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Quand Christine Pedotti, rédactrice en chef de « Témoignage Chrétien » tance Mgr Aupetit, archevêque de Paris

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De Jacques de Guillebon dans le mensuel « La Nef » :

Aupetit©Ibex73-Commons.wikimedia.org_-540x330.jpg« L’étincelle qui fit flamber Notre-Dame s’est-elle changée en une étincelle théologico-politique qui mettra le feu aux poudres françaises ? On peut s’en inquiéter – ou s’en réjouir, selon le métal qui sortira de la forge.

Pour lors, la répugnante patronne de Témoignage chrétien, ce glorieux journal hérité de la Résistance et changé de longtemps en torchon anticatholique, Mme Pedotti donc, n’a pas hésité à tancer Mgr Aupetit, archevêque de Paris, en ces termes : « Nous avons vraiment honte de vous et de votre petitesse d’âme. Cette cathédrale, elle est à nous, elle est à tous, et vous, vous ne la méritez pas. » La raison de ces invectives pourrait demeurer absurde, si l’on ne prenait garde à ce mouvement de gauche et d’extrême gauche qui tente depuis quelques années d’infester l’Église de France, et celles d’autres pays européens, profitant du discrédit compréhensible dont jouit le clergé depuis que se sont multipliées les révélations de crimes pédophiles. Au cri de « Nous sommes l’Église » et autres incohérences, réclamant à tout rompre de « l’inclusivité » quand chacune de leur manœuvre démontre le contraire, ces mouvements organisés cherchent à prendre le contrôle de ce qu’ils croient être l’Église, dans leur esprit une sorte de gigantesque association aux buts évanescents dont il faudrait extirper toute trace de cléricalisme – c’est-à-dire la succession apostolique et l’administration des sacrements.

Quelles paroles de Mgr Aupetit ont bien pu libérer pareil torrent d’injures et d’inepties ? Seulement celles-ci : « Une culture sans culte devient une inculture. C’est incontestable puisque, déjà, tout ce qui est culturel et artistique a toujours été fait en fonction et en raison d’une divinité supérieure ou d’une transcendance. Et si je parle d’inculture, il n’est qu’à voir l’ignorance religieuse abyssale de nos contemporains, en raison de l’exclusion de la notion divine et du nom même de Dieu dans la sphère publique, au nom, soi-disant, d’une laïcité qui exclut toute dimension spirituelle visible. » Paroles ô combien chrétiennes et qui font saigner les oreilles des déracineurs de transcendance ; des abolisseurs de grâce ; des nettoyeurs de surnaturel. De tous ceux qu’un tas de pierre venu d’une époque obscure mais pourvoyeur de gains sonnants et trébuchants contente, pourvu qu’il reste désacralisé. De tous ceux que les cloches émeuvent mais comme le chant des oiseaux.

De tous ceux qui, ayant oublié le catéchisme de leur enfance autant que la couleur et le son de leur âme, se sont changés en ânes de l’Île aux plaisirs, ne jurant que par la mystérieuse consonance de leur langage managérial de l’humanité, inclusivité, accueil, bienveillance, fluidité. De tous ceux que la macronisation du monde réjouit, marionnettes aux mains d’un sorcier revêtu de gentillesse et de partage comme d’habitude.

L’incendie de Notre-Dame aura peut-être ceci de miraculeux qu’il dévoile les arrière-pensées, les manigances, les choses cachées depuis la fondation du monde, les voies du père du mensonge. Les catholiques de France ont pris pour paresseuse habitude de se satisfaire de la loi de 1905 qui a pourtant dépouillé leurs aïeux et mis à genoux une Église qui était le cœur du pays. Ils ne voient pas que, malgré les atténuations que deux décennies de résistance romaine avaient réussi à obtenir, au fond leur situation est précaire et demeure dans la main de César. Situation habituelle du chrétien, éternel protomartyr, dira-t-on. Certainement. Encore faut-il que nous demandions la force de l’être ; encore faut-il se souvenir que c’est aussi toujours de l’intérieur de la structure Église que viennent les flèches les plus acérées, les plus venimeuses. Que c’est d’un mouvement exigeant la laïcisation et partant la féminisation de toutes les fonctions que se manifeste aujourd’hui le péril. Dieu nous a heureusement pourvus de maints et maints évêques et prêtres courageux, vaillants, suffisamment certains de leur doctrine, de leur mystique et de leur politique pour y faire front. Soyons seulement à leurs côtés. »

© LA NEF n°316 Juillet-Août 2019

À PROPOS JACQUES DE GUILLEBON

Écrivain, essayiste, chroniqueur de La Nef, rédacteur en chef de L'Incorrect, il est l’auteur notamment de Anarchrist. Une histoire de l’anarchisme chrétien (avec Falk van Gaver, Desclée de Brouwer, 2015), L’impasse. Du mariage laïc au mariage gay (Editions de l’Œuvre, 2012), Le nouvel ordre amoureux (avec Falk van Gaver, Editions de l’Œuvre, 2008), Nous sommes les enfants de personnes (Presses de la Renaissance, 2005, rééd. Xenia, 2010).

Ref. Mgr Aupetit sur des épaules de géant

CP.jpgChristine Pedotti est une intellectuelle de gauche se disant catholique, écrivain et journaliste, née en 1960. Elle est notamment, avec Anne Soupa, à l'origine de la création de la Conférence catholique des baptisé-e-s francophones (CCBF). Rédactrice en chef de la revue Témoignage chrétien de mars 2013 à juin 2014, elle met en place la nouvelle formule. Elle est aujourd'hui directrice de la rédaction et de la publication après avoir racheté à l'été 2017 ce magazine en grande difficulté. Elle y publie fréquemment des articles à charge contre l'Eglise et ses clercs.

