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  • L’Assomption : Marie en son royaume

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    Pourquoi l’Assomption occupe-t-elle une place si importante dans le calendrier liturgique… et spécialement en France ? De Jean-Michel Castaing sur le site « Aleteia » :

    assomption.jpg« La fête de l’Assomption tombe au beau milieu de l’été. Le 15 août : cette date ne doit rien au hasard. La montée de Marie à la gloire céleste, « avec son corps et son âme » selon les termes de la définition dogmatique de Pie XII, arrive lorsque les temps sont mûrs. L’Assomption marque en effet la fin de la moisson du mystère pascal. Il en constitue le couronnement, le fruit achevé, avec la Toussaint (le dogme fut d’ailleurs proclamé le premier novembre 1950). Avec l’entrée de Marie au ciel, la rédemption dans le Christ atteint sa pleine consommation.

    Cependant, malgré sa notoriété, beaucoup de nos contemporains se demandent pourquoi cette fête possède une telle importance dans le calendrier liturgique. Quatre raisons (plus une en France), — mais il en existe bien d’autres — justifient la place de ce mystère marial dans le catholicisme.

    La maternité universelle de la Vierge

    Tout d’abord, la montée de Marie à la gloire céleste est la condition de possibilité de l’exercice de sa maternité spirituelle à notre égard. L’Assomption est une investiture : la maternité de la Vierge y prend toute son efficacité. Au ciel, la Vierge nous entoure de sa sollicitude, tout en menant le combat de Dieu contre Satan, car nul ne se bat mieux qu’une mère pour ses enfants.

    L’Assomption, en consacrant la maternité de Marie, révèle la vérité ultime du corps humain. Qu’est-ce que le corps ? Il est ce qui, en nous, est tourné vers le monde, vers les autres et vers Dieu. Le corps exprime cette faculté de sortir de nous-mêmes. Aussi Marie, assumée au ciel en son corps et son âme, est-elle maintenant en relation continuelle avec le monde et tous les hommes.

     

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    Le mystère du corps humain au Ciel

    L’Assomption, en portant au jour la dimension centrale du corps humain dans la personne de la Mère du Christ, nous révèle également le mystère intime de nos personnes. Le corps constitue en effet comme le sacrement de notre intimité, l’épaisseur de notre être appelé à ressusciter avec le Christ. De ce point de vue, la montée de Marie à la gloire céleste, en tant qu’icône prophétique de l’Église appelée à vivre en et avec Dieu, signale qu’aucune dimension de nos personnes ne sera laissée de côté dans l’éternité. Dieu les recueillera au contraire toutes, en les intégrant les unes aux autres.

    Là où la postmodernité morcelle les individus, les saucissonne en tranches (haut, bas, milieu, intelligence, affect, corps, âme, spirituel, amour, plaisir, etc.), le mystère de l’Assomption nous met devant les yeux ce qui fait la grandeur de la divinisation de l’être humain : l’intégration en Dieu de toutes ses composantes. Par ailleurs, l’Assomption est prophétique du règne de l’homme sur le cosmos : le corps glorieux institue une relation nouvelle de nos personnes à la matière.

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    Que se passe-t-il à notre mort ?

    Icône de l’Église éternelle

    L’Assomption nous dévoile également notre destinée finale. Nous ne savons plus quoi penser de l’au-delà. Privés d’enseignements sur les fins dernières, les esprits se retrouvent parfois livrés aux mains inquiétantes de prédicateurs jouant sur les peurs et les ignorances. La transfiguration de la Vierge dans la gloire nous présente le ciel sous un jour nouveau. Le monde céleste n’est plus une réalité désincarnée. À la droite du Ressuscité du jour de Pâques, se tient sa Mère glorifiée en son corps. « La terre nouvelle et les cieux nouveaux » salués par l’Apocalypse, sont habités par des êtres humains de chair et de sang. Comment mieux dire cette vérité que la grâce ne détruit pas la nature, mais la porte à son accomplissement ? Toujours les temps de la maturité du 15 Août…

