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Poursuite de la controverse sur les enseignements dogmatiques de Vatican II

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Sur la « possibilité de salut offerte à tous » de M. Dumouch.

Nous avons reçu un commentaire de M. Dumouch à notre article précédent, portant sur la question de la « possibilité de salut offerte à tous » qu’il pense voir affirmée dans Vatican II (cf. ses « 9 propositions »). Etant donné la longueur de notre réponse, nous ne pouvions la publier dans un simple commentaire. C’est pourquoi nous avons souhaité publier notre réponse sous le format d’un article.

Le lecteur trouvera, en italique et en vert, le texte du commentaire de M. Dumouch à notre article, et en-dessous de chaque paragraphe, notre commentaire.

Cher Léon de saint Thomas,

Si on suit les deux critères de l'Abbé Lucien pour qu’il y ait infaillibilité dans un acte du Magistère universel, alors la décision fondamentale du premier Concile œcuménique, celui de Jérusalem (voir Actes 15, 28 qui établit que les préceptes de la loi Mosaïque n'ont plus à être accomplis car le Christ les a accomplis, n'est pas une décision infaillible et engageant l'Eglise universelle...

Les critères de distinction d’un acte infaillible du Magistère s’appliquent à un acte du Magistère et non à l’Écriture Sainte.

En effet : le premier critère n'est pas accompli : la formulation est floue et non posée pour elle-même de manière précise. Lisez : "Actes 15, 28 L'Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous imposer d'autres charges"

Ah oui ? Lesquelles ne sont plus imposées ? La circoncision ? Les dix commandements ? Le Sabbat ? Les images ? Bref, on peut ergoter.

Je crois que les critères de l'Abbé Lucien ne sont pas valables pour lire les décisions doctrinales du Concile De Jérusalem et du Concile Vatican II. Ce dernier concile fait autre chose en matière de formulation.

Libre à vous de mettre au même niveau un texte de l’Écriture Sainte et les textes du concile Vatican II. Les Actes des Apôtres ne sont pas un acte du Magistère, mais la Parole de Dieu consignée par écrit. Ce n’est pas la même chose (cf. Dei Verbum n°10, distinction entre Tradition, Écriture et Magistère).

[Addendum : d’ailleurs, il ne suffit pas de dire « je crois que les critères de l’Abbé Lucien ne sont pas valables (…) ». S’ils ne sont pas valables, il faut le montrer avec des arguments.]

Il faut simplement regarder ceci : "Où voit-t-on, dans ce Concile œcuménique, une doctrine universelle du salut ? "

Qu’il y ait une « doctrine universelle du salut » dans Gaudium et Spes 22, 5, je le concède. Que cette doctrine implique un salut universel de fait, réalisé ou à réaliser, je le nie (cf. ma réponse à la proposition n°6).

 

D'autre part, notez qu'un dogme n'est pas une "nouveauté". C'est juste l'affirmation par le Magistère d'une chose ancienne, présente dans la Tradition et/ou dans l'Ecriture.

1° Le texte de Gaudium et Spes que vous alléguez ne correspond pas à une promulgation formelle d’un dogme.

2° Concernant l’évolution du dogme : qu’il puisse y avoir nouveauté dans la formulation, l’explicitation du contenu révélé, je le concède. Qu’il puisse y avoir nouveauté dans le contenu ou le sens du contenu révélé (sachant que la Révélation est close à la mort du dernier Apôtre), je le nie. Conformément au concile Vatican I : « le sens des dogmes sacrés qui doit être conservé à perpétuité est celui que notre Mère la sainte L'Eglise a présenté une fois pour toutes et jamais il n'est loisible de s'en écarter sous le prétexte ou au nom d'une compréhension plus poussée » (DS 3020 ; et 3043)[1].

Du coup, dire que Gaudium et Spes 22, 5 n'est pas nouveau est évident.

1° Je le concède, puisque j’ai montré que la doctrine de la possibilité de salut offerte à tous est déjà présente dans le Magistère antérieur (cf. ma réponse à la proposition n°6).

2° Cependant il semble évident que vous donnez à la proposition « possibilité de salut offerte à tous » un sens qui est différent de l’Écriture, de la Tradition et du Magistère.

C'est la base du Nouveau Testament : "Le salut sera proposé à tout homme".

Le « proposé » a un sens obvie évident dans ce contexte : l’absence de nécessité. On peut toujours refuser quelque chose de proposé. Et de fait il y a des gens qui refusent le salut proposé (cf. ma réponse à la proposition n°6).

