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Quand un prêtre refuse la communion à un homme politique qui a voté pour l'avortement légalisé

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De Violaine Epitalon sur le site du journal La Croix :

En Irlande, un prêtre refuse la communion à un homme politique favorable à la légalisation de l’avortement

Le père John Hogan a refusé la communion à Robert Troy, membre du Fianna Fail (parti conservateur irlandais) au Parlement lors d’une messe d’enterrement. Il avait voté en faveur de la légalisation de l’avortement en Irlande en décembre 2018.

Robert Troy, membre du Fianna Fail (parti conservateur irlandais), s’est vu refuser la communion lors d’une messe d’enterrement à l’église de la paroisse de Saint Nicolas (Galway) pour avoir voté en faveur de la légalisation de l’IVG. John Hogan, prêtre de la paroisse catholique de Multyfarnham, (comté de Westmeath) a déclaré dans un tweet le 1er décembre 2018 s’être informé de la liste des députés ayant participé à la légalisation de l’avortement. « J’ai vu le nom de celui qui, il y a quelques années, se tenait sous mon toit et jurait être pro vie », précise-t-il. Et il poursuit : « le désir de pouvoir et de gloire pousse à commettre d’épouvantables choix. »

À LIRE : Irlande, les députés ont légalisé l’avortement

Le 13 décembre 2018, le parlement irlandais ratifiait une loi formalisant le résultat du référendum de mai 2018 : 66,4 % des Irlandais ont voté pour l’abrogation du 8e amendement de la constitution. Robert Troy, membre du parti conservateur au Parlement irlandais, et considéré comme « pro-life », a expliqué dans une interview avec le magazine Ireland’s Hot Press, les raisons pour lesquelles il a voté en faveur de cette loi. Selon lui, la légalisation de l’avortement était une nécessité sans laquelle les femmes étaient« victimisées et dans l’obligation de se rendre à l’étranger. » Bien qu’il avoue être perplexe quant au délai concernant l’interruption jusqu’à 12 semaines de grossesse, le politicien affirme en être venu « à l’ultime décision de voter oui ».

Le combat des catholiques pro vie en Irlande

Le père John Hogan ne cache pas ses positions politiques par rapport à l’avortement. Dans un tweet du 18 janvier, il dit apporter son soutien et sa bénédiction « à tous mes amis aux États-Unis qui participent à la Marche pour la vie. Je vous en prie, pensez à nous et priez pour nous, en Irlande, car nous devons redoubler d’effort dans notre campagne de résistance pour la vie », ajoute-t-il.

Jusqu’à l’année dernière, l’avortement était interdit par le 8e amendement de la constitution irlandaise. Le sujet est facteur de divisions au sein du pays, empreint d’une culture très catholique. Ce n’est pas la première fois que les instances catholiques réagissent ainsi depuis la loi de décembre 2018. Le 21 janvier, Josepha Madigan, avocate et femme politique irlandaise, s’est vu refuser une salle de réunion au Mater Hospital des sœurs de la Charité (Dublin). « Nous nous engageons à respecter la dignité de la vie humaine », déclare l’hôpital. Josepha Madigan avait elle aussi participé à la campagne de légalisation de l’IVG en 2018 avec le parti irlandais Fine Gael.

 

Commentaires

  • Quels magnifiques exemples de cohérence de la part de' ce prêtre et de cet hôpital!

    Espérons qu'ils se multiplient et encouragent l'Eglise catholique à plus de fermeté et de courage dans la défense de la morale chrétienne et naturelle !

    Guy ELIAT

  • Quand un prêtre est plus qu'un fonctionnaire obéissant son acte fait le tour du monde tant c'est rare.

    Une ovation pour le curé !!!

  • C'est par ces actes courageux que nous serons sauvés. Bravo.

  • Ce n'est pas au prêtre à juger un homme politique qui a voté une loi. En faisant cela (ne pas donner la communion) le prêtre s'introduit dans la politique et les lois civiles.
    Le prêtre a le droit, comme tout citoyen, de se prononcer sur une loi.