« Je me sens une très forte communion de pensée avec le pape François, déclare-telle au magazine belge l' "Appel", et parfois j’ai même la fatuité de croire qu’il a lu mon Vatican 2035, ce qui n’est pas impossible puisque 100 000 exemplaires ont été diffusés en espagnol et que dans le roman, il y est question notamment d’un important archevêque jésuite de Buenos Aires ».

JPSC

Commentaires

  • Je partage le "Nous sommes l'Eglise" avec Mme Pedrotti et comme elle je souhaite une autre église institution car pour ce qui est de l'Eglise, ni elle et les gauchistes , non plus que les Tradis, ne peuvent en dire quoi que ce soit. l'Eglise est au coeur de la conscience individuelle et ne se confond pas avec une institution toute relative et vouée à l'impermanence comme toute chose ici bas

  • Partagez, partagez.
    Pourvu que vous permettiez aux Catholiques qui le souhaitent de ne pas partager ce délire ambigu ; pour vous-même, n'hésitez pas à partager.
    Merci par avance.

  • ..."il n’est qu’à voir l’ignorance religieuse abyssale de nos contemporains"...
    -> tout à fait juste ; et c'est souvent ceux-là qui se permettent en plus de donner des leçons !...

  • Tout est effectivement question de connaissance et de conscience qu’on peut avoir des réalités ainsi que de leurs résultats. Et l’ignorance (volontaire ou involontaire) est bien sûr la source de tous les maux qui ont contribué à générer la situation apocalyptique irréversible que nous connaissons actuellement.

    Lysanias, il est temps pour vous de tirer les conclusions qui s’imposent à la bonne foi et à la raison.
    Si vous avez bien suivi Belgicatho ainsi que d’autres blogs qu’il recommande tels que Benoit-et-moi, Proliturgia, le blog de Mme Jeanne Smits ou celui de Sandro Magister (diakonos.be), vous devez être capable de comprendre ce que Notre Seigneur Jésus-Christ nous a dit en Mt 24/15-18. C’est en fait ce que quelques cardinaux s’évertuent à nous faire comprendre selon diverses façons obligées pour ne pas passer pour déraisonnables.

    L’abomination de la désolation – dont a parlé le prophète Daniel – et que le Seigneur Jésus nous désigne comme signe certain de la proche fin des temps antichrétiens n’est pas une case de départ mais plutôt une case finale exprimant l’imminence.
    Il est étrange qu’on n’y fasse pas plus référence alors que les faits stipulés dans la vision du prophète Daniel nous sautent aux yeux. Mais c’est peut-être parce qu’on n’a pas bien compris ce que nous en a dit le Seigneur Jésus en Mt 24/15-18 : « Que le lecteur comprenne ! » - « Que le lecteur fasse attention à ce que dit le prophète Daniel ! ».
    Quitte à relire les douze chapitres, on trouve cinq versets qui parlent de l’abomination de la désolation. Et tous les cinq associent cette situation à l’abolition du sacrifice perpétuel. C’est donc la réalité de cette abolition qu’il est impératif de bien comprendre et de discerner selon ce qu’en rapporte Dn 11/31 et Dn 9/27, lesquels sont deux événements différents espacés d'un an et dont on retrouve des éléments dans la réalité de l’actualité de l’Eglise notamment rapportée dans les Acta Apostolicae Sedis.
    Mais il ne faut pas perdre de vue que ce n’est pas la vision qui « fabrique » la réalité de l’actualité contemporaine, c’est celle-ci qui a suscité la vision anticipative nous donnée par le Ciel à des fins instructives et préventives. Il faut donc suivre attentivement la réalité de l’actualité.

  • Cet évêque catholique doit s'attendre à toute la haine de la part de ces gens : c'est à cause du Christ qu'ils le haïssent !
    Bon et fidèle serviteur entre dans la joie de ton Maître.

  • Monseigneur Aupetit,
    A l'heure où l'Eglise doit faire face à tant de déviations et à tant d'opinions destructrices de la Foi, nous ne pouvons vous dire qu'un " TENEZ BON FACE A CES ORGUEILLEUX qui se croient détenteurs de la Vérité au mépris de la Révélation, et, bien sûr ! de la Tradition pour lesquels tant de saints ont donné leur vie.

    Aujourd'hui beaucoup de chrétiens sont perturbés par leurs propos "modernistes" qui réclament une nouvelle Religion sans dogmes, sans repères, sans un Dieu qui nous imposeraient Ses Commandements.. Nous en voyons les résultats: une ignorance abyssale, un relativisme moral où l'on fait de la tolérance la règle et la pensée unique.

    Tous ces meneurs ont men l'Eglise à une déchristianisation sans pareil et fait perdre la Foi et la morale à un grand nombre de baptisés.

    Il existe une justice immanente. Ces trahisons répétées et organisées se paieront très cher, tôt ou tard ! On ne se moque pas de Dieu et de Ses bons et fidèles serviteurs impunément.

    C 'est pourquoi, quand nous avons la grâce de rencontrer un prélat loyal, nous voulons l'encourager à continuer sur ce chemin et à appartenir aux bons pasteurs pour lesquels Marie demande un surcroît de prières et de sacrifices.

    Merci, Mgr. Aupetit , Bn courage et tenez bon !

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