Cependant, cette affirmation solennelle était indispensable car elle a permis de sortir de la théorie scolastique des centaines de millions d'enfants morts sans baptême et séparés de Dieu pour l'éternité (voir les décisions de Benoît XVI en 2007 sur l'éternité des limbes).

1° En quoi cette affirmation (qui a peut-être la solennité d’un texte conciliaire, mais n’a pas la solennité d’une déclaration engageant l’infaillibilité) est-elle « indispensable » ? Pour nier la distinction entre l’ordre naturel et l’ordre surnaturel de la grâce (et donc de la vision béatifique), qui est gratuit et non dû, et aller par le fait même contre l’enseignement de l’Eglise ?[2]

2° Le texte de la Commission Théologique internationale (CTI) de 2007 n’a pas valeur de Magistère même authentique. Cette commission n’a qu’une fonction consultative. Par contre, si la doctrine des Limbes n’est pas de foi définie, elle a été soutenue par Pie VI (DS 2626)[3]. Si l’on tient, et il faut tenir la gratuité du surnaturel, de deux choses l’une : soit ceux qui meurent avec le seul péché originel (cas des enfants morts sans baptême) vont simpliciter en enfer et souffrent non seulement la peine du dam mais celle du feu, soit on tient avec la tradition catholique qu’ils vont dans un lieu appelé les Limbes, où ils ne souffrent que de la peine du dam.

3° La Congrégation pour la Doctrine de la Foi a en outre réaffirmé la doctrine traditionnelle de l’Eglise (Instruction Pastoralis Actio, 20 octobre 1980)[4]. Et le même texte de la CTI rappelle au n°79 : « Il faut clairement reconnaître que l'Église n'a pas une connaissance certaine au sujet du salut des enfants non baptisés qui meurent. Elle connaît et célèbre la gloire des saints Innocents, mais le sort général des enfants qui meurent sans baptême ne nous a pas été révélé, et l'Église n'enseigne et ne juge qu'en ce qui concerne ce qui a été révélé (…) »

4° Ce qui nous amène à la question : comment expliquez-vous la vérité révélée de la nécessité du baptême pour être sauvé, même pour les petits enfants ? Cette nécessité est enseignée :

  1. a) par l’Écriture : Jn 3, 5 (Jésus répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, aucun homme, s'il ne renaît de l'eau et de l'Esprit-Saint, ne peut entrer dans le royaume de Dieu»), Mt 28, 19 ; Mc 16, 16 ; Ac 2, 37-38.
  2. b) par les Pères : Tertullien (De baptismo), St Cyprien, St Cyrille de Jérusalem (Catéchèses), St Jean Chrysostome ( 3 sur Philippiens), St Ambroise (de Abraham), etc.
  3. c) par le Magistère : Concile de Carthage (XV ou XVI) (DS 223-224), 2e concile de Latran (DS 718), concile de Florence (DS 1349)[5], concile de Trente (DS 1514, 1524, 1529, 1618 : « Si quelqu'un dit que le baptême est libre, c'est-à-dire n'est pas nécessaire pour le salut : qu'il soit anathème»), St Pie X, décret Lamentabili, 42e proposition moderniste condamnée[6].
  4. d) Saint Thomas : « pour [les enfants] il n'y a pas d'autre remède que le sacrement de baptême» (ST 3, q. 68, a. 3, c.)

Nous concédons qu’il reste possible que Dieu, par mode d’exception, sauve certains enfants non baptisés. Mais il n’existe aucune certitude à ce sujet.

5° De deux choses l’une. Soit l’Écriture, les Pères et tous les enseignements magistériels avant vous ont raison, et vous avez tort. Soit vous avez raison, et tous ces enseignements ont tort, parce que les contradictoires ne peuvent être vrais en même temps. Je prends le parti de suivre l’Écriture, les Pères et le Magistère[7].

Léon de Saint-Thomas

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[1] « Si quelqu'un dit qu'il est possible que les dogmes proposés par l'Eglise se voient donner parfois, par suite du progrès de la science, un sens différent de celui que l'Eglise a compris et comprend encore, qu'il soit anathème ».

