des plus jeunes dans les mines et les usines n'ont pu que renforcer le courant. L'enfant "source de richesse" s'estompe sous l'effet des sirènes de la consommation en même temps que l'enfant "don de Dieu" est emporté par le flot de la déchristianisation. Entre 1920 et 1940, chez nous comme dans nombre d'autres pays européens, on tombe sous le plancher des 2 enfants par femme, donc sous le minimum minimorum du renouvellement des générations.

    Mais après ? Autant la relance de la natalité qui suit la Seconde Guerre mondiale peut s'expliquer par la hausse du niveau de vie, autant le grand basculement qui fait passer du baby-boom au baby-bust ne le peut pas. En Belgique comme dans l'ensemble du monde développé, le revirement survient au milieu des années '60, alors que le taux d'emploi et le pouvoir d'achat ne se réduisent pas, bien au contraire. On se trouve toujours au cœur des Trente Glorieuses chères à Jean Fourastié. Débordement du goût pris au confort, qui incite à avoir moins d'enfants pour répondre à des exigences accrues en matière de santé, d'affectivité, de formation, de loisirs… ? Crainte malthusienne devant la perspective d'un marché du travail "saturé" par l'arrivée du grand nombre des enfants nés après 1945, alors que les femmes y sont elles aussi entrées massivement ? Sans doute mais il faut également, soulignent les chercheurs néolouvanistes, compter avec "les mutations qui ont touché la famille traditionnelle – augmentation de la cohabitation hors mariage, du célibat définitif, de la divortialité, des familles monoparentales…" Quand la stabilité et la durabilité du couple est sujette à caution, la femme opte bien souvent pour une attitude attentiste face à la maternité. Et pour obvier à celle-ci, la société moderne regorge de moyens…

    Avec le passage sous les 2 enfants par femme en 1973 et jusqu'à 1,5 en 1980, la Belgique arrive au point où seul le support migratoire empêchera ou retardera l'extinction progressive. Mais en région wallonne, le signal d'alarme d'Alfred Sauvy, non évoqué dans la présente étude, a retenti bien auparavant, dès 1962. Le rapport du spécialiste français sur Le problème de l'économie et de la population en Wallonie a suscité la création du Centre d'étude de la population et de la famille, composé de démographes de toutes les universités belges francophones. Vingt ans plus tard, en 1983, ceux-ci constateront sans fard que nous sommes toujours plus engagés sur la voie de la dépopulation, liée à "l'apparition, dans les nouvelles générations, d'un nouveau système de normes et de valeurs régissant la vie familiale", système "nettement orienté vers l'individualisme, l'épanouissement personnel[2]. Il n'est pas certain qu'aujourd'hui, un groupe pluraliste d'experts pourrait parvenir à un constat moral aussi explicite.

    Ces dernières années, après une embellie de courte durée, la fécondité est repartie à la baisse en 2010, sans qu'on puisse dire, faute de recul, si la crise économique a influé sur ce qui demeure, de toute manière, une tendance globale au déclin. "Aujourd'hui, la maternité n'est plus un destin, mais un projet", titrait en couverture un grand hebdomadaire féminin au début des années '80. Un projet qui subit bien des révisions à la baisse, quand il ne reste pas lettre morte. 

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    [1] "Transition de fécondité et évolutions économiques du 18è au 21è siècle. Le cas de la Wallonie", dans Revue belge d'histoire contemporaine, XLVI, 3/4, Bruxelles, 2016, pp. 46-74,https://www.journalbelgianhistory.be/en/system/files/article_summary/005_Bree_Eggerickx_Bourguignon_2016_3_4.pdf (en libre accès).

    [2] La Libre Belgique, 22-23 janv. 1983.

  • Le discours "culturellement incorrect" de l'archevêque de Rouen prononcé lors de l'inauguration de la "stèle républicaine" érigée en mémoire du Père Hamel

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    Inauguration de la stèle républicaine : Discours de Monseigneur Lebrun, archevêque de Rouen (source)

    Monseigneur Dominique Lebrun, archevêque de Rouen a prononcé un discours pour l’inauguration de la stèle républicaine pour la paix et la fraternité et à la mémoire du Père Jacques Hamel – Saint-Etienne du Rouvray.

