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  • Au Canada, il devient obligatoire d’approuver l’avortement illimité pour obtenir des subventions

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    D'Olivier Bault sur le site "réinformation TV" :

    Les subventions publiques au Canada réservées aux organisations qui déclarent soutenir les « droits reproductifs », c’est-à-dire l’avortement

    Peu importe que l’on soit le Planning familial ou une organisation catholique ou protestante dans le Canada de Justin Trudeau : pour avoir droit aux subventions publiques il faut désormais déclarer adhérer à la culture de mort promue par le Premier ministre. Cela avait déjà été annoncé en décembre aux parlementaires pour la campagne des jobs d’été d’ONG financés par le gouvernement fédéral canadien, et cela a encore été confirmé par la ministre du Travail malgré les critiques des organisations pro-vie et des conservateurs au parlement. L’argumentaire avancé par le gouvernement libéral de Trudeau, c’est que l’Etat n’a pas à financer les organisations qui ne respectent pas les droits inscrits dans la charte canadienne des droits et libertés, parmi lesquels les « droits reproductifs ». Apparemment, se dire opposé à l’avortement serait déjà une atteinte aux « droits reproductifs des femmes ». Et attention : au Canada, l’avortement sur simple demande (IVG) est possible jusqu’à… la naissance de l’enfant.

    « Droit reproductifs » contre liberté d’expression

    S’exprimant lors d’une réunion de travail du gouvernement de Justin Trudeau qui s’est tenue dans l’Ontario jeudi et vendredi dernier, le ministre du Travail Patty Hajdu a défendu les nouveaux formulaires de demande de subventions publiques pour financer les jobs d’été, avec une case par laquelle l’organisation requérante confirme que son « mandat de base » respecte les « droits reproductifs ». Impossible d’envoyer le formulaire si l’on ne coche pas cette case, mais pour le ministre cela n’empêche pas les organisations chrétiennes de demander des subventions… « du moment que leur mandat de base est conforme avec ces droits et libertés durement acquis que les Canadiens veulent que nous défendions ».

    Pour Mme Hajdu, la nuance est dans l’expression « mandat de base » (core mandate) : pas de subventions pour les organisations fondées explicitement pour lutter contre le droit à l’avortement, mais aucun problème si un groupe religieux a des convictions pro-vie. Néanmoins, même dans ce dernier cas, un tel groupe doit signer l’attestation selon laquelle il respecte le droit de mettre fin à la vie d’un enfant en phase prénatale.

    Au Canada, il devient obligatoire d’approuver l’avortement illimité pour obtenir des subventions

    Même son de cloche chez le Premier ministre Justin Trudeau quand un étudiant lui a demandé s’il respectait la liberté d’expression : « Il y a des organisations qui s’abritent derrière la liberté d’expression, la liberté de conscience, ce qui bien sûr permet d’avoir toutes les croyances que l’on veut… Mais quand ces croyances mènent à des actions visant à restreindre le droit d’une femme d’avoir la maîtrise de son propre corps, c’est là, je pense, que nous devons fixer la limite en tant que pays ». En bref : oui à la liberté d’expression tant que vous acceptez que l’avortement est un droit des femmes et que vous ne demandez pas une meilleure protection du droit à la vie des enfants.

    « Il n’y a pas de droit à l’avortement dans la Charte », lui ont rappelé ses opposants, « mais il y a bien un droit à la liberté d’expression, de conscience et de religion ». Pour le dirigeant de l’opposition conservatrice, Andrew Scheer, « imposer les vues personnelles de Justin Trudeau à un large éventail de groupes n’est pas la voie à suivre » et de nombreuses organisations qui offrent un large éventail de services à la société ne pourront plus le faire et ne pourront plus permettre aux jeunes de faire une première expérience professionnelle.

    S’il est des gens qui s’imaginent encore que le libéralisme libertaire est synonyme de liberté, l’évolution rapide du Canada de Justin Trudeau montre une fois de plus qu’il n’en est rien, bien au contraire !

