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  • France : La fin de vie ne figurera pas dans les prochaines lois de bioéthique

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    D’Antoine Pasquier sur le site de « Famille Chrétienne » :

    « Elle avait été introduite à la dernière minute dans le cadre des États généraux. Finalement, la question de la fin de vie ne devrait pas figurer dans le futur projet de loi de bioéthique, attendu à l’automne. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, l’a indirectement confirmé le 12 juin à l’Assemblée nationale, en indiquant que « l’avis officiel du Comité consultatif national d’éthique portera sur les thèmes prévus : la procréation, la génétique, le big data, l’intelligence artificielle, les greffes et les neurosciences ». Quelques jours plus tôt, le président du Comité d’éthique, Jean-François Delfraissy, avait laissé entendre que la fin de vie serait exclue du cadre de la révision, mais qu’elle pourrait revenir sous la forme d’un « autre véhicule législatif ».

    Le gouvernement cherche visiblement à temporiser sur ce sujet très électrique. À plusieurs reprises, Agnès Buzyn a fait part de ses réserves devant l’éventualité d’une modification de la loi actuelle. « Je suis convaincue que la loi Claeys-Leonetti  répond aux besoins sans aller vers une loi différente », a-t-elle affirmé le 7 mars devant la commission des Affaires sociales du Sénat. Un point de vue partagé par l’Inspection générale des Affaires sociales. Dans son rapport du 12 juin sur l’évaluation de la loi en vigueur, cette dernière ne suggère que des « ajustements limités » et estime que « la stabilité du cadre juridique est une condition de sa bonne appropriation par les professionnels et par les personnes en fin de vie, leur famille et leurs proches ».

    Ref. La fin de vie ne figurera pas dans les prochaines lois de bioéthique

    La loi française Claeys-Leonetti du 2 février 2016 a mis en place, un « droit de dormir avant de mourir pour ne pas souffrir ». En vertu de cette loi, un médecin ne peut plus s’opposer à une demande de sédation profonde et continue de la part d’un patient atteint d’une « affection grave et incurable » et dont le « pronostic vital est engagé à court terme ». Mais, loin du boulevard ouvert par la loi belge du 20 mai 2002 (et son appendice du 28 février 2014 consacré à l’euthanasie des mineurs), ce texte n’autorise ni l’euthanasie ni le suicide assisté : au grand dam d’une partie des parlementaires de gauche.

    JPSC

  • URGENT :deux pétitions à signer et à faire circuler pour s'opposer à la dépénalisation totale de l'avortement en Belgique

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    Deux pétitions pour s'opposer à la dépénalisation totale de l'avortement en Belgique

    Alors que certains partis politiques poussent en direction d'un vote express pour une dépénalisation totale de l'avortement avant les vacances parlementaires du 21 juillet, alors que les partis ont auditionnés les "experts" qu'ils s'étaient choisis, voici que des citoyens prennent la plume et invitent leurs semblables à se joindre à eux par ces 2 pétitions : ils veulent ainsi faire entendre leurs voix à ceux qui, lors des élections prochaines,  demanderont leurs votes.

    La première Initiative est une lettre ouverte qui se trouve ICI.

    "Nous pensons que le débat actuel ne pose pas la bonne question. Le fait de sortir ou non l'IVG du Code pénal ne nous semble pas la réponse adéquate à la seule vraie question : comment faire diminuer le nombre de femmes et jeunes filles en situation de détresse, c’est-à-dire comment aider les femmes et les jeunes filles à ne pas se trouver enceintes sans l’avoir voulu, et d'autre part, comment améliorer l'accueil, l'écoute et l'accompagnement des femmes et jeunes filles en détresse en raison d'une grossesse non prévue."

    La deuxième, ICI , concerne plus particulièrement la menace que ferait peser la dépénalisation totale de l'IVG sur les soignants : comme  le soulignent les experts soutenant la pétition, " Si l'avortement venait à être considéré comme un acte médical - ainsi qualifié par une loi distincte ou parce qu'il serait réglé dans la loi relative aux droits des patients - et non plus comme une infraction dépénalisée dans certaines circonstances, la liberté des institutions de soins et la liberté de conscience des soignants seraient gravement mises en danger."

