Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Quand l’ « Obs’ » fait le point sur le pontificat du pape François…

IMPRIMER

En 5 ans, le pape François a séduit les non-croyants... et s'est fait pas mal d'ennemis. Le pape François a célébré les 5 ans de son pontificat. Vu comme progressiste par les non-croyants, il est isolé au Vatican écrit en substance Marcelle Padovani dans « Le Nouvel Observateur ». En somme, selon cette hagiographe d’un nouveau genre, l’infâme Eglise serait enfin dotée d'un pape selon l’esprit du monde. Deo gratias ?

« Sa journée d’anniversaire – cinq ans de pontificat –, le pape François l’a commencée comme toutes les autres depuis que le Saint Esprit et les cardinaux réunis en conclave l’ont, le 13 mars 2013, propulsé sur le trône de Pierre : une messe célébrée dans la chapelle de ce couvent Santa Marta où il s’est installé dès son élection. Avec quelques intimes, quelques prêtres des églises de la périphérie romaine invités pour l’occasion. Puis un petit déjeuner frugal, avec buffet, dans la salle commune du couvent.

Progressiste sur les mœurs

Une journée comme les autres, donc, pour le pape le plus aimé de l’histoire, le plus célébré, le plus applaudi, même – certains disent "surtout" – par les non-croyants qui le voient comme un révolutionnaire des mœurs. Comme un pape ouvert aux divorcés et aux homosexuels (au point que la revue gay "Advocate" l’a consacré "personne de l’année"), sévère avec les prêtres pédophiles, favorable à l’accueil des migrants et au respect de la nature, et surtout, capable d’utiliser un langage populaire, clair et facilement compréhensible même pour quelqu’un qui n’a pas la foi.

Migrants : "Le pape François dit avec courage ce que d'autres n'osent pas dire"

Oui, le pape François est devenu un maître dans l’utilisation des médias, un véritable "boss" de la communication. Même avec ses "bon dimanche" ou "bon déjeuner" familiers et inattendus, il surprend toujours les foules. "Un jour il finira dans un talk-show", plaisantait, ironique, l’autre jour, un de ces "pèlerins du dimanche" qui déambulent sur la place Saint-Pierre avant d’avaler une pizza et d’aller saluer le Colisée et les Forums. Car il faut bien le reconnaître, les touristes qui se pressent sur la place Saint-Pierre pour faire un selfie avec ce pape qui parle aux foules du haut de son balcon ne sont pas forcément des catholiques. 

Tous les vaticanistes le reconnaissent : 

"Ce pontife a largement débordé la sphère d’influence des croyants", explique Marco Politi, auteur de "François parmi les loups", un livre qui raconte, justement, l’isolement du pape au sein de l’Eglise.

Empathie pour le monde

Et son empathie, au contraire, pour le monde, la vie de tous les jours, les inquiétudes de tout un chacun. Apparaissant au fond comme l’antithèse de son prédécesseur Joseph Ratzinger, ce Benoît XVI qui se fit reconnaître plus comme théologien que comme pasteur.

"[Jorge Mario] Bergoglio est habile à réaliser des gestes qui ont un impact médiatique très fort", "même s'ils apparaissent contradictoires aux observateurs des choses de la chrétienté", assure le célèbre vaticaniste Sandro Magister, qui depuis son blog observe l’évolution du pape argentin. Et de souligner par exemple l’audience chaleureuse qu’il a offerte lors de son voyage aux Etats-Unis à son ami argentin Yayo Grassi, accompagné de son époux indonésien Iwan Bagus.

Un geste qui semblait accréditer sa tolérance vis-à-vis des couples homosexuels, lui qui s’était avancé jusqu’à dire "Qui suis-je, pour me permettre de juger un gay ?" Tout cela en dépit du fait que, sur le plan de la doctrine de l’Eglise, il ne bouge pas d’un poil. C’est effectivement lui qui s’en prendra dans une homélie discrète à Santa Marta à la "colonisation idéologique" qui prétend "effacer la différence entre les sexes". Ce qui peut aboutir selon lui à une "guerre mondiale pour détruire le mariage". Mais cela ne suffit pas pour autant à brouiller son image de pape "progressiste".

