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Abus sexuels : oser voir ce que l'on voit

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De Jean Bernard sur le site du mensuel La Nef :

Abus sexuels dans l’Église : oser voir ce que l’on voit !

Le synode a abordé la question des abus sexuels dans l’Église, mais sans s’y étendre. Sur cette difficile question existent des rapports, américains notamment, peu médiatisés et tout aussi peu évoqués par les responsables ecclésiastiques qui ne les intègrent pas dans leur réflexion. Or, ces rapports mettent en évidence un certain nombre de faits qu’il est essentiel de prendre en compte si l’on veut éradiquer un terrible fléau aux conséquences si dramatiques.

Depuis les dernières révélations concernant les abus sexuels sur mineurs commis par les membres du clergé au Chili, en Pennsylvanie et maintenant en Allemagne, la thèse officielle de l’Église est désormais claire : ces abus sont imputables au « cléricalisme », c’est-à-dire à ce sentiment de toute-puissance que le statut clérical conférerait à ses titulaires et qui les autoriserait à commettre de véritables crimes, en particulier sur les enfants. C’est en ce sens que, dans sa Lettre au peuple de Dieu du 20 août 2018, le pape François a souligné que l’origine de cette tragédie était à rechercher dans « la manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église », autrement dit dans le cléricalisme qui, « favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup de maux que nous dénonçons aujourd’hui ». Et le pape, dans cette lettre, de conclure de manière on ne peut plus claire : « Dire non aux abus, c’est dire non, de façon catégorique, à toutes formes de cléricalisme. » Pourtant, d’autres voix, parmi lesquelles figurent des hauts prélats (tels que le cardinal Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi), refusent de s’inscrire dans ce schéma explicatif et font entendre une thèse alternative, il est vrai un peu provocatrice : selon eux, les abus sexuels dans l’Église seraient, dans une large part, la conséquence de la surreprésentation d’homosexuels dans le clergé, et l’Église aurait fait preuve d’une tolérance aveugle en laissant accéder à la prêtrise ou à l’état religieux des hommes faisant courir, en raison de leur orientation sexuelle, un risque élevé aux mineurs et aux jeunes majeurs.

Pour tenter d’y voir plus clair dans le débat cléricalisme versus homosexualité, il convient plus que jamais d’avoir égard à la célèbre invitation de Charles Péguy : « Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. » Or, que voit-on justement sinon que la victime type d’un abus sexuel dans l’Église n’est pas à proprement parler un enfant, ce en quoi le terme de pédophilie souvent entendu est mal choisi, mais plutôt un adolescent, qui plus est de sexe masculin. Il suffit, pour s’en convaincre, de se référer à l’étude la plus précise jamais menée jusqu’alors sur les abus sexuels dans l’Église, celle du John Jay College of Criminal Justice de New York de 2004, portant sur les années 1950-2002. Or, cette étude a mis en évidence que, en ce qui concerne l’Église catholique aux États-Unis, les victimes étaient avant tout des mineurs pubères de 11 à 17 ans (81 %) et que, parmi cette dernière catégorie, la proportion selon le sexe s’établissait à 85 % de garçons et 15 % de filles. Ces chiffres, qui ont été peu ou prou confirmés par des études plus récentes conduites en Belgique (1) et en Allemagne (2), attirent d’autant plus l’attention qu’ils sont exactement l’inverse de ce qui est observé dans la société dans son ensemble, où les victimes sont, dans leur immense majorité, de sexe féminin (3).

 

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Commentaires

  • J'apprécie cette mise au point. Au moins on a un autre point de vue que celui de tout mettre sur " l'homosexualité" des clercs et des religieux impliqués dans les abus sexuels. Ce qui extrêmement faux dans sa grosse majorité.

    N'oublions pas qu'en Belgique aussi, bien des situations ont été révélées ... Je pourrais témoigner ...

  • Bizarre ! Moi je lisais au contraire que ce que la presse appelle pédophilie dans l'Eglise est le plus souvent une manifestation de l'homosexualité de certains clercs. Je suppose que si vous aviez compris comme moi ce texte vous ne l'auriez pas loué comme vous le faites.
    Je n'exclus pas a priori être influencé par un préjugé, alors posez-vous la question également.

  • Vous me répondez : " la presse appelle pédophilie dans l'Eglise est le plus souvent une manifestation de l'homosexualité de certains clercs...."

    Quelle presse ? NON les abus graves "sexuels" ne sont pas commis, au sein de l'Eglise, par des homosexuels, dans la plupart des cas.

  • Pouvez vous citer vos sources???...
    Car clairement les spécialistes de la question ne sont pas du tout d'accord avec vos propos Mr Delen !!!
    Des rapports indépendants du John Jay College of Criminal Justice en 2004 et 2011, ont conclu que 81 % des victimes d'abus sexuels étaient des hommes. En effet, le père Hans Zollner, S.J., vice-recteur de l'Université pontificale grégorienne, président du Centre de protection de l'enfance, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a récemment déclaré au journal La Stampa que «dans la plupart des cas, il s'agit d'abus homosexuels».

  • En réalité, les recherches, en particulier aux États-Unis, à partir des plaintes concernant la pédophilie, ont montré que plus de 80% des cas ne sont pas de véritables pédophilie (abus d'enfants en âge pré-pubère) mais d'éphébophilie (abus d'adolescents) qui est une dégénérescence de l'homosexualité. C'est donc cela le vrai problème derrière les abus sur mineurs.
    (LA BUSSOLA, 2012 - Interview du Père Dariusz Oko, de l'Université Jean-Paul II de Cracovie, spécialiste en la question)

  • Mes sources

    https://lanef.net/2018/11/30/abus-sexuels-dans-l'Eglise-oser-voir-ce-que-l'on-voit/?fbclid=IwAR0_yY6LOamenLpxUGjLh9wWxbkpPA7hv6kfLnMLZJ_HXlLKMjadmaZod54

  • Qu’est-ce que La Nef ?
    La Nef a été créée en décembre 1990, c’est un magazine mensuel, catholique et indépendant.
    Ce faisant, La Nef s’inscrit clairement et sans complexe dans une ligne de totale fidélité à l’Église et au pape qui la gouverne. Notre rôle est à la fois d’information et de formation, et en notre monde de l’image et de l’éphémère, nous essayons d’apporter une nourriture et une formation intellectuelle sérieuse conforme à l’enseignement de l’Église, et notamment à sa doctrine sociale.
    C’est pourquoi La Nef a cherché depuis le début à être un lieu où puisse se développer ce que l’on appelle le « débat d’idées ». En conséquence, nos pages sont l’occasion pour nombre d’intellectuels, philosophes, écrivains et professeurs, de s’exprimer, le plus souvent dans le cadre du grand dossier du mois ou dans des tables-rondes, ou encore dans nos pages « Débats/Points de vue », sur des questions relatives à la vie de l’Église, mais aussi de société, de morale, ou encore sur des thèmes culturels, politiques ou civilisationnels.
    En ce qui concerne plus particulièrement l’Église, notre ligne a toujours été d’être des artisans de paix en accueillant, notamment par nos grands entretiens du mois, tous les courants authentiquement catholiques qui œuvrent dans le sens du service de l’Église, dans la pleine fidélité à son Magistère et à sa Tradition. C’est dans cet esprit que nous avons suivi les encouragements de Jean-Paul II d’abord, puis de Benoît XVI dans son motu proprio Summorum Pontificum (2007), de travailler à une véritable paix liturgique qui suppose compréhension, respect et acceptation réciproques entre adeptes des deux formes liturgiques de l’unique rite romain.

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