    Le mystère de la femme

    « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une Femme ! » (Ap 12, 1). L’Assomption révèle enfin le mystère de la femme. Le moment est venu de s’interroger pour savoir si le christianisme ne détiendrait pas la clé de compréhension de ce mystère. « Plus une femme est chrétienne, plus elle est femme » disait Léon Bloy. On devine les haussements d’épaules des bien-pensants face à une telle affirmation. Sans se laisser intimider, les chrétiens auraient tout intérêt à explorer cette piste afin de confondre les faux-sages de la postmodernité à ce sujet.

    La suite ici : L’Assomption : Marie en son royaume

    JPSC

  • Liège: fêter le 15 août 2018 à l'église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy

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    Affiche_15 aout2018.jpg

    A Liège, en Outremeuse le 15 août de chaque année, la piété mariale se mêle volontiers au folklore populaire et c’est très bien ainsi !

    Plus insolite: sur l’autre rive du fleuve, au Centre-Ville, un groupe de chanteurs issu des conservatoires royaux de Liège et de Mons a aussi voulu se réunir cette année pour célébrer la Madone de l’Assomption avec les plus beaux motets mariaux du répertoire classique. Au programme: William Byrd, Arcadelt, Aichinger, Arcadelt, César Franck et Diogo Dias Melgas.

    Cela se passe au cours de la messe célébrée le mercredi 15 août 2018 à 10h en l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132: avec les solistes du plain-chant et l’Ensemble polyphonique « VocA4 » réuni par Arnaud François, avec l’appui de l’association Foliamusica pour la promotion des jeunes talents (dir. C. Leleux). A l’orgue: Patrick Wilwerth, chef du chœur universitaire de Liège et professeur au conservatoire de Verviers.

    Bienvenue à tous (libre et gratuit). Plus de détails sur l’affiche reproduite ci-dessus et heureuse fête de Sainte Marie à chacun. Rens. Tel. 04.344.10.89 email sursumcorda@skynet.be

    LES ORIGINES DE LA FÊTE DE L’ASSOMPTION

    Très tôt, les premiers chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l’Eglise. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l’empereur byzantin Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.

    La fête arrive à Rome grâce au pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le concile de Mayence l’impose à l’ensemble de l’Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d’Assomption mais l’Eglise ne ressent pas le besoin d’ériger en dogme cette croyance.

    C’est après la proclamation par Pie IX du dogme de l’Immaculée Conception, dans le grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que  soit officiellement défini le dogme de l’Assomption.

    C’est ce que fit solennellement le pape Pie XII le 1er novembre 1950 sur la place Saint-Pierre à Rome: « Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste » (constitution apostolique « Munificentissimus Deus »).

    Quelques extraits du programme des chants

    Jacques Arcadelt (Namur,1507- Paris,1568):  Ave Maria

    William Byrd (Londres,1539- Stondon Massey, Esses, 1623):

     messe à 3 voix

    Gregor Aichinger (Ratisbonne,1564- Augsbourg,1628): Regina Caeli

     

    Diogo Dias Melgas (Cuba, Portugal,1638-Evora, 1700): Salve Regina 

    Plain-chant de la messe de l'Assomption

    Plus de renseignements : tel 04 344 10 89  ou email : sursumcorda@skynet.be

    __________

    Une initiative de "Sursum Corda" asbl, Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège.Tel. 04.344.10.89.

    E-mail : sursumcorda@skynet.be. Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Faire un don ? Compte bancaire : IBAN BE58 0003 2522 9579 BIC BPOTBEB1 de Sursum Corda asbl, Rue Vinâve d'île, 20 bte 64, 4000 Liège.

