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  • La justice de l'Eglise serait-elle devenue inopérante ?

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    De Cyrille Dounot sur le site de l'Homme Nouveau :

    Scandales sexuels : la justice de l'Église est-elle devenue inopérante ?

    Rédigé par Cyrille Dounot professeur d'histoire du droit (Université Clermont Auvergne) et avocat ecclésiastique près de l'officialité de Lyon le  dans Politique/Société

    Suite aux différents scandales et faits d'actualités - parution du livre Sodoma de Frédéric Martel, sortie du film Grâce à Dieu de François Ozon, ouverture du sommet sur les abus sexuels dans l'Église -, Cyrille Dounot professeur d'histoire du droit (Université Clermont Auvergne) et avocat ecclésiastique près de l'officialité de Lyon a souhaité faire un rappel historique et juridique sur les possibilités qui sont données aux autorités ecclésiatiques afin qu'elles puissent juger et condamner les clercs qui auraient gravement pêché contre le sixième commandement. Ces rappels importants montrent qu'il existe déjà et depuis longtemps toutes les sanctions nécessaires pour que justice soit faite. 

    « Arrachez le mauvais du milieu de vous » (1 Cor. 5, 13)

    Dans l’affaire de l’incestueux de Corinthe, saint Paul a tracé le sillon à suivre pour toutes les questions sordides qui salissent l’Église depuis 2000 ans. L’Apôtre, confronté à une première histoire de mœurs, « une inconduite telle qu’il n’en existe pas même chez les païens », a dicté le comportement qui doit être celui de l’ecclesia : d’une part, l’excommunication du coupable pour l’amener à résipiscence, « afin que l’esprit soit sauvé au Jour du Seigneur », et qui conduit à le chasser (temporairement) de la communauté ; d’autre part, la sanctification des fidèles, pour servir d’exemple, « purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle ». Ces règles simples, mais essentielles, n’ont pas manqué d’être tour à tour appliquées puis oubliées.

    Nous savons depuis saint Cyprien que le chrétien est un autre Christ (christianus alter Christus), et Jean-Paul II rappelait qu’il en va à plus forte raison du prêtre, qui doit briller par l’exemplarité de ses vertus. Le concile de Trente, dans sa réforme générale de la Chrétienté, a redit qu’il « n’y a rien qui instruise, ni qui porte plus continuellement les hommes à la piété, et aux saints exercices, que la bonne vie, et le bon exemple de ceux qui se sont consacrés au service de Dieu », et voulu en conséquence que les prêtres « évitent même les moindres fautes, qui en eux seraient très considérables, afin que leurs actions impriment à tout le monde du respect, et de la vénération » (Sess. XXII, De reformatione, can. 1).

    Aussi, les pénibles affaires de mœurs qui souillent une frange du clergé, sous l’œil mauvais et complaisant des médias, n’en sont que plus détestables et préjudiciables à l’ensemble de cette milice céleste. De ce point de vue, l’application de sanctions pénales aux clercs déviants est une nécessité, et l’on ne peut que déplorer une absence trop criante de réaction des autorités compétentes.

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  • France : les délires de Marlène Schiappa déclenchent un tollé; la Manif pour tous mobilise

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    LMPT a inviteé Kelly, mère porteuse américaine, aà venir s'exprimer devant les Français
    Tollé unanime suite aux propos de Marlène Schiappa
    Mercredi 20 février, Marlène Schiappa a évoqué, dans les colonnes de l'hebdomadaire Valeurs actuelles, une prétendue « convergence idéologique » entre La Manif Pour Tous et les terroristes islamistes. 
    Face à cet amalgame stupéfiant, La Manif Pour Tous a aussitôt demandé des excuses publiques de la Secrétaire d'Etat :

    Communiqué

    https://tinyurl.com/y6y86t96

    En dépit du tollé unanime, Marlène Schiappa a réitéré ses propos dans d'autres interviews, conduisant alors nombre de Français à réclamer sa démission.

    A l'heure où nous écrivons, nous sommes sur le point de déposer plainte auprès de la Cour de justice de la République à l'encontre de la Secrétaire d'Etat.