[2] Saint Pie V, Bulle Ex omnibus afflictionibus, 1er octobre 1567 (DS 1921). Proposition condamnée : « l’élévation au surnaturel est due à la nature » ; Vatican I (DS 3015) : « L'Eglise catholique a toujours tenu et tient encore qu'il existe deux ordres de connaissance, distincts non seulement par leur principe, mais aussi par leur objet. Par leur principe, puisque dans l'un c'est par la raison naturelle et dans l'autre par la foi divine que nous connaissons. Par leur objet, parce que, outre les vérités que la raison naturelle peut atteindre, nous sont proposés à croire les mystères cachés en Dieu, qui ne peuvent être connus s'ils ne sont divinement révélés ».

[3] « La doctrine qui rejette comme une fable pélagienne ce lieu des enfers (que les fidèles appellent communément les limbes des enfants) dans lequel les âmes de ceux qui sont morts avec la seule faute originelle sont punis de la peine du dam, sans la peine du feu, comme si ceux qui écartent la peine du feu introduisaient par là ce lieu et cet état intermédiaire, sans faute et sans peine, entre le Royaume de Dieu et la damnation éternelle dont fabulaient les pélagiens, (est) fausse, téméraire, injurieuse pour les écoles catholiques ».

[4] « Ainsi, par sa doctrine et sa pratique, l’Église a montré qu’elle ne connaît pas d’autre moyen que le baptême pour assurer aux petits enfants l’entrée dans la béatitude éternelle… » (n°13).

[5] « Au sujet des enfants, en raison du péril de mort qui peut souvent se rencontrer, comme il n'est pas possible de leur porter secours par un autre remède que par le sacrement du baptême, par lequel ils sont arrachés à la domination du diable et sont adoptés comme enfants de Dieu (…) »

[6] « La communauté chrétienne a introduit la nécessité du baptême, en l'adoptant comme un rite nécessaire et en y joignant les obligations de la profession chrétienne » (nous rappelons que c’est une proposition condamnée).

[7] Pour approfondir la question des fins dernières, des Limbes et du salut universel, on consultera avec utilité les articles du Dossier sur les fins dernières du n°142 (décembre 2017) de la revue Sedes sapientiae.

Commentaires

  • Cher ami,

    Ce qui se comprend bien s'énonce clairement.
    Je ne répondrai qu'à un point de votre apport (sans insister sur le fait que le premier Concile œcuménique est bien celui de Jérusalem, et donc sans tomber dans une séparation entre ces trois canaux au service de la foi que sont la Tradition Sainte, l'Ecriture et le Magistère)

    Le texte de Gaudium et Spes 22, 5 : "Nous devons tenir que Dieu propose à tous les hommes, par un moyen connu de lui, la possibilité du salut" est un repère sûr, un repère du Magistère solennel.

    Vous demandez avec raison comment il est possible de le faire coïncider "ce dogme" (et j'affirme que c'en est un) avec les autres repères de la foi. Vous en citez un qui vous paraît contrarier GS 22, 5 : "Nul n'est sauvé sans le baptême".

    J'en ajouterai d'autres :

    1° C'est la vertu théologale de la charité qui fait entrer dans le salut (Concile de Trente session 6).

    2° Tout homme qui arrive après la mort sans la charité est aussitôt conduit en enfer" (Constitution Benedictus Deus, Benoît XII).

    La Commission théologique internationale réunie en 2007 n'a pas ignoré cela et a appelé les théologiens à se pencher sur ce problème pour trouver ce qui harmonisera tous ces repères de la foi.

    Vous voyez, elle ne conteste aucun repère de la foi, pas même ceux de Vatican II.

    Mon avis est que plutôt que de contester que GS 22, 5 soit un repère de la foi, il convient de chercher une synthèse qui en tienne compte et explique pourquoi les limbes (qui sont définies plus de 10 fois comme une réalité par la foi) ne peuvent être "éternelles".

    Je vous propose de regarder vers saint Fausrtine et Marthe Robin qui font plus que suggérer cette chose simple : "La mort, au sens biblique, est un PASSAGE entre ce monde et l'autre, un passage qui dure plusieurs jours et où la Lumière de la Révélation est donnée à tout homme pare le Christ accompagné des saints et des anges de telle façon que, si un homme arrive APRES CE PASSAGE, sans la charité, c'est qu'il l'a librement refusée à travers un blasphème contre l'Esprit (un acte parfaitement lucide et maîtrisé).

    Quant au baptême et à sa nécessité, la solution en devient simple : Le Christ baptise immédiatement par la Venue de son Saint Esprit dans l'âme, celui qui accepte son salut à la 11° heure de la vie qui est "l'heure de la mort".

    Tel est l'office du théologien. Il propose. Et un jour, le Magistère accepte ou refuse.

  • "Ce qui se comprend bien s'énonce clairement."

