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Une curieuse bénédiction

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Du site de la Nuova Bussola Quotidiana :

Une photo devenue virale fait le tour du monde montrant un sorcier de l’Amazonie bénissant des religieux colombiens dans l’un des parcs du siège de la conférence des évêques colombiens. L'image inquiète des millions de catholiques de Colombie et de différentes nationalités, qui voient à quel point la foi catholique en vue du synode amazonien s'effrite à grande vitesse.

Isidoro Jajoy, le sorcier qui apparaît sur la photo, est un chaman de la tribu Inga de Colombie qui a "béni" le peuple de Bogota le 14 août dernier lors d'une réunion préparatoire du Synode des évêques d'octobre sur l'Amazonie. Une religieuse apparaît très proche du chaman-sorcier et derrière lui, il y a 2 autres religieuses et des prêtres répartis ici et là parmi le peuple. Tous sont dans des attitudes respectueuses pour recevoir la prétendue "bénédiction multicolore" d'Isidoro.

La photo, prise par Manuel Rueda du CNS, montre l'un des moments de la troisième réunion pré-synodale réunie à Bogotà les 13 et 14 août au siège de la Conférence épiscopale de Colombie. La première de ces réunions a eu lieu aux États-Unis et la seconde à Rome.

La photo montre une nouvelle église, une église dans laquelle règnent le panthéisme, l'animisme, le spiritisme, l'ère nouvelle, le chamanisme, la sorcellerie et les rituels quechua. Une église sans Dieu, sans croix, avec des hosties de yucca, relativiste et satanique.

En guise de préparation au Synode amazonien convoqué par le Saint-Père François qui se tiendra à Rome au mois d'octobre, la Conférence épiscopale de Colombie a promu et organisé ce forum intitulé "De nouvelles voies pour l'Église et pour une écologie intégrale".

Le but de cette réunion était de réfléchir à la réalité actuelle du territoire et des peuples amazoniens, à ses lumières et à ses ombres. Juste pour partager et analyser l'instrumentum laboris développé par les communautés des 9 pays qui composent le biome amazonien en 2018. (...)

Au cours de la réunion, 4 espaces de réflexion et d'échange ont été organisés avec une perspective académique, sur les politiques publiques, sur la population et sur l'Église.

La bénédiction en question fait référence à la dernière rencontre 'Nouveaux chemins pour l'Église et pour une écologie intégrale', qui s'est tenue en présence du cardinal Barreto, de Mauricio Lopez, secrétaire exécutif de REPAM et de Sœur Alba Teresa Cediel Castillo, missionnaire des Sœurs de Mère Laura Montoya.

Commentaires

  • Le forum préparatoire s'appelle donc "nouveaux chemins pour l'Eglise et pour une écologie intégrale".

    Ils sont certainement nouveaux s'ils impliquent que les fidèles catholiques doivent recevoir les rites d'un chaman, c'est-à-dire d'un représentant d'une religion que l'Eglise doit considérer comme fausse, parce que contraire aux vérités évangéliques.

    Livre des Juges II, 11-19

    "Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Éternel, et ils servirent les Baals.

    Ils abandonnèrent l'Éternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d'Égypte, et ils allèrent après d'autres dieux d'entre les dieux des peuples qui les entouraient; ils se prosternèrent devant eux, et ils irritèrent l'Éternel...

    La colère de l'Éternel s'enflamma contre Israël. Il les livra entre les mains de pillards qui les pillèrent, il les vendit entre les mains de leurs ennemis d'alentour, et ils ne purent plus résister à leurs ennemis..."

    Plus proche de nous: 2 Thessaloniciens, 2:7 et suivants:

    "Car le mystère de l'iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu.

    Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement.

    L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés.

    Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés."

  • Lamentable !

  • Effectivement cela n'a plus rien de catholique ni même de chrétien.
    Est-ce au pape et à des évêques de cautionner une telle dérive qui est effectivement un blasphème et une apostasie?

  • Bravo l'église s'ouvre enfin au relativisme.