    JPSC

  • Les évêques ivoiriens vent debout contre la loi sur la santé sexuelle et de la reproduction

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    Du Père Cédric Mouzou SJ sur Vatican News :

    En Côte d'Ivoire, les évêques disent non à la Loi sur la santé sexuelle et de la reproduction

    L’Église Catholique en Côte d’Ivoire s’est prononcée, vendredi 06 juillet 2018, sur le projet de loi, relative à la santé sexuelle et de la reproduction. Un projet qu’Elle trouve contradictoire à la foi chrétienne.

    Au moment où le Gouvernement ivoirien s'apprête à proposer au Parlement, l'adoption, d'un projet de loi relatif à la « santé sexuelle et de la reproduction», les évêques ivoiriens ont publié un message  le 6 juillet 2018, dans lequel ils se dressent contre ce projet de loi. Mgr Antoine Koné, évêque d'Odienne, et président de la Commission épiscopale pour la doctrine de la foi, a donné la position de l'Eglise catholique sur ce projet de loi, au cours d’une conférence de presse, vendredi 06 juillet 2018, au siège de la conférence des évêques catholique en Côte d’Ivoire à Abidjan Cocody. Le projet de loi a été présenté le 30 novembre 2017 par la ministre de la santé et de l’hygiène publique, Raymonde Michèle Goudou Coffie. L’objectif  de la loi, avait expliqué la ministre, est de lutter contre le phénomène des grossesses non désirées, en particulier chez les adolescentes, et de permettre aux ivoiriens de contrôler leur sexualité.

    Une disposition contraire à la loi naturelle et à la foi chrétienne

    En tant que pasteurs, les évêques ivoiriens sentent la responsabilité « de réaffirmer la position constante de l'Eglise catholique afin de prévenir toutes dispositions de lois qui pourraient s'apparenter à la culture de la mort contre celle de la vie, au regard de la loi naturelle et de la foi chrétienne». Ils trouvent leurs préoccupations justifiées car « le domaine de la génétique, de la médecine et des biotechnologies appliquées à l'homme, sont des secteurs de grande importance pour l'avenir de l'humanité, mais au sein desquels se vérifient aussi d'évidents abus inacceptables». Les évêques Ivoiriens dénoncent également « les tentatives de donateurs puissants et fortunés, qui obligent les pays en développement à accepter des pratiques sécularisées en matière de sexualité humaine, de vie, de famille et même d'anthropologie fondamentale, comme condition de la réception de l'aide au développement».

    Non à l'accès gratuit aux contraceptifs, à l'avortement et à la procréation médicalement assistée

    Toutefois, les évêques reconnaissent la contribution de la biologie et de la médecine au bien intégral de la vie humaine. « Mais nul biologiste ou médecin ne peut raisonnablement prétendre, décider de l'origine et du destin des hommes au nom de sa compétence scientifique». Ainsi, les évêques rappellent-ils la sacralité de la vie humaine qui doit être respectée.

    “ Personne, en aucune circonstance, ne peut revendiquer pour soi le droit de détruire directement un être humain innocent ”

    Concernant l'accès aux méthodes contraceptives à toute personne en âge de procréer et aux mineurs âgés de seize ans révolus, les évêques craignent, que la libéralisation des méthodes contraceptives, ne conduise à un libertinage sexuel et à la fuite des responsabilités procréatrices. Ils dénoncent « avec la dernière énergie » l'interruption volontaire de grossesse, qu’ils ne cessent de considérer comme un homicide volontaire. « C'est un meurtre délibéré et direct d'un être humain dans la phase initiale de son existence». Concernant la procréation médicale assistée, les évêques réitèrent la position de l’Eglise : « Ce qui est techniquement possible n'est pas pour autant moralement admissible».

