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Quand la barque de l'Eglise prend l'eau...

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Une émission de RCF :

La crise de l'Église peut-elle altérer la foi des catholiques ?

Présentée par Antoine Bellier

LE TEMPS DE LE DIRE - LUNDI 17 JUIN À 9H03 - DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

La crise de l'Église peut-elle altérer la foi des catholiques ?

© Guillaume POLI/CIRIC - Juin 2018 : Homme assis dans l'église Saint-Sulpice à Paris (75), France.

Confrontée à des crises multiples : des scandales de pédophilie à la baisse de la pratique religieuse, de quelle manière l'Église peut-elle encore continuer à vivre et annoncer l’Évangile ?

"En ces heures particulièrement tumultueuses, c'est à vous que je pense, prêtres, laïcs, diacres et consacrés qui animez le quotidien de l'Église... Dans la tempête actuelle, vous tenez bon. Vous aimez les personnes qui habitent les lieux de vie où sont édifiées vos églises. Vous compatissez à leurs peines. Vous vous réjouissez de leurs joies.

Vous êtes les « catholiques » de chaque instant dans l'accueil, l'animation, la célébration, la gestion et tant de choses encore. Vous ne renâclez devant aucune tâche ingrate, inaperçue et pourtant vitale. En ce moment, la "barque Eglise" est battue par tant de vents !"
Extrait d'une chronique de Mgr Bernard Podvin, "Quand la barque prend l'eau", La Croix du Nord, 19 mars 2019

La barque de l'Église prend l'eau, écrit Mgr Podvin. Et cela touche éveille chez les croyants catholiques une profonde inquiétude. Si l'Église, du fait de graves manquements de ses membres, est atteinte, est-elle perdue tout entière ? On sait que depuis 2.000 ans, "quelqu’un de plus grand et de plus intérieur anime cette vie ecclésiale", comme le dit encore l'évêque. Confiance n'est pas passivité : quelle attitude adopter face à la crise ? Comment croire quand tout incite au doute ? Pour nous aider dans ces temps difficiles, et alors que l'Église catholique a entamé un important travail d'écoute auprès des victimes d'agressions sexuelles et d'emprise spirituelle, Antoine Bellier reçoit deux théologiens. Robert Cheaib, auteur de "Au-delà de la mort de Dieu - La foi à l'épreuve du doute" (éd. Salvator) et Agnès Desmazières, auteure de "Le dialogue pour surmonter la crise - Le pari réformateur du pape François"

CRISE INSTITUTIONNELLE OU CRISE SPIRITUELLE ?

Crise de l'institution, crise spirituelle : Agnès Desmazières rappelle que selon le pape François les deux sont liées. "Peut-on être qu'on a du mal à voir le lien entre les deux et c'est ça le chemin que nous invite à parcourir le pape François".Réforme de l'Église et conversion personnelle vont de pair : c'est la position que défend le souverain pontife

QUITTER L'ÉGLISE

"Ils s’éloignent de l'Église sur la pointe des pieds" titrait le journal La Croix (17/06/2019). Agnès Desmazières se montre optimiste : "Je pense que c'est une crise qui nous pousse à voir où est notre amour de l'Église, où est notre amour du prochain, qu'est-ce qu'on veut construire ensemble." Pour elle l'appel du pape Fançois à "plus de cohérence" est "entendu".

LA CRISE ET LA FOI

Au moment où on est tenté de renoncer à l'Église en tant qu'institution, on se heurte au besoin de tout croyant de partager sa foi avec la communauté des fidèles. Une foi qui est nécessairement en tension, puisque, comme le dit Robert Cheaib, "la foi n'est pas une certitude mathématique", mais "un cheminement" qui se fait "entre les consolations de Dieu et les tentations du monde". 