 

 

Des ennemis plus nombreux

C’est ainsi qu’un front hétérogène plutôt méfiant s’est formé chez les croyants les plus fidèles à la doctrine. Certains diront "les plus traditionalistes". Il rassemble notamment ceux qui contestent les gestes d'ouverture en faveur de la communion pour les divorcés, ou les familles non traditionnelles. Le vaticaniste de l’hebdo "L’Espresso" Emiliano Fittipaldi en est certain :

"Les ennemis de François au sein de l’Eglise, au lieu de diminuer, n’ont cessé de croître en cinq ans. En nombre et en force."

La liste, dit-il, est longue : la Curie d’abord, c’est-à-dire le gouvernement de l’Eglise, que François n’arrive pas à dompter et qui tient volontiers un front opaque devant ce qu’elle considère comme des oukases auxquels elle ne participe pas. François en dénonce publiquement les "maladies", les "résistances", le "climat de conspiration". Puis il y a l’IOR, la banque vaticane, que François ne parvient pas à réformer et à rendre transparente, bien qu’ayant balayé trois fois en cinq ans son groupe dirigeant et ayant mis en place une "commission anti-recyclage" d'argent sale apparemment peu efficace.

Pourquoi le pape François "dérange" les catholiques

Et puis il y a les auteurs de scandales, dont les différents "Vatileaks" ont révélé la corruption et qui prouvent que les comportements n’ont pas tellement changé sous le règne du pontife argentin. S’y ajoute le rejet presque instinctif des hiérarchies, du curé au cardinal, par rapport aux méthodes jugées brutales et unilatérales de nomination et promotion, comme celle dont a bénéficié le cardinal George Pell, très ami du souverain pontife. Ce dernier a été obligé de démissionner de ses fonctions parce qu’accusé en Australie, sa patrie, de pédophilie : son procès ne devrait pas tarder.

François a donc souvent échoué dans ses réformes fondamentales. Avec un style de gouvernement plutôt personnel, solitaire, et plutôt favorable au rapport direct entre le "peuple" et son "guide". S’aliénant ce qui constitue les corps intermédiaires de l’Eglise. "Normal", répond Antonio Spadaro, directeur de la revue "Civiltà cattolica". Normal que ses déclarations publiques d’ouverture, et l'absence de réforme des structures du pouvoir ecclésiastique "suscitent un vrai malaise chez les croyants".

Car François les contraint à faire des efforts d’adaptation peu banaux. "Ce pontificat n’est pas 'nice', mais 'dramatique', a-t-il reconnu dans la presse américaine. Cela pourrait-il déboucher sur une vraie tentative de "délégitimation", comme le soutient dans son livre "Un pape qui divise" le directeur adjoint de "L’Osservatore romano" Gianfranco Svidercoschi ?

Et au profit de qui ? Des noms de successeurs possibles circulent déjà sous le manteau, le Philippin Luis Tagle, le Guinéen Robert Sarah, et l’Italien Pietro Parolin, l’actuel secrétaire d’Etat du Vatican. Mais après tout François n’a que 81 ans… »

Ref. En 5 ans, le pape François a séduit les non-croyants... et s'est fait pas mal d'ennemis

Un contre-modèle d'information

JPSC

 

Commentaires

  • Pourquoi la pratique est de plus en plus abandonnée? le contexte de notre société n'est plus celui d'il y a deux cants ans. Il est plus que temps que l'Eglise s'actualise, mais sans tomber dans l'excès inverse.

  • @Coppieters
    En tout cas, plus le temps passe, et plus le Pape François semble démontrer qu'il sait où il va. Je ne suis évidemment pas dans le secret, mais cela me rassure.

    D'autant plus que les ennemis de l'Église semblent eux déconcertés, ne sachant pas sous quel angle l'attaquer ni comment arrêter sa progression. Cela doit s'énerver ferme dans les officines de Satan sur Terre.

    François demande sans cesse aux catholiques de prier pour lui. Ce n'est pas le moment d'abandonner nos Rosaires.

  • Prions pour le Pape et faisons confiance en Dieu, qui, quoiqu'il arrive, dirige son Église.

Les commentaires sont fermés.