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  • Mgr Gobilliard : « Dieu ne nous demande pas d’être brillants, mais de le laisser convertir les cœurs »

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    De l’évêque auxiliaire de Lyon, cette interview publiée sur le site « aleteia »:

    Gobilliard.JPG"Mgr Gobilliard, l’un des plus jeunes évêques de France, vient de publier un livre intitulé « Dieu a besoin de toi… Oui, toi ! ». Il y invite chacun à sortir de soi afin de répondre à l’appel du Christ et à être témoin de son amour, au quotidien. Dans un entretien accordé à Aleteia, il revient sur cet appel dont chacun doit se saisir.

    Comme Jésus disant à la Samaritaine « Donne-moi à boire », Dieu nous attend, nous appelle. Ce n’est nullement notre panache et notre force qu’Il sollicite, mais « notre pauvreté, nos bosses, nos peurs, nos blessures », afin qu’Il puisse les rejoindre « et les remplir de sa force et de sa tendresse ». Mgr Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, vient de publier aux Éditions de l’Emmanuel un livre intitulé Dieu a besoin de toi… Oui, toi ! qui rassemble plusieurs de ses textes (homélies, conférences…) et dans lesquels il invite les chrétiens à « sortir de leurs sacristies » afin d’être des témoins de l’amour de Dieu, ici et maintenant.

    Aleteia : Qu’est-ce qui vous a poussé à sortir ce recueil ?
    Mgr Emmanuel Gobilliard : Les éditions de l’Emmanuel ! Je ne l’avais pas du tout prévu. Ils me l’ontGobilliard 9782353896769.jpg demandé en ayant remarqué que ces nombreux textes étaient déjà écrits et disponibles sur le site du diocèse de Lyon.

    À qui s’adresse-t-il ?
    Pour les homélies, je pourrais vous répondre qu’elles s’adressent aux fidèles devant qui ces homélies ont été prononcées. En fait, ce n’est pas si simple, parce que la plupart de ces homélies n’ont pas été prononcées telles que vous les lisez. À Madagascar, puis grâce au chapitre d’Evangelii Gaudium concernant l’homélie, j’ai vécu une profonde conversion. J’avoue avec une grande honte qu’auparavant, même si je priais sur les textes du dimanche suivant, je préparais mal mes homélies. Et nous savons que si nous préparons mal nos homélies, nous risquons, en fin de compte, de ne parler que de ce que nous connaissons, de nous répéter souvent et de ne pas considérer avec suffisamment de sérieux notre ministère de prédicateur de l’Évangile. Auparavant je pouvais m’appuyer sur une aisance à l’oral, sur une technique de communication, mais sur le fond j’étais un peu « léger ». Le Seigneur ne nous demande pas d’être brillants, mais de le laisser convertir les cœurs. Nous devons être à son service, dire ce qu’il veut que nous disions et cela demande de la prière, du travail et, pour moi en tout cas, une rédaction précise de ce que je veux dire. Je sais qu’il s’agit d’un texte écrit, qui s’adressera probablement à des personnes qui le liront par le moyen d’internet. Je l’écris donc pour qu’il soit lu et la plupart du temps, le jour où je dois prononcer ces homélies, je ne dis pas ce que j’ai écrit. Mais tout ce que j’ai écrit m’aura largement préparé à m’adresser aux fidèles. Pour les conférences, je respecte davantage le texte que j’ai écrit, parce que l’exercice est différent. On peut donc dire que, même s’il s’agit d’une homélie ou d’une conférence, je m’adresse à des lecteurs qui auront la bonté de me lire. Je considère généralement, sauf pour certaines conférences, que ces lecteurs sont catholiques et qu’ils ont déjà une vie sacramentelle et une vie de prière.

    Lire aussi : Non mais sérieusement, comment peut-on être catholique en France ?