    Monsieur le Président de la République,

    Monsieur le Premier ministre,

    Monsieur le Ministre d’État, ministre de l’intérieur,

    Monsieur le Ministre,

    Monsieur le Président du Conseil constitutionnel,

    Mesdames et messieurs les parlementaires,

    Madame la ministre,

    M. le député et M. le Maire,

    Mesdames et messieurs les hautes autorités civiles, judiciaires et militaires.

    Mesdames et messieurs les élus,

    Monsieur le directeur départemental de la sécurité publique,

    Mesdames et messieurs, habitants de Saint-Étienne-du-Rouvray,

    Croyants ou non, d’une confession religieuse ou d’une autre.

    Chère Roseline et chère Chantal,

    Chères sœurs,

    Chers amis,

    La communauté catholique a beaucoup apprécié le désir de M. le maire, d’ériger un monument à la mémoire du Père Jacques Hamel en écho aux souhaits de nombreux Stéphanais et Stéphanaises. Elle est très sensible à votre présence, M. le Président, pour l’inaugurer.

    Ce monument prend la forme d’une très belle « stèle républicaine pour la paix et la fraternité, à la mémoire du père Jacques Hamel ». C’est une étape importante. Permettez-moi de dire quelques mots de cette étape avant d’accueillir avec vous le message de cette stèle.

    La famille, les témoins de l’assassinat du Père Jacques Hamel, la communauté paroissiale et bien d’autres poursuivent ce que nous appelons trop communément un chemin de deuil. Au fil de l’année, j’ai vu une succession d’ombres et de lumières. L’ombre de la disparition et de la tristesse, la lumière d’une présence jamais aussi forte ; l’ombre des regrets, inquiétudes, peurs, la lumière de l’affection qui fait vivre ; l’ombre du souvenir tenace de la violence, la lumière des amitiés consolantes ; l’ombre des soupçons et des accusations, la lumière du pardon toujours recherché ; l’ombre d’interrogations demeurant sans réponse, la lumière de la foi.

    La vie personnelle comme la vie commune est jalonnée par ces passages, de l’ombre à la lumière. Il ne serait pas responsable de tenir pour acquise la lumière. Saint-Etienne-du-Rouvray, pas plus que Jérusalem, New York, Djarkarta, Kinshasa, Alger, Rio de Janeiro, la Libye ou Rouen ne peuvent se dire une ville sans ombres ni … lumières ! Il n’est pas plus responsable et, encore moins chrétien, de penser être dans la lumière, et de juger et condamner les autres aux ténèbres. Pire encore, de penser que nos cœurs sont habités par la seule lumière tandis que d’autres, les autres, seraient les acteurs de l’ombre. C’est vrai dans une famille, dans une communauté, dans un pays, dans le monde.

    Des attentats, hier, la profanation de tombe ou de lieux de culte, aujourd’hui encore, même accomplie par des adolescents, sont une ombre pour toute notre société. Notre société qui ne sait plus où elle va après la mort, et se croit libre de faire tout ce que chaque individu souhaiterait, y compris abréger sa vie ou l’empêcher de naître ; c’est une ombre pour notre société qui met de côté des ressources spirituelles en chargeant la loi d’établir la morale alors que celle-ci, la loi, ne peut qu’être qu’une aide et que la morale, elle vient du profond de notre humanité.

    L’aide au développement, le secours des migrants, l’appui aux États du Moyen Orient qui redonne espoir aux chrétiens de pouvoir rester chez eux, comme dans la plaine de Ninive, sont, parmi d’autres, des lumières pour toute notre société qui sait qu’elle ne peut pas vivre bien à côté de ceux qui vivent mal. C’est l’honneur de la France d’être engagée largement sur cette voie. Comment ne pas relier ce que nous vivons, aujourd’hui à l’entrée dans Mossoul hier du Patriarche chaldéen accompagné de trois évêques de France et d’un prélat français ?

    Dans une ville, comme dans une église, nos cœurs n’en finissent pas de passer du côté de l’amour. Permettez-moi, au nom même de Jacques Hamel, de lancer cet appel à ceux qui hésitent encore : quittez l’ombre de la haine, passons ensemble vers la lumière de l’amour ! Quittez l’ombre de la division et passons ensemble à la lumière de l’unité ! Quittez l’ombre des mensonges, des égoïsmes et des égos, passons ensemble à la lumière de la vérité et de la fraternité ! Quittez l’ombre de la guerre, passons ensemble à la lumière de la paix !