    Pour suivre les réactions et les événements à ce sujet : 

    lamanifpourtous.fr

    http://lamanifpourtous.fr

    Remplacer « père » et « mère » par « parent 1 et 2 »

    Le 12 février, la député LREM Valérie Petit propose de profiter du projet de loi « école de la confiance » pour supprimer les mentions « père » et « mère » des formulaires scolaires au profit de « parent 1 » et « parent 2 ». Avec elle, sa collègue Jennifer De Temmerman considère qu' « un père et une mère » constituent « des cases figées » qui correspondent à « des modèles sociaux et familiaux un peu dépassés » : 

    Video

    https://tinyurl.com/y38gw6bl

    Cet amendement est voté le jour même par les députés LREM. A ce stade, il s'agit de la 1ère lecture du projet de loi (il doit ensuite passer au Sénat puis revenir devant l'Assemblée nationale).

    La Manif Pour Tous monte au créneau
    Parce qu’elle suit toujours attentivement les débats parlementaires, La Manif Pour Tous alerte aussitôt sur les réseaux sociaux et par voie de communiqué de presse :
    Communiqué

    Une tribune signée de Ludovine de La Rochère et Albéric Dumont, respectivement Présidente et vice-président de La Manif Pour Tous, est publiée sur FigaroVox :
    Tribune

    Tribune

    Les représentants du mouvement participent à de nombreux débats TV et radios, dans les matinales de RTL et LCI, sur RMC, C-News, Sud Radio... :

    Video
    http://tinyurl.com/yyndqd8d
    Video
    https://tinyurl.com/y2yahf8c
    Video
    https://tinyurl.com/yxj23ztq
    Machine arrière

    Au bout de trois jours, les députés LREM semblent faire machine arrière. 

    Article Le Parisien
    https://tinyurl.com/y6tsxsx6
    Et bien sûr La Manif Pour Tous veille sur la suite
  • Le sauvetage de juifs à Rome pendant l'occupation nazie

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    De Marina Droujinina sur zenit.org :

    « Pave the Way » présente des documents historiques au pape François

    Le sauvetage de Juifs à Rome sous l’Occupation nazie

    Afin de montrer au pape François des documents attestant l’intervention du Vatican pour sauver des juifs à Rome pendant la Seconde Guerre mondiale, une délégation spéciale de la Pave the Way Foundation (PTWF), basée aux États-Unis, et qui soutient les actions en faveur de la paix par le dialogue entre les religions, a salué le pape au cours de l’audience générale de ce 20 février 2019, dans la salle Paul VI du Vatican.

    Le directeur de la PTWF, Dr Bennett Solberg, a présenté au pape des documents originaux indiquant comment le pape Pie XII avait agi directement pour mettre fin à l’arrestation de la communauté juive romaine le 16 octobre 1943, indique Zenit en anglais (Deborah Lubov).

    Dr Solberg a remis au pape, entre autres, une copie d’un journal manuscrit de 1943, dans lequel des religieuses augustines écrivaient : «Aujourd’hui, le Saint-Père nous a demandé de protéger les Juifs romains et a nommé ceux qui les abritaient. »

    La Fondation rappelle que le pape Pie XII a levé l’interdiction de la clôture, afin de permettre aux monastères d’héberger des femmes et des hommes, et il a demandé aux catholiques italiens et aux structures ecclésiastiques de toute l’Italie de donner un abri aux juifs.

    En outre, le pape François a reçu le témoignage fait sous serment (en allemand) du commandant de l’Italie occupée, et second d’Heinrich Himmler, le général Karl Wolff. Le document révèle les plans que Wolff a reçus de la part de Hitler pour envahir le Vatican et procéder à l’enlèvement du pape Pie XII pour le conduire ensuite au Liechtenstein, où il aurait été assassiné.

    Ce plan a été révélé au pape Pie XII en septembre 1943, un mois avant l’arrestation des Juifs romains. Conscient de cette imminente invasion planifiée, le pape Pie XII a rédigé sa démission en déclarant que si le Vatican était envahi, les nazis arrêteraient Eugenio Pacelli et non le pape Pie XII, comme la secrétaire du pape, soeur Pascalina Lehnert en a elle-même témoigné. Il ordonnait aussi qu’en cas d’enlèvement les cardinaux quittent Rome pour pouvoir élire un nouveau pape et  former un gouvernement en exil au Portugal.