    L’appel des évêques

    À la lumière de ces considérations, l’appel des évêques est clair : Le  gouvernement, les parlementaires, le personnel médical, les chefs religieux et les fidèles doivent prendre « leur responsabilité devant l'histoire pour que la vie soit sauvegardée face à ce qui apparaît comme une menace voilée, mais réelle». Les évêques invitent le gouvernement à plus de vigilance, « dans ce monde globalisé, où les intérêts égoïstes et pervers s'imposent sur notre continent africain avec une vitesse qui ne cesse de s'accélérer ». Pour eux, une loi, pour qu'elle soit loi, doit tenir compte des aspirations légitimes du peuple. « Or, le peuple de Côte d'Ivoire aspire à la vie». Ainsi, les parlementaires sont appelés à voter cette loi « avec une conscience droite qui reconnaît que l'avortement reste dans l'histoire des peuples, l'un des signes majeurs de la décadence d'une société et d'une civilisation».

  • Enigmes historiques : un livre remet l’histoire à l’endroit et démolit les mythes fabriqués dans l’intention de nuire

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    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Énigmes historiques ou machines de guerre ?

    Énigmes historiques ou machines de guerre ?

    « Les grandes énigmes historiques », filon longtemps inépuisable - le recours aux analyses d’ADN a apporté récemment des réponses définitives à quelques-unes des plus excitantes …- de l’édition, auront eu l’incontestable mérite, par les efforts d’intelligence, de recherches, de logique qu’elles exigeaient, de susciter des vocations d’historiens passionnés. Sont-elles, cependant, en leur genèse, aussi innocentes qu’il y parait ?

    La parution d’un recueil grand public, mais signé des meilleurs spécialistes et enrichi de fortes bibliographies, Les énigmes de l’histoire de France, (Perrin. 400 p. 21 €.) supervisé par Jean-Christian Petitfils, invite, en le lisant, à se poser des questions.

    Exceptée le débat, qui restera sans doute ouvert, de la localisation du site d’Alésia et des raisons de la défaite de Vercingétorix, auquel le terrain comme le nombre de combattants semblaient promettre la victoire, des faits plus récents, telle l’arrestation de Jean Moulin à Caluire ou le voyage à Baden-Baden de De Gaulle en 1968, tous ces récits ou presque, en effet, concernent des affaires dont les contemporains parfois, les politiques, les idéologues et l’historiographie à leur service toujours, se servirent pour porter des coups violents à l’Église, au catholicisme, à la monarchie.

    Il y a là, à n’en pas douter, plus qu’une coïncidence.

    Prenons les Templiers. Pour les médiévistes sérieux, tout est clair : Philippe le Bel trouve son intérêt à abattre la puissance financière plus encore que militaire de l’Ordre du Temple, inutile depuis la perte du royaume latin de Jérusalem. La seule vraie question, toujours disputée, est de savoir qui a lancé les premières accusations contre l’Ordre, et si le roi y a cru ou non, selon que chacun le voit cynique et pragmatique, ou pieux et naïf. Les textes médiévaux concernant le Temple, de mieux en mieux étudiés, ont permis d’écarter les assertions concernant une « règle secrète », des pratiques païennes parmi les moines soldats, la conversion cachée de certains d’entre eux à l’Islam. Rien, comme le rappelle Alain Demurger, auteur du chapitre, n’y renvoie au moindre ésotérisme, encore moins aux origines de la maçonnerie ni aux trésors, spirituels et matériels supposés découverts sous le temple de Salomon. Tout cela est un fatras inventé à compter du XVIIIe siècle à partir de rien, et grossi à l’infini par une foule d’illuminés, certains sachant fort bien ce qu’ils faisaient, afin d’accréditer l’existence d’un secret gnostique détenu par les Templiers, lesquels auraient été, pour cette raison, éradiqués par la papauté et la monarchie. Le Da Vinci Codene fut que le dernier avatar de cette énorme fumisterie, qui aura écarté de l’Église des multitudes de crédules manipulés.

