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  • Le Seigneur serait-il en retard ? (33e dimanche)

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    Évangile de Jésus-Christ selon saint Marc 13,24-32. 

    Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « En ces temps-là, après une terrible détresse, le soleil s'obscurcira et la lune perdra son éclat. 
    Les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées. 
    Alors on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées avec grande puissance et grande gloire. 
    Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, de l'extrémité de la terre à l'extrémité du ciel. 
    Que la comparaison du figuier vous instruise : Dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l'été est proche. 
    De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte. 
    Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. 
    Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. 
    Quant au jour et à l'heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

    Homélie (Archive 2009) du Père Joseph-Marie Verlinde (homelie.fr) :

    La plus terrible pauvreté, la plus grande misère, n’est-elle pas l’ignorance de Dieu, qui nous prive du sens de notre existence, et nous condamne à nous mobiliser jour après jour pour une vie appelée à sombrer dans le néant ?

    Les esprits forts ne manquent pas pour affirmer à qui veut l’entendre que l’état d’enfance de l’humanité est dépassé, et que l’heure est venue pour l’homme d’affirmer enfin son autonomie absolue. Ni Dieu ni loi, de quelque nature qu’elle soit : exit la loi morale, exit les commandements d’un Dieu qui n’existe pas, exit la culpabilité, les tabous, toutes les entraves à la liberté.

    Mais voilà qu’après un temps d’euphorie et d’exaltation, ce petit Prométhée qui essaye de s’élever jusqu’au ciel pour s’emparer du trône de Dieu, est en train de s’écraser lamentablement sur terre. Qui ne voit que la soi-disant libération des mœurs ne conduit qu’à l’aliénation aux passions débridées, que le relativisme éthique étouffe tout idéal, et que l’athéisme conduit au désespoir, comme le confirme le nombre sans cesse grandissant de suicides ?

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  • Flandre : les soins palliatifs édictent leurs recommandations pour pratiquer l’euthanasie

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Les soins palliatifs édictent leurs recommandations pour pratiquer l’euthanasie

    Nouveau Flash Expert pour décrypter les recommandations de la Fédération des soins palliatifs en Flandre : ICI

    La Fédération des soins palliatifs en Flandre a publié récemment des recommandations destinées aux aidants confrontés à une demande d’euthanasie d’une personne majeure. En réalité, cette dénommée « directive euthanasie » s’adresse principalement aux médecins et aux infirmiers et leur donne une ligne de conduite à observer depuis la demande jusqu’à l’exécution de l’euthanasie.

    On peut s’étonner que les recommandations émanent de la Fédération des soins palliatifs en Flandre et soient reprises sous une directive relative aux soins palliatifs, alors que cette directive distingue explicitement l’euthanasie des actes palliatifs. Il y est en effet précisé que dans le cadre des soins palliatifs et du traitement de la douleur, le patient décède des suites d’une maladie, sans qu’il ne soit question d’euthanasie.

    La directive s’inscrit ainsi dans le fameux modèle belge des soins palliatifs dits « intégraux », une logique de complémentarité qui fait entrer l’euthanasie dans le champ de la « bonne pratique médicale ». (Voir le Dossier de l’IEB)

    On lira dans ces recommandations que les médecins sont même encouragés à proposer d’eux-mêmes l’euthanasie à leurs patients, sous prétexte de donner une information « complète » nécessaire à la prise de décision.

    À plusieurs reprises pourtant, la directive indique que l’euthanasie n’est pas un acte médical normal, soulignant qu’il relève de la liberté de chaque aidant d’y participer ou non. Est aussi réaffirmée l’obligation du médecin de proposer les soins palliatifs au patient …

  • Belgique : des experts ignorant qu'ils ont été nommés chargés de contrôler l'avortement

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Le contrôle de l’avortement par des experts qui ignorent qu’ils ont été nommés

    Liste des experts ICI

    Après 6 ans d’inactivité de la Commission d’évaluation de l’interruption volontaire de grossesse, au moins 4 membres se sont découverts candidats en prenant connaissance d’un récent arrêté royal. Ils s’étaient en effet proposés quelques années auparavant, sans aucun retour jusqu’à leur nomination « surprise ».