    Vous écrivez dans ce livre « Ne rêvez-pas votre vie, affrontez-là », « Vivre à contre-courant »… Comment trouver sa place aujourd’hui ?
    Pour moi toute vocation est absolument unique. Dieu s’adresse à moi personnellement, d’où le titre du livre. Cet appel est actuel, pour aujourd’hui et il s’insère dans la vie concrète, au travers de situations particulières. Je suis très heureux que le pape François insiste sur cette dimension concrète, sur le fait aussi que notre parole doit renvoyer au quotidien, à la vie des gens. Nous sommes appelés à être saints, à partir de ce que nous sommes et de ce que nous vivons, pas à partir de ce que nous imaginons. Dieu peut faire de nous des saints, même si nous nous croyons très loin, très pauvres, très indignes. La condition de la sainteté d’ailleurs c’est l’humilité, l’humilité d’accepter que c’est le Seigneur qui fait tout le travail. Il est difficile de trouver sa place tout seul. Souvent, c’est la place qui nous trouve. Il faut savoir être attentifs aux signes, aux appels, et avoir un bon accompagnement spirituel. Le bon accompagnement spirituel met en évidence la grâce propre de la personne, ce pourquoi Dieu, l’Église, le monde a besoin d’elle. Il met en lumière aussi toutes nos réticences, nos lenteurs, nos lourdeurs, nos refus, pour que nous les dépassions, que nous accueillions avec paix et confiance l’amour de Dieu sur nous, et son appel.

    Lire aussi : Père René-Luc : la parabole du phare ou comment trouver sa vocation ?

    Vous nous invitez à « sortir des sacristies », donc à nous mettre en mouvement et à délaisser sa zone de confort… Concrètement qu’est-ce que cela signifie ?
    Nous devons surtout sortir de nous-mêmes ! Vivre, en contemplant Jésus, et en essayant de lui ressembler. Sortir de soi, c’est très concret, c’est rejoindre l’autre, ce qu’il est, le comprendre, l’accueillir, l’aimer en vérité. Jésus est, dans ce domaine, stupéfiant ! IL est attentif aux besoins des personnes. Il connait leur cœur, il veut profondément leur bien et sait quel est le meilleur chemin pour y parvenir. Les exemples dans l’Évangile, Pierre, Marie Madeleine, Zachée, Nicodème, la Samaritaine, sont très nombreux et ils révèlent combien le cœur de Jésus est totalement oblatif, tourné vers l’autre. Il est totalement tourné vers le Père, comme nous le dit saint Jean, mais aussi totalement tourné vers chacun de nous. Il s’oublie lui-même pour nous aimer, pour nous servir, pour nous sauver. L’Église en sortie, c’est d’abord cela : être capable de sortir de soi, dans un mouvement de charité qui est proprement divin ; c’est aussi sortir de ses vues un peu courtes, de ses idées trop réductrices, de ses groupes et de ses milieux lorsqu’ils sont trop centrés sur eux-mêmes. Si nous ressemblons à Jésus, si nous méditons sa Vie, sa Parole, si nous le reconnaissons dans nos frères, alors nous n’avons pas trop de souci à nous faire, nous serons « en sortie », y compris, parfois dans nos propres sacristies, dans nos groupes ou nos paroisses, où de grandes souffrances, cachées, ont besoin d’être rejointe par la charité du Christ, par l’attention aimante et accueillante de l’Église.

    Lire aussi : Patrice de Plunkett : « L’engagement pour un chrétien ne se réduit pas à un engagement politique »

    Faut-il être des « chrétiens décomplexés » ?
    Soyons des saints et nous ne poserons plus ce genre de question ! Le courage, la force du témoignage a plusieurs expressions que l’Esprit saint saura nous dicter si nous sommes unis à Lui. L’Église n’est ni un parti politique, ni une association philanthropique, elle est le corps du Christ et est composée de différents membres. Certains témoignent par le martyre, d’autre par l’humble service du frère, d’autres encore par l’engagement au service de la vie, de la société. Les moyens sont multiples mais le but est le même : aimer Dieu, le faire aimer : aimer les gens, les faire aimer ! Dieu saura nous inspirer l’attitude juste.

    Lire aussi : Tous saints ? Tous concernés ?

