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Giovanni santi presto !

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Cette lettre ouverte du Père Daniel-Ange au cardinal-préfet de la congrégation romaine pour la cause des saints pose de vraies questions pour la promotion d’une sainteté vivante dans le catholicisme d’aujourd’hui, et en particulier dans la jeunesse.  Lu sur le site de « France Catholique »

« Père très cher Angelo molto amato !

Permettez-moi d’écrire ce dont nous avons plusieurs fois parlé lors de différentes béatifications, dont celle de Mgr Vladimir Ghika à Bucarest et celle du P.Marie –Eugène en Avignon.

D’un mot : je vous supplie de donner la priorité absolue, dans les choix que vous devez faire :

1 - Aux martyrs actuels. Si le Pape, à juste titre, active la cause du P. Jacques Hamel, il faudrait en même temps le faire pour tant de martyrs de l’Islam intégriste au Proche et Moyen Orient, au moins les prêtres et consacrés :

Andrea Santoro, Mgr Raho, Mgr Padovese, P. Ragheed (Irak), Les soeurs de Mère Tereza au Yemen, les prêtres célébrant dans leurs églises de Bagdad , d’Alexandrie et du Caire, le ministre Shabbaz Bakhti, au Pakistan, etc, etc…

Pourquoi attendre ? Ce serait un tel réconfort pour ces Eglises si violemment persécutées et le jeune Akash Bashir donnant sa vie pour sauver des centaines de fidèles massés dans l’église ! Les coptes orthodoxes ont canonisés leurs martyrs de Libye seulement une semaine plus tard.

Et dans la foulée des martyrs d’Albanie enfin récemment béatifiés, n’oublions pas les 7 évêques greco-catholiques de Roumanie, à la cause introduite depuis si longtemps

A propos des martyrs, ne peut-on pas envisager directement la canonisation, comme chez les orthodoxes, évitant le stade de la béatification ?

Ne peut-on pas aussi procéder à des canonisations communes avec les différents Patriarcats orthodoxes qui y seraient ouverts, comme l’a prophétiquement et explicitement désiré saint Jean-Paul II dans sa lettre apostolique ORIENTALE LUMEN ?

2 - Aux enfants et aux jeunes. La toute 1ère urgence aujourd’hui : les conforter, encourager, entrainer dans le terrible combat qu’ils ont à affronter aujourd’hui Nos Papes ne cessent de les appeler à la sainteté, mais rien ne les y stimule autant que l’exemple vivant de jeunes de leur âge ayant vécu les mêmes combats, et donc ayant vécu récemment, et non il y a plusieurs siècles. Les religieuses fondatrices d’il y a un, deux ou trois siècles, dont je ne doute pas de la grande sainteté, ne les touchent absolument pas.

Si peu de jeunes, non-martyrs et non-religieux ont été béatifiés (je n’en compte que... 6 !) encore moins canonisés ! C’est dérisoire ! Et un si grand nombre pourraient l’être. (Parcourez les livres - témoignages que je vous ai envoyés : "Témoins de l’avenir", "Prophètes de la joie", "Prophètes de la beauté. Le 1er est préfacé par votre prédécesseur à la Causa Sanctorum, le cardinal Felici .

Beaucoup ont été amèrement déçu qu’à la JMJ de Krakow, il n’y ait eu aucune béatification de jeunes (comme lors de la JMJ de Paris en 1997), même pas la canonisation tant attendue, tant espérée de PG Frassati, universellement connu, et dont le corps était présent et vénéré. C’était l’occasion idéale, rêvée ! Hélas, perdue ! Peut-être pourrait-on profiter du Synode sur les jeunes, en octobre 2018 ?

 

Et parmi les jeunes, priorité devrait être donnée :

  1. Aux Africains qui ont si peu de béatifiés, et aucun jeune (sauf la martyre Anwarita). Par exemple Robert Naoussi : jeune, lépreux africain, déjà très populaire là-bas, dont la cause traine au niveau diocésain(Douala).
  2. Aux jeunes martyrs, particulièrement à ceux de la Chasteté, comme Santa Scorese, dont la cause traine aussi à Bari. Comme Anne-Lorraine Schmidt dont la cause devrait bientôt être introduite à Beauvais(Fr) Et tant d’autres

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Et très spécialement aux jeunes martyrs Africains, comme les 40 petits séminaristes de Buta  (tués pour refus d’être séparés par ethnies) [photo*] [note**], dont la cause est enfin, enfin ouverte, mais traîne. Ou une Felicitas Nyitegeka, héroïne nationale au Rwanda (L’Etat a précédé l’Eglise).

Quand il s’agit de martyrs proprement dit, pourquoi donc faut-il des enquêtes si minutieuses sur toute leur vie, qui coutent des prix exorbitants qu’aucun diocèse africain ne peut payer , alors que la Tradition de l’Eglise affirme que le martyre à lui seul suffit à ouvrir le Royaume, quelle que soit la vie antérieure du Témoin. Preuve : le 1er canonisé de l’histoire : le "bon larron" !