    La Commission va enfin pouvoir reprendre le travail que lui prescrit la loi : un rapport statistique et d’évaluation de l’avortement, publié tous les deux ans. Le retard de ce renouvellement a fortement posé question ces dernières années. La raison officielle en est le manque de candidats ; il y a eu 3 appels à candidatures depuis 2013, sans succès. Une telle incapacité à respecter la loi (et il en va d’un travail d’évaluation dont l’importance a été amplement souligné lors des travaux préparatoires de la loi de 1990) a manifesté un net manque de volonté politique d’évaluer la pratique de l’avortement en Belgique. (Voir Dossier de l’IEB) Si bien qu’en 2016, le législateur a ouvert la possibilité de faire partie de la Commission, non seulement aux professeurs mais aussi aux chargés de cours et aux professeurs émérites de droit ou de médecine. En juin 2018, on apprenait que la Ministre de la Santé avait même perdu la liste des experts nommés...

    La question est maintenant de savoir comment les nouveaux membres de la Commission vont rattraper le retard accumulé depuis trois intervalles de rapports manqués. Les médecins et établissements chargés de déclarer systématiquement les avortements auront-ils continué à envoyer leurs déclarations à une Commission inexistante ? Quelle sera la valeur des données rassemblées sur l’ensemble de la période 2012-2018 ?

    D’autre part, la Commission prendra-t-elle avec sérieux la mission que lui a confiée le législateur, à savoir d’établir des recommandations en vue de « mesures susceptibles de contribuer à réduire le nombre d'interruptions de grossesse et à améliorer la guidance et l'accueil des femmes en état de détresse » ?

    Quant au choix des membres par le gouvernement, la loi exige qu’il soit guidé par « le respect de la représentation pluraliste ». Le lecteur peut juger du pluralisme de la Commission en consultant le document ci-joint, reprenant pour chacun des nouveaux membres leurs professions et différents engagements liés à la question de l’avortement.

    La première réunion de la Commission est prévue le 19 décembre et un nouveau rapport devrait être présenté en février à la Chambre des Représentants.

  • Martyre du sang et "martyre blanc"

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    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Ordre du Saint-Sépulcre : mettre l’amour évangélique au centre des œuvres

    Discours du pape à l’assemblée (Traduction intégrale)

    « N’oubliez pas que vous n’êtes pas un organisme philanthropique… Vous êtes appelés à mettre au centre et comme but final de vos œuvres, l’amour évangélique pour le prochain, afin de témoigner partout de la bonté et de l’attention avec lesquelles Dieu aime tout le monde » : c’est ce qu’a déclaré le pape François aux membres de la « Consultation » – assemblée quinquennale – de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcre de Jérusalem, qu’il a reçus ce 16 novembre 2018, au Vatican.

    « L’objectif principal de votre Ordre réside dans la croissance spirituelle de ses membres », a aussi rappelé le pape aux participants à l’assemblée qui a eu lieu à Rome du 13 au 16 novembre. « Par conséquent, le succès de vos initiatives ne peut pas faire abstraction de programmes de formation religieuse adéquats, adressés à chaque chevalier et à chaque dame, afin qu’il consolide sa relation indispensable avec le Seigneur Jésus. »

    Le pape a encouragé les dirigeants de l’Ordre à « offrir l’exemple d’une vie spirituelle intense et d’une adhésion concrète au Seigneur : vous pourrez ainsi rendre un service valide d’autorité à tous ceux qui vous sont soumis ». Au fil de son discours, il a clarifié le rôle des évêques, prêtres et diacres dans l’Ordre : pas « un titre honorifique » mais un « service pastoral ».

    Enfin, le pape a évoqué « la situation dramatique des chrétiens qui sont persécutés et tués en toujours plus grand nombre », fustigeant l’indifférence du monde. « Outre le martyre du sang, a-t-il fait observer, il existe aussi le “martyre blanc”, comme par exemple celui qui se vérifie dans les pays démocratiques quand la liberté de religion est limitée. C’est le martyre blanc quotidien de l’Eglise en ces lieux. »

    Voici notre traduction du discours du pape :

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  • 40 ans après, le génocide perpétré par les Khmers rouges est enfin appelé par son nom

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    De Marzena Devoud sur le site aleteia.org :

    Cambodge : le « génocide » khmer rouge enfin reconnu

    Les deux plus hauts dirigeants khmers rouges encore en vie ont été condamnés ce vendredi au Cambodge à la prison à vie pour "génocide". C’est la première fois que ce qualificatif a été employé par le tribunal cambodgien parrainé par l'ONU. Un verdict historique contre un régime qui a conduit à la mort quelques deux millions de personnes entre 1975-1979.

    Près de quarante ans après la libération du pays de l’horreur khmère rouge, fin décembre 1978, les deux derniers grands dirigeants encore en vie du régime ont été, vendredi 16 novembre, déclarés coupable de « génocide ». L’idéologue du mouvement ultra-maoïste Nuon Chea, 92 ans détenait le pouvoir de « décision ultime » avec Pol Pot, a relevé le juge Nil Nonn. Quant à Khieu Samphan, le chef de l’Etat du « Kampuchéa démocratique », aujourd’hui âgé de 87 ans, il était « le visage » du régime et a « incité » et « contribué aux purges ». 