INVITÉS

  • Robert Cheaib, théologien, enseignant à l’Université pontificale grégorienne (Rome), membre du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie
  • Agnès Desmazières, historien, théologien, maître de conférences au Centre Sèvres

BIBLIOGRAPHIE

  • Le dialogue pour surmonter la crise - Le pari réformateur du pape François

Agnès Desmazières (éd. Salvator (2019)

  • Au-delà de la mort de Dieu - La foi à l'épreuve du doute

Robert Cheaib, trad. Robert Kremer (éd. Salvator (2019)

Commentaires

  • L,Eglise ne peut connaître la crise puisqu elle est le corps du Christ, mais ce sont certains de ses membres qui ne suivent pas les messages de jesus. L histoire du christianisme est faite de défaillances et trahisons de ses membres.

  • « Oh ! bien sûr, si le monde était le chef d’œuvre d’un architecte soucieux de symétrie, ou d’un professeur de logique, d’un dieu déiste, en un mot, l’Eglise offrirait le spectacle de la perfection, de l’ordre, la sainteté y serait le premier privilège du commandement, chaque grade dans la hiérarchie correspondrait à un grade supérieur de sainteté, jusqu’au plus saint de tous, Notre Saint-Père le pape, bien entendu. Allons ! Vous voudriez d’une Eglise telle que celle-ci ? Vous vous y sentiriez à l’aise ? Laissez-moi rire, loin de vous y sentir à l’aise, vous resteriez au seuil de cette Congrégation de surhommes, tournant votre casquette à la main, comme un pauvre clochard à la porte du Ritz ou du Claridge.
    « L’Eglise est une maison de famille, une maison paternelle, et il y a toujours du désordre dans ces maisons-là, les chaises ont parfois un pied en moins, les tables sont tachées d’encre, et les pots de confitures se vident toutes seules dans les armoires, je connais ça, j’en ai l’expérience…
    « La maison de Dieu est une maison d’hommes et non de surhommes. Les chrétiens ne sont pas des surhommes. Les saints pas davantage, ou moins encore, puisqu’ils sont les plus humains des humains. Les saints ne sont pas sublimes, ils n’ont pas besoin du sublime, c’est le sublime qui aurait plutôt besoin d’eux. Les saints ne sont pas des héros, à la manière des héros de Plutarque. Un héros nous donne l’illusion de dépasser l’humanité, le saint ne la dépasse pas, il l’assume, il s’efforce de la réaliser le mieux possible, comprenez-vous la différence ? Il s’efforce de s’approcher le plus possible de son modèle, Jésus-Christ, c’est-à-dire de Celui qui a été parfaitement homme, avec une simplicité parfaite, au point, précisément, de déconcerter les héros en rassurant les autres, car le Christ n’est pas mort seulement pour les héros, il est mort aussi pour les lâches. »

    Georges Bernanos, Nos amis les saints, 1947

  • oui, Mr Delen et pourtant même les enfants sont capables de voir la perfection de la Création, de sa parfaite harmonie, de la symétrie éblouissante entre les astres, du retour des saisons, des proportions remarquées dans les végétaux, le corps humain etc … (nombre d'or) sans parler de l'écosystème mis en place pour le plaisir et le bonheur des humains.
    Le corps humain, mais quel chef d'œuvre non créé de main d'homme, mais par le doigt et la volonté de Dieu. L'homme est incapable de créé à partir de rien !

    Ce n'est pas un dogme, c'est une vérité révélée et acceptée par les scientifiques. Elle est expliquée aux jeunes pour qu'ils prennent soin de cette Création, expriment leur gratitude envers leur Createur et se lancent avec passion, avec son aide, à la réalisation d' œuvres "bonnes" pour la gloire de Dieu et le salut du monde.
    Oui, nous pouvons vivre dans le désordre, la désharmonie, le saccage, le manque de discipline et d'éducation, le pessimisme, le dégoût de vivre. Oui, mais ce n'est pas ce qui m'attire, perso, malgré mes petitesses et mes insuffisances.
    La petite Thérèse du haut de ses 20 ans, touchée par la maladie, blessée par des remarques très perturbantes de son entourage, restait confiante et demandait à son Jésus les forces pour monter plus haut … vivre d'amour et ensuite le rejoindre, mission accomplie.
    Une vision de l'ordre aide beaucoup me semble-t-il, mais si d'aucuns peuvent s'y retrouver dans une autre façon de faire, pourquoi pas. C'est le résultat qui compte.

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