    Sans commentaire.

    "Je ne répondrai qu'à un point de votre apport (sans insister sur le fait que le premier Concile œcuménique est bien celui de Jérusalem, (...)"

    1° Visiblement, vous insistez.
    2° Le concile de Jérusalem n’est pas compté parmi les conciles œcuméniques (comme le montre l’usage traditionnel de compter le concile de Nicée (325) comme le premier concile œcuménique, ainsi que l’atteste par exemple le Dictionnaire critique de théologie, éd. 2007, p. 294).

    "Le texte de Gaudium et Spes 22, 5 : "Nous devons tenir que Dieu propose à tous les hommes, par un moyen connu de lui, la possibilité du salut" est un repère sûr, un repère du Magistère solennel. "

    1° Je le concède, si on entend cette phrase dans le sens « que notre Mère la sainte L'Eglise a présenté une fois pour toutes », sens dont « jamais il n'est loisible de s'en écarter sous le prétexte ou au nom d'une compréhension plus poussée » (Vatican I, DS 3020), qui est le sens que j’ai rappelé dans ma réponse à la sixième proposition de votre liste.
    2° Je le nie, si on comprend l’affirmation conciliaire dans le sens que vous défendez (et que j’ai déjà réfuté dans ma réponse à la sixième proposition, et de manière plus étendue dans mon deuxième article), à savoir l’idée d’un salut universel de fait, réalisé ou à réaliser.

    "Vous demandez avec raison comment il est possible de le faire coïncider "ce dogme" (et j'affirme que c'en est un) avec les autres repères de la foi. (...)"

    Pour quelle raison avancez-vous ces textes qui contredisent votre thèse, si vous ne leur donnez visiblement pas le poids d’autorité magistérielle qu’ils méritent ?

    "La Commission théologique internationale réunie en 2007 n'a pas ignoré cela (...)"

    L’avis de la Commission théologique n’ayant que valeur consultative (comme je l’ai dit), il n’est d’aucun poids magistériel dans le débat.

    "Mon avis est que plutôt que de contester que GS 22, 5 soit un repère de la foi,"

    1° Indiquez-moi où j’ai contesté que le texte de Gaudium et Spes soit « un repère de la foi » ?
    2° Je me répète, puisque vous ne semblez pas tenir compte de ce que je formule pourtant clairement : que le texte de GS 22, 5 soit une exposition de la doctrine, je le concède ; qu’il soit une affirmation solennelle engageant l’infaillibilité, je le nie.

    " il convient de chercher une synthèse qui en tienne compte et explique pourquoi les limbes (qui sont définies plus de 10 fois comme une réalité par la foi) ne peuvent être "éternelles". "

    1° Il me semble que vous vous contredisez, puisque dans votre premier commentaire à mon premier article, vous affirmez – je cite : « cette affirmation solennelle était indispensable car elle a permis de sortir de la théorie scolastique des centaines de millions d'enfants morts sans baptême et séparés de Dieu pour l'éternité (voir les décisions de Benoît XVI en 2007 sur l'éternité des limbes) ». De deux choses l’une : soit vous admettez que les Limbes sont une réalité de foi, soit vous estimez qu’on en est « sortis » par les avis de la CIT. Mais vous ne pouvez faire les deux en même temps (principe de non-contradiction).
    2° Par définition, arrivée à l’état de terme (c'est-à-dire après la mort) l’âme se fixe pour toujours dans un état définitif, car elle ne peut plus mériter ou démériter. Comme le rappelle le Catéchisme de l’Église Catholique (n° 1022) : « Chaque homme reçoit dans son âme immortelle sa rétribution éternelle dès sa mort en un jugement particulier qui réfère sa vie au Christ (…) ». Dans le cas des limbes, la privation de la vision béatifique (c’est-à-dire la damnation ou peine du dam) ne peut qu’être éternelle, ainsi que l’a toujours entendu la tradition catholique.

    "Je vous propose de regarder vers saint Fausrtine et Marthe Robin qui font plus que suggérer cette chose simple (...)"

    Le théologien s’efforce d’approfondir, à l’aide de la raison, et à partir de l'Ecriture, des Pères et des enseignements magistériels, le contenu de la Révélation divine publique et universelle, le dépôt de la foi. Les révélations privées « n’appartiennent pas au dépôt de la foi » (CEC n°67). Elles ne peuvent donc servir d’argument probant dans le travail théologique, ni « dépasser ou corriger la Révélation dont le Christ est l’achèvement » (même numéro du CEC).

