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France : pas de répit sur l'avortement

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L'avortement s'avère être un sinon le point focal de l'idéologie libérale avancée qui sous-tend nos sociétés. Ce qui se passe actuellement en France est révélateur de cet état de fait. Cette transgression qui autorise à supprimer la vie humaine in utero est présentée comme une avancée décisive et irréversible du droit des femmes (qu'il faut étendre et promouvoir); malheur à celui, fût il médecin, qui ose manifester quelque réticence à l'égard de cette pratique...

CLAUSE DE CONSCIENCE, ALLONGEMENT DES DÉLAIS DE RECOURS À L’IVG... PAS DE RÉPIT SUR L'AVORTEMENT

Clause de conscience, allongement des délais de recours à l’IVG, mission d’information sur l’accès à l’avortement, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, était auditionnée hier par la délégation aux droits des femmes.

La secrétaire d’Etat a plaidé pour la suppression de la clause de conscience des soignants concernant l’avortement, « une demande récurrente des associations » selon elle, qui veulent que « l’IVG ne soit pas stigmatisée comme un acte en particulier et que les médecins puissent faire jouer cette clause de conscience et pas une double clause de conscience » (cf. Clause de conscience de l’IVG ? L’abroger serait inconstitutionnel). Or, imaginer aligner l’avortement sur n’importe quel autre acte médical est en soit particulièrement déroutant quand les femmes elles-mêmes racontent combien l’acte est durablement traumatisant (cf. Arte donne la parole à des femmes qui ont eu recours à l'avortement). Les médecins, quant à eux, se font rares : la loi santé du 26 juillet 2016 a, entre autres, élargi aux sages-femmes la possibilité de pratiquer l’avortement médicamenteux, Marlène Schiappa parle de « désert médicaux ».

La secrétaire d’état a rappelé qu’un « travail sur l’état des lieux » était en train d’être mis en place par Agnès Buzyn, ministre de la santé, avant d’expliquer être « à titre personnel (…) plutôt favorable à un allongement raisonnable du délai de recours à l’IVG. Dans l’absolu, a-t-elle précisé, un allongement d’un délai raisonnable de deux semaines pourrait être une bonne chose ». Pour justifier sa position, la secrétaire d’Etat a estimé que cette mesure devait permettre « à des femmes de ne pas aller à l’étranger pour y avoir recours à une IVG ». Un argument éculé, de complaisance, qui a déjà présidé à la loi Veil, sans visiblement que cette loi, qui donne lieu à plus de 200 000 avortements en France chaque année, n’enraye le problème… Sur ce sujet, Marlène Schiappa a « le sentiment » qu’il existe « une demande des femmes et des associations », mais émanant de quelles femmes et combien ? De quelles associations ? Avant toute décision, elle souhaite des concertations : « Est-ce que l’acte médical est le même quand l’IVG est pratiquée à 12 ou 14 semaines ? », s’interroge-t-elle avant de considérer qu’avant de mettre en place une telle mesure, il faut vérifier « l’accès à l’IVG sur les territoires » pour faire de cet allongement « un droit réel ».

Au cours de cette audition, Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation, a acté de l’ouverture d’une mission d’information sur l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Les rapporteurs de cette mission d’information ont été nommées. Il s’agit de Cécile Muschotti (LREM) et de Marie-Noël Battistel (socialiste et apparentée). La présidente a précisé qu’« au vu de la récente actualité et de la remise en cause d’un droit fondamental », les travaux de cette commission débuteraient sans attendre contrairement à ce que prévoyait le calendrier qui annonçait cela pour septembre.

Une fois encore, il est à déplorer que le discours sur l’avortement soit aussi unilatéral et que la prévention fasse si cruellement défaut dans les politiques publiques. Le toujours plus d’avortement transforme la banalisation de l’acte en une véritable injonction (cf. La nouvelle clandestinité des femmes face à l’IVG). Pour quel bénéfice pour les femmes et les soignants impliqués ? On est en droit de se le demander.

Commentaires

  • Est ce qu ' elle a elle même avorté ? Sait elle de quoi elle parle ? NOn, il faut l'avoir vécu et toutes ces femmes qui l'ont vécu sont dans le silence....Stop à la déshumanisation et à la suppression de notre avenir par nos enfants sous prétexte d'une liberté faussée... et où est le respect de la vie de l'enfant comme celle des handicapés.... Et si sa maman avait avorté, elle ne serait pas là .... restons femme et mère avec courage jusqu' au bout... donner la vie est le plus beau cadeau qu'il soit...et donnons plutôt les moyens d'aider celles qui ont difficile pour différentes raisons...

  • Je ne vois pas en quoi l'idéologie libérale (véritable) serait favorable à l'avortement ! Bien au contraire en tant que libéral, je sais que le rôle des pouvoirs publics est de favoriser partout et toujours la protection du plus faible. Il ne faut pas remplacer l'idéal de liberté de la personne humaine (le vrai libéralisme) par le cynisme matérialiste qui confond volontairement liberté et égoïsme hédoniste. Le Christ lui-même n'a-t-il pas promu l'un et condamné l'autre ?

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