    Gens ordinaires, pêcheurs… sommes-nous (vraiment) tous appelés à la sainteté ?
    J’essaye de répondre à cette question tout au long du livre. Nous ne sommes pas égaux ! Certains naissent dans la pauvreté, d’autres dans la richesse ; certains sont favorisés, socialement, psychologiquement, intellectuellement, physiquement, d’autres le sont moins. Certains vivent de grandes souffrances, d’autres semblent en être préservés. Le seul domaine où je suis persuadé que nous sommes tous égaux, c’est la sainteté, à condition de ne pas la confondre avec la perfection ou avec l’adéquation à un système de valeurs. La vie chrétienne n’est pas d’abord une morale mais une rencontre avec le Dieu vivant. Le seul saint, c’est Lui ! Nous ne pourrons jamais être saint par nos propres forces. Regardez saint Pierre et saint Paul mais aussi saint Augustin, sainte Marie Madeleine et le bon Larron, et finalement, de façon plus ou moins visible, tous les saints. Ils ont tous fait l’expérience de leur pauvreté, de leur péché, de leur incapacité à répondre à l’appel du Seigneur. Ils ont accueilli la miséricorde de Dieu, son amour, sa force aussi et leur vie en a été transformée au point qu’ils ont rayonné de la sainteté même de Dieu. Je ne peux même pas imaginer que Dieu n’accorde pas à tous, les moyens, adaptés certes et parfois très différents, de le rejoindre, de répondre à son amour, d’être touchés par sa miséricorde, et donc d’être saints !"

    Ref. Mgr Gobilliard : « Dieu ne nous demande pas d’être brillants, mais de le laisser convertir les cœurs »

    JPSC

  • "Toute fin est une histoire" : un moment d’humanité

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    De Koz sur le site "Le Samaritain" :

    Toute fin est une histoire

    Pourquoi lire un livre sur la fin des autres ? Un livre sur les soins palliatifs, ou plutôt sur le quotidien d’une bénévole dans une unité de soins palliatifs ? Non pas par fascination morbide mais peut-être pour se souvenir, remercier, rendre hommage, savoir et se préparer.

    Se souvenir des personnes – anonymes évidemment – qui sont évoquées, qui pourraient être des proches, qui pourraient être nous. Les faire vivre encore par notre seule lecture. Pour remercier ces bénévoles qui font le choix d’accompagner des personnes jusque-là inconnues dans les derniers moments de leur vie, face à des questions auxquelles elles ne tentent souvent même pas de répondre parce qu’elles n’ont guère de réponses (même si d’autres, plus précises, plus concrètes, peuvent être apportées), alors que nous ne sommes pas forcément capables d’accompagner correctement un proche, ou un ami, dans sa maladie.

    Rendre hommage donc à ces personnes qui célèbrent la vie jusqu’à la mort, parce que la vie, c’est aussi la relation, le soin, l’affection, l’écoute et, pour certains patients, la découverte même, au seuil de la fin, que tout ceci peut exister.

    Savoir et se préparer. Savoir ce que peut être la fin de vie. Nous avons naturellement envie de ne pas nous la figurer, mais c’est peut-être parfois parce que nous la masquons qu’elle nous semble si terrible, si insupportable. Savoir, parfois, pour réclamer le soutien de l’Etat à une démarche palliative authentique. Pour réclamer qu’un tel soin, qu’un tel accompagnement soit possible car, de fait, tout le monde ne meurt pas dans une véritable unité de soins palliatifs, avec un véritable accompagnement, alors que c’est tout bonnement ce que notre humanité aimante devrait offrir. Se préparer : pour des proches, pour nous aussi.

    Le livre de Véronique Comolet n’est pas un livre militant. Ce n’est pas un livre de débat, d’opinion, d’affirmation. C’est un témoignage écrit avec une plume. En douceur et en légèreté. Dans la recherche du mot juste comme elle-même témoigne de sa recherche, pas toujours couronnée de succès, de la juste attitude : s’avancer ou rester disponible, toucher une main ou être seulement là pour écouter, accepter la colère, entendre une personne au-delà parfois de ce qu’elle dit.

    Toute fin est une histoire est un moment d’humanité.

  • La dictature se renforce en Chine

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    Du site "Eglises d'Asie" (Missions Etrangères de Paris) :

    Xi Jinping se rapproche d’un régime despotique

     

    La première session de la 13e assemblée nationale populaire chinoise, le 5 mars, a ouvert la voie au mandat à vie du président chinois. Un rassemblement historique « deux sessions » de l'Assemblée populaire nationale et de la Conférence consultative politique du peuple chinois, grâce auquel Xi Jingping pourrait détenir les pleins pouvoirs…

    L’assemblée nationale populaire semble prête à accorder un règne à vie au président Xi Jinping, accélérant au passage l’intégration des anciennes colonies européennes de Macao et Hong-Kong. Xi Jinping pourrait devenir le premier président chinois à dépasser cinq ans de mandat depuis le règne de Mao Zedong entre 1949 et 1976.