    « Je crois que la reconnaissance de la vérité sur l’héroïsme personnel de Pacelli est un pas essentiel pour la rédemption de mes frères et sœurs juifs, a déclaré le fondateur de la Pave the Way Foundation Gary Krupp dans une interview à Zenit en 2012. Il faut rendre à Eugenio Pacelli la réputation dont il jouissait avant que le KGB n’entreprenne le plus grand assassinat du 20e siècle. Cette opération du KGB, appelée « Seat 12 », a parfaitement réussi sa mission qui consistait à isoler les Juifs des catholiques au moment même où Nostra Aetate favorisait la réconciliation. »

    Au cours de l’audience générale de ce 20 février, Luigi et Francesca Prudente ont en outre présenté au pape François des photos d’une bénédiction, écrite en 1751, en latin et en hébreu, pour son lointain prédécesseur, le pape Benoît XIV, par la communauté juive romaine. La papauté avait alors agi pour sauver la communauté juive pendant des inondations à Rome par le Tibre.

    Gary Krupp a précédemment été reçu par saint Jean-Paul II et par Benoît XVI.

    D’autres religieuses ont témoigné de l’action de Pie XII comme les Soeurs de Notre Dame de Sion qui cachaient des juifs dans leur couvent de Via Garibaldi-Via Fabrizi et ont vu, par exemple, un fourgon de farine arriver pour aider à nourrir ces bouches supplémentaires, avec, à côté du chauffeur soeur Pascalina Lehnert, qui pouvait, étant bavaroise, parlementer avec l’Occupant en cas de contrôle. Nous avions recueilli leur témoignage publié en 2003.

  • Au sommet sur les abus sexuels, l’homosexualité est tabou mais on reste prudent sur la « tolérance zéro »

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be

    Au sommet, l’homosexualité est tabou. Mais on reste prudent sur la « tolérance zéro »

    Le 21 février, au matin de l’ouverture du sommet entre le pape François et les chefs de file de l’Eglise mondiale sur le thème des abus sur mineurs, le grand absent, c’est le mot « homosexualité ». Et ce nonobstant que la majeure partie des abus recensés jusqu’ici impliquent de jeunes, voire de très jeunes garçons pubères.

    Le mot « homosexualité » n’apparaît ni dans le discours inaugural du pape ni dans aucun des 21 « points de réflexion » qu’il a fait distribuer dans la salle ni dans le rapport introductif du cardinal Luis Antonio G. Tagle, de l’archevêque Charles J. Scicluna ni, dans l’après-midi, du cardinal Ruben Salazar Gómez.

    Au contraire, Mgr Scicluna, interpellé à ce sujet pendant la conférence de presse de mi-journée (voir photo) a déclaré que « généraliser sur une catégorie de personnes n’est jamais légitime » parce que l’homosexualité « n’est pas quelque chose qui prédispose au péché » comme ce pourrait être le cas pour la « concupiscence ».

    Le cardinal Scicluna est l’homme-clé du comité d’organisation du sommet. En plus d’être archevêque de Malte, il a été pendant plusieurs années promoteur de justice à la Congrégation pour la doctrine de la foi dont il est redevenu secrétaire adjoint avec une compétence spécifique en matière d’abus sexuels.  C’est l’homme qui exprime aujourd’hui le plus directement la volonté de François après que ce dernier ait dans les faits désavouéle cardinal Sean P. O’Malley qui était il y a encore un an le plus proche homme de confiance du pape en la matière mais qui aujourd’hui n’est plus que président « pour la forme » du conseil pontifical pour la protection des mineurs.

    Il semblerait que jusqu’à présent, l’appel des cardinaux Walter Brandmüller et Raymond L. Burke – et de nombreux autres clercs et laïcs – à affronter à visage découvert la plaie de l’homosexualité dans le clergé en tant que symptôme d’un abandon diffus de la « vérité de l’Évangile » soit resté lettre morte.

    *

    En revanche, dès les premiers échanges du sommet, s’est dégagée une volonté d’équilibrer la sévérité des procès en matière d’abus sexuels dans le sens d’un meilleur respect des droits des accusés.

    La « tolérance zéro », c’est le nom qu’on donne à la rigueur puritaine avec laquelle on voudrait frapper les auteurs d’abus. Cette rigueur est réclamée à cors et à cris par l’opinion publique laïque.  Mais elle coûte très cher en matière de violation des droits les plus élémentaires, comme Settimo Cielo l’a récemment mis en lumière dans un article :

    > “Tolérance zéro”. Le mot d’ordre d’une Église sans miséricorde

    Et en effet, dans les 21 « points de réflexion » que le pape François a remis aux participants au sommet, on lit au point 4 : « Mettre en œuvre des procédures pour le droit de la défense des accusés ».  Au point 10 : « Préparer des itinéraires pénitentiels et de restauration pour les coupables ».  Au point 11 : « Reconnaître et discerner les vrais cas des faux, les accusations de la calomnie ».  Au point 14 : « Sauvegarder le principe du droit naturel et canonique de la présomption d’innocence jusqu’à la preuve de la culpabilité de l’accusé. Pour cela, il faut éviter la publication de listes des personnes accusées, même par les diocèses, avant l’enquête préalable et la condamnation définitive ».