    Génocide reconnu pour la première fois

    Bien que les exactions du régime aient été perpétrées à une échelle de masse entre 1975 et 1979, le Premier ministre actuel, Hun Sen, lui-même ancien cadre khmer rouge, a demandé qu’aucun autre suspect ne soit renvoyé devant le tribunal, mettant en avant de potentiels troubles dans le royaume.

    Lire aussi : Cambodge : 35 martyrs des Khmers rouges en voie de béatification

    Nuon Chea et Khieu Samphan comparaissaient depuis 2011 devant cette juridiction. Mais pour tenter d’accélérer la procédure, au vu de l’étendue des charges, les débats ont été divisés en plusieurs procès. A l’issue du premier, qui se concentrait sur « les crimes contre l’humanité », les deux hommes avaient déjà été condamnés en 2014 à la perpétuité.

    Le second procès portait principalement sur des accusations de « génocide ». Pour la première fois, cette qualification a été retenue par le tribunal à l’encontre de Vietnamiens, de membres de la communauté des Chams et d’autres minorités religieuses. 

    L’objectif de la dictature des Khmers rouges menès par Pol Pot, mort en 1998 sans être jugé, était d' »établir une société athée et homogène supprimant toutes les différences ethniques, nationales, religieuses, raciales, de classe et culturelles », a relevé le juge Nil Nonn.

    Des martyres des Khmers en voie de béatification

    L’Eglise catholique a été totalement anéantie par les persécutions sous le régime de Pol Pot. Parmi ses martyres, 35 sont en voie de béatification. Parmi eux figurent, outre Mgr Joseph Chhmar Salas (1937-1977), des prêtres – dont cinq pères des Missions Etrangères de Paris –, des religieux et religieuses ainsi que des laïcs. Tous ont été trouvés morts 1970 et 1977.

    En effet les responsables de l’Eglise catholique au Cambodge ont lancé en 2015 le processus qui devrait aboutir à leur béatification. Il s’agirait d’une première pour la communauté catholique cambodgienne, forte de 22.000 fidèles aujourd’hui qui ne compte pas encore de bienheureux ou de saints reconnus par l’Eglise. 

  • Peut-on accuser l'Eglise américaine de "légèreté" dans sa gestion de la crise des agressions sexuelles ?

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    D'Aline Lizotte sur le site "Smart Reading Press" :

    DEUX TYPES DE PRÊTRES : HÉTÉROSEXUELS ET HOMOSEXUELS ?

    Confrontée aux scandales d’agressions sexuelles sur mineurs, la Conférence épiscopale américaine est engagée dans la mise en place d’un dispositif de gestion de crise, sous le contrôle du Vatican. Une gestion qui ne peut porter des fruits que moyennant une juste détermination des comportements en cause.

    Mercredi dernier, le 14 novembre, le journal La Croix publiait un article étonnant pour rendre compte de la lettre du préfet de la Congrégation des évêques, le cardinal Marc Ouellet, demandant à la Conférence épiscopale américaine de ne pas voter sur la proposition d’un «Code de conduite» qui s’adresserait aux évêques et édicterait des règles de comportement quant à la gestion des agressions sexuelles sur mineur possiblement commises par certains prêtres à l’égard desquels s’exerce leur juridiction. Le correspondant romain du journal expliquait l’intervention du Vatican comme une tentative de la part du Siège apostolique de maîtriser une opposition montante de l’épiscopat américain contre le pape François, qui voudrait des sanctions plus dures pour contrer «la légèreté» (sic) avec laquelle certains épiscopats – dont celui des États-Unis – ont traité la question de l’abus sexuel jusqu’ici. La nomination de Mgr Charles Scicluna comme secrétaire adjoint de la Congrégation pour la Doctrine de la foi (CDF) est un signe de la volonté du pape à ce sujet, ajoute le journaliste. Il serait l’incarnation de la «tolérance zéro».