    La stèle que nous inaugurons porte des figures qui semblent être un peu dans l’ombre. Elles semblent chercher la lumière. Puissions-nous nous retrouver tous parmi ceux qui passent de l’ombre à la lumière, de l’ombre de la mort, à la lumière de la vie. Comme le Père Jacques Hamel, je le crois, est passé définitivement de la mort à la vie, à la vie éternellement bienheureuse.

    La stèle porte un défi, celui – nous l’avons entendu – de l’universel où la lumière ne peut rejoindre quelques-uns au détriment des autres. Tel est le sens d’une déclaration universelle des droits de l’homme. Ayons l’ambition de la fraternité universelle inscrite dans le premier article de la déclaration de 1948 : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

    Les chrétiens ont une responsabilité immense. Pour eux, la fraternité n’est pas une option. Jésus a révélé le nom de « Père » comme le nom propre de Dieu. Qui sommes-nous alors, sinon des frères et des sœurs ? Pouvons-nous appeler Dieu « Père » sans regarder l’autre et tous les autres comme un frère, comme une sœur ? La famille humaine a brisé le lien fraternel lorsque Caïn tue son frère Abel, se séparant ainsi du grand projet divin. Jésus vient restaurer la fraternité, véritable dignité des êtres humains. Il l’a fait au prix de son sang qui crie plus fort que le sang d’Abel pour appeler à la fraternité. Le sang du Père Jacques Hamel est de la même composition que le sang de Jésus ; il crie avec tous les martyrs. Il appelle à la fraternité, sans exclusion, comme en témoigne le rassemblement de ce matin.

    Monsieur le Maire, Monsieur le député, M. le Président, chers amis non croyants ou croyants de diverses confessions, nous pouvons avancer ensemble, dans le respect de nos responsabilités, dans le respect de nos esprits et de nos âmes, si divers et si semblables, dans la fraternité !

    Le visage du Père Jacques Hamel, en bas de la stèle semble regarder vers l’article 18 de la déclaration universelle : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites) ».

    Ce regard du Père Jacques Hamel tourné vers l’article 18 de la déclaration universelle est-il un hasard ? Vous pouvez penser que je crois plus à la providence qu’au hasard ! Quoi qu’il en soit, c’est pour moi l’occasion de remercier tous ceux qui comprennent que la communauté catholique peut et veut participer à la vie commune, par ses membres et en tant que communauté. Elle n’a pas d’autre vocation, car elle croit que sa mission est sur terre comme au ciel, sur terre pour le ciel, où nous attend le Père Jacques Hamel. La communauté catholique est aujourd’hui fière de l’exemple donné par le Père Jacques Hamel, frère, oncle, citoyen et chrétien, prêtre catholique. Si l’un de ces aspects pouvait apparaître en premier selon les circonstances, il n’était jamais séparé des autres. L’hommage qui lui est rendu sur cette place et par ce monument en témoigne.

    Merci aux artistes Marie-Laure Bourgeois et Vincent Bécheau ; Merci de tout cœur M. le maire, – avec un « s » – pour votre geste, merci aussi pour votre amitié. Nous la devons au Père Jacques Hamel. Soyons-lui fidèles aussi en cela !

    Je vous remercie.

  • L'Institut du Christ-Roi se développe

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    De Philippe Maxence sur le site du bi-mensuel « L’Homme Nouveau » (27 juillet)

    Mgr Wach.jpg« Mgr Gilles Wach (à gauche sur la photo) est le fondateur et le prieur général de l'Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre (ICRSP) société de Vie Apostolique en forme canoniale de Droit Pontifical dont la principale mission est la formation de futurs prêtres en son séminaire de Gricigliano (Italie). Il a bien voulu répondre à nos questions sur le développement de cet institut et sur la portée du motu proprio Summorum Pontificum dont on a fêté le 7 juillet dernier les dix ans d'application.

     

    L'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre (ICRSP) que vous dirigez a eu la grâce de plusieurs ordinations cette année encore. Les vocations ne se tarissent donc pas ?

