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  • Ransbeck (Lasne), 23 mars : "Que fais-tu de ton frère lorsqu'il est en fin de vie ?"; conférence par Carine Brochier

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  • Orval, 19 mars : 9ème marche des hommes avec saint Joseph

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    J-5 | Ce lundi ensemble à Orval ?

    N'est-il pas bon de faire une petite pause dans les forêts gaumaises ?
    20 km et quelques heures ensemble, bande d'hommes.

    Chaque 19 mars, peu importe la météo, peu importe le jour de la semaine, parce que c’est fête de saint Joseph, patron des travailleurs et de la Belgique.

    Thème: " Lève-toi, crie vers ton Dieu, car rien ne lui est impossible" Jonas 1,6

    Cette 9ème édition partira de l'abbaye Notre-Dame d'Orval le lundi 19 mars à 9h00, retour vers 17h00.
    Possibilité de loger le dimanche soir 18 mars à l'abbaye mais sur réservation uniquement vu qu'il n'y a que 50 places et invitation à l'office des complies à 20h20 avant que les portes ne ferment.

    Les hommes savent pourquoi.
    Regardez cette brève vidéo et si vous aimez, partagez la :

    Avez vous déjà goûté le micro-climat gaumais et son célèbre sol couleur ocre ?

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    Envie de savoir qui nous sommes ?

    Besoin de plus d'infos, visitez notre sitewww.marche-de-saint-joseph.be

    Le nombre de marches pour hommes ne cesse d'augmenter un peu partout, dont celle de nos amis de la marche des pères à Banneux ou celle vers Cotignac ou vers Clervaux, et nous nous en réjouissons. Notre marche vers Orval a lieu depuis 9 ans fidèlement le 19 mars, fête de saint Joseph et c'est une initiative d'hommes membres ou amis de la Communauté de l'Emmanuel en Belgique et au Grand-Duché de Luxembourg.

    Notez que le week-end des 17 & 18 mars aura lieu la marche des mères, initiative de mères et femmes, membres ou amies de la Communauté de l'Emmanuel. 

    http://www.marchedesmeres.be 

    Offrons-lui ce week-end, gardons les enfants et retrouvons nous le lundi ;-).

    Lien direct vers le formulaire d'inscription en ligne pour hommes.

  • Vidéo - Rod Dreher : « Face au déclin du christianisme, nous, laïcs, devons agir »

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    Rencontre avec Rod Dreher, écrivain américain orthodoxe, auteur du Pari bénédictin - Comment être chrétien dans un monde qui ne l'est plus (Artège). Il invite l’Occident à une conversion radicale, en s’inspirant de l’action de saint Benoît. Vu sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne »  (JPSC) :

  • Cinq ans de pontificat de François : mesurer l'impact d'un pape jésuite...

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    Entrevue avec Frédéric Barriault

    De Philippe Vaillancourt sur le site "Présence - Information religieuse" (Québec) :

    Les 5 ans de François: l’impact d’un pape jésuite

    Le pape François, le 5 octobre 2015.
    Le pape François, le 5 octobre 2015.   (CNS photo/Paul Haring)

    L’historien Frédéric Barriault est adjoint aux communications chez les Jésuites du Canada français et d’Haïti et chargé de projets pour le Centre justice et foi. Pour souligner les cinq ans de pontificat du premier pape jésuite, il a été invité par le Forum André-Naud de Nicolet/Trois-Rivières à donner une conférence sur le pape François le 13 mars. Il répond aux questions de Présence au sujet de l’impact du pape François.

    Quelles principales continuités et ruptures observez-vous dans ce pontificat?

    Au plan doctrinal, François est tout, sauf un novateur, me semble-t-il. Sur les questions bioéthiques, tout comme sur celles relatives au mariage, à la famille et à la sexualité, il se situe dans le sillage de ses prédécesseurs. Son originalité est ici toute «jésuite», si j'ose dire: tout en refusant de transformer radicalement la doctrine, il adopte un style pastoral désarçonnant pour les pasteurs rigoristes et les défenseurs tatillons de l'orthodoxie/praxie doctrinale. En insistant sur le cas par cas, le discernement spirituel et l'accompagnement pastoral individualisé, il s'inscrit clairement dans une vision optimiste de la théologie morale, empreinte de compassion à l'égard de la faiblesse humaine. Ce qui est conforme, du reste, à la place centrale qu'occupe la miséricorde dans son pontificat. Tout comme son apparent refus de condamner sans réserve et sans nuance (pensons ici à son célèbre «qui suis-je pour juger?» au sujet des personnes LGBTQ mais aussi à son étonnante défense de Mgr Juan Barros, se disant incapable de le condamner au vu des preuves en sa possession). Et ce, sans être le moindrement laxiste dans sa façon de défendre l'enseignement traditionnel de l'Église.      