    Dans le rapport de Mgr Scicluna qui a retracé toutes les phases des procès pour abus sur mineurs, on retrouve également des rappels importants des droits des accusés.

    Après avoir admis que « la majorité des procédures pénales canoniques sont de type extrajudiciaire ou administratif », Scicluna fait cet avertissement :

    « L’essence d’une procédure équitable exige que l’accusé soit présenté avec tous les arguments et preuves à son encontre ; que l’accusé bénéficie pleinement du droit de présenter sa défense ; ce jugement est rendu sur la base des faits de la cause et de la loi applicable à la cause ; qu’un jugement ou une décision motivée est communiqué par écrit à l’accusé et que celui-ci dispose d’un recours contre un jugement ou une décision l’agressant. »

    Plus tard, Scicluna demande aux évêques de faire preuve de la plus grande prudence et d’équité quand il s’agit de décider quoi faire dans le cas d’un procès canonique à charge d’un de leurs prêtres se concluant non pas par une condamnation ou un acquittement mais par une plus problématique « decisio dimissoria », dans le cas où les accusations sont crédibles mais non démontrées.

    Ensuite, Mgr Scicluna encore, invite à donner la plus grande publicité aux jugements qui établissent l’innocence de l’accusé parce que « nous savons tous qu’il est très difficile de rétablir la réputation d’un prêtre qui pourrait avoir été accusé injustement ».

    Et enfin, il invite la Congrégation pour la doctrine de la foi elle-même à ne déroger qu’exceptionnellement à la prescription pour les cas d’abus éloignés dans le temps : « Le pouvoir de la CDF de déroger à la prescription de vingt ans est toujours invoqué dans un certain nombre de cas historiques, mais il est vrai que cela ne devrait pas être la norme, mais plutôt l’exception ».

    *

    Il faut remarquer que la pression de l’opinion publique laïque et des autorités civiles n’exige pas toujours de l’Église la plus grande « tolérance zéro » en matière d’abus sexuels sur mineurs au mépris du droit des accusés.

    On peut par exemple citer une décision de la Cour de justice d’Arnhem qui a accueilli le 18 avril 2018 le recours d’une fondation privée hollandaise, la Stichting Sint Jan, contre la Commission de l’Église catholique romaine de Hollande qui enquêtait sur les abus sexuels.

    La cour a estimé que dans certains cas, la Commission « n’avait pas respecté ses propres règle et, ce faisant, a violé les droits fondamentaux de l’accusé », par exemple quand « une dénonciation, qui avait pourtant déjà été déclarée non-fondée par un jugement définitif, a été rouverte et déclarée fondée » ou encore quand elle a considéré comme crédible une « déclaration isolée et incohérente d’un plaignant dépourvue de preuves suffisantes ».

    Le communiqué qui résumé ce jugement se trouve sur le site de la Stichting Sint Jan, en néerlandais, en anglais et en allemand.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Est-ce la chasteté sacerdotale qui serait contre-nature ?

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    De Thibaud Collin sur le site de l'Homme Nouveau :

    “Sodoma”, un objectif : Retourner contre elle-même la doctrine de la loi naturelle

    “Sodoma”, un objectif : Retourner contre elle-même <br>la doctrine de la loi naturelle

    Le texte de thibaud Collin que nous publions aujourd'hui s'inscrit dans un dossier consacré au démontage du livre Sodoma de Frédéric Martel. Vous pourrez retrouver ce dossier dans notre prochain numéro. Le livre du journaliste homosexuel Frédéric Martel se base sur quatre ans d'enquête au Vatican, période lors de laquelle l'auteur aurait constaté une présence majoritaire de prélats homosexuels. Les premières incohérences du livre avaient été relevées par Jeanne Smits dans un article accessible sur notre site.