    Notre Institut a effectivement depuis plusieurs années la grâce de nombreuses ordinations sacerdotales, 29 depuis 2015 dont 6 cette année. Nos maintenant 106 chanoines exercent leur ministère sur trois continents, dans treize pays. C'est S.E.R. le Cardinal Burke  qui cette année encore nous a fait l'honneur de venir ordonner nos prêtres, tandis que S.Exc.R. Mgr Pozzo, secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei est venu ordonner 13 diacres et sous-diacres pour notre Institut.
    Ces vocations viennent du monde entier, en particulier d'Europe et de France. Notre maison de formation, le séminaire international Saint-Philippe-Néri de Gricigliano, situé à côté de Florence en Italie, s'apprête à recevoir en septembre 2017 plus de 20 nouveaux séminaristes en première année de formation. A ceux-là s'ajoutent une quinzaine de jeunes hommes qui vont passer une année de discernement dans nos maisons aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en France.
    Au total, c'est une centaine de vocations que nous accueillons actuellement pour les former au sacerdoce, dont 9 diacres.

    Notre Institut compte également des oblats, c'est à dire de jeunes hommes qui se sentent destinés à se consacrer au sacerdoce de Jésus Christ Souverain Prêtre par une vie de prière liturgique avec nos chanoines, et par le service rendu au ministère sacerdotal dans notre Institut, sans avoir vocation à devenir prêtres. Ils sont actuellement une dizaine dans notre Institut, et autant en formation dans nos différentes maisons. Ils représentent 10% de nos membres, ce qui est une part importante et souvent méconnue de notre Institut ; leur aide est pourtant précieuse dans nos apostolats ; grâce à Dieu, leur nombre aussi est en croissance.

    Je n'oublie pas nos sœurs Adoratrices, qui elles aussi attirent de nombreuses vocations, probablement cinq ou six nouvelles postulantes entreront dans les mois qui viennent. Cette branche féminine de notre Institut, présente dans trois pays, compte maintenant près de quarante religieuses. Elles apportent une grande aide à nos prêtres, d'abord dans la prière à leurs intentions, mais aussi en participant à divers labeurs apostoliques.

    Quelle est la spécificité de votre Institut qui explique l'attirance toujours nombreuse de jeunes hommes (ou de jeunes filles pour la branche féminine) en son sein ?

    Je constate tout d'abord que ces vocations viennent pour la plupart d'elles-mêmes frapper à notre porte ; il n'y a pas chez nous de communication "pastorale" particulière sur ce sujet. Plusieurs de nos prêtres et de nos séminaristes ont connu notre Institut seulement à travers nos sites internet ! Tous ces jeunes hommes sont attirés par le sens du Beau, principalement dans la liturgie. Bon nombre d'entre eux découvrent la forme extraordinaire tardivement, et ils y trouvent la réponse à cette soif intérieure qui les brûle.

    Notre vie canoniale, qui met à la première place la célébration du Saint Sacrifice de la Messe et le chant de l'Office Divin, est en quelque sorte le moyen voulu par la Providence pour l'épanouissement de ces vocations. C'est à travers cette liturgie soignée que nous participons dès ici-bas à la splendide liturgie de la Jérusalem céleste.

    Ces vocations, tout en restant résolument apostoliques, recherchent aussi une communauté pour éclore. A l'école de nos saints patrons, saint François de Sales pour sa spiritualité centrée sur la charité, saint Thomas d'Aquin pour les études et saint Benoît pour la liturgie, ces jeunes gens approfondissent au fur et à mesure et se nourrissent davantage du charisme propre de notre Institut.

    Il semble donc que la Providence continue de nous envoyer des vocations tant que nous demeurons fidèles à mettre Dieu à la première place par une vie liturgique soignée et par une observation fidèle de la forme canoniale de nos Constitutions telles qu'elles ont été reconnues par le Saint-Siège.

    Il en est de même pour nos sœurs Adoratrices qui "suivent le même esprit, prient pour la sanctification des prêtres, et particulièrement des membres de l’Institut, dont elles soutiennent l’apostolat."
     

    Institut international, vous venez d'ouvrir, je crois, un nouveau lieu d'apostolat en Angleterre, mais vous êtes aussi présent ailleurs ?

    Notre Institut est effectivement en plein extension, et à l'issue de notre Chapitre Général qui se tiendra fin août, nous pourrons annoncer notre implantation dans plusieurs nouveaux apostolats, aux États-Unis, en France, en Angleterre, etc. Nous essayons de répondre, partout où cela est compatible avec notre vie communautaire, aux demandes des évêques qui souhaitent dans leur diocèse avoir l'aide de chanoines de l'Institut et faire bénéficier leurs fidèles des richesses de la forme extraordinaire du rite romain.