    Accuser l’Église américaine de «légèreté» dans sa façon de gérer la crise des agressions sexuelles est pour le moins étonnant. C’est oublier qu’au moment de la crise des années 2002-2005, la Conférence épiscopale américaine (United States Conference of Catholic Bishops, USCCB) créa en juin 2002 la Charte pour la protection des enfants et des jeunes (Charter for the protection of children and young people) et, en application, elle érigea deux corps juridiques : l’Office pour la protection de l’enfant et des jeunes (OCYP) et le National Review Board (NRB), un groupe d’éminents laïcs. Ces deux organismes donnèrent à l’Église américaine les moyens d’agir. C’est ainsi que fut mandatée une importante commission d’enquête conduite par des professionnels, le John Jay College, sur la question des abus sexuels commis entre 1950 et 2010, et dont les deux rapports ont été publiés : The Causes and Context of Sexual Abuse of Minors by Catholics Priests in the United States 1950-2010 et The nature and Scope of the problem of Sexual Abuse of Minors by Catholic-Priests in the United States 1950-2010. On ignore aussi que le mot-clé «tolérance zéro» n’a pas été créé par Mgr Scicluna, mais par l’épiscopat américain, et qu’à l’époque il a suscité de la méfiance au Vatican.

    Si Mgr Scicluna est renommé comme secrétaire adjoint de la CDF, il revient au poste que lui avait assigné Benoît XVI quand il voulut, de façon claire, retirer les causes des agressions sexuelles commises par le clergé au tribunal romain de La Rote et les intégrer à la CDF. C’est le pape François qui a éloigné Mgr Scicluna de ce poste en le nommant archevêque de Malte. Enfin, c’est encore ignorer que les évêques américains envoient chaque année à l’USCCB un rapport sur les agressions sexuelles dénoncées et sur celles qui font l’objet d’une enquête sérieuse, et que ce rapport global a publiées. Il montre que les mesures prises par l’épiscopat américain ont ramené les véritable cas d’agressions sexuelles à quelques prêtres chaque année, et que l’on est loin des 4 % de prêtres et de religieux recensés par le rapport du John Jay College pour les années 1950-2010.


    Un «Code de conduite», même voté à l’unanimité, n’oblige aucun évêque à l’accepter dans son diocèse.


    Il semble, selon les bruits de couloir au Vatican – ce qui rend l’information suspecte mais non invraisemblable – que la demande transmise par le cardinal Ouellet porte sur des questions juridiques. Les règles émises par la Conférence de l’USCCB pourraient enfreindre le pouvoir de juridiction dont chaque évêque titulaire jouit selon un droit qui lui est propre. En effet, un «Code de conduite», même voté à l’unanimité – ce qui n’est pas le cas –, n’oblige aucun évêque à l’accepter dans son diocèse. La conférence épiscopale n’est pas, canoniquement et théologiquement, une autorité supérieure à celle de l’évêque. Les canonistes du Vatican veulent donc avoir le temps d’y mettre leur nez pour que ce document soit acceptable, et par conséquent utile.

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  • Abus sexuels cléricaux : les évêques américains vont-ils passer outre l’interdiction faite par le pape François d’avancer dans l’enquête ?

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    François ob_28fe48_pedophilie-le-pape-francois-en-appelle.jpgSelon un article de  Marco Tosatti, dans la « nuova bussola quotidiana », traduit et publié sur le site « Benoît et moi », les évêques américains passeraient outre l’injonction du pape François  :

    Les évêques américains, réunis à Baltimore, n'ont aucune intention de s'arrêter malgré la demande, formulée par la Congrégation pour les évêques, de ne pas voter sur deux points qui constituaient l'élément-clé au coeur de l'assemblée de novembre: un code de conduite pour les évêques en cas d'abus, et une commission dirigée (président et vice-président) par des laïcs pour enquêter. Enquêter, et non pas juger, comme des sources proches du Vatican, dont est partie cette démarche dilatoire l'ont diffusé - avec succès - dès que le président de la Conférence épiscopale, Daniel Di Nardo, a annoncé le stop au vote en provenance de Rome. Les résultats éventuels de l'enquête  devaient ensuite être transmis aux autorités supérieures, et en particulier au Nonce. Ce ne serait donc pas - comme le prétendent les défenseurs du Vatican - une attaque contre la primauté pétrinienne, ni contre les prérogatives pontificales à l'égard des évêques. 

    Ce qui est certain, c'est que les évêques américains, et avec eux le président, le cardinal DiNardo, ont été pour le moins surpris par la requête de la Congrégation pour les évêques, à laquelle siègent également les cardinaux Cupich et Wuerl, directement liés à la "filière" McCarrick. 