    "Quant au baptême et à sa nécessité, la solution en devient simple : Le Christ baptise immédiatement par la Venue de son Saint Esprit dans l'âme, celui qui accepte son salut à la 11° heure de la vie qui est "l'heure de la mort"."

    Sur quelles données de l’Écriture, des Pères ou du Magistère fondez-vous cette affirmation ?

    "Tel est l'office du théologien. Il propose. Et un jour, le Magistère accepte ou refuse."

    Le théologien ne doit pas faire de la « théologie-fiction » qui ne s’appuie sur rien de solide, mais une théologie appuyée « sur la parole de Dieu écrite, inséparable de la sainte Tradition, comme sur son fondement permanent » (Dei Verbum, n°24).

  • Eh bien ça promet quand Léon et Arnaud auront fait le grand passage.....de belles ergoteries en vue là au dessus... A moins que Dieu le Père ne leur en réserve une de surprise..☺️

  • Cher Leon de saint Thomas, la plus surprenante de vos "ergoteries" selon le langage d'Emilie, est bien celle-ci :

    La proposition de Gaudium et Spes 22, 5 : "Nous devons tenir que Dieu PROPOSE son salut à tout homme par un moyen connu de lui" serait bien (selon vous) une doctrine universelle du salut tenue par un concile œcuménique, mais ne serait pas "une proposition infaillible".

    Quand on pense que le pape saint Jean-Paul a fait modifier le code de Droit canonique (Constitution ad tuendam fidem, 1998) pour faire comprendre aux fidèles que même le Magistère ordinaire (en matière de doctrine universelle du salut) était revêtu d'infaillibilité, et voilà que vous discutez pour une telle proposition solennelle !

    Autre ergoterie remarquable : Pourquoi faites vous mine de comprendre cette définition simple du Concile Vatican II : "Dieu PROPOSE son salut à tout homme" en une chose qui n'est pas dite par le Concile et que vous ressentez pourtant le besoin de nier : "Tout homme sera sauvé" ?

    Je vous le redis. Faisons-en un débat oral en vidéo.
    a.dumouch@hotmail.com

  • "Cher Leon de saint Thomas, la plus surprenante de vos "ergoteries" selon le langage d'Emilie, "

    Quand il s’agit du salut éternel, on peut difficilement parler d’ « ergoteries ». Car on ne vit pas de la même manière, si on pense que tout finit à la mort, ou que tout le monde va au Ciel, ou qu’il y a une « dernière chance » après la mort, ou si on pense avec l’Église Catholique qu’il faut que « nous restions constamment vigilants pour mériter, quand s’achèvera le cours unique de notre vie terrestre, d’être admis avec [le Christ] aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu, au lieu d’être, comme de mauvais et paresseux serviteurs, écartés par l’ordre de Dieu vers le feu éternel, vers ces ténèbres du dehors où seront les pleurs et les grincements de dents » (Lumen Gentium, n°48).

    "est bien celle-ci :
    La proposition de Gaudium et Spes 22, 5 : "Nous devons tenir que Dieu PROPOSE son salut à tout homme par un moyen connu de lui" serait bien (selon vous) une doctrine universelle du salut tenue par un concile œcuménique, mais ne serait pas "une proposition infaillible"."

    Je distingue : si on considère GS 22, 5 comme « proposition infaillible » dans le sens d’un rappel d’une doctrine déjà définie infailliblement ailleurs (comme je l’ai montré dans mon premier article), je le concède. Dans le sens d’une nouvelle définition infaillible, je le nie (ainsi que je l’ai déjà dit auparavant).

    "Quand on pense que le pape saint Jean-Paul a fait modifier le code de Droit canonique (Constitution ad tuendam fidem, 1998) pour faire comprendre aux fidèles que même le Magistère ordinaire (en matière de doctrine universelle du salut) était revêtu d'infaillibilité, et voilà que vous discutez pour une telle proposition solennelle !"