  • Bonjour,

    Je vous rappelle que, dans le domaine dont il est question ici, le premier pape qui est allé dans la direction qui est aujourd'hui reprochée au pape François est bel et bien le pape Jean-Paul II, et n'est pas du tout le pape François.

    https://www.vaticancatholique.com/images/apostasie-vatican-ii/jean-paul-ii-rituel-paien.jpg

    Dans ce domaine, je vais d'ailleurs finir par croire que nous sommes en présence d'un véritable "sujet tabou", puisque beaucoup de catholiques qui, encore aujourd'hui, voient en Jean-Paul un pape qui a été essentiellement conservateur, dans l'ordre de la foi et dans celui des moeurs, refusent de reconnaître que le même pape

    - a été bien plus "conciliaire" que Paul VI, dans l'acception néo-moderniste de ce terme, dans le cadre du dialogue interconfessionnel,

    et surtout

    - a été infiniment plus "conciliaire" que Paul VI, dans la même acception, néo-moderniste, du même terme, dans celui du dialogue interreligieux.

    En d'autres termes, où en sommes-nous, depuis la fin des années 1970 ? Nous en sommes à la gestion "dialogale" et "pastorale" des conséquences de la réécriture, rarement explicite et officielle, mais très souvent implicite et effective, de ce que l'on trouve, d'une part chez saint Jean, d'autre part chez saint Paul :

    D'une part, chez saint Jean, "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi", a été "réécrit" à peu près en ces termes : "Je suis l'un des chemins, le consensus et l'une des vies. Beaucoup viennent au Père par d'autres que par moi."

    D'autre part, chez saint Paul, "Évangéliser n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée ; malheur à moi si je n’évangélise pas" a été "réécrit" plus ou moins en ces termes : "Consensualiser n’est pas pour moi un sujet de gloire, car la nécessité m’en est imposée ; malheur à moi si je ne consensualise pas."

    On ne passe pas impunément, on ne passe pas sans conséquences dramatiques, au préjudice de l'Eglise et de la foi catholiques, d'une prise d'appui sur saint Augustin et sur saint Thomas à une prise d'appui sur un mode de raisonnement, historiquement et doctrinalement post-kantien, à la fois intersubjectiviste et phénoménologiste, qui est inspiré par des idées proches de celles, sinon telles que celles de Martin Buber, de Mircea Eliade, de Hans-Georges Gadamer (via Paul Ricoeur) et d'Emmanuel Levinas.

    (Lisez donc "Quelles preuves avons-nous de l'existence de Dieu ?", dans le livre "Entrez dans l'Espérance", de Jean-Paul II.)

    Mais Karol Wojtyla / Jean-Paul II a vraiment cru qu'il était possible de passer d'une prise d'appui catholique à une prise d'appui postmoderne, ou plutôt a vraiment cru qu'il était possible de concilier l'une avec l'autre, dans le cadre d'un concordisme philosophico-théologique ou, si l'on préfère, d'un concordisme catholico-postmoderne, porteur de véritables apories et propice à une gigantesque utopie.

    Pour autant, nous ne sommes pas ici en présence d'une "apostasie", au sens propre du terme, qui serait la conséquence d'une "hérésie", au sens strict du terme : nous sommes ici en présence des conséquences de la transformation du christianisme catholique en une espèce d'irénisme utopique (clairement pressenti, sinon fermement condamné, par Paul VI, dans Ecclesiam suam (1964)), dans le cadre d'une tentative de conciliation générale, PAR NATURE IMPOSSIBLE !, non seulement dans le domaine des "valeurs morales", mais aussi dans le domaine des "valeurs religieuses", entre l'Eglise catholique et son environnement extérieur, non seulement chrétien non catholique, mais aussi croyant non chrétien, voire également humaniste non croyant.

    Peut-être devra-t-on ou pourra-t-on parler bientôt d'un christianisme catholique à la fois post-trinitaire et post-missionnaire, compte tenu de la "nécessité", pour les catholiques, de penser et de vivre dans le respect total pour les convictions de ceux qui croient autrement et pour les conduites de ceux qui vivent autrement...

    Bonne journée.

    Un lecteur.

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