    Tous les journalistes présents parlent d'une "surprise visible" de la part des évêques, notamment parce que les projets des deux documents - celui sur la conduite des évêques et celui sur l'établissement d'une commission d'enquête - semblaient nécessaires à tous, pour donner un signal concret aux catholiques et à l'opinion publique que la Conférence épiscopale voulait aborder sérieusement le drame des abus. Ce n'est pas un hasard si les discours du président et du vice-président du National Advisory Council (Conseil consultatif national) sur les abus - un prêtre et une femme - ont été applaudis. Tous deux ont parlé des réformes proposées et bloquées par Rome: un nouveau code de conduite, une enquête sur les séminaires, pour éradiquer les comportements prédateurs homosexuels, une enquête sur le cardinal McCarrick et un système indépendant pour enquêter sur les accusations d'abus. 

    C'est dans cette atmosphère que s'est inséré le bref message de Mgr Carlo Maria Viganò, archevêque (Vigano écrit aux évêques américains)

    Rome demande que le vote sur les propositions concrètes pour faire face à la crise soit reporté après février, c'est-à-dire après le "sommet" des conférences épiscopales du monde entier à Rome pour discuter du problème des abus. Et après la perplexité due à l'annonce de l'inexplicable demande romaine, les évêques ont décidé d'aborder de toute façon les sujets brûlants de la discussion, afin de fournir à la délégation américaine en février des armes et du matériel pour aborder cette question. Comme l'a expliqué un évêque courageux, Thomas Paprocki de Springfield, ce n'est pas un acte de rébellion ou de désobéissance contre le Pape. Mais les évêques ne sont pas des "directeurs de filiales" du Vatican, ni des "vicaires du Pontife romain". La Conférence épiscopale américaine doit "s'occuper de son troupeau". Et, comme plusieurs commentateurs l'ont souligné, la demande romaine entre en conflit avec la synodalité et la décentralisation manifestée avec des mots, sans parler de la nécessité, toujours manifestée de manière démagogique et trahie par des actes, d'un rôle accru des laïcs et des femmes dans l'Église. Tout est parfait, jusqu'à ce qu'on arrive au concret: et alors la structure verticale et cléricale réapparaît immédiatement.

    Et le changement de ton est devenu évident quand le cardinal Di Nardo a annoncé qu'il y aura un vote sur un sujet ajouté à l'ordre du jour. Le cardinal a annoncé que l'ajout proposé serait d'envoyer une demande formelle au Saint-Siège de remettre toute la documentation relative au cas de l'ancien cardinal Théodore McCarrick. Après quoi l'évêque auxiliaire de Los Angeles, Robert Barron, a souligné que la crise actuelle était née précisément à cause du cardinal, et que les gens font pression sur les évêques pour que la clarté puisse être faite jusqu'au bout. Un thème sensible pour Rome et pour le Souverain Pontife, qui a évité de répondre à l'appel de l'archevêque Viganò sur ce thème.

    Barron s'est demandé dans quelle mesure l'examen par le Saint-Siège des documents liés était en cours et s'il ne serait pas possible d'exercer une "pression respectueuse" pour une enquête approfondie. Ce qui, une fois de plus, ne semble pas être dans la volonté du Vatican. La demande d'enquête apostolique faite au Souverain Pontife par les évêques américains avait été abandonnée. Mais le président du Conseil consultatif national, le père David Whitestone, a demandé qu'il y ait une enquête complète et indépendante sur le scandale McCarrick, y compris les détails de l'indemnisation reçue par les victimes et les noms de ceux qui étaient au courant de sanctions contre McCarrick.

    Le problème des sanctions, de ceux qui en étaient au courant, de ceux qui ne les ont pas appliquées et de ceux qui les ont imposées, est comme nous le savons une des questions centrales du témoignage du Viganò. Une requête analogue a été faite par Francis Cesareo, président du National Review Board, l'organisme créé en 2002 pour la défense des mineurs dans l'Église américaine. Cesareo a demandé une enquête sur le scandale McCarrick et a également demandé que les diocèses de Newark, Washington et New York coopèrent à cette enquête. Il est clair que pour les évêques américains - et pour les fidèles américains en général - la clarté sur l'affaire McCarrick est un sujet de grande importance pour rétablir un climat de confiance. Une exigence que le silence du Vatican et du Pontife ne semblent pas comprendre.

    Cesareo a dit: "Il faut répondre aux accusations de l'archevêque Viganò. Rien ne doit être négligé. Ignorer ces accusations laissera un nuage sur l'Eglise, et des questions resteront sans réponse".

    Ref. Les évêques américains se rebiffent

    Le pape veut rester le maître du jeu. Les évêques invoquent la synodalité dont le pasteur suprême s’est fait le chantre. Embrouilles ?