    Le développement de notre apostolat en Angleterre est à ce titre en effet significatif. Deux évêques nous ont depuis plusieurs années accueillis avec une très grande bienveillance dans leurs diocèses, l'évêque de Shrewsbury, S.Exc.R. Mgr Davies, qui a conféré les Ordres mineurs à nos séminaristes cette année, et l'évêque de Lancaster, S.Exc.R. Mgr Campbell. Ils nous ont confié la charge de splendides sanctuaires dont l’un (New Brighton) était fermé au public, faute d’entretien suffisant. Nos sanctuaires ont la mission de promouvoir la dévotion Eucharistique et la célébration de tous les Sacrements dans la forme extraordinaire. Pour la rentrée prochaine, S.Exc.R. Mgr Campbell confie à notre Institut une nouvelle église à Preston, dédiée à Saint Thomas de Cantorbéry et aux Martyrs Anglais ; elle sera désormais desservie par l’Institut comme sanctuaire pour la dévotion aux Martyrs anglais (les catholiques, principalement des prêtres, qui furent martyrisés pour leur foi entre 1535 et 1679 - beaucoup provenant du comté du Lancashire, dont dépend Preston), dont l’église possède actuellement plusieurs reliques insignes. Mgr Campbell a aussi donné son accord à l'ouverture d'une école où nos chanoines œuvreront. Enfin, en novembre 2017, une maison de formation pour l’Institut sera aussi ouverte, où de jeunes hommes pourront apprendre le français et suivre une formation préparatoire à leur entrée éventuelle dans l’Institut (comme séminaristes ou comme oblats).

    D'un pays à l'autre, et même d'un continent à l'autre puisque nous sommes présents de l'île Maurice aux États-Unis, en passant par le Gabon et bien sûr la plus grande partie des pays d'Europe, les mentalités sont très différentes, mais il existe un point commun : les fidèles restent universellement assoiffés de Dieu. L'on mesure partout les immenses bienfaits que la présence d'un prêtre ou d'une communauté de prêtres peut apporter en ouvrant grand le trésor des sacrements : que ce soit dans les paroisses, églises, chapelles, écoles, hôpitaux ou toute autre œuvre qui nous est confiée.

    Le 7 juillet dernier, nous avons fêté les 10 ans du motu proprio Summorum Pontificum. Quel bilan en tirez-vous ?

    Le Motu Proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI avait pour objectif de permettre une diffusion aussi large et généreuse que possible de la forme extraordinaire du rite romain.
    Celui-ci a déjà porté de nombreux fruits sur ce plan là, et dans le monde entier nous avons pu assister à la multiplication des célébrations dans l'usus antiquior, aussi bien par des prêtres appartenant à des communautés dépendant d'Ecclesia Dei que par des religieux ou des prêtres diocésains : la Messe traditionnelle a en quelque sorte enfin retrouvé en pratique le droit d'exister, même si l'on peut regretter que l'application ait été bien parcimonieuse et réticente dans un certain nombre d'endroits où toutes les conditions sont pourtant remplies.

    Ce Motu Proprio restera dans l'Histoire comme l'un des actes majeurs du Pontificat de Benoît XVI, sa portée ne se limite absolument pas aux groupes de fidèles, d'ailleurs de plus en plus nombreux, qui en bénéficient directement. La liturgie traditionnelle a été officiellement rendue à l’Église, et par le même fait, l’Église a été rendue à la liturgie. Comme le notait à l'époque le Cardinal Ratzinger, la crise dans l’Église provient d'abord de la crise dans la liturgie, et dans cette perspective, c'est seulement par une restauration de la liturgie qu'une solution à cette crise peut être espérée. La Providence suscitera certainement de grands liturges et hommes de prières comme furent Durand de Mende, Mgr Gromier ou ces deux fils de Saint Benoît : dom Guéranger au XIX° et le cardinal Schuster au XX°.