    Une attitude théologale : voilà ce qu’exige la lecture extrêmement éprouvante du livre de Frédéric Martel qui se présente comme une enquête sur l’omniprésence de l’homosexualité au Vatican. Certes nous connaissions le message attribué à la Vierge Marie par Mélanie Calvat à La Salette (1846). « Les prêtres sont devenus des cloaques d’impureté ». Certes nous avions entendu le cri du cardinal Ratzinger lors de la Via crucis au Colisée (2005) : « Que de souillures dans l’Église, et particulièrement parmi ceux qui, dans le sacerdoce, devraient lui appartenir totalement ! ». (1) Mais en refermant cet ouvrage de 632 pages, fruit d’une enquête de quatre ans fondée sur une multitude d’entretiens avec de nombreux cardinaux, évêques et prêtres, seuls des actes réitérés de foi et d’espérance permettent de supporter le choc. En entrant dans l’analyse de ce livre pour comprendre de quoi il est le signe, prions pour le salut éternel de tous les prêtres infidèles à leur vocation. 

    Sodoma est à comprendre comme un gigantesque «outing» (2) de la Curie romaine ; ou un «coming out» (3) collectif tant il est basé sur des confidences, des ragots, des règlements de compte et autres rumeurs issus de celle-ci. Le sexe, le pouvoir et l’argent forment les matériaux de ce récit. « Rien de nouveau sous le soleil » (Ecclésiaste 1, 9), pourrait-on dire mais ce serait rester à la surface de ce qui se joue dans une telle entreprise éditoriale. En effet, ce livre est hybride. Il est à la fois une enquête journalistique sur les mœurs d’une communauté humaine, en l’occurrence les hauts prélats de l’Église catholique. Mais il est aussi un essai développant une thèse de nature anthropologique et morale. Son erreur de méthode est qu’il s’appuie sur le premier point (le reportage) pour déterminer le second (la doctrine) ; c’est une confusion des ordres. Il s’agit donc de saisir quelle est l’origine de cette confusion et surtout en quoi elle offre la clef d’interprétation de cette tentative de subversion. 

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  • Les cardinaux Marx, Tagle, Gracias, Cupich… stars du sommet sur les abus au Vatican

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    De Jeanne Smits, sur son blog :

    Danger ! Marx, Tagle, Gracias, Cupich… stars du sommet sur les abus aux Vatican

     

    Le sommet sur les abus sexuels s'est ouvert aujourd'hui au Vatican, avec un programme entièrement confié aux proches du pape François, souvent ceux qui se sont montrés les plus ouverts à une certaine reconnaissance de l'homosexualité par l'Eglise, ou aux assouplissements pour l'accès des divorcés remariés à la communion.

    C'est aussi un grand festival de vocabulaire bergoglien.

    Sera-ce l'occasion de mettre en place ce que les synodes sur la familles n'avaient pas réussi à faire : une nouvelle approche dite pastorale des couples homosexuels « stables » reconnus en tant que telle, à défaut de pouvoir être considérés comme des « mariés » à part entière ?

    Premier intervenant de ce jeudi, le cardinal Tagle des Philippines, classé à la fois papabile et progressiste par la grande presse, a déclaré en 2015 que la réponse à la question de la communion pour les divorcés remariés ne pouvait pas se régler par un principe mais au cas par cas. Il dénonçait également les mots « durs » que l'on réservait jadis dans l'Eglise aux homosexuels, aux mères célibataires, aux divorcés. C'était à l'issue d'un congrès de jeunes où le temps de prières et de réflexion était ponctué par une danse que l'on peut admirer ici.

    Il ponctue actuellement son discours de citations d'un spécialiste de la théologien de la libération, Roberto Goizueta, plaidant pour la théologie sud-américaine. Avant-goût du synode pan-amazonien ? (Voir iciet ici.)

    Thème de son intervention : « L'odeur des brebis. »

    A 10:15, Mgr Scicluna de Malte parle de « L'Eglise hôpital de campagne ». Ce prélat maltais, avec son confrère de Gozo, a autorisé la communion pour les divorcés remariés et il a été selon toute vraisemblance félicité pour cela par le pape François lui-même.

    Après l'intervention du cardinal Ruben Salazar Gomez l'après-midi, sur « L'Eglise en un temps de crise », ce sera vendredi matin au tour du cardinal Oswald Gracias de Bombay d'évoquer « la collégialité ». Gracias, lui-même accusé d'avoir « couvert » des abus sexuels dans son diocèse, est un grand partisan d'un changement d'attitude des personnes « LGBT », ainsi désignées. Il a ainsi béni l'initiative d'un couturier indien de créer une « hotline » pour ces personnes afin qu'elles reviennent dans l'Eglise où elles seront mieux accueillies.

