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Un chrétien sur douze subit la persécution

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Du site "Christianisme aujourd'hui" :

Un chrétien sur douze souffre pour sa foi

Un chrétien sur douze souffre pour sa foi

22.01.18 - Depuis vingt ans, l’Index mondial de la persécution des chrétiens permet de visualiser leur situation autour du globe. Quels enseignements tirer de l’Index 2018, publié en janvier? Entretien avec Michel Varton, directeur de Portes Ouvertes (PO) France.

Remarquez-vous un intérêt accru des médias pour la situation des chrétiens dans le monde?
Oui très nettement depuis cinq ans. Ce qui s’est passé au Moyen-Orient, le génocide des chrétiens par Daech, a alerté les médias. Il y a dix ans, si je disais à quelqu’un que je travaille pour une mission qui soutient les chrétiens persécutés, on me répondait: «Ah, ça existe?» Aujourd’hui, on me dit: «Ah, vous devez avoir beaucoup de travail.» C’est parce que la situation va mal que les médias s’intéressent et que les gens sont informés. 

Qu’est-ce qui vous a surpris dans ce nouvel Index?
Les tendances se réaffirment. Même en faisant abstraction du fait que notre recherche devient plus pointue, il est possible d’affirmer qu’une augmentation de la persécution est présente. 215 millions de chrétiens sont concernés, donc un chrétien sur douze vit dans une situation de persécution forte.


On note également une tendance au nationalisme religieux. Partout dans le monde, les gens se mettent derrière des murs, considèrent tout ce qui est externe comme une menace. Souvent, les chrétiens sont considérés comme nouveaux dans le paysage, donc une menace, comme en Inde ou au Népal, ce dernier ayant grimpé en flèche dans l’Index 2018.
Avec 90% des assassinats de chrétiens, l’Afrique reste le continent de la violence la plus importante. Les trois mêmes pays se retrouvent dans le trio de tête (Corée du nord, Afghanistan et Somalie). Une surprise pourtant: malgré la défaite militaire de Daech au Moyen-Orient, la situation reste grave en Irak. Les chrétiennes n’ont pas le droit de sortir sans un voile à Bagdad ou Bassora. C’est le signe d’une intolérance envers l’Eglise, même dans la partie chiite du pays. Par contre, il y a un semblant d’amélioration en Syrie.

Le Nigéria compte le plus de chrétiens tués (2000) en 2017. Pourquoi se situe-t-il en bas du classement?
Le Nigéria a reculé de la douzième à la quatorzième place. Boko Haram a été repoussé vers le
Cameroun, la grande partie nord-est est libérée et les chrétiens rentrent chez eux. Mais le problème vient maintenant des Peuls Fulhani. Ces nomades musulmans considèrent qu’ils ont le droit de faire pâturer leurs animaux partout: ils incendient les Eglises et les maisons, plus ou moins avec la connivence de la police. C’est un nettoyage religieux dans le nord et dans la ceinture centrale. 

Pas moins de cinq pays d’Asie centrale se trouvent dans l’Index. L’Azerbaïdjan y fait même son entrée. Pourtant, on entend peu parler de ces pays-là...
Anciennement communistes et encore avant, islamiques, ces pays sont des dictatures qui voient tout ce qui a trait au religieux comme une menace. De ce fait, les chrétiens sont mis dans le même panier que les djihadistes.
On pourrait appeler ça du nationalisme pragmatique: l’Etat considère que les chrétiens ne lui sont pas soumis, ni n’appartiennent à la culture. Nées après la chute du communisme, les Eglises sont composées à 100% de nouveaux convertis. Tout est fait pour qu’elles ne grandissent plus.

Comment les chrétiens occidentaux peuvent-ils se mobiliser?
La prière est très importante, c’est la première chose qu’on nous demande sur le terrain. Ensuite, Portes Ouvertes propose plusieurs possibilités différentes: des voyages dans les pays où sévit la persécution pour prier et apporter un peu de littérature ou rencontrer et encourager les chrétiens.
On initie régulièrement des pétitions, comme celle présentée récemment aux Nations Unies. C’est un petit geste de signer mais les chrétiens persécutés sont touchés, c’est une façon de leur dire qu’on est à leurs côtés. 
Il est également possible d’envoyer des cartes, qui peuvent être une aide très précieuse. Puis le soutien par des dons, par le biais parfois de courses sponsorisées. Notre but, c’est d’être sur le terrain et de mettre sur pied des actions qui permettront la fortification de l’Eglise. 

Propos recueillis par Sandrine Roulet

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