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9000 églises fermeront au Canada d'ici 10 ans

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Sur le site Info Présence religieuse (Canada) :

Au Canada, 9000 églises fermeront d'ici 10 ans

Selon la Fiducie nationale du Canada, quelque 9 000 églises fermeront au cours des 10 prochaines années au Canada, soit environ le tiers de toutes les églises au pays. Les églises rurales, à l'instar de celle-ci, à Saint-Joseph-de-la-Rive, dans Charlevoix, sont plus à risque.

Selon la Fiducie nationale du Canada, quelque 9 000 églises fermeront au cours des 10 prochaines années au Canada, soit environ le tiers de toutes les églises au pays. Les églises rurales, à l'instar de celle-ci, à Saint-Joseph-de-la-Rive, dans Charlevoix, sont plus à risque.   (Archives Présence/P. Vaillancourt)

Selon la Fiducie nationale du Canada, quelque 9 000 églises fermeront au cours des 10 prochaines années au Canada, soit environ le tiers de toutes les églises au pays.

«Ce sera définitivement une mauvaise chose», a déclaré l'architecte Roberto Chiotti au journal ontarien The Catholic Register. «Vous savez, c'est notre théologie en pierre.»

Robert Pajot, du National Trust, est plus ou moins résigné au fait qu'un grand nombre d'immeubles du Canada portant des croix sont en train de devenir excédentaires par rapport aux besoins de la société.

«Oui, nous allons en perdre. Oui, certaines pourront avoir un usage commercial, d'autres être transformées en condos», a-t-il déclaré.

Il existe environ 27 000 lieux de culte au Canada, ce qui signifie qu'environ un tiers d'entre eux seront vendus, démolis ou abandonnés au cours de la prochaine décennie. Certains endroits seront épargnés, comme l'archidiocèse de Toronto, où aucune fermeture n'est prévue. L'archidiocèse a construit près d'une église par an depuis le début du XXIe siècle.

«L'archidiocèse de Toronto a la chance de compter sur une forte population immigrante qui a un engagement de foi local, ce qui explique en partie la célébration de la messe dans plus de 35 langues chaque semaine», a déclaré Neil MacCarthy, porte-parole de l'archidiocèse.

 

Les églises rurales à risque

C'est un contraste frappant avec la Nouvelle-Écosse rurale, où le diocèse d'Antigonish a déjà fermé 30% de ses églises au cours des douze dernières années. Le père Don MacGillivray, porte-parole du diocèse, s'attend à d'autres fermetures.

«Je ne suis certes pas un démographe, mais vous savez que les gens doivent surtout partir pour le travail», a-t-il déclaré.

Pendant cinq ans, le père MacGillivray a été directeur de la planification pastorale de son diocèse, un travail qui l'a amené à fermer St. Anthony Daniel à Sydney, en Nouvelle-Écosse, alors qu'il était encore pasteur.

«Ma philosophie est toujours la suivante: nous devons le faire de manière ordonnée, de manière à pouvoir être proactifs plutôt que de nous heurter au mur et d'être réactifs», a-t-il déclaré. «Est-ce que vous laissez un endroit aller au point où les paroissiens ne peuvent plus le soutenir? Ou essayez-vous de planifier?»

L'histoire est similaire au Nouveau-Brunswick et au Québec, où un grand nombre d'églises ont été fermées ou sont sur le point de l'être. Des dizaines d'églises catholiques et protestantes dans de petites villes de l'Ouest canadien et du sud-ouest de l'Ontario ferment également depuis des années.

À Antigonish, le père MacGillivray a toujours essayé de faire participer la communauté de culte. Il rencontrait la paroisse, exposait ses obligations financières et les réalités démographiques en termes de population paroissiale, puis demandait des suggestions. Le nombre de paroissiens ou leur capacité à payer pour les réparations et l’entretien que nécessite une église ne sont pas les seules préoccupations. Il faut aussi tenir compte du nombre décroissant de prêtres. Cependant, le père MacGillivray conteste l’idée selon laquelle une pénurie de prêtres incite à prendre la décision de fusionner des paroisses et de fermer des églises.