Mais pour ne pas faire croire aux enfants et aux jeunes qu’il faut obligatoirement être tué pour être saint, en béatifier à la vie toute simple et "ordinaire", comme une Claire de Castelbajac (dossier à Rome depuis plusieurs années), Sophie Morinière (Paris) ou les jumeaux Pierre et Charles Douillet (Versailles), Marie Mauvisseau, et tant d’autres : ce serait un tel enthousiasme chez les jeunes.

Parmi les enfants non-martyrs, je ne connais que les 2 voyants de Fatima, alors que bien des causes sont ouvertes, comme la petite Anne de Guigné, ou sur le point de l’être comme une petite Audrey Stevenson de Versailles(FR). Ou une Jeanne-Marie Kegelin (Strasbourg), martyre à l’âge de 10 ans. Elle devrait l’être au nom de tous ces enfants victimes de prédateurs-meurtriers sexuels.

Sans oublier les adolescents ayant vécu un amour héroïque dans leur maladie mortelle comme le jeune Ambroise Ficheux (Île-de-France)

  1. Enfin dernière catégorie à privilégier, après ceux-ci : ces grands témoins de la Vie, déjà universellement connus, et dont la béatification aurait un formidable impact, même sur le monde des incroyants, ou en tout cas des non-catholiques. En particulier sur le monde scientifique : un Takashi Nagay de Nagasaki, ou le Professeur Jérome Lejeune, qui pourrait l’être en même temps qu’une enfant qu’il a soigné et donc aimé, pour sa trisomie : Claire Emérentienne, (Toulon.) Ou bien sur le monde politique : Robert Schuman, "père de l’UE", Edmond Michelet (procès à Rome, ou (pas encore introduit) le roi Baudouin de Belgique.

Sans oublier les "saints" parents, comme Cyprien et Daphrosa Rugambwa de Kigali (Rwanda) de la communauté de l’Emmanuel

Encore une question que beaucoup se posent : pourquoi les causes soutenues par des Ordres ou Congrégations religieuses, ou par des nouveaux mouvements spirituels, semblent-elles avancer plus vite ? Serait-ce pour une raison de financement, ou de promoteurs plus facile à trouver ? Mais en ce cas, n’est-ce pas une grave injustice pour tous ces béatifiables ou canonisables qui ont le malheur, la malchance de n’appartenir à aucune ?

Je vous en supplie, n’oubliez pas ces "pauvres" là ! Prouvez que la sainteté est ouverte à, et possible pour, tous les enfants, jeunes et parents d’aujourd’hui, quel que soit leur modalité d’appartenance ecclésiale.

Et comme, alors, tout dépend exclusivement de l’Ordinaire du lieu de leur vie ou mort, ne pourriez-vous pas, en tant que portant la redoutable responsabilité de la sélection finale, avec le Pape bien sûr, écrire aux évêques du monde entier pour les sensibiliser à l’urgence d’introduire des causes des différentes catégories mentionnées ici ? Et s’il s’agit de diocèses Africains- comme Benoit XVI l’a écrit dans Africae Munus - ne peut-on pas soit simplifier les longues procédures soit créer une caisse de solidarité à l’échelle mondiale, pour les aider ? Plusieurs évêques d’Afrique m’ont confié leur découragement devant toutes les démarches exigées par votre Congrégation, raison pour laquelle plusieurs causes semblent « bloquées ».

Pardonnez-moi, cher Cardinal Angelo Amato, de revenir ainsi à la charge depuis plusieurs années où nous nous rencontrons lors de différentes béatifications, mais c’est simplement parce que le temps passe très vite, le temps nous presse, et qu’enfants, jeunes, parents attendent toujours, sans rien voir venir. Et qu’ils ont droit à pouvoir vénérer, célébrer, aimer des bienheureux et des saints de leur propre âge et de leur propre génération, sans attendre ...un siècle ou deux !

Ensuite, plus une cause traine, plus elle va coûter financièrement, car il faudra faire appel à des ...historiens. Alors qu’actuellement tous les témoins à interroger sont encore vivants.

Merci d’avance d’écouter et de comprendre ce nouvel appel que j’ose lancer, au nom d’un grand nombre de familles et de jeunes, qui me sont confiés de par mon ministère à travers le monde, depuis déjà 35 années. Et suite à mes différents ouvrages donnant en exemple bon nombre de ces enfants, adolescents ou jeunes, et qui ont un si grand rayonnement. »

[**Au-dessus de l'autel dans la chapelle qui leur est dédiée, un artiste a dessiné leurs visages. Le diocèse de Buta, autrefois confié aux Prémontrés de l’abbaye  de Tongerlo en Belgique, couvre toute la région du Bas-Uélé, au nord de Kisangani en RDC. ndB]

Ref. Giovanni santi presto !

Ce genre de préoccupation peut-il être entendu au sein du prochain synode des évêques dont l’intitulé trop savant ( « jeunesse, foi et discernement vocationnel ») appartient au monde des beaux discours ?

JPSC

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