    Les 3 000 délégués composant l’assemblée nationale populaire ont tenu leur première session annuelle le 5 mars. À cette occasion, ils devaient rencontrer les 2 000 membres de la Conférence consultative politique du peuple chinois. Les médias officiels chinois ont vanté une « nouvelle mission pour une nouvelle ère », intégrant pour cela la « pensée de Xi Jingping » dans la constitution du géant communiste. Une façon d’entériner d’office tout son programme.

    William Nee, un spécialiste de la Chine d’Amnesty International, remarque qu’il y a dix ans le rassemblement, joyeusement appelé les « deux sessions », de l'Assemblée populaire nationale (APN), et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), avait provoqué de vifs débats au sein de la société chinoise. « Cette fois, cependant, cela semble très différent, complètement sous contrôle »ajoute William.

    Quand le secrétaire général de l’APN, Wang Chen, a lu les amendements de la constitution repoussant les limites du mandat de Xi Jingping, l’audience a applaudi. « Ce genre de flatteries et de servilité envers un seul cadre du parti communiste aurait été impensable il y a seulement cinq ans » estime William. Les journalistes seront autorisés à assister au vote de l’APN du 11 mars, devant autoriser Xi Jingping à rester au pouvoir après le terme de son mandat, en 2023. Cela dit, il est difficile de déterminer à l’avance, vu les milieux troubles de la politique chinoise, s’il exercera un troisième mandat ou davantage. Des critiques publiques ont déjà dénoncé l’abandon des limites du mandat du président.

    « Impensable il y a seulement six ans »

    En attendant, la Chine a renforcé son armée avec 8 % d’investissements supplémentaires, dépensant plus de 1 000 milliards de yuans (141 milliards d’euros). Le premier ministre chinois Li Keqiang a renouvelé le traditionnel avertissement envers les nationalistes taïwanais, prévenant que toute déclaration formelle d’indépendance ne serait pas tolérée. Li a également fixé l’objectif de 6,5 % de croissance, ainsi qu’une réduction d’impôts de 800 milliards de yuans (102 milliards d’euros). En 2017, la Chine a atteint une croissance de 6,9 %.

    Par ailleurs, l’Assemblée populaire nationale chinoise a par annoncé vouloir accélérer le développement de ce que le gouvernement chinois appelle la « Greater bay area » (« région de la baie »), un projet de centre d’affaires devant relier Hong-Kong et Macao avec la province de Guangdong. Ce qui pourrait affaiblir les conditions des deux régions administratives spéciales chinoise. L’APN doit également valider la création d’une commission nationale destinée à combattre la corruption des autorités et institutions publiques, y compris celle ne dépendant pas du parti communiste.

    La chasse de Xi Jingping contre les corrompus a déjà entraîné la condamnation d’1,5 millions de fonctionnaires. Le nouveau corps disciplinaire, qui contrôlera les entreprises d’état, les écoles et les hôpitaux, renforçant par là même le pouvoir du président chinois. Les délégués de l’APN, en approuvant les décisions du noyau dirigeant du Parti Communiste chinois, font ainsi preuve de loyauté. Le rassemblement des « deux sessions » prendra fin le 17 mars, avec l’annonce, par l’APN du nouveau vice-président, un rôle plutôt symbolique.

    (Ucanews, Hong-Kong)

  • Le choix des ténèbres conduit au Jugement de Dieu; homélie du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine pour le 4e dimanche de carême

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    Le choix des ténèbres conduit au Jugement de Dieu (Jn 3, 14-21) Michel-Marie Zanotti-Sorkine

    Prédication pour le 4ème dimanche de carême (archive du 18 mars 2012) par le père Michel-Marie Zanotti-Sorkine (Jn 3, 14-21) /

    http://www.delamoureneclats.fr /  http://www.unfeusurlaterre.org /

    Références bibliques : http://aelf.org/

    Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 3,14-21.

    En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,
    afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.
    Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. 
    Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »
    Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. 
    Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. 
    Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; 
    mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. » 

  • Québec : une population en voie d'extinction ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Québec — Jamais aussi peu de naissances depuis 10 ans, jamais autant de décès

    Les chiffres prévisionnels sur le nombre de décès et de naissances pour le Québec en 2017 ont été publiés par l’Institut de la statistique du Québec.

    Il n’y a jamais eu autant de décès en une année au Québec qu’en 2017 (66 200). En 2000, le nombre de décès n’était encore que de 53 287.