    Le cardinal Blase Cupich, grand artisan de ce sommet, évoquera la « synodalité ». Il est lui aussi partisan de l'ouverture aux « LGBT », se félicitant de l'utilisation de cet acronyme de combat au sein de l'Eglise. Il veut ouvrir la communion aux couples gays.

    Le cardinal Reinhard Marx, qui interviendra samedi sur « la transparence », est un festival à lui tout seul. Il serait trop long d'énumérer ici ses manifestations progressistes ; contentons-nous de rappeler qu'il a rendu hommage à Karl Marx, et lancé des ballons d'essai à propos de la bénédiction des couples homosexuels.

    Il n'y a pas d'autres interventions cardinalices officielles.

    Plusieurs femmes complètent le tableau : Linda Ghisoni, du dicastère pour les laïcs, une religieuse, Veronica Openibo, et une journaliste mexicaine, Valentina Alazraki, auteur d'une interview très complice avec le pape François en 2015 (texte espagnol complet ici).

    Le pape François fera un discours de clôture dimanche.

  • Abus sexuels cléricaux : une assemblée mondiale des épiscopats réunie à Rome pour sortir du marasme spirituel ou noyer le poisson ?

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    De Gérard Leclerc sur le site web de « France Catholique » :

    tagle 33578_luis-antonio-tagle.jpgInutile de biaiser. Alors que le Pape réunit à Rome l’ensemble des présidents des Conférences épiscopales du monde entier du 21 au 24 février pour traiter de la question des abus sexuels contre les mineurs, la situation de l’Église apparaît d’une singulière gravité. Non tellement en référence à sa survie temporelle qu’à l’égard de sa mission divine. Les scandales se sont multipliés ces jours derniers, le principal concernant la parution d’un ouvrage exposant la présence d’un lobby homosexuel au centre de l’administration vaticane. L’auteur lui-même, militant homosexuel, tire des conclusions hasardeuses de l’enquête qu’il a menée durant quatre ans. La doctrine de l’Église n’est pas liée à des conjonctions d’intérêts, et l’institution elle-même obéit à des normes supérieures aux opinions et aux tendances individuelles des membres de la hiérarchie. De ce point de vue, la prochaine canonisation du cardinal Newman devrait remettre à l’honneur ce qui est au cœur de la tradition, qui est transmission de la foi depuis les origines. Le christianisme est tout autre chose qu’un programme publicitaire, malléable au gré des idéologies successives.

    Quant au contenu de l’ouvrage de Frédéric Martel, il ne surprendra pas, hélas, ceux qui connaissent depuis plusieurs années le contenu du rapport sur l’état de la Curie demandé par Benoît XVI, et qui compta certainement beaucoup dans sa décision de se démettre de sa charge. Depuis longtemps, une part essentielle de la machine administrative du Saint-Siège échappait à l’autorité du Pape. Elle était, au surplus, gangrenée par une corruption morale qui concernait jusqu’à certains hauts responsables. L’existence d’un réseau homosexuel était ainsi avérée, avec des pratiques défiant l’imagination. Frédéric Martel n’a donc eu aucune difficulté à découvrir la réalité qu’il étale largement auprès d’un public dont la surprise conduira à l’écœurement. À ceci près qu’il associe à son enquête une large part de fantasmagorie, chaque personne étant jaugée à partir de sa caractérologie sexuelle très particulière.

    Si le cardinal Bergoglio a été élu, c’est parce que son prédécesseur se jugeait dans l’incapacité physique de juguler le mal. Il est possible que le Pape venu de Buenos Aires n’ait pas immédiatement pris la mesure du fléau qu’il lui fallait combattre. Ses premières tentatives réformatrices n’ont pas entraîné encore le vaste mouvement de conversion qui s’impose. L’avertissement très informé que lui avait donné Mgr Vigano, notamment sur l’ampleur du désastre aux États-Unis, se trouve paradoxalement étayé par le livre à charge de Frédéric Martel. La réunion au sommet qui se tient à Rome devrait être l’occasion d’une prise de conscience décisive. Mais c’est la supplication des fidèles du monde entier qui devrait aider à la sortie du marasme, comme cela est arrivé plusieurs fois dans l’histoire.

    Ref. Sortir du marasme spirituel

    JPSC