    Cette position est détaillée sur ce nouveau site qui recueille les signatures des soignants mais aussi de tous les citoyens voulant protéger la clause de conscience du personnel soignant qui est confronté aux demandes d'avortements.

    www.soignantSOSverzorger.be

  • Irlande : le sabotage de la visite du pape s'organise

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    De Constance Vilanova sur le site du journal La Croix  :

    Des Irlandais disent non à la visite du pape François

    Des opposants à la visite du pape François en Irlande fin août ont lancé une opération de boycott.

    Elle consiste à réserver des tickets pour la messe célébrée par le pape et à ne pas les utiliser.

    « Le gouvernement irlandais dépense 20 millions d’euros pour cette visite, partagez cet article ! », « Il reste des places disponibles, n’hésitez pas ! ». La page Facebook des opposants à la visite du pape en Irlande les 25 et 26 août a déjà attiré en trois jours mille participants et 4 500 « intéressés ». Elle est intitulée« Say nope to the Pope » (« Dites non au Pape »).

    Ces opposants encouragent les internautes à réserver le plus grand nombre de places pour la messe de clôture du souverain pontife, qui se tiendra au Phoenix Park de Dublin le 26 août, mais à s’abstenir de s’y rendre. Une façon de faire baisser la participation. Les billets émis par les organisateurs de l’événement, qui se tiendra dans le cadre du Rassemblement mondial des familles, sont gratuits, mais les participants sont sollicités pour faire un don.

    Le record de réservations fantômes est pour l’instant tenu par Jonathan Keane. Cet habitant de Cork a déclaré à l’Irish Times avoir réservé 800 tickets depuis l’ouverture de la billetterie le 25 juin en utilisant différents noms et adresses mail. Sa campagne prend plus d’ampleur qu’il ne l’aurait imaginé. Contacté aussi par l’AFP, pour justifier son action, il a expliqué qu’il agissait parce qu’il « était dégoûté par les scandales liés à l’Eglise ».

    À LIRE AUSSI : En Irlande, l’Église catholique perd du terrain

    Une réaction aux scandales liés à l’Église catholique irlandaise

    Ces vingt dernières années, les affaires impliquant l’Église irlandaise ont bouleversé l’île. Les internautes partagent ainsi massivement sur la page Facebook « Say nope to the Pope » de nombreux articles concernant le scandale des couvents de la Madeleine. En 2002, The Magdalene Sisters, le film de Peter Mullan, racontait le parcours de ces milliers de mères célibataires, envoyées et exploitées dans des couvents catholiques entre 1922 et 1996. Plus tard, en 2009, ce sont des cas d’abus sexuels, couverts pendant des décennies par la hiérarchie ecclésiale irlandaise, qui ont généré un véritable traumatisme dans le pays.

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  • Avortement : les catholiques doivent accepter d'entrer en dissidence

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    Avortement : accepter d'entrer en dissidence (du Salon beige)

    Tribune de Thibaud Collin dans L'Homme Nouveau à propos de l'avortement dans La Croix :

  • Que lire durant nos vacances ?

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    Padreblog dresse la liste de bonnes lectures pour passer l'été :

    C'est ICI

     
  • Etats-Unis : fin de l'ère "progressiste" ?

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    Ce qui n'a pas l'air de réjouir Lauric Henneton ne peut manquer de susciter de sérieux espoirs, notamment en ce qui concerne la protection de la vie à naître...

    De Paul Sugy sur le Figaro Vox :

    Démission du juge Kennedy de la Cour suprême : la fin d'une ère progressiste aux États-Unis ?

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - Lauric Henneton décrypte l'importance de la nomination prochaine d'un nouveau juge à la Cour suprême. Si pour le Trump l'enjeu est d'abord électoral, les conservateurs espèrent se saisir de l'occasion pour renverser cinquante années de réformes progressistes.

    Lauric Henneton est maître de conférences à l'Université de Versailles Saint-Quentin. Il est l'auteur de La fin du rêve américain? (Odile Jacob, 2017).

    FIGAROVOX.- Le juge Anthony Kennedy a annoncé son départ à la retraite, ce qui laisse à Donald Trump le pouvoir de nommer à vie l'un des neuf juges qui détiennent le pouvoir juridique suprême dans le pays. Faut-il s'attendre à ce que la Cour bascule définitivement du côté des conservateurs ?