    Jorge Bergoglio demeure donc un homme de fidélité dans la tradition. Encore qu'il se prête volontiers à un processus de tri à l'égard de cette tradition. Au plan liturgique et ecclésiologique, il est clairement un homme de Vatican II. D'où son opposition au traditionalisme liturgique et son allergie aux fastueux Princes de l'Église vivant encore à l'heure du Concile de Trente.

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  • Quand l’ « Obs’ » fait le point sur le pontificat du pape François…

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    En 5 ans, le pape François a séduit les non-croyants... et s'est fait pas mal d'ennemis. Le pape François a célébré les 5 ans de son pontificat. Vu comme progressiste par les non-croyants, il est isolé au Vatican écrit en substance Marcelle Padovani dans « Le Nouvel Observateur ». En somme, selon cette hagiographe d’un nouveau genre, l’infâme Eglise serait enfin dotée d'un pape selon l’esprit du monde. Deo gratias ?

    « Sa journée d’anniversaire – cinq ans de pontificat –, le pape François l’a commencée comme toutes les autres depuis que le Saint Esprit et les cardinaux réunis en conclave l’ont, le 13 mars 2013, propulsé sur le trône de Pierre : une messe célébrée dans la chapelle de ce couvent Santa Marta où il s’est installé dès son élection. Avec quelques intimes, quelques prêtres des églises de la périphérie romaine invités pour l’occasion. Puis un petit déjeuner frugal, avec buffet, dans la salle commune du couvent.

    Progressiste sur les mœurs

    Une journée comme les autres, donc, pour le pape le plus aimé de l’histoire, le plus célébré, le plus applaudi, même – certains disent "surtout" – par les non-croyants qui le voient comme un révolutionnaire des mœurs. Comme un pape ouvert aux divorcés et aux homosexuels (au point que la revue gay "Advocate" l’a consacré "personne de l’année"), sévère avec les prêtres pédophiles, favorable à l’accueil des migrants et au respect de la nature, et surtout, capable d’utiliser un langage populaire, clair et facilement compréhensible même pour quelqu’un qui n’a pas la foi.

    Migrants : "Le pape François dit avec courage ce que d'autres n'osent pas dire"

    Oui, le pape François est devenu un maître dans l’utilisation des médias, un véritable "boss" de la communication. Même avec ses "bon dimanche" ou "bon déjeuner" familiers et inattendus, il surprend toujours les foules. "Un jour il finira dans un talk-show", plaisantait, ironique, l’autre jour, un de ces "pèlerins du dimanche" qui déambulent sur la place Saint-Pierre avant d’avaler une pizza et d’aller saluer le Colisée et les Forums. Car il faut bien le reconnaître, les touristes qui se pressent sur la place Saint-Pierre pour faire un selfie avec ce pape qui parle aux foules du haut de son balcon ne sont pas forcément des catholiques. 

    Tous les vaticanistes le reconnaissent : 

    "Ce pontife a largement débordé la sphère d’influence des croyants", explique Marco Politi, auteur de "François parmi les loups", un livre qui raconte, justement, l’isolement du pape au sein de l’Eglise.

    Empathie pour le monde

    Et son empathie, au contraire, pour le monde, la vie de tous les jours, les inquiétudes de tout un chacun. Apparaissant au fond comme l’antithèse de son prédécesseur Joseph Ratzinger, ce Benoît XVI qui se fit reconnaître plus comme théologien que comme pasteur.

    "[Jorge Mario] Bergoglio est habile à réaliser des gestes qui ont un impact médiatique très fort", "même s'ils apparaissent contradictoires aux observateurs des choses de la chrétienté", assure le célèbre vaticaniste Sandro Magister, qui depuis son blog observe l’évolution du pape argentin. Et de souligner par exemple l’audience chaleureuse qu’il a offerte lors de son voyage aux Etats-Unis à son ami argentin Yayo Grassi, accompagné de son époux indonésien Iwan Bagus.

    Un geste qui semblait accréditer sa tolérance vis-à-vis des couples homosexuels, lui qui s’était avancé jusqu’à dire "Qui suis-je, pour me permettre de juger un gay ?" Tout cela en dépit du fait que, sur le plan de la doctrine de l’Eglise, il ne bouge pas d’un poil. C’est effectivement lui qui s’en prendra dans une homélie discrète à Santa Marta à la "colonisation idéologique" qui prétend "effacer la différence entre les sexes". Ce qui peut aboutir selon lui à une "guerre mondiale pour détruire le mariage". Mais cela ne suffit pas pour autant à brouiller son image de pape "progressiste".