    JPSC

  • "Dieu est invraisemblable"

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    Du site "InfoChrétienne" :

    Dans son livre posthume, Jean d’Ormesson évoque « la trace éclatante » laissée par le Christ Jésus dans l’esprit des hommes

    « Grâce à Dieu, je vais mourir. Comme tout le monde, comme vous, avant sans doute : Ma vie est longue, j’approche du bout du chemin. »

    Jean d’Ormesson est arrivé au bout de son chemin le 5 décembre 2017. Celui qui déclarait que sa vie fut « belle malgré tout », était un fervent défenseur des chrétiens d’Orient. Lui qui se présentait à la fois comme un catholique et comme un agnostique, laissait la place au doute et à l’espoir que Dieu existe.

    « Je n’ai pas d’autre foi que cette seule espérance. »

    À la veille de la sortie en librairie de son ouvrage posthume Un hosanna sans fin, le journal Le Figaro que Jean d’Ormesson a d’ailleurs dirigé pendant 3 ans, en a publié quelques extraits, accompagnés de photos du manuscrit.

    Les quelques lignes laissent entrevoir un homme qui voit la mort s’approcher sans toutefois la craindre. Citant Bossuet, il se questionne sur cette vie qui nous est « fourguée en usufruit » sans que l’on n’ait eu l’occasion de la choisir, et qui aboutit irrémédiablement à la mort.

    « J’entre dans la vie, avec la loi d’en mourir. »

    Et le talentueux académicien poursuit ses écrits en évoquant le mystère de la vie après la mort et le « mystère de Dieu ».

    « Dieu est invraisemblable. C’est là que se dissimule peut-être une des clés de l’affaire. Dieu est invraisemblable – mais pas beaucoup plus que tous les miracles que nous avons vus défiler sous nos yeux écarquillés : la goutte d’eau, le grain de sable, la poussière minuscule d’où sort tout ce qui existe, la lumière, l’expansion continuelle de l’espèce, le temps dont nous ne savons rien, l’histoire, cette stupeur, la vie, une nécessité peuplée de hasards, pas beaucoup plus invraisemblable que le monde étrange où nous vivons tous les jours et qui nous paraît si évident. »

    Si Jean d’Ormesson ne « prétend pas que Dieu existe », mais laisse largement la porte ouverte, il estime que les chrétiens ont « la chance d’avoir pour modèle, sous leurs yeux, un personnage à qui l’existence et la place dans notre histoire ne peuvent pas être contestées : Jésus ». Et il demeurait admiratif de la « trace éclatante » que Jésus a laissé dans « l’esprit des hommes ».

  • Toujours infaillible, le pape ?

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    De Valentin Fontan-Moret sur le site aleteia.org :

    Le Pape est-il toujours infaillible ?

    Dans une lettre sans précédent rendue publique mi-avril, le pape François a demandé pardon aux évêques chiliens pour avoir commis de « graves erreurs » d’appréciation dans la gestion de l’affaire concernant les cas d’abus sexuels au sein du clergé chilien. Si depuis l’ensemble des évêques du pays ont remis leur démission au Saint-Père, Aleteia a choisi de s’intéresser au dogme d’infaillibilité pontificale. Décryptage.

    Comment comprendre le dogme de l’infaillibilité pontificale quand le pape François écrit aux évêques du Chili pour leur faire part de sa « douleur » et de sa « honte » pour les abus sexuels commis par des membres du clergé du Chili et qu’il reconnait avoir lui-même commis « de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation » ? C’est en 1870, lors du premier concile œcuménique, que l’Église catholique a reconnu ce dogme. Cette apparition tardive ne doit cependant pas laisser croire que c’est une idée si récente : si l’Église ne l’a pendant longtemps pas défini solennellement comme un dogme officiel, la prééminence du pontife romain et la validité absolue de ses paroles et décisions sur certains sujets et sous certaines conditions sont des conceptions anciennes basées sur l’interprétation des Évangiles. On la devine par exemple dans la rédaction de la bulle Unigenitus de 1713, condamnant l’hérésie janséniste. C’est notamment parce que la monarchie de droit divin française entendait maintenir son indépendance par rapport à Rome que l’Église a longtemps renoncé à faire de l’infaillibilité pontificale un dogme.

    Que dit le catéchisme ?