    Lauric HENNETON.- Oui, il est probable que Donald Trump désigne un juge plutôt conservateur, car c'est là qu'est son intérêt électoral. Autant, dans sa période new-yorkaise, Trump était bien plus progressiste dans ses positions et n'avait pas grand-chose en commun avec un évangélique de l'Arkansas par exemple… autant, depuis qu'il est élu, il a su habilement changer de convictions sur des sujets jugés fondamentaux par une large composante de son électorat: l'avortement, par exemple.

    Tout l'enjeu pour lui est de montrer qu'il est le Président qui tient ses promesses, et de fait, la nomination de juges conservateurs à la Cour suprême est un élément-clé pour lui permettre de tenir de nombreux engagements pris durant sa campagne: sur les lois fiscales, les droits de douane et le protectionnisme, le Mexique… Sur Twitter, Trump joue sur cette ligne-là en égrenant à longueur de temps la liste des promesses qu'il a tenues, et c'est en effet un argument très fort à l'approche des élections de mi-mandat, où Trump est loin d'être assuré de conserver une majorité républicaine au sénat. Alors, il cherche à tout prix à montrer qu'il est l'homme qui fait ce qu'il dit et qui dit ce qu'il fait: le transfert de l'ambassade à Jérusalem, par exemple, avait été promis de longue date, notamment par Obama, mais seul Trump a effectivement pris cette décision.

    Justement, sur quels thèmes quoi vont se jouer ces élections de mi-mandat?

    C'est difficile à anticiper car la vie politique américaine va très vite, au gré des événements, et certains sujets dont l'on croit un moment qu'ils vont être primordiaux disparaissent rapidement de la scène médiatique. En février par exemple, après la fusillade de Parkland et les manifestations immenses qui ont suivi, on était en droit de penser que la question du contrôle des armes à feu allait dominer la campagne des midterms… En réalité, cette question a quasiment disparu de l'actualité, bien qu'on ne soit pas à l'abri qu'elle ressurgisse à l'occasion d'une nouvelle fusillade dans une école, ou bien qu'un attentat ramène au contraire les enjeux de sécurité voire d'immigration au rang des priorités médiatiques.

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  • Nigéria : il faut éviter un nouveau génocide "à la rwandaise"

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    Du site belge de l'Aide à l'Eglise en Détresse :

    Nigeria: L’Occident ne doit pas attendre qu’un autre génocide se produise comme ce fut le cas au Rwanda

    29/06/2018 Louvain – Attaques violentes des bergers nomades peuls : l’appel des évêques nigérians de la Middle Belt à la Fondation Aide à l’Église en Détresse

    Mgr. Amove Avenya

    « Ne faites pas la même erreur que pour le génocide au Rwanda. Il a eu lieu au vu et au su de tous, mais personne ne l’a arrêté. Et nous savons comment ça s’est terminé ». C’est ce que déclare à l’Aide à l’Église en Détresse Mgr. Amove Avenya, évêque de Gboko, un diocèse qui se situe dans l’État à majorité chrétienne de Benue. Ce message est déjà le neuvième appel d’un évêque de la région centrale du Nigeria surnommée « Middle Belt », pour dénoncer les tensions préoccupantes qui existent avec les bergers islamistes peuls qui, ces derniers jours, ont à nouveau attaqué la région de Jos – capitale de l’État de Plateau – où plus de 100 personnes sont mortes.

    Il y a toujours eu des conflits, parce que cela fait des siècles que le bétail des bergers peuls vient paître dans la région nigériane de la Middle Belt, et que les paysans locaux – pour la plupart des chrétiens – se plaignent que leurs récoltes sont sans cesse endommagées par les troupeaux. Il s’agit d’un phénomène qui était autrefois un problème de nature économique ou ethnique, mais qui commence à se transformer en un conflit également religieux. Selon les données officielles, il y a eu 492 victimes dans l’État de Benue depuis le début de l’année. Mgr. Avenya ajoute : « Ce sont des criminels et des terroristes. Mais ils ne font pas la même chose dans les territoires à majorité musulmane. Nous sommes convaincus qu’il s’agit d’un acte de purification ethnique contre les chrétiens ».