    Quant aux naissances, le Québec n’en a pas connu aussi peu depuis 2006 alors que le Québec comptait de près de 700 000 habitants de moins, soit près de 10 % de moins qu’aujourd’hui. Cette différence s’expliquant principalement par l’immigration. Rappelons, en effet, qu’en 15 ans, les minorités visibles sont passées au Québec de 7 % (2001) à 13 % (2016) de la population. Cette augmentation s’accompagnant d’un accroissement de l’utilisation de l’anglais. C’est ainsi qu’à Laval, si 7 % de la population est anglophone de naissance, 13 % des résidents disent parler l’anglais à la maison. Les Lavallois qui emploient l’anglais comme première langue officielle parlée sont encore plus nombreux : ils représentent 17 % de la population. 

    Aucun parti politique ne semble se préoccuper de ce taux de fécondité anémique qui augure mal pour la survie du peuple francophone québécois. Tous pensent que l’immigration comblera le manque de naissances. Les difficultés d’intégration économique (le chômage est plus important parmi les minorités ethniques), linguistique, culturelle et religieuse dans la société québécoise ne semblent pas préoccuper les politiciens outre mesure. Certains partis semblent même surtout voir dans cette immigration nombreuse de futurs consommateurs et électeurs fédéralistes.

    On trouvera ci-dessous les graphiques de la natalité pour deux périodes (1900-2017 et 1980-2017). Le taux de natalité se calcule en prenant le nombre de naissances divisé par 1000 habitants (on ajoute le signe ‰, pour mille, à la fin). Le taux de natalité officiel pour 2017 n’est pas encore connu, il devrait l’être d’ici un mois ou deux. Pour le calculer nous avons pris la population du Québec en 2017 selon l’Institut de la statistique du Québec (8 394 034 habitants, ce chiffre est provisoire) et les naissances pour 2017 (83 900) pour obtenir un taux de natalité de (9,99 ‰). Préférant pécher par optimisme, nous avons corrigé cette valeur vers le haut et avons utilisé 10,1 ‰ comme taux de natalité ci-dessous.

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  • Pour que cesse la laideur de l'art contemporain

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    De Jonas Legge sur le site de la Libre (16-12-2017) :

    "La laideur de l'art contemporain doit cesser"

    De son propre aveu, Jean-Pierre De Rycke ne supporte pas le conformisme. Le conservateur du musée des beaux-arts de Tournai pointe dès lors un regard très critique sur les grands noms de l'art contemporain puisqu'ils "ne font que réutiliser les mêmes recettes ringardes, fatiguées depuis des années". Ce Carolo appelle aujourd'hui au "réenchantement de la création".

    Jean-Pierre De Rycke est l'Invité du samedi de LaLibre.be.

    Que reprochez-vous à l'art contemporain ?

    Je ne le rejette pas en bloc mais je suis critique vis-à-vis de ce que je considère comme les dérives de l'art contemporain. Je déplore un recul général de la notion d’esthétique, du beau. On présente par exemple comme une "prouesse esthétique" un tas de vêtements usagés rassemblés par Christian Boltanski pour figurer la Shoah. On achète à prix d'or des parties de cochons tatoués par Wim Delvoye. On s'extasie à Versailles devant une provocation débile faite de gravats de pierre et d'une longue corne métallique, intitulée "Vagin de la Reine" par Anish Kapoor. Depuis quelques décennies, le terme "plasticien" s'est même substitué à celui d'"artiste" pour évacuer cette notion du beau dans la création actuelle.

    Cette notion de beau est subjective, elle n'appartient qu'à celui qui l'exprime. Cet argument est-il valable ?

    Je suis d'accord, cette notion est relative. Etymologiquement, en grec, "esthétique" vient de "perception". L'art n'est pas nécessairement directement lié à la notion de beau mais il doit avant tout susciter de l'émotion, du ressenti. Je ne suis pas tombé au bon endroit au bon moment puisque je suis un idéaliste romantique. Je pense donc que l'art doit sublimer la vie par le fond (en lui donnant du sens) et par la forme (qui doit être soit belle soit expressive). Le savoir-faire, la technique, la prouesse artisanale sont essentiels. Cela peut se traduire par une maîtrise exceptionnelle du dessin ou de la lumière, par l'utilisation savante de la coloration ou par une maîtrise de la matière sculptée.