    L’infaillibilité se définit simplement : l’enseignement du Pape et de l’Église ne peut pas être erroné lorsqu’il proclame « par un acte définitif, un point de doctrine concernant la foi et les mœurs ». Autrement dit, un enseignement doctrinal du Pape s’exprimant ex cathedra (littéralement « en chaire », ce qui renvoie à sa qualité de pasteur et docteur suprême de l’Église), définissant clairement une doctrine en matière de foi ou de mœurs, ne peut être qu’une révélation de la vérité. Le catéchisme reconnaît également l’infaillibilité des décisions prises dans les mêmes conditions par le corps des évêques « quand il exerce son Magistère suprême en union avec le successeur de Pierre, surtout dans un Concile œcuménique. »

    Des décisions rares

    Cette définition peut sembler large et couvrir de très nombreuses situations ! Ce n’est cependant pas le cas. Des propos comme ceux tenus par le pape François sur les affaires d’abus sexuels visant l’Église chilienne n’entrent pas dans ce cadre, c’est donc naturellement qu’il a pu reconnaître de « graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation ». L’infaillibilité est réduite à de rares décisions particulières, et il ne s’agit en aucun cas d’affirmer que le Pape n’est pas un homme susceptible de pécher ou de se tromper hors de ce champ très restrictif. Ainsi, la décision du Pape concernant le sort des évêques chiliens qui, soumettant collectivement leur démission, s’en remettent au jugement du souverain pontife concernant leurs cas individuels, ne sera pas non plus considérée comme infaillible.

    Lire aussi : Chili : le traitement de choc du pape François

    Plus encore, dans la pratique, l’Église se montre prudente et prend soin de préciser sans ambiguïté la valeur infaillible d’une doctrine énoncée, ce qui limite encore davantage les décisions réputées infaillible. Ce fut le cas dans la constitution apostolique promulguée par par Pie XII en 1950 définissant le dogme de l’Assomption de la Vierge Marie. Le Code de droit canonique prévoit d’ailleurs qu’une doctrine n’est considérée comme infailliblement définie que si cela est « manifestement établi ». Car l’infaillibilité est un principe fort découlant de la fonction de garant de l’unité de l’Église qui revient au Pape, elle appelle donc la plus grande clarté pour éclairer les fidèles.

    D’où vient alors cette infaillibilité ?

    Une explication réside dans ce que le Christ, fondant son Église sur Pierre, premier évêque de Rome, a voulu guider son peuple dans la continuité de la Vérité qu’il était Lui-même venu proclamer. Car à quoi servirait l’Église si elle avait été instituée par le Christ sans l’assurance de conduire, avec le secours de l’Esprit saint, les fidèles vers Dieu ? C’est la raison d’être de ce que le catéchisme nomme le « charisme d’infaillibilité » qui donne une validité incontestable à certains enseignements essentiels dans les domaines éminents de la foi et des mœurs.

    Lire aussi : L’infaillibilité du Pape : faut-il y croire encore ?

  • Etats-Unis, Chine... vous avez dit "synodalité" ?

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    De Sandro Magister, en traduction sur diakonos.be :

    La synodalité part en fumée. Exercices de monarchie pontificale sur les États-Unis et sur la Chine

    Nous sommes très loin d’une Église synodale. Après avoir fait l’éloge de la « synodalité » qui aurait été le principal fruit du synode des évêques d’octobre dernier et après avoir promisdepuis 2013 plus d’autonomie et de pouvoir aux conférences épiscopales, y compris une « certaine autorité doctrinale authentique », le Pape François vient de décapiter l’ordre du jour de l’assemblée plénière de l’une des plus grandes conférences épiscopales du monde, celle des États-Unis, qui est réunie à Baltimore depuis le lundi 12 novembre.

    Dans la même foulée, en Chine, il vient d’abandonner à leur sort les évêques qui n’entrent pas dans l’accord secret signé fin septembre entre le Saint-Siège et les autorités de Pékin, c’est-à-dire la trentaine d’évêques dits « souterrains » ou clandestins qui résistent courageusement à l’oppression de l’Église par le régime.  Au Vatican, on nie que ce soit l’intention du Pape.  Mais n’en reste pas moins que les évêques chinois clandestins se sentent abandonnés par le Pape, comme en témoigne le cardinal Zen Ze-Kiun dans une lettre-appel à cœur ouvert qu’il a remise personnellement entre les mains de François un matin au début de ce mois de novembre.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

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    En effet, le Pape François a agi en monarque absolu envers les évêques des États-Unis. Samedi 10 novembre il a reçu en audience à Rome le Préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal Marc Ouellet, ainsi que le nonce aux États-Unis, Christophe Pierre, et il a chargé le premier de transmettre au cardinal Daniel N. DiNardo, le président des évêques américains, l’interdiction de voter sur deux points cruciaux de l’ordre du jour de l’assemblée concernant le scandale des abus sexuels : un « code de conduite » extrêmement sévère pour les évêques et la création d’un organisme composé de laïcs pour enquêter sur les évêques incriminés.