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  • Le cardinal Zen continue à dénoncer le rapprochement entre la Chine communiste et le Vatican

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    Lu sur le site de RTL.Info :

    Rapprochement Pékin-Vatican: à 86 ans, le cardinal Zen ne désarme pas

    Les catholiques chinois fidèles au Vatican, victimes depuis des années de la répression des autorités chinoises, seraient les perdants d'un éventuel rapprochement entre Pékin et le Saint-Siège, s'alarme l'évêque émérite de Hong Kong, Joseph Zen, dans un entretien à l'AFP.

    "Pendant des décennies, le gouvernement leur a rendu la vie dure mais ils sont restés loyaux vis-à-vis de Rome et du pape. Et maintenant on leur demande de se rendre?", déplore le cardinal de 86 ans. "Certains en Chine pourraient bien se révolter", ajoute le prélat, dont la voix a toujours compté dans l'ex-colonie britannique pour défendre les libertés politiques et les réformes démocratiques.

    Les 12 millions de catholiques chinois (selon des estimations indépendantes) sont déchirés entre une Eglise officielle, dont le clergé est soumis aux autorités, et une Eglise "souterraine" (clandestine) tirant sa légitimité de l'obéissance au Saint-Siège et objet récurrent de persécutions et d'arrestations.

    Le Vatican s'est cependant rapproché ces dernières semaines d'un accord avec Pékin sur la question délicate de la consécration des évêques, avec la décision de reconnaître bientôt sept prélats nommés par le régime, un geste d'ouverture d'une ampleur inédite qui risque selon Mgr Zen de se retourner contre les catholiques qui ont toujours été fidèles au pape.

    Deux évêques chinois reconnus par le pape ont été priés récemment par un haut diplomate du Saint-Siège de céder leur place à des prélats choisis directement par Pékin, dont l'un avait été excommunié par le Vatican en 2011.

    - "Vendre l'Eglise" -

    En janvier, le cardinal avait ouvertement attaqué le Vatican en l'accusant de "vendre l'Eglise catholique en Chine", et insinué que le pape François n'aurait pas été tenu au courant de cette décision, et qu'il ne l'approuverait pas. Ce qu'avait vivement démenti le porte-parole du Vatican Greg Burke.

    Au Vatican, deux lignes s'opposent depuis des années : la première, autour du cardinal secrétaire d'Etat Pietro Parolin, estime qu'il faut faire montre de souplesse avec la Chine pour qu'elle accorde plus de libertés aux catholiques. La seconde critique vivement cette approche, estimant que le régime chinois n'a pas vraiment évolué par rapport au passé.

    Le Vatican et la Chine n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1951.

    Mgr Zen, qui a eu une audience avec le pape en janvier, accuse de hauts responsables du Vatican de poursuivre leurs propres objectifs politiques.

    "Le pape ne connaît pas le Parti communiste chinois, mais ces responsables, si. Ils ne sont pas ignorants", a-t-il dit.

    Le cardinal est plus que sceptique quant aux gestes de bonne volonté de la Chine, en citant le décès en détention de membres du clergé non officiel.

    Il invoque aussi sa propre expérience, de 1989 à 1996, en tant qu'enseignant dans des séminaires "officiels" en Chine continentale.

    - "Menés par le bout du nez" -

    Les évêques étaient sous étroite surveillance et "menés par le bout du nez", explique-t-il. "C'était déchirant."

    Hong Kong a longtemps joué un rôle très important en soutien de l'Eglise "souterraine" chinoise et beaucoup de catholiques hongkongais se sont élevés contre le rapprochement entre Pékin et le Vatican.

    Mgr Zen dit avoir ressenti de plus en plus le besoin de s'exprimer sur les violations des droits de l'Homme en Chine après la rétrocession de Hong Kong en 1997.

    Nommé évêque de Hong Kong par Jean Paul II en 2002, il est alors un farouche opposant de la loi anti-subversion de l'exécutif hongkongais pro-Pékin, loi qui a jeté des centaines de milliers de manifestants dans les rues en 2003.

    "Je parle parce que je sens que c'est nécessaire, pas parce que j'aime ça", déclare le cardinal, tapant parfois du poing sur la table.

    Elevé cardinal par Benoît XVI en 2006, il prend sa retraite trois ans plus tard mais ne cède rien à son engagement.