    L'art sert aussi à exprimer des sentiments torturés, de la contestation. Cela ne peut-il pas passer par la laideur, afin de procurer une certaine sensation ?

    J'admire des artistes comme Otto Dix, George Grosz, Francis Bacon ou Lucian Freud sur un plan purement plastique. Leur traitement de la forme expressionniste est impressionnant, remarquable. Et même si le résultat visible produit de la laideur, il suscite aussi une émotion. La création contemporaine, par contre, est enlaidie par la vulgarité, par son mauvais goût. 

    Les oeuvres esthétiquement plus simples, destinées à susciter la réflexion ne vous touchent pas non plus ?

    Exactement. L'art conceptuel investit un terrain qui appartient plutôt à d'autres domaines de l'expression : la philosophie, la sociologie ou la littérature. On s'approche du domaine des idées et on s'écarte du champ artistique proprement dit.

    Qu'est-ce que ces créations disent de notre société occidentale actuelle ?

    Elles illustrent le relativisme ambiant, elles correspondent à une perte de hiérarchisation, à un étalement des valeurs, à un nivellement où tout se vaut. Dans l'art contemporain, il y a un phénomène d’infantilisation. Jeff Koons, par exemple, avec ses "Balloon Dog", détourne des jouets du quotidien pour les ériger en œuvres d'art. A travers leurs dérives contemporaines, Wim Delvoye et son "Cloaca" (NdlR : reproduction gigantesque du tube digestif qui produit des excréments) ou Jan Fabre et l'exaltation de son sperme ramènent aux états de base de la condition humaine.

    Plutôt que les artistes, ne sont-ce pas plutôt les galeristes et les très riches acheteurs qui sont à pointer du doigt ? Ce sont finalement eux qui dictent ce qu'est l'art contemporain en ne donnant de la visibité qu'à quelques artistes ?

    Effectivement, l'art contemporain est devenu une immense spéculation, une espèce de bulle financière. Certains galeristes font la cote de certains artistes. Des collectionneurs investissent là-dedans comme dans de simples objets de spéculation. Résultat : de nombreux artistes intéressants ne trouvent aucune résonance, aucune visibilité. 

    Quel est votre idéal de création ?

    Je suis un historien de l'art très attaché à la Renaissance italienne et à son humanisme - avec son culte du vrai, du beau, du bien - qui est lui-même relié à la tradition de la Grèce antique. L'humanisme est une conception philosophique qui visait à élever, à spiritualiser la condition humaine, à anoblir la matière, au lieu de l'amener à une forme de nihilisme absurde. De nombreuses manifestations de l'art contemporain reviennent à des considérations on ne peut plus primaires, basiques, voire instinctives. C'est un peu le contraire du processus idéalisant de la Renaissance.

    Si on continuait simplement à créer comme à la Renaissance, on n'innoverait plus, la création tournerait en rond…

    Absolument ! C'est pourquoi il faut inventer autre chose. Quoi ? Je ne sais pas. Comme on vit une époque très lourde, avec beaucoup de noirceur, avec une perte générale de repères, l'époque est propice au réenchantement de la création, à l'émotion positive. Les gens ont besoin de retrouver du rêve, la laideur vers laquelle ils sont renvoyés doit cesser. C'est dans ce sens que l'art pourrait redémarrer.

    Dans votre musée des beaux-arts, vous exposez des oeuvres contemporaines. Vu votre regard critique, n'est-ce pas paradoxal ?

    Non, depuis que je suis conservateur, j'ai toujours eu le souci d'intégrer toutes les formes d'art et toutes les époques, d'une manière globale, afin de faire entrer les oeuvres en résonance, en dialogue. Dans le futur, j'espère réserver une part plus importante à la création contemporaine... mais qui irait dans le sens de ce que j'apprécie davantage.

    Votre point de vue sur l'art contemporain n'est-il pas finalement celui d'un réactionnaire ?

    Je laisse à d'autres le soin de le décréter. On pourrait taxer tous les grands artistes de la Renaissance - dont Leonard De Vinci, Michel-Ange, Raphael, Piero della Francesca - de réactionnaires car ils n'ont jamais rien fait d'autre que de puiser aux sources de l'Antiquité en adaptant ce répertoire aux nouvelles expériences. Leurs oeuvres sont le fruit d'un processus de synthèse entre une tradition et une attitude d'innovation, à travers un esprit d'avant-garde.