    Permettez-moi de vous citer quelques phrases que Dom Guéranger écrivait dans son Introduction à l'Année liturgique :

    Or, sur cette terre, c'est dans la sainte Église que réside ce divin Esprit. Il est descendu vers elle comme un souffle impétueux, en même temps qu'il apparaissait sous l'emblème expressif de langues enflammées. Depuis lors, il fait sa demeure dans cette heureuse Épouse; il est le principe de ses mouvements; il lui impose ses demandes, ses vœux, ses cantiques de louange, son enthousiasme et ses soupirs. De là vient que, depuis dix-huit siècles, elle ne se tait ni le jour, ni la nuit ; et sa voix est toujours mélodieuse, sa parole va toujours au cœur de l’Époux.
    Tantôt, sous l'impression de cet Esprit qui anima le divin Psalmiste et les Prophètes, elle puise dans les Livres de l'ancien Peuple le thème de ses chants ; tantôt, fille et sœur des saints Apôtres, elle entonne les cantiques insérés aux Livres de la Nouvelle Alliance ; tantôt enfin, se souvenant qu'elle aussi a reçu la trompette et la harpe, elle donne passage à l'Esprit qui l'anime, et chante à son tour un cantique nouveau ; de cette triple source émane l'élément divin qu'on nomme la Liturgie. La prière de l’Église est donc la plus agréable à l'oreille et au cœur de Dieu, et, partant, la plus puissante.
     

    La sainte liturgie est ce pont dressé vers le Ciel qui nous met en contact direct et immédiat avec le Seigneur. Œuvre d’amour par excellence, le culte divin constitue le renouvellement, l’actualisation, la continuation de la Passion du Christ ; et de découvrir à la médiocrité du siècle la miséricorde du Sauveur, et d’en dispenser les innombrables faveurs. Que ce soit dans la sainte Eucharistie – le Sacrement d’amour par antonomase -, la vie sacramentelle ou le chant de l’office divin, Notre-Seigneur continue à inonder le monde de ses grâces.

    Je suis convaincu que la grande richesse de la forme extraordinaire encourage et stimule ce contact de l'âme avec Dieu, que ce soit l'âme du prêtre qui célèbre le saint Sacrifice ou l'âme des fidèles qui y participent. Nos prédécesseurs dans la Foi ont pendant des siècles puisé dans ce réservoir comme à une fontaine d'eau vive, et le pape Benoît XVI a rouvert un accès facile à ce trésor : ne nous lassons pas de le faire découvrir !

    La liturgie romaine traditionnelle est essentiellement théocentrique. N'est ce pas ce qui manque terriblement à notre monde actuel : la présence de Dieu ?
    Si Dieu ne règne pas par sa présence, Il règne par son absence et c’est l’enfer. C’est un peu paraphraser ce que disait le grand Cardinal Pie, évêque de Poitiers au XIXe siècle :

    ‘de toute façon, Dieu règne toujours, soit par les malheurs dus à son absence, soit par les bienfaits de sa présence’.

    Donnons la primauté à Dieu en tout, et d'abord dans le culte qui lui est dû ; l’Église et l'humanité ne s'en trouveront que mieux ; voilà le vrai remède. Que l'Esprit Saint ouvre les cœurs et les esprits à ses ministres sacrés pour en faire des instruments humbles et fidèles à son service ».

    Ref. L'Institut du Christ-Roi se développe : notre entretien avec Mgr Wach

    JPSC

  • Emmanuel Macron : « Je veux remercier l’Église et les catholiques »

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    De Samuel Pruvot dans l’hebdomadaire « Famille chrétienne » 

    « Présent au premier anniversaire de l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Étienne du Rouvray, le Président a remercié la communauté catholique pour sa foi et son apport à la France. Des paroles inédites qui l’engagent pour l’avenir.

    On croyait rêver un peu en entendant le Président à la tribune, ce matin, à Saint-Etienne du Rouvray. Non seulement Emmanuel Macron a remercié « l’Église de France, Monseigneur Lebrun, les catholiques de France, les Sœurs de Saint-Vincent de Paul (…) d’avoir trouvé dans leur foi et leur prière la force du pardon. » Mais son intervention faisait écho à celle de Mgr Lebrun qui, quelques minutes auparavant, avait insisté sur la nécessité d’éclairer les ténèbres de notre France postmoderne : « Notre société ne sait plus où elle va après la mort, et se croit libre de faire tout ce que chaque individu souhaite, y compris abréger sa vie ou l’empêcher de naitre. »

    « Celui qui a des oreilles, qu’il entende »

    Ce plaidoyer de Mgr Lebrun pour la vie – et cette condamnation explicite de toutes les formes d’atteinte à la vie humaine – n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Le Président écoutait attentivement l’archevêque, assis au premier rang, sur une place noire de monde. Un peu plus tôt, lors d’une liturgie eucharistique d’une simplicité désarmante, à l’image du père Jacques Hamel, Mgr Lebrun avait commencé son homélie par ces mots tirés de l’Evangile selon saint Matthieu : « Celui qui a des oreilles, qu’il entende ».

