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Les patrons d'Ignatius Press suggèrent à Rome de répondre à la lettre ouverte accusant le pape François d'hérésie

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De "Lifesitenews" en traduction française sur le site "Benoît et moi" :

Lettre ouverte aux évêques: il faut une réponse

Une prise de position d'un très proche de Benoît XVI, un de ses anciens élèves à Ratisbonne, le Père Fessio SJ, fondateur d'Ignatius Press, son éditeur aux USA (2/5/2019) 

>>> La lettre ouverte aux évêques d'un groupe d'intellectuels ICI.

Joseph Fessio (*) et le directeur des éditions Ignatius exposent toutes les raisons qui plaident pour une réponse rapide du Saint-Siège.

LES PATRONS D'IGNATIUS PRESS SUGGÈRENT À ROME DE RÉPONDRE À LA LETTRE OUVERTE ACCUSANT FRANÇOIS D'HÉRÉSIE (source : www.lifesitenews.com)

Le 30 avril, le P. Joseph Fessio (*) et Mark Bromley, d'Ignatius Press, ont mis en ligne une brève vidéo qui exprime leur opinion sur l'importance de la «Lettre ouverte aux évêques de l'Église catholique». Une vingtaine d'éminents prêtres et érudits ont publié une lettre ouverte accusant le pape François d'être «coupable du crime d'hérésie». Ils ont demandé que les évêques de l'Église catholique, à qui s'adresse la lettre ouverte, «prennent les mesures nécessaires pour faire face à la grave situation» envers un pape qui commet ce crime.

«C'est un document important», dit Fessio à propos du document, publié dans plusieurs langues: «Je pense que quelque chose doit être dit à ce sujet. Il sera temps de réfléchir plus tard».

Le PDG d'Ignatius Press, Mark Brumley, dit que sa première réaction a été que la lettre était «quelque chose que quelqu'un d'une certaine importance au Saint-Siège devrait aborder».
«En la lisant, je n'étais pas tout à fait persuadé que nous avions une hérésie formelle ou même que les déclarations [citées] du Saint-Père étaient matériellement hérétiques... Mais à cause des arguments du document et des personnes qui le présentent, je pense que c'est quelque chose qui devrait être pris au sérieux».
Parmi les signataires figurent le professeur John Rist, philosophe de renommée mondiale, le P. Aidan Nichols, OP, théologien, le P. Thomas Crean, OP, et le Dr Peter Kwasniewski, philosophe [et le Père Hunwicke, ndt]. Depuis la publication de la lettre, 12 autres signataires distingués ont ajouté leur nom, portant le nombre total de signataires à 31 au moment de la rédaction du présent article.

Brumley explique que cela implique qu'il y ait quelqu'un à un «haut niveau» dans la direction de l'Église qui réponde aux questions posées par le document et montrer comment les déclarations de François pourraient s'avérer conformes à la doctrine catholique. 
«[Il] devrait y avoir une explication», dit-il. «Il ne faut pas laisser les gens se poser des questions." 


Fessio dit que sa première pensée en lisant le document a été qu'il serait ignoré si ses auteurs n'étaient pas importants.
«Mais en fait, ces auteurs - certains en tout cas - sont très réputés». 
Fessio note que même si certains des signataires pouvaient être considérés comme des extrémistes, «même les extrémistes peuvent parfois faire valoir des arguments valables». 
La deuxième pensée a donc été la suivante: «Qu'en est-il du document lui-même? Est-il scandaleux? Est-il un peu bizarre? Est-il bien équilibré? Est-il substantiel? Et je n'étais pas sûr. Il fait 20 pages, alors je l'ai lu ce matin», dit-il. 
«Il y a sept hérésies différentes...», poursuit Fessio. «Chacune est clairement énoncée. Chacune repose sur un enseignement antérieur de l'Église, qe ce soit de conciles ou de papes. Et ensuite ils montrent où le Pape François a fait des déclarations qui semblent contredire ces enseignements de l'Église, et aussi comment, par ses actions et ses inactions, dans certains cas, il a corroboré cette compréhension»
(...)
Fessio conclut que, sur la base de ses mérites propres, le document ne pouvait être rejeté comme étant l'œuvre d'extrémistes. 

Brumley observeé qu'avec les technologies de communication d'aujourd'hui ce type de document a instantanément une large diffusion. En raison de la portée du document et de la haute stature de ses auteurs, il estime qu'il devrait être traité par les plus hautes autorités pastorales. 