    1° Je distingue encore : que le Magistère ordinaire puisse parfois engager l’infaillibilité, je le concède (cf. Vatican I, DS 3011). Que le Magistère ordinaire engage nécessairement et toujours l’infaillibilité, je le nie.
    2° Le Magistère ordinaire peut également enseigner de manière non infaillible. Le texte de la lettre apostolique Ad tuendam fidem (et non « constitution ») ne dit pas autre chose. Comme le dit le CEC n°892 : « L’assistance divine est encore donnée aux successeurs des apôtres, enseignant en communion avec le successeur de Pierre, et, d’une manière particulière, à l’évêque de Rome, Pasteur de toute l’Église, lorsque, sans arriver à une définition infaillible et sans se prononcer d’une "manière définitive", ils proposent dans l’exercice du Magistère ordinaire un enseignement qui conduit à une meilleure intelligence de la Révélation en matière de foi et de mœurs ». Cf. également CIC c. 752.
    3° Il faut bien s’entendre sur la distinction entre « ordinaire » et « extraordinaire ». « Le Magistère s’exerce de manière ordinaire (dans l’enseignement ou la prédication des évêques et du pape) [donc, soit le pape seul, soit le collège des évêques en communion avec lui] ou extraordinaire (enseignement d’un concile ou décisions dogmatiques du pape) [donc soit le pape seul prononçant une définition solennelle ex cathedra, soit un concile oecuménique] » (cf. Risto SAARINEN, article « Magistère », dans Dictionnaire critique de théologie (éd. 2007), p. 829).

    "Autre ergoterie remarquable : Pourquoi faites vous mine de comprendre cette définition simple du Concile Vatican II : "Dieu PROPOSE son salut à tout homme" en une chose qui n'est pas dite par le Concile et que vous ressentez pourtant le besoin de nier : "Tout homme sera sauvé" ? "

    1° J’ai déjà exposé la façon dont je comprenais GS 22, 5 dans ma réponse à votre 6ème proposition, et dans ma réponse à votre premier commentaire : Dieu propose en cette vie (et non après la mort) à tous la possibilité d’être sauvé, mais de fait certains ne sont pas sauvés.
    2° Si je nie l’affirmation : « tout homme sera sauvé », c’est
    a) parce que la doctrine de l’Église nie cette affirmation (cf. CEC n°1022 ; Lumen Gentium n°48).
    b) parce que votre manière de comprendre GS 22, 5, ainsi que vous l’avez exposé dans votre commentaire du 4 avril, correspond à la théorie de l’ « option finale dans la mort », qui est sans fondement et contre l’enseignement de l’Église, et qui revient à affirmer (plus ou moins consciemment) que moralement tout le monde sera sauvé, puisque tout le monde aurait l’occasion de poser un choix pour ou contre Dieu après la mort (et il est évidemment sous-entendu que personne ne choisirait contre Dieu). Une telle théorie revient à neutraliser toute nécessité de l’évangélisation et d’une vie conforme à la loi divine.
    3° Pour une réfutation de la théorie de l’option finale dans la mort, voir la thèse de doctorat de Dom Pius Mary NOONAN, o.s.b., L’option finale dans la mort : réalité ou mythe ?, Téqui, 2016.

    Je pense qu’il n’est pas utile de continuer plus avant le débat. Les lecteurs de bonne volonté sauront se faire une opinion, au regard des différents textes et arguments avancés.

    « Entrez par la porte étroite ; car large est la porte, et spacieuse la voie qui conduit à la perdition, et nombreux sont ceux qui y passent ; car étroite est la porte, et resserrée la voie qui conduit à la vie, et il en est peu qui la trouvent ! » (Mt 7, 13-14)
    « Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement » (Ph 2, 12)
    « Il est évident, d'après ce qui précède, que l'activité de l'homme en cette vie est l'objet d'une double rétribution. La première, qui concerne l'âme, est perçue aussitôt que celle­-ci est séparée du corps. L'autre consistera dans la recouvrance des corps, les uns reprenant un corps impassible et glorieux, les autres un corps voué à la souffrance et à la honte. La première rétribution se fait en particulier pour chacun, puisque chacun meurt isolément. La seconde se fera d'un coup, pour tous, dans une résurrection générale » (Saint Thomas d’Aquin, Somme contre les Gentils IV, 96)

  • A propos de l'option finale "à l'heure de la mort" (pas "APRES" la mort) :

    Savez-vous, cher Léon, qu'en déclarant cette hypothèse théologique contraire à la foi, vous confondez comme beaucoup "la synthèse scolastique" et "le Magistère".