    Mgr. Peter Iornzuul Adoboh, évêque de Katsina Ala (État de Benue), ainsi que Mgr. Matthew Ishaya Audu, évêque de Lafia (capitale de l’État de Nassarawa), pensent tous deux qu’il existe un objectif clair d’islamisation de la « Middle Belt ». Et les bergers peuls font partie de ce plan. « Ils veulent nuire aux chrétiens », explique Mgr. Audu, « et le gouvernement ne fait rien pour les arrêter, parce que le Président Buhari fait également partie du groupe ethnique des peuls ». Ces soupçons de protection par le gouvernement sont apparus non seulement parce que la police fédérale ne faisait rien pour s’attaquer au problème, mais aussi en raison du fait que les éleveurs peuls disposaient d’armes de plus en plus sophistiquées. Il fut un temps où ces bergers n’étaient armés que de bâtons », explique Mgr. Avenya, mais maintenant ils ont des fusils AK 47. Ces armes sont trop coûteuses pour qu’ils puissent se les payer. Qui les fournit ? De plus, dans cette région il y a des points de contrôle tous les deux kilomètres. Comment est-il possible que ces hommes armés, avec leurs troupeaux, deviennent invisibles ? ».

    Le 22 mai, tous les diocèses du Nigéria se sont joints à une marche de protestation pour demander au gouvernement de protéger les chrétiens. « Nos fidèles sont assassinés ou sont contraints de se déplacer continuellement à cause de la violence », ont affirmé les évêques de Lafia et Katsina Ala, et en Occident, on continue encore de considérer le problème des bergers peuls comme une affaire interne. Ne faites pas la même chose qu’avec le Rwanda, n’attendez pas que le génocide ait eu lieu pour intervenir ! »

    Par Marta Petrosillo

  • Congo : une indépendance pour quoi faire ?

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    Souvenir : il y a 58 ans, jour pour jour, c’était le jeudi 30 juin 1960: sur le coup des 11 heures, au fond de la brousse de l’Uélé, par petits groupes, des villageois se rassemblent  sur la  barza et dans le lupango de la maison familiale: « Radio Congo Belge » relaie la cérémonie de la déclaration de l’indépendance qui se déroule très loin de là (1.500 km à vol d’oiseau) à Léopoldville, dans la grande salle des congrès de la résidence du gouverneur général (rebaptisée Palais de la Nation).

    Babuas ou Bakérés, les paysans des bords de la Bima ou de l’Andu, ne comprennent pas le français. Au fur et à mesure, Maman traduit en lingala les discours bien lissés du Roi Baudouin et du futur président de la République, Joseph Kasavubu. Une harangue impromptue de Lumumba alourdit soudain l’atmosphère: la traductrice improvisée, imperturbable, prend alors des libertés avec les propos désobligeants du leader nationaliste: tout va bien, chacun veut la paix.

    Le peuple approuve. Simon Mpango, le capita-chef,  invite toute la famille  à participer à la grande fête organisée au village. Papa esquisse quelques pas de danse entre deux haies de travailleurs indigènes. Je filme la scène avec ma petite caméra 8mm. La bière et le vin de palme coulent au milieu des épilis, des coiffes à plumes et des pagnes en écorce. Non, la nuit dernière, les morts ne sont pas ressuscités, aucun enfant n’a disparu dans la forêt et ce soir la voie lactée baignera encore le ciel de sa douce lumière. Mais cinq jours plus tard la Force Publique se rebelle à Thysville, l’incendie se propage et tout s’effondre comme un château de cartes. Le Congo ne s’en est jamais remis.  

    Eternel retour d’une histoire sans fin : 58 ans plus tard, un an et demi après avoir arraché in extremis l’Accord de la Saint-Sylvestre, les évêques catholiques congolais continuent à exiger la tenue des élections libres, démocratiques et inclusives en République démocratique du Congo. Lu sur le site de "La Libre Afrique":

    Cenco ob_6630c9_carton-rouge-des-eveques-a-kabila.JPG« Dans un long courrier diffusé ce jeudi 29 juin, à la veille de la fête nationale et au terme de leur assemblée plénière, les évêques congolais dressent une série de constats et adressent une série de recommandations à l’ensemble de la population congolaise, mais aussi à la communauté internationale, appelée à continuer à soutenir le processus démocratique en RDC. Les évêques se disent préoccupés par les incertitudes qui planent sur le procesus électoral à six mois du passage par les urnes.