    « La République n’est pas le règne du relativisme. Au cœur de nos lois et de nos codes forgés par l’Histoire, il est une part qui ne se négocie pas, une part sur laquelle on ne porte pas la main, une part, j’ose le mot, sacrée. Cette part, c’est la vie d’autrui. »

    Emmanuel Macron

    Emmanuel Macron a entendu à sa façon. À l’extérieur de l’église après la messe, il a déclaré, lentement, en pesant chaque mot : « La République n’est pas le règne du relativisme. Au cœur de nos lois et de nos codes forgés par l’Histoire, il est une part qui ne se négocie pas, une part sur laquelle on ne porte pas la main, une part, j’ose le mot, sacrée. Cette part, c’est la vie d’autrui. » Certains y verront une tentative de récupération politique ; certains se souviendront de certaines déclarations de Nicolas Sarkozy. Mais d’autres y reconnaitront une (heureuse) ouverture à la dimension religieuse en ces circonstances graves.

    Les croyants, pas des citoyens de seconde zone

    Sur la stèle offerte par la mairie, on peut lire des extraits de la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948. Cela a pu étonner pour un hommage à un martyr. « La stèle porte un défi, celui de l’universel où la lumière ne peut rejoindre quelques-uns au détriment des autres », explique Mgr Lebrun. Mais il faut lire le texte gravé sur le monument pour comprendre. Ce qui est en jeu ici n’est rien de moins que la liberté religieuse en France : « Le visage du père Hamel semble regarder vers l’article 18 de la déclaration universelle, poursuit l’archevêque : “Toute personne a droit à la liberté de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de manifester sa religion seul ou en commun”. Ce regard est-il un hasard ? Je crois plus à la providence. »

    Pour Mgr Lebrun, il était essentiel de rappeler que les croyants n’étaient pas des citoyens de seconde zone. « La communauté catholique veut participer à la vie commune, par ses membres et en tant que communauté. Elle croit que sa mission est sur la Terre comme au Ciel. » Le Président a bien entendu cette requête, secrète et légitime, qui monte du cœur de tous les catholiques affectés par l’assassinat du père Hamel. « Le visage de Jacques Hamel est devenu le visage de ce qui en nous refuse cette culture de mort et ce terrorisme arrogant. Dans sa vie humble toute offerte aux autres les Français ont reconnu une part d’eux-mêmes. »

    « Je suis Jacques Hamel » aurait pu ajouter Emmanuel Macron. Tant il est vrai que son sang est celui de la France. Mais bien au-delà, a conclu l’archevêque, « le sang du père Hamel est de la même composition que le sang de Jésus ; il crie avec tous les martyrs. Il appelle à la fraternité, sans exclusion. »

    Ref. Emmanuel Macron : « Je veux remercier l’Église et les catholiques »

    JPSC

     

  • L’ancien président du Sénat italien est-il un complotiste ?

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    Lu sur le site de notre consoeur du site « Benoît et moi » cette traduction de l’interview de Marcelle Pera qui vient de paraître dans la « Fede Quotidiana » sous le titre « En cours, une pesante attaque contre Benoît XVI » :

    «Je n'aime pas les interprétations complotistes (la dietrologia), mais j'ai le sentiment qu'on est face à une attaque lourde contre le pape émérite»: ce sont les mots du sénateur et philosophe Marcello Pera - président émérite du Sénat, lié à Benoît XVI par une relation d'estime profonde et d'amitié -, dans cette interview avec La Fede Quotidiana. Pera commente les développements récents, après la publication du rapport de l'Église allemande sur les cas présumés d'abus sexuels dans le chœur de la cathédrale de Ratisbonne.

    - Pera, ce rapport est sorti presque en même temps que le message du Pape Émérite pour la mort du cardinal Meisner, une nécrologie qui a suscité pas mal de maux d'estomac. Qu'en pensez-vous?