«Je pense que l'on peut affirmer que nous ne manquons pas de personnel. Nous avons une surabondance d'infrastructures», a-t-il déclaré.

Lorsque St. Anthony Daniel et Sacred Heart ont fermé à Sydney en 2014, il y avait six paroisses dans une zone où aucune église n'était située à plus de trois kilomètres d'une autre.

«Nous n'avions tout simplement pas besoin de tant de bâtiments», a déclaré le père MacGillivray.

En campagne, Antigonish doit répondre quand et comment le culte aura lieu dans toutes les petites églises qui parsèment le paysage.

«Si un prêtre doit se rendre à différents endroits, quel est la quantité raisonnable pour un gars qui est sur le point d'être considéré comme un citoyen de l’âge d’or ou qui l’est déjà?», a-t-il demandé. «Nous avons une enjeu de réduction des ressources, pour diverses raisons, et nous devons les mobiliser de manière prudente et responsable.»

Trouver de nouvelles vocations

Trouver de nouvelles vocations pour les églises des principales confessions protestantes – qui ont des fidèles principalement blancs, âgées et non immigrées – est désormais un travail de consultant international pour Kendra Fry.

«C’est une mauvaise nouvelle du point de vue des communautés de foi, car cela dénote un manque d’engagement au niveau local, là où les gens s’identifient une communauté», a-t-elle déclaré.

Fry travaille pour Regeneration Works, un projet conjoint avec la Fiducie nationale du Canada. Si un bâtiment sert la communauté depuis un siècle ou plus, Fry pense qu'il devrait continuer à rassembler les gens, que ce soit pour des concerts, du yoga, des soins aux enfants ou des œuvres caritatives.

À Antigonish, tirer parti des biens immobiliers excédentaires est une considération majeure. Le diocèse paie toujours pour les abus sexuels commis par des clercs.

«Bien sûr, toutes nos obligations ont été respectées», a déclaré le père MacGillivary. «Cependant, nous avons toujours une énorme facture, un prêt. Tous les biens immobiliers excédentaires vont donc rembourser ce prêt.»

Patrimoniale ou pas?

L'année dernière, le Vatican a organisé une conférence sur le déclassement et la réutilisation des bâtiments d'église, puis a publié 14 pages de lignes directrices à l'intention des évêques. Conserver les vieux bâtiments pour se retenir n'est pas une bonne idée, selon les directives.

"Les églises abandonnées ou dans un état dangereux constituent en réalité un contre-témoignage", précisent les directives.

Selon le Vatican, si la communauté, l'État ou l'industrie du tourisme locale souhaite préserver les bâtiments pour leur valeur historique et patrimoniale, ils doivent trouver le moyen de les payer. Au Canada, le Québec est la seule province à le faire, avec son Conseil du patrimoine religieux du Québec. Chaque année, le fonds octroie des montants pour rénover et restaurer des églises à travers la province.

Les évêques et les pasteurs considèrent souvent la désignation du patrimoine comme un désastre pour une ancienne église. Cela signifie qu'une municipalité ou une province qui ne paiera rien pour l'entretien d'un bâtiment peut dicter des rénovations et imposer des restrictions susceptibles de chasser des acheteurs potentiels et de faire baisser sa valeur immobilière.

Même des gens soucieux de l’avenir des églises ne considèrent pas toujours une désignation patrimoniale comme la meilleure solution. Pajot appelle cela «un instrument brutal pour ralentir le processus de prise de décision, pour permettre à la communauté de participer à la discussion».

D'après un texte de Michael Swan

Commentaires

  • on ne peut s'empêcher de songer aux courageux missionnaires qui traversèrent tant de souffrances pour apporter la foi catholique en ces régions, il y a ...seulement trois siècles. On mesure alors ce que le Seigneur dit à Ses Eglises:" tu as perdu..." quoi ?

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