Citant le précepte de saint Ignace de Loyola selon lequel il faut essayer de donner aux paroles des autres l'interprétation la plus charitable, Fessio dit qu'il estime que les autorités de l'Église devraient s'occuper du document, au lieu de l'ignorer, afin de donner une interprétation acceptable des déclarations controversées de François. 
«Ces graves accusations doivent être examinées et prises en compte, etles autorités doivent montrer comment les déclarations du pape peuvent être interprétées et doivent être interprétées en accord avec l'enseignement de l'Église et la doctrine de la foi». 


Brumley dit qu'il craint que le Saint-Siège ignore la lettre parce qu'ils croient qu'il y a des gens qui sont contre François quoi qu'il dise. Cependant, le PDG d'Ignatius Press croit qu'il y a d'autres personnes qui ne veulent pas croire que le pape est hérétique et qui voudront «voir et comprendre ses commentaires comme conformes à l'enseignement de l'Église».
«Je pense donc que ces gens aimeraient avoir des éclaircissements» 


Fessio souligne qu'une réponse au document est pour le «bien de l'Église et pour le bien du Saint-Père». 
«C'est clairement non négligeable. Il est évident que ce n'est pas du charabia ou des divagations extrémistes. C'est une déclaration soigneusement formulée et réfléchie. Si on n'y répond pas, il en résultera une plus grande confusion, et les gens ne sauront pas s'ils peuvent faire confiance au Pape ou non.»
Il insiste sur le fait qu'il faut répondre au document «de manière à ce que nous puissions réunir les gens autour du seul esprit du Christ qui est représenté par ses évêques». 

Brumley ajoute qu'étant donné les critiques contemporaines sur la manière dont l'Église a été «inefficace» dans le passé pour répondre à «certaines questions», le document ne peut tout simplement pas être rejeté.
«Vous ne pouvez pas ignorer ces choses», dit-il. «Elles s'entassent. Elles créent une narration. Elles renforcent les mauvaises attitudes chez les gens. Et même les gens de bien commencent à dire: "Eh bien, il doit y avoir quelque chose là-dessous. Pourquoi le Saint-Siège ne parle-t-il pas?"»
«C'est ce qui m'inquiète».

(*) Joseph Fessio SJ (né en 1941) est un théologien américain qu'on peut qualifier de proche de Benoît XVI.

En 1975, il a obtenu son doctorat en théologie à l'Université de Ratisbonne sur la pensée ecclésiologique de Hans Urs von Balthasar, avec Joseph Ratzinger comme directeur de thèse. En 1978, il a fondé les éditions Ignatius (éditeurs en particulier de Benoît XVI aux USA). Il est membre du Ratzinger Schülerkreis

On relira cette interview du Père Fessio, donnée en 2008 à la veille du voyage de Benoît XVI aux Etats-Unis, dans laquelle il témoigne de son affection et de son admiration pour son Professeur: benoit-et-moi.fr/2008.

Commentaires

  • Comme on le fait à Rome, depuis 3,5 ans déjà, on va persister à s’appuyer :
    * sur la raison des plus forts qui ont le pouvoir (pot de fer contre pot de terre),
    * et sur la force du plus grand nombre qui consent,
    sans nullement considérer qu’il s’agit de l’Eglise de Dieu puisqu’on n’y croit plus et qu’on l’a déjà amplement transformée en grande « fraternité humaine ».
    La « Lettre aux évêques catholiques » (67 signataires au 04.05.2019) précise bien que la requête sollicitée devrait, pour avoir un impact, recueillir l’adhésion d’un nombre substantiel d’évêques. Et au vu du peu de réactions qu’ont suscitées les interventions précédentes, on doit constater que la crainte ou l’insouciance étouffe l’action. Il est vrai que « le feu du Ciel » (Ap 13/13 - la pire des sentences terrestres, l’excommunication), est déjà tombé sur la tête de plusieurs opposants dont José Galat, éminent professeur colombien, candidat à la présidentielle en 2011.
    Ainsi donc, cette épreuve suprême de force va achever de tourner l’Eglise et la foi catholiques en dérision aux yeux du nombre sans doute restreint de ceux qui croient encore vraiment et acceptent pleinement la morale traditionnelle qui prévalait antérieurement, sans être pour autant des "ultra conservateurs" ou des "boites de conserves" mais tout simplement des gens conscients des résultats bons ou mauvais de leurs actes.
    Et selon Mgr Franz-Josef Overbeck, évêque d’Essen en Allemagne, le synode amazonien (octobre 2019) risque bien de provoquer une rupture au sein de l’Eglise : « Rien ne sera plus comme avant : la structure hiérarchique de l’Eglise ainsi que la moralité sexuelle et le sens du sacerdoce catholique seront mis à l’épreuve. »
    http://proliturgia.pagesperso-orange.fr/actua.html (vendredi 03.05.2019)
    https://gloria.tv/article/fghirw3gHMeU4awQEBbSQg332
    Ce sont des paroles stupéfiantes et inquiétantes qui font penser à l’actualisation de visions décrites dans la Sainte Ecriture ainsi qu’à l’article 675 du C.E.C. auquel ont spécifiquement fait référence les cardinaux Gerhard Müller, Raymond Burke, Georg Gänswein et Willem Eijk.
    Il n’est donc pas présomptueux d’être « plus catholique que le pape » et d’encore croire fermement que Dieu n’a pas besoin de la force et de la raison du plus grand nombre pour assurer l’existence et la subsistance de son Eglise, toute l’histoire biblique le rappelle.
    Mais il est temps de prendre les choses au sérieux et de cesser de croire que cette crise ne fait que s’inscrire dans la suite des précédentes et dans l’attente de la suivante.
    Ce n’est certainement pas notre Dieu Trinité qui va dire aussi : « Qui suis-je pour juger ? ».