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  • Le mariage chrétien a-t-il encore un avenir ? Pour en finir avec les malentendus

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    De Philippe Maxence, le 29 juin 2018, sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau »:

    Thibaud Collin FIC140625HAB0.jpg« Cinquante ans après la parution de l’encyclique Humanæ vitæ, le philosophe Thibaud Collin se penche à nouveau sur la crise du mariage. Son dernier livre, Le mariage chrétien a-t-il encore un avenir ?, semble poser dans son titre une question quasi désespérée. C’est pourquoi, il ne faut pas manquer d’y associer le sous-titre retenu : Pour en finir avec les malentendus, qui ouvre des perspectives, non seulement plus optimistes, mais surtout plus actives. On prendra ainsi mieux en considération le propos et le but de l’auteur.

    Et si nous évoquons pour notre part le repère historique que constitue Humanæ vitæ, il ne s’agit pas non plus d’un hasard. Certes, l’analyse de Thibaud Collin ainsi que sa réflexion ne portent pas essentiellement sur cette encyclique publiée en 1968 par le pape Paul VI. Mais celle-ci avait marqué un coup d’arrêt dans les hésitations du magistère concernant le recours à la contraception artificielle, période qui a ébranlé en profondeur chez les fidèles la perception de ce qu’est le mariage chrétien. Après la parution de l’encyclique, la contestation ne s’est pas tue ; la pratique d’une grande partie des couples catholiques ne s’est pas forcément conformée à l’enseignement du magistère, mais la parole était claire, les repères présents et une pastorale cohérente possible.

    Le contexte historico-magistériel

    Humanæ vitæ rappelait dans une époque en crise l’enseignement de l’Église catholique. À sa manière et pour son temps, Paul VI s’inscrivait dans les pas de l’un de ses prédécesseurs. Le 31 décembre 1930, le pape Pie XI avait en effet publié une encyclique intitulée Casti connubii dans laquelle il rappelait le sens authentique du mariage chrétien. Le contexte historique n’était déjà plus favorable à ce dernier. Le droit nouveau, né de la Révolution, enraciné dans les Lumières, favorisait le divorce. Comme l’a bien montré Xavier Martin, les Lumières rompaient aussi radicalement avec la conception chrétienne de la femme et ravalaient celle-ci au rang de mineure, déséquilibrant le couple chrétien et accumulant à long terme les ingrédients nécessaires à la révolution féministe. L’égoïsme des classes bourgeoises se manifestait également dans sa volonté de réduire le nombre d’enfants, volonté élevée au rang de théorie puis de politique par le malthusianisme.

    Léon XIII avait déjà rappelé la sainteté du mariage dans l’encyclique Arcanum divinæ sapientiæ. Pour sa part, Pie XI répondait en quelque sorte à la décision de la Communion anglicane qui, lors de la Conférence de Lambeth de 1930, avait ouvert la voie au recours à la contraception artificielle, ouvrant ainsi dans les milieux chrétiens une longue et inachevée période de doutes.

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  • "Raciste", la Petite Maison dans la Prairie ?

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    De Ludivine Trichot sur le site du Figaro :

    Le prix Laura Ingalls débaptisé en raison du «racisme» de La Petite maison dans la prairie

    Le politiquement correct a encore frappé. Fondée en 1954, cette récompense littéraire a été renommée par l'Association des bibliothèques pour enfants. La série de huit tomes de La Petite maison dans la prairie qui a inspiré le célèbre feuilleton, est en effet décriée outre-Atlantique pour ses propos anti-Amérindiens et anti-Noirs.

    On se souvient tous de cette petite fille courant les nattes au vent dans la prairie avec ses soeurs. Laura Ingalls, interprétée à l'écran de 1974 à 1983 dans la série La Petite maison dans la prairie par Melissa Gilbert, est aussi le personnage central d'une œuvre littéraire marquante du XXe siècle aux États-Unis. Le feuilleton télé est issu des livres de Laura Ingalls Wilder, huit tomes inspirés de son enfance publiés entre 1932 et 1943. À la suite d'une réunion à la Nouvelle-Orléans, l'Association des bibliothèques pour enfants a décidé samedi de débaptiser le prix littéraire Laura Ingalls Wilder car elle juge son œuvre raciste. La récompense a été ainsi renommée le prix de l'Héritage littéraire pour les enfants. Les adhérents de l'ALSC ont été sondés en mai pour avoir leur avis sur le changement de nom du prix. Une majorité y était favorable