    Si un accord est conclu entre le Vatican et la Chine, Joseph Zen reconnaît qu'il l'acceptera, par respect par le pape.

    Mais pour l'heure, le combat continue.

    "Ils savent qu'on ne peut éradiquer une religion", avance le cardinal au sujet des dirigeants chinois. "Alors s'ils ne peuvent l'éradiquer, ils doivent la contrôler."

  • L'embryon humain : une personne ou un amas de cellules ?

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    L’EMBRYON HUMAIN : PERSONNE OU AMAS DE CELLULES ?

    Gènéthique vous informe 

    L’embryon humain : personne ou amas de cellules ? To be or not to be, that is vraiment the questionquand des dizaines de protocoles de recherche sur l’embryon humain sont autorisés par l’Agence de la biomédecine. Parce que mener à bien de telles recherches, impose la destruction dudit embryon. Aussi, quand le site des Etats généraux de la bioéthique demande comment les favoriser et les encadrer, on s’interroge : les recherches sur l’embryon humain sont-elles si évidentes ? Est-ce qu’il faut juste poser un cadre et quelques limites ?

    En effet, si le biologiste peut manifester une réelle fascination en contemplant sur un écran d’ordinateur le développement des premières cellules organisées issues de la fécondation, cherchant à percer le mystère impétueux de la vie qui conduira à la naissance de l’homme, la réalité engage bien davantage.

    Qu’est-ce qu’un embryon humain ? La question mérite une attention toute particulière. Alors, prenez vos scaphandres, je vous immerge dans un monde fabuleux. Mais gare à ce que nous allons y trouver ! En effet, pour ébaucher une réponse, il faut revenir au statut de l’embryon.

    Et si on commence par fouiller dans la loi française, on frôle la schizophrénie ! Que dit la loi ? Premier constat, elle n’accorde pas à l’embryon le statut de personne. Par exemple, le délit d’homicide involontaire n’est reconnu à l’enfant à naître que s’il est jugé viable au moment des faits. Ce qui exclut l’embryon. Mais d’un autre côté, des droits de successions lui sont acquis, ce qui est incohérent notamment avec le fait qu’il puisse subir un avortement. Force est de constater qu’on joue les équilibristes…

    Le Comité Consultatif National d’Ethique utilise, quant à lui, l’expression de « personne potentielle » qui n’a aucune signification juridique et n’apparait dans aucun texte de loi, mais qui suppose qu’il y aurait un seuil à franchir pour appartenir à l’espèce humaine.

    Regardons de plus près. Le professeur Lejeune, médecin co-découvreur de la trisomie 21, expliquait que « la constitution génétique de l’homme est achevée dès la fécondation ». Ce qui signifie que d’un point de vue scientifique, tout le patrimoine génétique de la personne, tout ce qu’elle est déjà et sera, est contenu dans cette première cellule fruit de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovocyte. L’histoire a déjà commencé. En se développant, l’embryon humain deviendra un fœtus humain, un bébé humain, un adolescent, un homme, un vieillard, sans que rien de l’intérieur ne vienne entraver ce processus. Il disait : « Au commencement il y a un message, ce message est dans la vie, ce message est la vie. Et si ce message est un message humain, alors cette vie est une vie humaine ». Dans ces conditions, alors que des alternatives éthique de recherche à partir de l’animal et de cellules iPS[1], ne faudrait-il pas considérer d’une manière particulière celui qui est déjà l’un de nous ?

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    [1] Cellules pluripotentes induites : il s’agit de reprogrammer génétiquement pratiquement n’importe quelle cellule prélevée chez un adulte pour la rendre pluripotente, c’est à dire capable de se multiplier à l’infini et de se différencier en types de cellules qui composent un organisme adulte, exactement comme une cellule souche embryonnaire.

  • De Nasser à al-Sissi : le destin des dhimmis en Egypte

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    De Dominique Decherf sur le site de France Catholique :

    Égypte : de Nasser à al-Sissi

    Le destin des dhimmis

    L’histoire d’une vie vaut mieux que tous les discours. À ceux qui s’étaient gaussés de l’invention d’une mythique «  Eurabia  » (Eurabia. L’axe franco-arabe, Jean-Cyrille Godefroy, 2006, et Eurabia et le spectre du califat, Les Provinciales, 2010) dénonçant la compromission des États européens avec les régimes islamiques au Maghreb et au Machrek, manquait tout un arrière-plan historique qui aurait permis de dépasser la polémique et l’invective et de débattre en toute connaissance de cause. Il faut rendre hommage à Olivier Véron éditeur des Provinciales d’avoir demandé et de publier une autobiographie de l’auteur de ces prétendues élucubrations conspirationnistes, l’Anglo-Italo-Égytienne juive Bat Ye’or (Fille du Nil), pseudonyme de Gisèle Orebi.