    Créer artificiellement des zones d’ombre et des « mystères » autour de Jeanne d’Arc, la vouloir bâtarde d’Isabeau de Bavière et de Louis d’Orléans, gloser sur sa santé mentale, la prétendre échappée au bûcher de Rouen, c’est nier la réalité du miracle johannique et la possibilité que Dieu soit intervenu dans les difficultés du royaume de France. Ainsi que le dit Jacques Trémolet de Villers, le seul mystère de Jeanne tient à la grandeur du miracle qu’elle incarne, et c’est précisément ce qui dérange.

    À travers la Saint-Barthélemy, et les pamphlétaires huguenots l’avaient fort bien saisi, qui s’en servirent d’abondance, c’est la légitimité monarchique, le rôle du roi, accessoirement de la reine mère, qui sont dénoncés afin de remettre en cause la dynastie des Valois.

    Affirmer que Ravaillac fut manipulé par les ultimes partisans de la Ligue, c’est accuser les catholiques d’avoir trahi les intérêts de la France dans une sombre alliance avec l’ennemi espagnol, donc faire du pape et de l’Église un péril pour l’État et la cohésion nationale … S’interroger sur la nature des liens entre Anne d’Autriche et le cardinal de Mazarin, ou sur la volonté de Louis XIV de minimiser le rôle de Mme de Montespan, sa maîtresse et la mère de princes légitimés, dans l’Affaire des Poisons, c’est encore saper les fondements sacrés de l’ordre royal. Tout comme disserter gravement, même contre tout bon sens, sur l’éventualité que le Masque de fer fût le frère jumeau du Roi Soleil, ou que l’on ait caché au couvent de Moret l’existence d’une fille à la peau noire née du souverain et de sa femme …

    Toutes ces histoires enflent, grossissent, sortent sur la place publique à l’époque des Lumières et comment douter que cela soit voulu, calculé pour atteindre le trône et l’autel ?

    Cela devient évident avec l’agitation autour de l’affaire du collier de la Reine, née de l’aveuglement du cardinal de Rohan, pourtant bon diplomate admiré pour son intelligence, et de la vindicte de Marie-Antoinette, qui ne comprit pas qu’elle serait la première victime d’une « médiatisation » qu’il eût fallu à tout prix éviter …

    Ne revenons pas, Philippe Delorme le fait à la perfection, sur le drame Louis XVII, désormais éclairci. Faire croire à la survie du petit roi, c’était saper, et d’abord dans le cœur des fidèles déçus par la réalité de la Restauration, le sentiment de la légitimité bourbonienne.

    Dans un registre plus scabreux, feindre de ne pas comprendre les circonstances exactes du décès du prince de Condé, retrouvé pendu à une « espagnolette qui ressemblait à une petite baronne anglaise », c’était faire peser sur Louis-Philippe des soupçons de crime d’intérêt assez répugnants, ce qui arrangeait autant la droite légitimiste que la gauche républicaine.

    Mêmes manœuvres de déstabilisation politique concernant les morts suspectes de la Troisième République, telles les circonstances, montées en épingle du décès de Zola, icône de la gauche et du progrès fatalement assassiné par un complot réactionnaire.

    Quant à l’abbé Saunière, et à l’or de Rennes-le-château, ils servirent à jeter un discrédit supplémentaire sur l’Église, comme si les énormes trafics de messes d’un prêtre indigne n’y avaient pas suffi.

    Tout cela, au fil du temps, aura toujours visé les mêmes buts : favoriser la rupture de la France avec un modèle politique et religieux qu’il convenait d’éradiquer.

    Il faut se féliciter du sérieux d’un ouvrage qui remet, sauf rares exceptions, l’histoire à l’endroit et démolit les mythes fabriqués dans l’intention de nuire.

    Malheureusement, ils ont la peau dure et rencontreront toujours des adeptes pour les préférer à la vérité historique.

    Les énigmes de l’histoire de France, (Perrin. 400 p. 21 €.) supervisé par Jean-Christian Petitfils