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Il n’y a jamais eu de « femmes diacres » dans l’Eglise

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Du site "Pro Liturgia" :

Alors que le pape François a annoncé que les études portant sur les « femmes diacres » allaient se poursuivre, le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la Foi, revient sur la question en affirmant qu’il n’y a jamais eu de « femmes diacres » dans l’Eglise.

Le cardinal Müller a déclaré à « LifeSiteNews » qu’il avait « rassemblé et passé en revue toutes les sources de ce sujet » et qu’il avait également présenté ses découvertes dans trois ouvrages différents : « Priesthood and Diaconat » (San Francisco, 2002) ; « Frauen in der Kirche » (Würzburg 2001) et « Der Empfänger des Weihesakramentes » (Würzburg 1999).

Le cardinal Müller a souligné le « caractère sacramentel des ordres sacrés en tant que représentation du Christ lui-même en tant qu’époux », ce qui conduit en toute bonne logique à exclure les femmes des ordres sacrés. Il est clair - explique encore le prélat allemand - que « pour des personnes comme le professeur Hünermann et d’autres, l’ordination diaconale des femmes est à situer dans une étape devant aboutir à l’ordination sacerdotale des femmes. C’est pourquoi les documents historiques sont soigneusement arrangés jusqu’à ce qu’ils puissent convenir à prouver ce qu’on veut démontrer. »

Déjà au début de sa mission en tant que préfet de la congrégation pour la doctrine de la Foi, le cardinal Müller avait clairement indiqué qu'un diaconat féminin n'était pas possible. En 2013, il avait déclaré : « Le sacrement de l’ordre ne peut être reçu valablement que par un homme, selon les enseignements de l’Eglise conformes à ceux du Christ, et en respectant différentes étapes. Des diaconnesses existaient dans certaines régions - a-t-il ensuite ajouté - mais elles n’étaient pas ordonnées. Elle n’avaient qu’un titre et leur rôle consistait, par exemple, à rendre visite à des femmes, chose impossible à faire pour un prêtre. »

En 2001, le cardinal Müller avait parlé des Pères de l’Eglise en montrant qu’ils ont toujours rejeté l’idée d’ordonner des diacres de sexe féminin : « Tous les Pères de l’Eglise ont explicitement rejeté comme hérétique la pratique de quelques communautés séparées de l’Eglise d’admettre des femmes à la prêtrise. »

En tant que membre de la commission du Vatican qui a étudié l’histoire du diaconat à la demande du cardinal Joseph Ratzinger, le cardinal Müller a approfondi ce sujet pendant de nombreuses années et en est toujours arrivé aux mêmes conclusions : par fidélité aux enseignements du Christ, l’ordination d’une femme n’est pas possible du fait même que le diaconat et le sacerdoce ne sont pas des fonctions promotionnelles mais des états de vie étroitement liés à la vie du Christ. On n’est pas diacre ou prêtre pour « faire » mais pour « être ».

En 2016, lorsque le pape François décida de créer une nouvelle commission d’étude sur le diaconat féminin, le cardinal Müller avait signalé qu’une telle commission avait déjà été mise en place au sein de la Commission théologique internationale. Après avoir étudié le sujet pendant dix ans, cette Commission avait publié son propre rapport en 2002. Ce rapport indiquait à l’époque qu’en ce qui concerne l’ordination des femmes au diaconat, il convient de prendre en compte deux indications importantes :
1. Les « diaconesses » mentionnées dans la tradition de l’ancienne Eglise - comme en témoignent les fonctions qu’elles exerçaient - n’étaient en rien comparables aux diacres ;
2. L’unité du sacrement de l’Ordre, dans la distinction claire entre les ministères de l’évêque et des prêtres d’une part et le ministère diaconal de l’autre, est fortement soulignée par la tradition ecclésiale, en particulier dans les enseignements constants du Magistère .

Pour la première fois, le pape François lui-même a révélé les conclusions de la Commission qu’il avait créée en 2016 et qui avait remis son rapport final à l’été 2018. Lors d’une conférence de presse donnée dans l’avion qui le ramenait à Rome après sa récente visite apostolique en Bulgarie et en lors de la Macédoine les 5 et 7 mai derniers, le pape a déclaré que, selon la commission, « les formules d’ordination pour le diaconat [féminin] trouvées jusqu’à présent ne sont pas les mêmes que pour le diaconat masculin et sont plus similaires à ce que serait aujourd’hui la bénédiction abbatiale d’une abbesse. » Puis il a ajouté qu’ « il y avait des diaconesses au commencement de l’Eglise » mais que la question est de savoir « si elles étaient ordonnées sacramentellement ou non, ce qui est fondamental ».

Ainsi, la Commission créée par le pape François semble être parvenue, sur des points importants, à la même conclusion que la Commission précédente de 2002, ainsi que l’ont montré les propres recherches du cardinal Müller.