    «Les œuvres de Mme Wilder restent l'objet d'études et d'analyses littéraires qui mettent souvent en lumière des sentiments anti-Amérindiens et anti-Noirs, a expliqué l'organisation. L'ALSC reconnaît que l'héritage de l'auteur est complexe et que l'œuvre de Mme Wilder n'est pas universellement acceptée.» La récompense a été créée en 1954. Elle est décernée selon un rythme variable à des auteurs pour leur participation à la littérature enfantine. Le premier prix a d'ailleurs été décerné à Wilder elle-même.

    Une œuvre reflet de son époque

    La Petite maison dans la prairie raconte le quotidien d'une famille de fermiers dans l'Ouest des États-Unis au XIXe siècle. À cette époque, le Nouveau Monde est encore très ancré dans le racisme. «Un bon Indien est un Indien mort», peut-on notamment lire dans les pages du livre de Laura Ingalls Wilder, née en 1867 et décédée en 1957. La journaliste Samira Ahmed rapportait toutes ces phrases «inacceptables» en 2010 dans un article pour le Guardian. «Les livres de Mme Wilder sont le produit de sa vie, ses expériences et ses perspectives en tant que femme blanche de cette époque, a tenté de défendre l'ALSC. Ils représentent une attitude culturelle dominante, sans être universelle, envers les indigènes et les personnes de couleur quand elle vivait et quand le prix a été créé.»

    La série La Petite maison dans la prairie a connu un réel succès en librairie. Des millions d'exemplaires ont été vendus à travers le monde. En 1974, Michael Landon reprend le concept pour l'adapter à l'écran. Le show télévisé deviendra culte avec 205 épisodes diffusés sur la chaîne NBC et à travers le monde. Certains ont tenu à souligner la contribution de l'auteur à la littérature et la culture américaine. Son impact reste toutefois moindre face à celui du livre Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell, publié en 1936 et vendu à plus de 45 millions d'exemplaires, qui a marqué toute une génération. Chaque année depuis trente-quatre ans, sa célèbre adaptation était projetée à l'Orpheum de Memphis, dans le Tennessee. Mais l'an passé, après l'attaque de Charlottesville, dans laquelle une militante antiraciste a été tuée par un suprémaciste blanc, la salle a décidé de suspendre cette tradition. Le film aux dix Oscars de Victor Fleming était l'objet de plaintes, motivées par «le portrait discriminant des noirs américains et la vision idéalisée des Sudistes».

     
  • La façon dont le pape François prépare le prochain conclave

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    De Marie-Lucile Kubacki sur le site de l'hebdomadaire "La Vie" :

    Comment François prépare le prochain conclave

    Ce jeudi 28 juin, le pape crée 14 nouveaux cardinaux à Rome, dont 11 électeurs. Par ces nominations, François façonne par petites touches le visage de l'Église catholique de demain. Analyse.

    Les consistoires se suivent… et ne se ressemblent pas. Et pour cause, cette cinquième vague de « création de cardinaux » du pape François marque symboliquement un passage : pour la première fois depuis le début du pontificat, le nombre d’hommes en rouge créés par François dépassera le nombre de ceux créés par son prédécesseur Benoît XVI, pour atteindre presque la moitié des cardinaux électeurs. Une donnée importante, car ce sont ces cardinaux de moins de 80 ans qui devront élire le prochain pape. Sur les 125 cardinaux électeurs que comptera le collège après ce consistoire, 59 ont été créés par François, 47 par Benoît XVI et 19 par Jean Paul II. D’une certaine manière, à travers ces nominations et les changements qu’il impulse au collège cardinalice, le pape sculpte le visage de l’Église catholique des prochaines années et prépare l’après.

    Comment François a-t-il changé la donne ? La réponse tient en trois mots clés : universel, périphéries, minorités. Sous son pontificat, l’Europe a vu sa représentation fondre lentement pour passer de 60 électeurs au conclave de 2013 à 53 après le dernier consistoire, avec une nette érosion de la part italienne, passée de 28 électeurs à 22. L’Amérique du Nord a maintenu son chiffre de 17 cardinaux électeurs. Il n’y a pas eu d’explosion du nombre de centre et latino-américains, qui n’ont gagné que 2 électeurs, passant de 16 à 18. En revanche, l’Afrique et surtout l’Asie-Océanie ont vu leur représentation s’envoler depuis 2013, les premiers passant de 11 à 16 électeurs et les seconds, de 11 à 21 électeurs. En vision d'ensemble, cela signifie que « le Sud » est beaucoup plus représenté qu’en 2013, avec 55 électeurs contre 28 à l’époque.