    À l’entendre, au long de ces années, défendre le statut des minorités religieuses ou ethniques, on en oubliait combien le combat de l’intéressée – et de son mari David Littman (1933-2012) auquel elle consacre de magnifiques pages d’un grand amour – ne s’était jamais tant adressé à l’islam ou aux potentats dans les pays musulmans dont elle fut la victime dans l’Égypte nationaliste nassérienne, qu’aux minorités elles-mêmes qu’elles soient juives ou chrétiennes. On sait que la cause des juifs dits orientaux ou sépharades n’a été reconnue en Israël même qu’après de nombreuses années. Le Likoud qui les représentait n’obtint la majorité qu’en 1978. Longtemps ils ne seront considérés que comme des citoyens de seconde zone par leurs coreligionnaires, au motif qu’ils avaient moins souffert des sultans et des émirs que les ashkénazes des cosaques et des nazis. Le reproche majoritaire adressé à l’Europe y concernait la destruction des communautés en Europe, la Shoah, et non celui d’une complicité avec des régimes arabes qui ne sera avancée plus tard que sous forme d’appendice au drame central.

    Les chrétiens furent les plus réticents à entrer dans la problématique de Bat Ye’or. D’abord les chrétiens orientaux. Bat Ye’or consacre plusieurs pages à la guerre du Liban et à sa proximité avec Bachar Gemayel (assassiné en 1982). Au cœur du drame, la question des réfugiés palestiniens. On a presque oublié aujourd’hui la popularité de la cause palestinienne parmi les chrétiens tant orientaux qu’occidentaux. Une proportion certes minoritaire mais hyperactive des Palestiniens autour de Yasser Arafat et dans des formations encore plus radicales (FPLP, FDPLP) étaient des chrétiens. D’Orient le préjugé victimaire pro-palestinien avait gagné les milieux militants chrétiens d’Occident. Israël perdrait la guerre de la communication. La question palestinienne préempterait pour longtemps – c’est loin d’être fini – le dialogue entre juifs et chrétiens.

    Finalement dans tout ceci il n’est pas question d’islam mais d’Israël. C’est la guerre de 1948 et Nasser qui ont rendu la vie impossible aux juifs égyptiens mais aussi aux Grecs, aux Italiens, aux Levantins qui y avaient prospéré au temps du protectorat britannique. Pas les Frères musulmans que Nasser ferait pendre. C’est la guerre de 1967 qui a imposé la question des Palestiniens, pas une querelle religieuse. On s’entendra pour rapporter tout cela à une forme de post-colonialisme. La reconnaissance d’un État palestinien et le respect des droits de l’homme (et de la femme) de­vaient suffire à rétablir l’harmonie entre Arabes et Israéliens, musulmans, juifs et chrétiens. C’est là où Bat Ye’or répond : non. En terre musulmane, en droit musulman (charia), il ne peut y avoir égalité entre musulmans et non-musulmans. Peu à peu, certains régimes se sont orientés vers une forme de laïcité qui permet d’envisager d’aller vers cette égalité devant la loi. Le djihadisme est revenu en force pour réaffirmer les fondamentaux, redonnant tout son crédit à la thèse initiale de Bat Ye’or sur le dhimmi (le protégé ou l’opprimé selon les traductions), travail novateur datant de 1980 que les Provinciales rééditent en même temps que son autobiographie, avec la préface de Jacques Ellul, historien, sociologue et théologien protestant, mort en 1994 (voir Islam et judéo-christianisme, PUF, 2004, préface d’Alain Besançon).

    Les faits ayant donné raison à Bat Ye’or, il reste maintenant à s’attaquer tous ensemble, juifs, chrétiens, musulmans, à la racine du mal : la charia. La boucle est bouclée : partie du Caire sous Nasser, elle attend de son lointain successeur Al-Sissi (qui devrait être réélu lors des élections de la fin mars en Égypte) et des oulémas d’Al-Azhar la garantie d’un réel changement religieux.

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    Bat Ye’or, Autobiographie politique. De la découverte du dhimmi à Eurabia, Les Provinciales, 352 pages, 24 e – réédition de Le dhimmi. Profil de l’opprimé en Orient et en Afrique du Nord depuis la conquête arabe, Les Provinciales, 160 pages, 15 euros.