Cependant, le pape a ajouté, de manière passablement vague, que les membres avaient encore quelques désaccords sur cette question et qu’ils poursuivraient ainsi individuellement leurs propres recherches.

Reste à savoir ce que dira le pape François à l’Union internationale des supérieures générales (de femmes), qui lui avait demandé, il y a trois ans, de désigner une commission pour étudier la question des femmes diacres.

Aura-t-il le courage, cette fois-ci, de donner une réponse claire et définitive à la question ? Ce serait une première, disent de nombreux fidèles.

Commentaires

  • Pauvre cardinal , il oublie sans doute que le Christ fut accompagnée par de nombreuses femmes sur sa route et si on n'employait pas le terme la réalité était la même . Dans un esprit de service elles aidaient comme elles l'ont fait pendant des siècles auprès des prêtres de l'Eglise . Le Christ se montra en premier lieu à une femme après sa résurrection. Quand il s'agit de 'POUVOIR" les hommes ont peur des femmes et cela se voit même dans la vie civile où elles sont sous-représentées . C'est pas gentil de l'écrire mais c'est la réalité .Dans un monde déchristianisée où les persécutions resurgissent reconnaître une mission officielle à la femme est du simple bon sens et surtout ne pas vivre dans des traditions qui doivent évoluer . Le Christ est le grand révolutionnaire par excellence dans ce domaine et les pharisiens voulaient rester dans le passé des règles

  • Intéressant comme échange. Question: peut-on dire que Dieu est à la fois père et mère ou du moins qu'il rejoint les pères et mères dans toutes leurs caractéristiques spirituelles ? A mon avis, la dualité mâle, femelle ou père - mère ou fils - fille n'existe pas au ciel. Si le Christ s'est présenté sous l'aspect de Jésus c'est parce que la culture de l'époque l'exigeait. Ainsi l'âme (chez les femmes et chez les hommes) est promise aux noces nuptiales célestes au Christ, indifféremment que cette âme aie été un homme ou une femme.
    Merci de m'indiquer mon erreur de réflexion si c'est le cas ;-)

  • Et alors ? Le monde change, certains cardinaux manquent d'adaptabilité. Cela fait partie des rigidités du passé. L'église peut et doit évoluer pour donner à la femme une place égale à celle de l'homme tout en orientant cette évolution vers Dieu .

  • Quoi qu'il en soit...

    Comme disait en guise de proverbe, une de mes grands-mères, vers son époux souvent autoritaire : "C'est vous qu'est maîsse, mais l' meûbe, on le mettra là."
    Ce qui signifiait que, dans sa sphère de compétence, elle tenait à être respectée. Et, à ce qu'on m'en a dit, elle l'était.

    Pensez-vous que, dans la confusion des genres, les femmes soient mieux respectées qu'à cette époque "patriarcale" ?
    Permettez qu'on en doute.

  • Je ne comprends pas pourquoi il y a encore ce débat aujourd'hui. Le Pape Jean Paul II a définitivement fermé la possibilité d'ordination des femmes. Beaucoup semblent ignorer les raisons théologiques derrière ce refus. Je les invite donc à lire (ordinatio sacerdotalis). Le diaconat n'est qu'une étape pour un séminariste destiné à devenir prêtre. Par conséquent, le diaconat n'est pas possibles pour les femmes.


    "L'homme (...) est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme" (1Cor 11:7)

  • Il y a encore un tel débat aujourd'hui parce que certains veulent remettre en cause l'essence même du catholicisme. Or le dogme et la morale n'appartiennent pas à l'Eglise. Celle-ci les a reçus de Dieu lui-même par sa Révélation. Ce qui relève du dogme et de la morale est donc intangible. D'ailleurs, si j'étais convaincu comme certains que l'Eglise "doit évoluer" en la matière, je la quitterais immédiatement en considérant que si elle raconte aujourd'hui le contraire de ce qu'elle affirmait hier, c'est que le catholicisme est aussi faux que les autres religions.
    A l'inverse de ce qui précède, l'Eglise a le droit de modifier ce qui relève de son pouvoir d'organisation et de discipline. dans la mesure évidemment où son intervention ne modifie pas le dogme et la morale. Par exemple elle a le pouvoir de modifier la liturgie (même si je considère que la réforme liturgique post-conciliaire a été catastrophique), elle a modifié au cours de sa longue histoire le calendrier liturgique, la discipline du jeune eucharistique et du carême, ...en bref ce qui était exprimé dans les commandements de l'Eglise.
    Le drame que nous vivons aujourd'hui dans l'Eglise est largement multifactoriel, mais il est principalement une crise de l'intelligence et de l'autorité.

  • Vous dites : " Le diaconat n'est qu'une étape pour un séminariste destiné à devenir prêtre"

    Il y a cependant des diacres consacrés (hé oui, rien que des hommes) qui n'ont pas comme projet de devenir prêtre !

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