    Ce n'est pas une confusion nouvelle puisque le Cardinal Ottaviani lui-même, dans les années 60, mit à l'index les ouvrages d'une certaine soeur Faustina Kowalska puisqu'elle y parle explicitement de la venue du Christ à la 11° heure de cette vie et de cette lumière finale :

    « Sainte Faustine, Petit journal 1697. J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine. Je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint plus d’une fois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur, nous croyons que tout est fini, mais il n’en est pas ainsi. L’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon de ses fautes et de leurs punitions. Elle ne nous donne à l’extérieur aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh ! Que la miséricorde divine est insondable !
    Mais horreur! Il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment, rejettent cette grâce et la dédaignent. C’est déjà le moment même de l’agonie. Mais Dieu, dans sa miséricorde, donne à l’âme dans son for intérieur ce moment de clarté. Et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu.
    Mais parfois, il y a des âmes d’une telle dureté de cœur qu’elles choisissent consciemment l’enfer. Elles font échouer non seulement toutes les prières que d’autres âmes dirigent vers Dieu à leur intention, mais même aussi les efforts divins. »


    Quant au Magistère de l'Eglise, voici ce qu'il en dit :

    Catéchisme de l'Eglise Catholique 634 " La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts... " (1 P 4, 6). La descente aux enfers est l’accomplissement, jusqu’à la plénitude, de l’annonce évangélique du salut. Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps mais immensément vaste dans sa signification réelle d’EXTENSION DE L’ŒUVRE REDEMPTRICE A TOUS LES HOMMES DE TOUS LES TEMPS ET DE TOUS LES LIEUX, car tous ceux qui sont sauvés ont été rendus participants de la Rédemption. »


    Et le pape Benoît XVI va dans ce sens :

    Pape Benoît XVI, décembre 2007 encyclique « Spe Salvi, 47 ».
    « 47. Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec le Christ est l'acte décisif du Jugement. Devant son regard s'évanouit toute fausseté. C'est la rencontre avec Lui qui, nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s'écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l'impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation certainement douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c'est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d'être totalement nous-mêmes et avec cela totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce: notre façon de vivre n'est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l'amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l'amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la « durée » de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec les mesures chronométriques de ce monde. Le « moment » transformant de cette rencontre échappe au chronométrage terrestre – c'est le temps du cœur, le temps du « passage » à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ.[39] Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu'il est justice que parce qu'il est grâce. S'il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l'histoire et face à Dieu lui-même. S'il était pure justice, il pourrait être à la fin pour nous tous seulement un motif de peur. L'incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l'une à l'autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté: nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d'espérer et d'aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (parakletos) (cf. 1 Jn 2, 1). »

    Quant à dire que, poser cet acte de liberté finale, revient à dire que "tout homme est sauvé", c'est oublier l'inconvénient du salut proposé par Jésus Christ (pour l'orgueilleux) : C'est, disait saint Augustin "L'amour de Dieu et du prochain poussé jusqu'au mépris de soi-même".

    Tandis que l'enfer est "l'amour de soi poussé jusqu'au mépris de Dieu et du prochain".

    Rien à voir, vous le voyez, avec l'imagée description du destin éternel en termes exclusifs et charnels de "jardin de lumière" et "barbecue sempiternel".

  • A propos de l'option finale "à l'heure de la mort" (pas "APRES" la mort) :

    Savez-vous, cher Léon, qu'en déclarant cette hypothèse théologique contraire à la foi, vous confondez comme beaucoup "la synthèse scolastique" et "le Magistère".

    Ce n'est pas une confusion nouvelle puisque le Cardinal Ottaviani lui-même, dans les années 60, mit à l'index les ouvrages d'une certaine soeur Faustina Kowalska puisqu'elle y parle explicitement de la venue du Christ à la 11° heure de cette vie et de cette lumière finale :

    « Sainte Faustine, Petit journal 1697. J’accompagne souvent les âmes agonisantes et je leur obtiens la confiance en la miséricorde divine. Je supplie Dieu de leur donner toute la grâce divine, qui est toujours victorieuse. La miséricorde divine atteint plus d’une fois le pécheur au dernier moment, d’une manière étrange et mystérieuse. A l’extérieur, nous croyons que tout est fini, mais il n’en est pas ainsi. L’âme éclairée par un puissant rayon de la grâce suprême, se tourne vers Dieu avec une telle puissance d’amour, qu’en un instant elle reçoit de Dieu le pardon de ses fautes et de leurs punitions. Elle ne nous donne à l’extérieur aucun signe de repentir ou de contrition, car elle ne réagit plus aux choses extérieures. Oh ! Que la miséricorde divine est insondable !
    Mais horreur! Il y a aussi des âmes, qui volontairement et consciemment, rejettent cette grâce et la dédaignent. C’est déjà le moment même de l’agonie. Mais Dieu, dans sa miséricorde, donne à l’âme dans son for intérieur ce moment de clarté. Et si l’âme le veut, elle a la possibilité de revenir à Dieu.
    Mais parfois, il y a des âmes d’une telle dureté de cœur qu’elles choisissent consciemment l’enfer. Elles font échouer non seulement toutes les prières que d’autres âmes dirigent vers Dieu à leur intention, mais même aussi les efforts divins. »


