Du site "Paix liturgique" :
PAUL VI : "COMME S'IL ÉTAIT LOISIBLE A QUI QUE CE SOIT DE LAISSER DANS L'OUBLI LA DOCTRINE PRÉCÉDEMMENT DÉFINIE PAR L'EGLISE"
MYSTERIUM FIDEI , un texte « extraordinaire » du pape de la messe « ordinaire »
(...) nous sommes heureux de vous proposer un beau texte du pape Paul VI, une sorte de texte « extraordinaire » du pape de la messe « ordinaire » : l'encyclique Mysterium Fidei, publiée le 3 septembre 1965, à la veille de la quatrième et dernière session de Vatican II.
L'encyclique intervenait alors que le grand chambardement de la réforme liturgique était commencé : par le motu proprio Sacram liturgiam du 25 janvier 1964, Paul VI avait lancé la réforme et institué la Commission pour l'Application de la constitution sur la liturgie. C'est aussi en 1965 que commençait le grand effondrement du catholicisme, manifesté par celui de la pratique dominicale, dans ce climat de « révolution culturelle » qu'avait favorisé de fait le Concile (voir notre Lettre 632 recensant le livre de Guillaume Cuchet : Comment notre monde a cessé d'être chrétien, Anatomie d'un grand effondrement, Seuil, février 2018).
Paul VI, pontife complexe à l'âme tourmentée, que l'on a souvent comparé à Hamlet, voulant et ne voulant pas, alors même qu'il ouvrait toutes grandes les vannes par ses réformes, tentait oralement d'endiguer le torrent. D'où son Credo du Peuple de Dieu, du 30 juin 1968 ; d'où son encyclique Humanæ vitæ, du 25 juillet 1968 ; et d'où, auparavant, l'encyclique Mysterium Fidei. « Nous savons en effet que parmi les personnes qui parlent ou écrivent sur ce mystère très saint, il en est qui répandent au sujet des messes privées, du dogme de la transsubstantiation et du culte eucharistique certaines opinions qui troublent les esprits des fidèles : elles causent une grande confusion d'idées touchant les vérités de la foi, comme s'il était loisible à qui que ce soit de laisser dans l'oubli la doctrine précédemment définie par l'Église ou de l'interpréter de manière à appauvrir le sens authentique des termes ou énerver la force dûment reconnue aux notions. » Certains, écrivait Paul VI, voulaient que la présence réelle soit exprimée différemment. Des théories parlant de « transsignification » ou de « transfinalisation » (le signe sacramentel occasionnerait un changement de signification ou de finalité du pain et du vin) entendaient se substituer au terme, dogmatiquement consacré, de transsubstantiation.
Ainsi, quoi qu'il en soit des responsabilités de Paul VI, et peut-être même à cause d'elles, cette sainte exhortation à "promouvoir, sans épargner paroles et efforts, le culte eucharistique, vers lequel en définitive doivent converger toutes les autres formes de piété" n'en a que plus de prix. Nous pouvons parfaitement l'appliquer à notre expérience spirituelle, théologique et vitale de la forme extraordinaire du rite romain, la plus parfaite expression de notre foi en la sainte Eucharistie.
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