    « Je n'aime pas, et je n'ai jamais aimé les interprétations complotistes, mais j'ai la sensation que commence, ou qu'a commencé et est déjà en acte une attaque lourde contre le pape émérite, une attaque qui prend pour cible son frère et le Cardinal Müller lui-même». 

    - Expliquez mieux ...

    « La cible, au moins en Allemagne, c'est le pape émérite. Et ce n'est pas quelque chose qui date d'aujourd'hui, que ce soit bien clair. Je n'exclus pas qu'un certain rapport puisse être utilisé comme instrument pour offenser Benoît XVI, pour maculer sa personnalité, en utilisant des personnes qui lui sont chères, ou qui sont proches de lui».

    - Tout part donc de l'Allemagne?

    « Une partie de l'Eglise allemande n'a jamais vraiment aimé Benoît XVI. Je pense à Kasper, qui a toujours été théologiquement un adversaire de Benoît XVI et est maintenant totalement aligné sur les positions de Bergoglio. D'un autre côté, la Curie romaine est elle aussi divisée intérieurement et il n'est pas exagéré de parler de luttes intestines».

    - Pourquoi, selon vous, pourrait-il y avoir une attaque contre le pape émérite?

    « Parce qu'il était et est le bastion de la doctrine catholique, celui qui a toujours essayé par tous les moyens de la faire connaître, et n'a jamais fait de compromis, comme c'est le cas aujourd'hui, avec l'esprit du temps. Vouloir ternir son image serait une victoire des milieux laïcistes, et peut-être protestants. L'Eglise d'aujourd'hui est en état de siège». 

    - Vous êtes critique envers Bergoglio, pourquoi?

    « J'ai beaucoup de réserves au sujet de son interprétation de la doctrine catholique et de son interprétation correcte. Il me semble qu'il va à l'encontre de la tradition juste et consolidée, et cligne de l'oeil à l'esprit mondain. Il en résulte une sorte d'humanisme philanthropique, et je nourris beaucoup d'inquiétude. Même en ce qui concerne l'islam et les immigrants, Bergoglio a une attitude de capitulation qui ne me plaît pas du tout, tout comme son alignement sur des positions doctrinales discutables. Il fait beaucoup de politique et il me semble complaisant tant sur les principes que sur l'islam ».

    - Vous parlez avec Benoît XVI. Est-il préoccupé par l'état de l'Eglise catholique?

    « Je préfère ne pas répondre».

    - Alors disons les choses autrement: pensez-vous que le pape émérite soit préoccupé?

    « Je pense qu'il l'est. Sa nécrologie pour la mort du cardinal Meisner le prouve. Elle prouve qu'il y a en lui une profonde inquiétude pour la situation actuelle de l'Eglise».

    Mise à jour

    Dans un post du 18 juillet, Giuseppe Rusconi revenait, sur l'«interview lucide et amère de Marcello Pera» (titre de son article), du 9 juillet à “Il Mattino” de Naples ( Marcello Pera contre le Pape), la qualifiant d' «extrêmement lucide, éclairante, à encadrer», et ajoutait un peu plus tard un post-scriptum:

    "Suite à notre article, le président émérite du Sénat italien nous a proposé une réflexion supplémentaire sur le sujet:

    «Je ne suis pas seulement amer, je suis aussi très préoccupés par notre avenir. Et encore plus par le conformisme qui dans l'Église (en particulier dans la hiérarchie) s'installe, et ne pense pas à cet avenir. Le jour où le christianisme sera réduit à une doctrine qui parle de justice sociale, de pauvres, d'immigrés, de travail, d'environnement, de syndicats, de constitutions politiques, etc., la Croix aura définitivement capitulé devant l'esprit du temps. Bien sûr, la belle épouse du Christ ne disparaîtra pas, mais il faudra attendre longtemps pour voir la fin des dégâts qui sont faits aujourd'hui». 

    Ref. Une pesante attaque contre Benoît est en cours

    L’Eglise des anges et des saints (on parlait dans le langage de jadis de l’Eglise « triomphante ») dont la tête est Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, ne saurait évidemment disparaître mais c’est le Christ lui-même qui a posé la question à ses disciples : lorsqu’il reviendra dans la gloire au jour du jugement de ce monde, le Fils de l’Homme y trouvera-t-il encore la foi ? Elle demeure posée à chacun d’entre nous et jusqu'à la consommation des siècles.

    JPSC