  • Chers amis de Belgicatho,
    Avant de vous quitter, daignez me permettre de vous remercier sincèrement pour votre bon accueil, votre sérieux et votre bonne foi.
    Le « terme assigné pour la désolation » (Dn 9/27 - Dn 11/31) est manifestement expiré.
    De la sorte, dans la succession des événements qui se profilent (Ap 11), des commentaires comme les miens ne pourraient que paraître illusoires et n’ont donc plus de raison d’être.
    Il reste juste à ne pas oublier que Dieu intervient seulement lorsque tout semble perdu, lorsque ceux qui croient vraiment en Lui sont à l’extrémité de leurs possibilités humaines de Lui rendre un témoignage authentique. Car « Nul serviteur ne peut mériter de sort meilleur que celui de son Maître ».
    Ce n’est que cette certitude qui peut permettre de garder une foi inébranlable et indéfectible en dépit d’événements éprouvants qui pourraient la bouleverser.
    Que la TSV Marie, Mère du second Avent, daigne vous accompagner jusqu’au bout.
    Bien à vous.

  • A Terminus :

    Je ne pourrais que citer ces 2 phrases de l’Écriture pour essayer de vous retenir :

    « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. »

    « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

    Cordialement.

  • Message bien reçu et compris, chère dame Lysanias !
    Que la paix soit avec vous !
    Merci pour vos fraternelles attentions.
    Vous n’avez pas changé dans vos convictions déjà exprimées antérieurement. Et vous avez bien raison. Je sais combien cette croix peut être lourde mais combien elle celle de la vraie foi.
    Vous m’ébranlez un peu dans ma décision qui est fondée, sur la connaissance par la Sainte Ecriture et la réalité de l’actualité, du temps qu’il reste et des événements qui doivent surgir. Nous sommes effectivement bien au-delà du soir. Car, déjà, pointent à l’horizon les lueurs de l’aube nouvelle. Et le simple raisonnement pourrait suffire à en conclure autant.
    Mt 24/27 : « Comme l'éclair, en effet, part du levant et brille jusqu'au couchant, ainsi en sera-t-il de l'avènement du Fils de l'homme. »
    Rapide, soudain, inattendu !
    Dieu ne suit pas le calendrier ni les supputations des hommes mais uniquement l’accomplissement de ses desseins dont Il nous a bien avisés par sa parole. Et tout Lui est possible, rien ne Lui est impossible, Fatima l’a bien démontré.
    Il ne fait aucun doute que les signataires de la « Lettre ouverte » et surtout le pape Benoît XVI (on ne dit déjà plus « émérite ») sont dans la connaissance et la conscience de la situation apocalyptique.
    Hélène Bodenez aussi apparemment (troisième article apparent). Et bien d’autres encore, nous pouvons avoir la certitude de ne pas être les seuls au monde.
    Pour un peu de temps, je pourrais encore répondre aux questions qui seraient posées, seule certitude qu’on peut avoir que les commentaires déposés intéressent vraiment quelqu’un qui se pose les bonnes questions et cherchent les bonnes réponses.
    Bien à vous dans l’espérance chrétienne.

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