L’abbé Guilhem Le Coq est un ancien aumônier du pèlerinage de Chartres. Pour l’hebdomadaire « Famille chrétienne », il revient ici sur l’actualité des intuitions des promoteurs de cette grande « migration » annuelle :
« L'abbé Guilhem Le Coq
Prêtre de la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre, il fut de 2007 à 2011 l’aumônier général du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté. Il a été nommé par Mgr Michel Pansard responsable de la communauté traditionnelle dans le diocèse de Chartres, ville où il officie à l’église Saint-Aignan.
Il célèbre également une messe selon le rite extraordinaire chaque mercredi soir à l’église Saint-François-Xavier à Paris (7e).
Quels sont les ingrédients du succès de ce pèlerinage ?
Il y a d’abord les éléments du terrain : la marche, qui exige un effort physique soutenu, plaît beaucoup. La temporalité est aussi très importante. Marcher longtemps permet une véritable interruption de la vie habituelle devant ce mystère de conversion intérieure à laquelle nous sommes tous appelés. On sent qu’il faut plus d’une journée pour se libérer de notre vie quotidienne, puis une deuxième journée pour entrer dans le mystère, et enfin une troisième journée pour se convertir. C’était l’intuition de Charles Péguy qui suivait à peu près ce rythme-là.
Ensuite, l’accompagnement spirituel est très fort. De nombreux prêtres sont présents pour donner les sacrements, offrir une formation doctrinale autour d’un thème qui change chaque année, et répondre aux questions des pèlerins.
La force de ce pèlerinage, c’est aussi un clergé qui a quasiment l’âge des pèlerins. Cela frappe beaucoup, dans un monde où le clergé est peu visible, parce que peu nombreux et parce qu’il ne veut plus porter un habit distinctif. Là, ils sont des centaines en habits, en soutane, et leur moyenne d’âge est de 30 ans.
Autre ingrédient de ce succès, qui constitue le cœur de ce pèlerinage, c’est la messe traditionnelle. L’intuition et la volonté des fondateurs étaient d’appuyer ce pèlerinage sur la tradition de l’Église. Si ça a marché il y a trente ans et que ça marche encore aujourd’hui, c’est que cette messe traditionnelle est toujours vécue comme un trésor, trésor vécu pour beaucoup depuis toujours, et trésor découvert récemment pour d’autres.