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Au Saint-Siège, les sujets comme l’intelligence artificielle sont pris très au sérieux

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Éric Salobir : ​« Au Saint-Siège, les sujets comme l’intelligence artificielle sont pris très au sérieux »

Une émission de RCF présentée par Stéphanie Gallet :

LE GRAND INVITÉ / LUNDI 13 MAI À 8H10 / DURÉE ÉMISSION : 15 MIN

Alors que les acteurs du numérique se réunissent à Paris pour le sommet Tech for Good le 15 mai, notre invité est Eric Salobir, prêtre dominicain, expert sur ces questions auprès du Vatican.

LES NOUVELLES TECHNOLOGIES : ENTRE FANTASME ET RÉALITÉ

Mercredi 15 mai, les patrons des entreprises du numérique se réunissent à Paris pour le sommet Tech for good, le lendemain le salon Vivatech mettra à l’honneur les start-up et l’innovation ; un événement qui attend au moins 100.000 visiteurs porte de Versailles.

Notre grand invité est Éric Salobir, consulteur, c'est à dire expert, spécialisé dans la technologie auprès du Vatican. Prêtre dominicain, Éric Salobir est entré dans l’ordre des frères prêcheurs en 2000. Il est le président de l’OPTIC, l’ordre des prêcheurs pour la technologie, l’information et  la communication.

Pour Éric Salobir, les technologies du numérique font traverser une « révolution anthropologique » à l’humanité, à travers le changement des usages et de pratiques, c’est la manière « dont on est humains ensemble » qui est en train de changer.

« C’est toute notre humanité qui est en plein bouleversement, et c’est un bouleversement qu’on a encore du mal à penser »

L’impact de l’intelligence artificielle sur nos façons de vivre est très important, mais Éric Salobir précise bien que ce n’est pas une « vraie intelligence ». Loin du fantasme d’un « Terminator qui viendrait nous remplacer »,  il s’agit d’un système capable de faire certaines tâches précises de façon plus efficace et plus rapide qu’un humain.

Une « IA » qui est tout de même capable de remplacer l’humain dans un nombre de fonctions de plus en plus vaste, comme les analystes financiers ou même les journalistes.

Avec le réseau OPTIC, Éric Salobir se donne aussi pour but d’identifier les éventuels dangers qui peuvent être liés aux nouvelles technologies, même si ces dangers sont souvent « fantasmés » dans l’opinion publique. En effet, aujourd'hui tout le monde bénéficie des nouvelles technologies au quotidien de façon positive, sans même s’en apercevoir. Ce qui peut  interroger, en revanche, c’est le monopole inédit dont disposent les géants du numérique.

Ce qu’il faut retenir, pour le frère dominicain, c’est qu'il faut faire preuve d’une certaine lucidité dans l’utilisation des nouvelles technologies, c'est-à-dire qu’il faut bien les connaître et mieux savoir les utiliser. Il faut aussi réclamer au législateur une meilleure information, notamment sur l’usage qui est fait de nos données personnelles.

Si les technologies ne sont ni bonnes ni mauvaises par essence, elles ne sont pas neutres non plus car toujours porteuses d’une « intentionnalité » inconsciente qui se complexifie en même temps que le numérique, explique Éric Salobir. Le risque est que des technologies développées par un petit nombre de personnes ne soient utilisables complètement que par un petit nombre de personnes.

Le salon VivaTech s’est donné pour ambition de « réconcilier les nouvelles technologies avec le bien commun » en proposant des régulations. Une volonté partagée partagé par Éric Salobir, qui estime que les entreprises du numérique ne se développeront que si « elles alignent leurs objectifs » avec l'intérêt général, en remettant au centre de leur fonctionnement le moyen et long terme, plutôt que le profit immédiat

UN THÈME QUI INTÉRESSE LE VATICAN

Des événements pour rassembler les experts de ces questions au Vatican ont déjà eu lieu, et la question du numérique est déjà prise en compte dans la réflexion théologique, une réflexion qui cherche à prendre en compte la totalité de l’humain, et à ne pas le voir comme un simple « utilisateur ».

Pour le frère Éric Salobir, la voix du Saint-Père est « extrêmement écoutée » dans le monde des nouvelles technologies, etil ne faut pas sous-estimer l’impact que peuvent avoir les catholiques sur le développement du numérique. Aujourd’hui, Éric Salobir estime qu’il faut à la fois utiliser le web pour évangéliser, mais aussi pour aider « à penser la société de demain » en faisant entendre la voix de l’Église.

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