  • Quand la devotio moderna découvre la conscience moderne : saint Ignace de Loyola

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    Ignatius_Loyola.jpgA la fin du moyen âge, l’Imitation de Jésus-Christ contribuera à former des hommes qui, un siècle plus tard, seront les chefs de la Réforme catholique, et d’abord du plus grand d’entre eux, saint Ignace de Loyola.

    C’est par lui, grâce à lui surtout, que le courant médiéval de la devotio moderna préparera le croyant des temps du lendemain, moins communautaire que celui du moyen âge, mais plus intérieur, celui qui s’affirmera avec le concile de Trente. A suivre dans ce remarquable échange entre Marc Rastoin sj et François Sureau (JPSC) :

  • Euthanasie : des pistes pour un sain discernement

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    Du site de l'abbé Christophe Cossement, des réponses à ces questions :

    - En matière d’euthanasie… Y a-t-il un texte sur lequel on peut s’appuyer pour dire : « L’euthanasie jamais ? »

    - Que répondre lorsqu’on nous dit : « Selon sa conscience…et les circonstances… »

    - Peut-on dire que l’euthanasie étant un acte intrinsèquement mauvais, les circonstances et la conscience ne sont pas convoquées ?

    - Aumôniers et visiteurs de malades ont besoin d’un peu de soutien car il y a, me semble-t-il, de plus en plus de confusion pour l’accompagnement des malades.
    Si le malade estime que l’euthanasie n’est pas un mal, moi aumônier, qu’est-ce que je fais ? Quid des sacrements qu’il demanderait éventuellement ?

    euthanasie, conscience, mal objectif et sacrements

    Quel discernement poser sur ce qui convient de faire dans l’accompagnement spirituel des personnes qui demandent l’euthanasie ? Comment interagir avec celle qui affirme qu’en conscience elle choisit l’euthanasie ? Les trois convictions fondamentales sur lesquelles on peut s’appuyer sont :

    • Personne n’a le droit de disposer de la vie d’autrui innocent, même à sa demande. C’est un grave dérèglement de la société de le faire, en l’occurrence une perversion de la médecine.
    • Avec celui qui désespère, l’attitude de compassion n’est pas de désespérer avec, mais de soutenir l’espérance même sans résultat apparent. Quel bouleversement cosmique si un chrétien en venait à dire : je comprends que tu es désespéré et je vais collaborer à ton désespoir !
    • Ajoutons un point de foi : personne ne s’est donné la vie à lui-même, mais la vie vient de Dieu et c’est lui qui en est le maître. C’est lui qui l’achemine lui-même vers la vie éternelle et lui seul qui en connaît la valeur.

    À cause de cela, le Magistère a classé l’euthanasie dans les actes intrinsèquement mauvais, c’est-à-dire que rien, aucune intention bonne, aucune circonstance favorable, ne peut en faire un acte bon.

    La référence en matière de textes, c’est Evangelium vitae, encyclique de Jean-Paul II en 1995. Notamment le paragraphe 15 et à partir du paragraphe 64. J’épingle deux extraits :

    65. « Ces distinctions étant faites, en conformité avec le Magistère de mes Prédécesseurs et en communion avec les Évêques de l’Église catholique, je confirme que l’euthanasie est une grave violation de la Loi de Dieu, en tant que meurtre délibéré moralement inacceptable d’une personne humaine. Cette doctrine est fondée sur la loi naturelle et sur la Parole de Dieu écrite ; elle est transmise par la Tradition de l’Église et enseignée par le Magistère ordinaire et universel. » (C’est une déclaration qui s’entoure de toutes les formes de l’infaillibilité pontificale)
    67. « La demande qui monte du cœur de l’homme dans sa suprême confrontation avec la souffrance et la mort, spécialement quand il est tenté de se renfermer dans le désespoir et presque de s’y anéantir, est surtout une demande d’accompagnement, de solidarité et de soutien dans l’épreuve. C’est un appel à l’aide pour continuer d’espérer, lorsque tous les espoirs humains disparaissent. Ainsi que nous l’a rappelé le Concile Vatican II, “c’est en face de la mort que l’énigme de la condition humaine atteint son sommet” pour l’homme ; et pourtant “c’est par une inspiration juste de son cœur qu’il rejette et refuse cette ruine totale et ce définitif échec de sa personne. Le germe d’éternité qu’il porte en lui, irréductible à la seule matière, s’insurge contre la mort”. (Gaudium et spes 18) »

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  • 13 mars, 19H30 : Philo à Bruxelles avec Stéphane Mercier (nouvelle adresse)

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    nouvelle adresse

    Les conférences de Philo à Bruxelles par Stéphane Mercier connaissent un franc succès. Aussi le public était fort à l'étroit dans la petite brasserie À La Bécasse. Nous avons donc décidé de déménager afin de pouvoir accueillir un public toujours plus nombreux.