    Changer le visage de l'Église

    Si l’on regarde à présent dans le détail, plusieurs constats s’imposent. Le premier est que François ne respecte plus nécessairement la tradition des sièges cardinalices « privilège historique », qui veut qu’être nommé évêque à la tête de certains diocèses – généralement de grandes villes à forte représentation catholique – soit synonyme de barrette rouge. Le but ? Conserver la plus large liberté de choix possible afin de pouvoir véritablement changer le visage de l’Église. Pour autant, certains, y compris parmi ses admirateurs, estiment qu’il nomme encore trop de cardinaux parmi les responsables de Curie. C’est le cas du prêtre jésuite et éditorialiste américain Thomas Reese, qui déclarait à La Vie, à l’occasion de l’anniversaire du pontificat : « La plus grande réforme dont la Curie ait besoin est ce cesser de faire évêques ou cardinaux tous ceux qui y travaillent. Le pape demande aux gens d’adopter une attitude de service mais il ne comprend pas que pour qu’ils se comportent réellement comme tels, ils doivent cesser d’être ordonnés évêques ou créés cardinaux. »

    Par ailleurs, le pape crée des cardinaux dans des pays qui n’en ont jamais eus, mais en cela il n’est pas particulièrement novateur, Jean Paul II ayant commencé à le faire avant lui, animé par la volonté de reconnaître que le catholicisme croissait dans certains pays du Sud quand il avait tendance à stagner ou décliner au Nord. La véritable nouveauté impulsée par François, en revanche...

    (la suite est en accès payant)

  • D'après le cardinal Müller, nous nous convertissons au monde au lieu de nous convertir à Dieu

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    Du Catholic World Report, ces extraits traduits par un membre du Forum Catholique (Chicoutimi):

    "Voici ma traduction française de quatre propos intéressants du Cardinal Müller recueillis par Catholic World Report:

    Cardinal Müller: "Nous expérimentons la conversion au monde, au lieu de Dieu"

    1. Sur le programme des évêques allemands:

    ''Un groupe d'évêques allemands, avec en tête leur président [de la Conférence épiscopale allemande], se considèrent comme des faiseurs de tendances de l'Église catholique dans la marche vers la modernité. Ils considèrent la laïcisation et la déchristianisation de l'Europe comme un développement irréversible. Pour cette raison, la Nouvelle Évangélisation - le programme de Jean Paul II et Benoît XVI - est à leurs yeux une bataille contre le cours objectif de l'histoire, ressemblant à la bataille de Don Quichotte contre les moulins à vent. Ils cherchent pour l'Église une niche où elle peut survivre en paix. Par conséquent, toutes les doctrines de la foi qui s'opposent au «courant dominant», au consensus sociétal, doivent être réformés.

    Une conséquence de ceci est la demande de la Sainte Communion même pour les personnes sans la foi catholique et aussi pour les catholiques qui ne sont pas dans l’état de grâce sanctifiante. Sont également à l'ordre du jour: la bénédiction pour les couples homosexuels, l'intercommunion avec les protestants, la relativisation de l'indissolubilité du mariage sacramentel, l'introduction de viri probati et l'abolition du célibat sacerdotal, l'approbation des relations sexuelles avant et hors mariage. Ce sont leurs objectifs, et pour les atteindre, ils sont prêts à accepter même la division de la conférence des évêques.

    Les fidèles qui prennent la doctrine catholique au sérieux sont considérés comme conservateurs et expulsés de l'Église, et exposés à la campagne de diffamation des médias libéraux et anti-catholiques.

    Pour de nombreux évêques, la vérité de la révélation et de la profession de foi catholique n'est qu'une variable de plus dans la politique du pouvoir intra-ecclésial. Certains d'entre eux citent des accords individuels avec le pape François et pensent que ses déclarations dans des entretiens avec des journalistes et des personnalités publiques loin d’être catholiques justifient même l'édulcoration de vérités définies et infaillibles de la foi (= dogmes). Tout compte fait, nous avons affaire à un processus flagrant de protestantisation.