    En annonçant, la double interdiction du Pape, le cardinal DiNardo, assez mal à l’aise, a expliqué que François exigeait que les évêques américains n’aillent pas au-delà de ce que le droit canon prévoit déjà en la matière et surtout qu’ils n’anticipent pas les décisions qui seront prises à Rome lors de la réunion des présidents des conférences épiscopales du monde entier convoquée par le Pape du 21 au 24 février prochain.

    Le « diktat » de François a suscité des réactions très négatives aux États-Unis, y compris chez ceux qui ont cherché d’en comprendre les raisons.

    Dans le cas des évêques chinois, ce qui est le plus frappant en revanche, c’est l’impressionnant silence qui accompagne leur chemin de croix, de la part des plus hauts responsables de l’Eglise. Un silence non seulement public, comme la prudence pourrait l’expliquer, mais surtout dépourvu de tout geste de proximité ou de soutien qui pourrait s’exprimer de manière réservée.  Tout cela dans le silence non moins assourdissant de nombreux médias catholiques, en particulier de ceux qui sont les plus proches du Pape François.

    C’est ce que dénonce le P. Bernardo Cervellera, de l’Institut Pontifical des Missions Étrangères qui dirige l’agence « Asia News », dans l’éditorial que nous reproduisons ci-dessous qui s’offusque de l’énième arrestation ces derniers jours de l’un des évêques qui a été le plus héroïque dans son refus de se soumettre au régime communiste chinois.

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  • L'homme conçu comme un chantier technologique

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    OLIVIER REY : « LE TRANSHUMANISME CONÇOIT L’HOMME COMME UN CHANTIER TECHNOLOGIQUE »

    Le coin des experts de genethique.org

    De l’augmentation de soi, de ses capacités par la technique à la « lutte finale » contre la mort, les promesses du transhumanisme semble surfer sur « le progrès de la détresse ». Dans son livre, Leurre et malheur du Transhumanisme, Olivier Rey analyse le fond d’une idéologie qui précipite l’homme hors de lui-même au risque de le perdre. Il a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.

    Gènéthique : Vous publiez un ouvrage intitulé Leurre et malheur du transhumanisme. Pourquoi un tel titre ? Et un tel sujet ?

    Olivier Rey : Ce n’est certes pas par goût que je me suis intéressé au transhumanisme. Je préférerais vivre dans un monde où nous n’aurions pas à nous soucier d’une chose de ce genre. Cependant, à partir du moment où le mouvement transhumaniste s’en prend explicitement à ce que nous sommes, il me semble qu’éviter la question pour ce qu’elle a de pénible serait irresponsable – aussi irresponsable que faire comme si on n’avait pas d’ennemis pour la raison que l’on n’aime pas la guerre. Les transhumanistes sont peu nombreux, au moins pour l’instant, mais ils bénéficient de relais médiatiques très puissants. J’essaye de proposer quelques armes intellectuelles pour contrer leur propagande.

    Je souhaitais un titre qui donnât idée du contenu. Dans le livre, je m’efforce, d’une part de mettre en lumière les illusions véhiculées par le transhumanisme – c’est le côté leurre –, d’autre part de montrer le rôle nocif du discours transhumaniste sur nos sociétés – c’est le côté malheur. Je m’attache à montrer les réalités que le transhumanisme a pour fonction de nous faire accepter – à savoir une emprise toujours plus grande du système techno-économique sur nos vies ; et je tente de mettre au jour ce qui, dans la dynamique culturelle des derniers siècles, nous rend aujourd’hui si vulnérables à l’idéologie transhumaniste.

    G : Vous évoquez, entre autres, « l’artificialisation de la procréation ». Y a-t-il un lien avec le transhumanisme ?

    OR : En effet. L’artificialisation grandissante de la procréation fait partie des choses que le transhumanisme contribue à faire accepter. Le transhumanisme conçoit l’homme comme un chantier technologique. Dans une telle perspective, on ne voit pas pourquoi le chantier ne devrait pas commencer dès la conception. Ce qui est déjà de plus en plus le cas, avec la multiplication des fécondations in vitro, des inséminations artificielles en dehors de toute indication médicale, le développement des diagnostics pré-implantatoires. Au gré de ces évolutions, l’enfant devient un produit dont on passe commande. Mais si l’enfant est un produit, pourquoi ne pas lui ajouter des fonctions supplémentaires ? Comme on voit, l’artificialisation de la procréation et le transhumanisme sont en « synergie », pour employer un mot à la mode.

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