    Dès la prochaine conférence, ce mardi 13 mars, à 19H30, nous serons heureux de vous accueillir sur la Grand-Place de Bruxelles, dans la grande salle médiévale du Restaurant Le Roy d'Espagne, spécialement privatisée pour nos conférences!

    Le Roy d'Espagne, Grand-Place 11000 Bruxellessalle à l'étage

  • 30 mars : 7ème édition du Chemin de Croix dans les rues de Liège

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    De cathobel.be :

    7ème édition du Chemin de Croix dans les rues de Liège

    Vendredi 30 mars est la date du Vendredi Saint: mémoire pour les chrétiens de la mort de Jésus sur la croix, deux jours avant sa résurrection à Pâques. La Pastorale Urbaine organise, pour la septième année consécutive, un  dans les rues de la ville.

    Chapeauté par Jean-Pierre Pire, doyen de Liège, il sera présidé par Mgr Jean-Pierre , évêque de Liège. Le Chemin de Croix partira à 18h de l’église Saint-Pholien pour arriver à 19h30 à la Cathédrale. Les marcheurs suivront symboliquement la Croix de Jésus, porteront des cierges et avanceront en chantant au rythme lent des tambours. L’événement s’adresse à un large public.

    Croyant ou peu croyant, pratiquant ou pas, le Chemin de Croix est une prière par les pieds. C’est un message d’amour universel qui s’adresse bien au-delà des habitués des églises. La Pastorale Urbaine remercie l’administration communale et les forces de police. Grâce à leur aimable collaboration, pareille démarche s’organise dans d’excellentes conditions.

    Les participants au Chemin de Croix seront invités à prolonger leur démarche en participant à l’office du Vendredi Saint présidé par l’évêque  à 19h30 à la Cathédrale. Comme le Vendredi Saint est le jour par excellence pour reconnaître notre imperfection humaine, au terme de l’office, celles et ceux qui le souhaitent pourront recevoir le sacrement du pardon (la confession).

  • Un hors-série de l'Homme Nouveau consacré au Padre Pio

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    1968 - 2018 : Cinquantenaire de la mort de Padre Pio

    Un numéro double pour découvrir son histoire et sa spiritualité
     
    Padre Pio, une vie pour le salut des âmes

    Hors-série n° 30-31 des Éditions de L'Homme Nouveau

    Pendant toute son existence, l'humble capucin de San Giovanni Rotondo aura apporté aux fidèles venus le voir le réconfort de sa charité et la chaleur qui émanait des pouvoirs extraordinaires dont il bénéficiait.

    En reprenant le parcours de son existence à l'occasion du cinquantenaire de sa mort, on reste frappé par les difficultés qui s'accumulent devant lui. Pourtant, il est resté fidèle envers et contre tout à la messe et au confessionnal, à sa mission de prêtre qui ne consiste pas à galvauder l'enseignement du Christ mais à y conduire les âmes.

    Avec : Anne Bernet, Joachim Bouflet, Rémi Fontaine, Frère Jean-François de Louvencourt, Père François Marxer, Éric Picard, Didier Rance, Giulio Siena, Armelle Signargout, Jeanne Smits et Laurent Touchagues.

    LE HORS-SÉRIE EST DÉJÀ DISPONIBLE EN PRÉ-VENTE.

    Commandez-le dès maintenant pour profiter des frais de port gratuits jusqu'au 17 mars !

    Je commande le hors-série n°30-31

    Entre histoire et spiritualité, ces 132 pages ont été pensées pour permettre à tous de s'approcher de cette grande figure de l'Église.

    Un numéro double largement illustré, pour proposer un contenu dense et fouillé tout en offrant le confort de lecture du format magazine.

    Les regards croisés de différents spécialistes du Padre Pio et des approches complémentaires pour un document de référence.