    Quant au Magistère de l'Eglise, voici ce qu'il en dit :

    Catéchisme de l'Eglise Catholique 634 " La Bonne Nouvelle a été également annoncée aux morts... " (1 P 4, 6). La descente aux enfers est l’accomplissement, jusqu’à la plénitude, de l’annonce évangélique du salut. Elle est la phase ultime de la mission messianique de Jésus, phase condensée dans le temps mais immensément vaste dans sa signification réelle d’EXTENSION DE L’ŒUVRE REDEMPTRICE A TOUS LES HOMMES DE TOUS LES TEMPS ET DE TOUS LES LIEUX, car tous ceux qui sont sauvés ont été rendus participants de la Rédemption. »


    Et le pape Benoît XVI va dans ce sens :

    Pape Benoît XVI, décembre 2007 encyclique « Spe Salvi, 47 ».
    « 47. Certains théologiens récents sont de l'avis que le feu qui brûle et en même temps sauve est le Christ lui-même, le Juge et Sauveur. La rencontre avec le Christ est l'acte décisif du Jugement. Devant son regard s'évanouit toute fausseté. C'est la rencontre avec Lui qui, nous brûlant, nous transforme et nous libère pour nous faire devenir vraiment nous-mêmes. Les choses édifiées durant la vie peuvent alors se révéler paille sèche, vantardise vide et s'écrouler. Mais dans la souffrance de cette rencontre, où l'impur et le malsain de notre être nous apparaissent évidents, se trouve le salut. Le regard du Christ, le battement de son cœur nous guérissent grâce à une transformation certainement douloureuse, comme « par le feu ». Cependant, c'est une heureuse souffrance, dans laquelle le saint pouvoir de son amour nous pénètre comme une flamme, nous permettant à la fin d'être totalement nous-mêmes et avec cela totalement de Dieu. Ainsi se rend évidente aussi la compénétration de la justice et de la grâce: notre façon de vivre n'est pas insignifiante, mais notre saleté ne nous tache pas éternellement, si du moins nous sommes demeurés tendus vers le Christ, vers la vérité et vers l'amour. En fin de compte, cette saleté a déjà été brûlée dans la Passion du Christ. Au moment du Jugement, nous expérimentons et nous accueillons cette domination de son amour sur tout le mal dans le monde et en nous. La souffrance de l'amour devient notre salut et notre joie. Il est clair que la « durée » de cette brûlure qui transforme, nous ne pouvons la calculer avec les mesures chronométriques de ce monde. Le « moment » transformant de cette rencontre échappe au chronométrage terrestre – c'est le temps du cœur, le temps du « passage » à la communion avec Dieu dans le Corps du Christ.[39] Le Jugement de Dieu est espérance, aussi bien parce qu'il est justice que parce qu'il est grâce. S'il était seulement grâce qui rend insignifiant tout ce qui est terrestre, Dieu resterait pour nous un débiteur de la réponse à la question concernant la justice – question décisive pour nous face à l'histoire et face à Dieu lui-même. S'il était pure justice, il pourrait être à la fin pour nous tous seulement un motif de peur. L'incarnation de Dieu dans le Christ a tellement lié l'une à l'autre – justice et grâce – que la justice est établie avec fermeté: nous attendons tous notre salut « dans la crainte de Dieu et en tremblant » (Ph 2, 12). Malgré cela, la grâce nous permet à tous d'espérer et d'aller pleins de confiance à la rencontre du Juge que nous connaissons comme notre « avocat » (parakletos) (cf. 1 Jn 2, 1). »

    Quant à dire que, poser cet acte de liberté finale, revient à dire que "tout homme est sauvé", c'est oublier l'inconvénient du salut proposé par Jésus Christ (pour l'orgueilleux) : C'est, disait saint Augustin "L'amour de Dieu et du prochain poussé jusqu'au mépris de soi-même".

    Tandis que l'enfer est "l'amour de soi poussé jusqu'au mépris de Dieu et du prochain".

    Rien à voir, vous le voyez, avec l'imagée description du destin éternel en termes exclusifs et charnels de "jardin de lumière" et "barbecue sempiternel".

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