    Je vais encore me faire lyncher ... J'ai moi aussi le droit d'exprimer mon avis ; 'ai le devoir de respecter le vôtre.

  • Ce n'est pas parce que cet homme politique, qui a voté cette loi, est lui-même en phase avec la pratique de cette loi pour "lui-même" ! Il en est de même pour moi. et mon épouse. J'aurais voté cette loi mais je ne l'aurais pas pratiquée dans mon couple.

  • Monsieur Delen,
    En refusant la communion, le prêtre a agi uniquement dans la sphère de sa mission d'Eglise qui est d'enseigner, de sanctifier et de guider les chrétiens, en ministre et serviteur des sacrements.
    Ou alors vous m'expliquez en quoi la communion sacramentelle relève de la politique des lois civiles.
    Je ne vous lynche pas, vous savez, je vous demande juste un éclaircissement parce que je ne saisis pas votre raisonnement.

  • Quelqu'un de plus qualifié que moi pourrait-il confirmer (ou infirmer) que monsieur Robert Troy est excommunié "latae sententiae" du fait de son vote en faveur de l'avortement. Si c'est le cas, l'attitude du prêtre se justifie pleinement.

  • Monsieur François,
    justement, en refusant de fournir la communion sacramentelle, le prêtre prend comme argument le fait que cet homme a voté une loi civile qui ne dépend pas de l’Eglise. Cela aurait pu être le cas SI l’Eglise, par une loi religieuse, spécifiait qu’un prêtre ne peut accorder la communion sacramentelle à quelqu’un qui vote une loi contraire à l’esprit de l’Evangile.

    Puisque la loi a été votée, elle le fut à la majorité des parlementaires. Parmi ces derniers, combien de chrétiens ne peuvent « communier » ! Sans compter toutes les autres lois liées à l’éthique chrétienne.

  • Monsieur Delen,
    Sur le site du Vatican, je trouve ceci: "La coopération formelle à un avortement constitue une faute grave. L’Église sanctionne d’une peine canonique d’excommunication ce délit contre la vie humaine. « Qui procure un avortement, si l’effet s’en suit, encourt l’excommunication latæ sententiæ » (CIC, can. 1398) « par le fait même de la commission du délit » (CIC, can. 1314) et aux conditions prévues par le Droit (cf. CIC, can. 1323-1324)." Reste à déterminer si favoriser l'adoption d'une loi permettant l'avortement revient à une coopération formelle à l'avortement: difficile à mettre en doute, me semble-t-il. L'excommunication n'entraîne-t-elle pas la privation de la communion?

    Je m'étonne toujours que notre civilisation dévoyée attribue à la loi civile "démocratique" une valeur absolue, supérieure en tout cas à celle du droit naturel ou de la loi divine. Ce que veut la majorité est-il nécessairement juste? Si la majorité décide de tuer l'innocent, dois-je m'incliner en conscience, ou continuer à le défendre? Dès avant l'ère chrétienne, le respect dû aux lois surpassant les lois civiles a inspiré des héros comme la merveilleuse figure d'Antigone. Nous sommes décidément en train de perdre beaucoup d'humanité.

  • … dans notre Eglise, on parle de la correction fraternelle, quand on ignore la gravité des faits commis et que notre Eglise condamne, pour le bien de l'humanité.
    Notre Roi Baudouin, en son temps, avait choisi, en connaissance de cause, de ne pas voter, chacun le sais...
    Si nous sommes baptisés, confirmés, mariés ou ordonnés nous savons que empêcher la vie de s'épanouir est très grave, pour la (es) personnes, pour l'Eglise et la communauté des croyants.
    J'aime le courage de ce prêtre. Il encourage à réfléchir, à se confesser et à repartir en connaissance de cause, tout en changeant notre vision sur l'avenir de cette petite vie sans défense.

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