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La Flandre apostate est orpheline de son maître à penser

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Une chronique de Jan De Troyer sur le site de La Libre, ou plutôt un éloge et un hommage rendu à un maître à penser qui milita en faveur de l'avortement et de l'euthanasie, un hommage qui en dit long sur le dévoiement des prétendues élites intellectuelles de notre pays :

Hommage à Etienne Vermeersch, l’aumônier de la Flandre

Personne n’a plus influencé la Flandre après 1945 qu’Etienne Vermeersch. Hommage.

Avec le décès par euthanasie du philosophe Etienne Vermeersch, le 18 janvier dernier, la Flandre a effectivement perdu, comme l’a écrit le journaliste Christian Laporte, "un des intellectuels flamands et même belges les plus influents". L’ancien recteur de la KUL et théologien Rik Torfs, les philosophes politologues Dirk Verhofstadt et Tinneke Beeckman, ainsi que Wim Distelmans, professeur en médecine palliative et président de la Commission fédérale d’évaluation de l’euthanasie, se sont montrés unanimes : personne n’a plus influencé la Flandre après 1945 que lui.

Etienne Vermeersch restera dans les souvenirs par son empreinte irréfutable sur nos législations éthiques, à savoir la libéralisation de l’avortement et la législation sur l’euthanasie. Il a fourni à nos législateurs les définitions et les conditions du droit à l’euthanasie. Il y a 50 ans, l’une de ses premières batailles fut de limiter les pouvoirs de l’omnipotent Ordre des médecins. Les mesures imposées depuis lors lui ont donné raison. En 1971 déjà, il déclarait à la BRT (la télévision flamande de l’époque) que l’euthanasie était un droit humain. Par son action pour les Lumières, il a détrôné en Flandre l’omniscient dieu catholique, ce qui a inspiré à Rik Torfs de le qualifier "d’aumônier de la Flandre sécularisée".

Dans les combats de société, Vermeersch a souvent été du côté des gagnants. Sauf dans le domaine de l’écologie. La coïncidence a voulu qu’on apprenne son décès le 24 janvier, le jour où 35 000 jeunes manifestaient à Bruxelles pour le climat. Un commentateur flamand a parlé des "petits-enfants de Vermeersch". En 1988, ce philosophe avait publié De Ogen van de Panda, un manifeste écologique qu’il considérait comme son ouvrage majeur. En matière d’écologie, qu’il prenait à cœur avant toute autre question, il a dû constater qu’il n’avait pas réussi à convaincre. Au contraire : Vermeersch a scandalisé à peu près tout le monde en défendant la thèse que le droit à la procréation devrait être limité.

"Dans mes nombreuses conférences au sein d’organisations écologiques, j’ai toujours rencontré énormément d’enthousiasme, jusqu’au moment où j’abordais la problématique de la surpopulation. Dès cet instant, tout le monde s’indignait. Il est pourtant incontestable que tant que l’Homo sapiens continuera à se multiplier, nos efforts pour sauver la planète seront vains. Plus d’humains produiront inévitablement plus de pollution. Mais j’ai échoué à convaincre. C’est ma plus grande défaite."

Il est facile de comprendre les réticences qu’il a rencontrées : le soutien financier aux pays en voie de développement devait, selon lui, être remplacé par des programmes de stérilisation. Ce n’était pas le seul terrain où Vermeersch choquait même les Flamands progressistes. "En proclamant le Coran comme seule source de connaissance, le monde arabe - après une période de supériorité intellectuelle - a tué tout progrès. Seulement 40 pour cent des Américains acceptent la théorie de l’évolution. C’est une culture arriérée. Dans le monde arabe, seulement 20 pour cent des gens adhèrent à la théorie de l’évolution, j’ai le droit de dire que c’est une culture arriérée." Il n’acceptait aucune ingérence religieuse dans les affaires publiques. L’égalité homme-femme était sacro-sainte. Sa critique de l’Islam était basée sur l’étude en profondeur des hadiths et du Coran.

Il reprochait à la gauche flamande d’avoir laissé le nationalisme flamand aux mains de la droite. Une Flandre indépendante n’était selon lui pas une idée antidémocratique ou immorale.

Après avoir appartenu à l’ordre des jésuites durant cinq ans, Vermeersch avait rejeté toute religion. Pourtant, cet athée convaincu, qui se vêtait à la Houellebecq - prolétaire, mais pas chic - disait que, dans ses derniers instants, il souhaitait écouter une œuvre religieuse, le troisième mouvement de la cantate BWV82 de Bach : "Schlummert ein, ihr matten Augen" (Endormez-vous, yeux affaiblis).

Commentaires

  • Encore un ancien (jésuite dans ce cas-ci, une autre congrégation dans d'autres cas)... Comme il est étrange que d'anciens religieux, prêtres, aient eu un tel impact. Je ne me l'explique pas.

    Autre question : la surpopulation. C'est un sujet bien délicat. Chacun y va de sa théorie.
    Dans nos pays dits développés, les autochtones ne font plus assez d'enfants. La nature ayant horreur du vide, nous sommes peu à peu remplacés par d'autres, n'ayant ni nos coutumes, ni notre religion (mais la population n'a pas attendu l'arrivée d'allochtones pour virer la religion chrétienne), ni notre conception de la vie en société.
    Suivant le site https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/sp.dyn.tfrt.in ,(est-il manipulé, je ne sais pas) , les femmes des pays dont sont originaires nos migrants sont encore très prolifiques (Niger, Burkina-Faso, Afghanistan ...).
    S'ils quittent leurs pays, c'est sans doute pour avoir une vie plus facile mais aussi parce que, malheureusement, il n'y a guère d'espoirs de vie meilleure chez eux.
    On peut se disputer sur le fait de savoir s'il faut ou non les accueillir mais il y aura sans doute unanimité sur le fait qu'il est regrettable qu'ils ne puissent être heureux chez eux.
    Même si, selon la formule consacrée, les enfants sont une bénédiction, pourquoi mettre 5 ou 6 ou 7 enfants par femme lorsqu'on ne sait pas leur proposer d'avenir dans leur pays?

    J'entends dire depuis longtemps : notre planète est capable de nourrir X milliards d'habitants. Pense-t-on à ce que la vie serait avec X milliards d'abitants en plus?

    Je suis opposé à toute politique de contrôle de la natalité (on sait que certaines institutions des pays riches promeuvent la contraception, l'avortement dans les pays pauvres et parfois en en faisant une condition pour bénéficier d'aides) mais ne faudrait-il pas investir plus sérieusement dans l'éducation qu'on ne fait actuellement ?

    Si nous ne le faisons pas, nous allons au devant de graves problèmes. La nature résoud parfois les problèmes par de terribles épidémies qui éliminent tellement de personnes.

  • Avec mes excuses pour mes fautes grammaticales, étant néerlandophone.
    Le terme surpopulation est très subjectif et les discours dans ce domaine ont souvent un caractère idéologique. On parle des humains seulement comme "consommateurs" et presque jamais comme "producteurs" (entre autre d'idées nouvelles qui peuvent résoudre à peu près tous nos grands problèmes matérielles). En réalité nous ne vivons pas dans un monde surpleuplé, mais surconcentré dans des villes mal gérés. et surcontaminé à cause d'une économie materialiste et capitaliste au service de l'égoisme d'une petite minorité de max. 1 pourcent de la population mondiale. Voilà la plus importante origine de toutes nos "crises mondiales". C'est cette même minorité qui crie le plus fort que nous sommes "surpeuplés", maintenant qu'elle commence à avoir peur des éffets écologiques et autres de sa politique économique et industrielle criminelle.

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