  • "La loi civile prime sur toute loi religieuse" : le débat sur la laïcité est relancé

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    De la revue de presse du service interdiocésain :

    Le Soir


    p. 1: Les libéraux relancent le débat sur la laïcité 

    C’est une petite phrase qui n’a l’air de rien, mais elle rouvre un débat volcanique dans le monde politique. Richard Miller, député fédéral réformateur, propose d’inscrire dans un préambule à la Constitution les mots suivants : « La loi civile prime sur toute loi religieuse. » Par là, et à la suite du chef de groupe VLD Patrick Dewael, il entend relancer le débat sur une laïcité à la belge. … Richard Miller s’explique. Avec cette formulation, il entend permettre à tous de comprendre « que nous évoluons dans un pays où la croyance religieuse ne dicte pas la loi, ceci avec tout le respect que j’ai pour les convictions et les engagements religieux » . Mais la proposition a-t-elle une chance d’aboutir ? Les socialistes sont favorables (les conclusions du Chantier des idées sont explicites) à l’introduction de la laïcité de l’Etat dans la Constitution. Les amarantes de Défi ont également par le passé donné leur aval. Les verts, eux, sont ouverts à la discussion mais craignent un feu de paille, qui ne réglera pas des problèmes plus profonds dans la société. Les centristes-humanistes, eux, se disent ouverts à une révision constitutionnelle sur ce thème. Evidemment, le CD&V est plus réticent, la N-VA faisant preuve de prudence. Les deux partis sont en effet proche du monde catholique au Nord.
     
    p. 1 : Laïcité : il va falloir souder et pas diviser 

    Edito de Béatrice Delvaux : « … sur le fond, on ne peut que saluer la volonté de Patrick Dewael et de Richard Miller de ressortir le dossier « laïcité » du frigo où il a été placé après les attentats de 2016. D’autres priorités plus directement sécuritaires s’étaient imposées mais, face aux polémiques sur le port de signes religieux dans les endroits publics et la montée des radicalismes, la nécessité de réaffirmer le principe de séparation entre les Eglises, les religions et l’Etat s’était imposée à tous les démocrates, inquiets de voir ces acquis des Lumières mis en cause par de nouveaux intégrismes et fanatismes. … Comment réaffirmer la laïcité de l’Etat et la primauté de la loi civile sur toute loi religieuse ? Le sujet, aujourd’hui sorti des radars politiques et médiatiques, a conservé la même urgence pour une société belge en demande de clarification et de réaffirmation des balises du vivre ensemble. Mais il est important qu’un large consensus politique couvre cette manière de réaffirmer un socle de valeurs communes. Il faut éviter que cette réaffirmation ne passe pour l’exercice d’une suprématie ou l’expression d’un rejet, mais soit vue comme une volonté d’inclusion démocratique. »
     
    p. 2: « Une clarification nécessaire mais partielle » 

    Vincent de Coorebyter (ULB) : « Personnellement, je trouve que la formulation qui avait été proposée en 2010 par le groupe de travail mis en place par le gouvernement fédéral était particulièrement fine. Il s’agissait d’un nouveau libellé pour l’article 21 de la Constitution : « Hormis les exceptions de conscience dont l’exercice est prévu par la loi, aucun prescrit convictionnel ne peut être invoqué pour se soustraire à une obligation légale. » Ce qui me paraît intéressant, c’est qu’on admet qu’il puisse y avoir des exceptions à l’application uniforme de la loi civile, mais ces exceptions sont elles-mêmes prévues par la loi civile – c’est ce qu’on appelle les « clauses de conscience » permettant, par exemple, à titre individuel, à un médecin de ne pas pratiquer une euthanasie ou un avortement. » … « Je suis effectivement surpris d’apprendre que le MR renoncerait à l’inscription dans la Constitution de ce principe d’impartialité – notion quand même extrêmement prudente : qui demanderait un État partial ? – pour se satisfaire simplement de cette nécessaire clarification autour des prescrits religieux et de leur contradiction éventuelle avec la loi civile. Avec cette proposition, on règle un type de question mais on n’éclaircit pas la philosophie générale des relations entre l’État et les convictions instituées et personnelles… »
     
    p. 2 : Trois concepts et trois étages 

    Laïcité : En groupe de travail, les parlementaires (de tous les partis) avaient débattu déjà du sujet. Patrick Dewael avait rédigé un rapport intermédiaire en juin 2016. On avait progressé. Mais l’affirmation du concept de « laïcité de l’Etat » ne faisait pas l’unanimité. A savoir, selon le Larousse : « Conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l’Église et de l’État et qui exclut les Églises de l’exercice de tout pouvoir politique ou administratif, et, en particulier, de l’organisation de l’enseignement »… / Neutralité : Un étage plus bas, moins « militant », le concept de neutralité de l’Etat avait été accueilli plus favorablement, selon lequel l’Etat doit demeurer neutre par rapport aux religions pour assurer la liberté de religion et de conscience, également pour prévenir toute discrimination fondée sur la religion. / Impartialité : Plus consensuel, peut-être : le concept d’impartialité de l’Etat, un peu plus fourre-tout, moins crispant idéologiquement, avait semblé émerger à la fin. Sans accord, toutefois.