    Aujourd'hui, pour de nombreuses personnes, être accepté par les médias est plus important que la vérité, pour laquelle nous devons aussi souffrir. Pierre et Paul ont souffert le martyre pour le Christ à Rome, le centre du pouvoir à leur époque. Ils n'étaient pas célébrés par les dirigeants de ce monde comme des héros, mais plutôt moqués comme le Christ sur la croix.

    (…)

    Nous ne devons jamais oublier la dimension martyrologique du ministère pétrinien et du ministère épiscopal.''

    2. Sur la communion pour les protestants:

    ''Aucun évêque n'a le pouvoir d'administrer la sainte communion aux chrétiens qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique. Ce n'est que dans une situation de danger de mort qu’un protestant peut demander l'absolution sacramentelle et la Sainte Communion comme viatique, s'il partage toute la foi catholique et entre ainsi en pleine communion avec l'Église catholique, même s'il n'a pas encore déclaré officiellement sa conversion.

    Malheureusement, aujourd'hui, même des évêques ne connaissent plus la foi catholique en l'unité de la communion sacramentelle et ecclésiale et justifient leur infidélité à la foi catholique avec un prétendu souci pastoral ou avec des explications théologiques contraires aux principes de la foi catholique. Toute doctrine et praxis doivent être fondées sur la Sainte Écriture et la Tradition Apostolique, et ne doivent pas contredire les déclarations dogmatiques antérieures du Magistère de l'Église. (…)''

    3. Sur la trahison des pasteurs:

    ''Il y a beaucoup de gens qui vivent leur foi, qui aiment le Christ et son Église, et qui placent tout leur espoir en Dieu dans la vie et dans la mort. Mais parmi eux il y en a beaucoup qui se sentent abandonnés et trahis par leurs pasteurs. Être populaire dans l'opinion publique est de nos jours le critère d'un soi-disant bon évêque ou prêtre. Nous faisons l'expérience de la conversion au monde, au lieu de Dieu, contrairement aux déclarations de l'Apôtre Paul: ''Est-ce que je cherche maintenant la faveur des hommes ou de Dieu? Ou est-ce que j'essaye de plaire aux hommes? Si j’en étais encore à plaire à des hommes, je ne serais pas serviteur du Christ'' (Ga 1, 10).

    Nous avons besoin de prêtres et d'évêques remplis de zèle pour la maison de Dieu, qui se consacrent entièrement au salut des êtres humains dans ce pèlerinage de la foi vers notre demeure éternelle. Il n'y a aucun avenir pour le ‘’christianisme léger" (Christianity Lite). Nous avons besoin de chrétiens avec un esprit missionnaire.''

    4. Sur le sacrement de l’Ordre réservé aux hommes:

    ''La foi est nécessaire pour le salut. La diplomatie papale peut accomplir beaucoup de bien dans le monde. Mais la proclamation de la foi et de la doctrine ne doit pas être subordonnée aux exigences et aux conditions des jeux de pouvoir terrestres. La foi surnaturelle ne dépend pas du pouvoir terrestre. 

    Dans la foi, il est clair que le sacrement de l'Ordre - dans les trois degrés (évêque, prêtre et diacre) - ne peut être reçu validement que par un homme baptisé, parce que lui seul peut symboliser et représenter sacramentellement le Christ comme époux de l'Église. Si le ministère sacerdotal est compris comme une position de pouvoir, alors cette doctrine de la réservation des Ordres sacrés aux catholiques de sexe masculin est comprise comme une forme de discrimination contre les femmes.

    Mais cette perspective de pouvoir et de prestige social est fausse. Ce n'est que si nous voyons toutes les doctrines de la foi et des sacrements avec des yeux théologiques, et non en termes de pouvoir, que la doctrine de la foi concernant les prérequis naturels pour les sacrements de l'Ordre et du Mariage nous sera aussi évidente. Seul un homme peut symboliser le Christ, l'Époux de l'Église. Un seul homme et une seule femme peuvent symboliquement représenter la relation du Christ à l’Église.'' (…)"

    * Pour lire l'intégralité de l'entrevue (en anglais), c'est sur Catholic World Report