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Synode : l'Instrumentum Laboris est un texte martyr destiné à disparaître

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De Nico Spuntoni sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

Synode cadré : le pape appelle à un climat d'intimité

08-10-2019

François a recommandé "la délicatesse et la prudence" dans la communication externe, demandant aux participants de préserver "l'atmosphère de l'intimité". Un avertissement pour lequel il a également utilisé l'exemple, présenté comme négatif, de "certains synodes précédents": "un processus comme celui d'un synode - a déclaré le pape - peut être un peu endommagé si j'en sors et dis ce que je pense, sans réfléchir ".

"L'Instrumentum Laboris est un texte martyr destiné à être détruit". Lors de la première assemblée générale de l'Assemblée spéciale sur l'Amazonie, François a redimensionné la portée du document préparatoire controversé et a rappelé aux pères synodaux qu'il doit être considéré simplement comme un "point de départ pour ce que l'Esprit nous aidera à faire pendant la chemin que nous ferons ".

Une clarification qui semble en quelque sorte vouloir répondre aux nombreuses critiques soulevées par la publication de "l'outil de travail" approuvé par le Conseil pré-synodal. L'acteur principal du Synode - a rappelé François - est le Saint-Esprit, donc pas l'Instrumentum Laboris. Un discours d'ouverture, celui du pape, qui a exprimé une certaine irritation face au battage médiatique créé autour de l'assemblée des évêques: "un synode - a dit le pape - n'est pas un parlement, ce n'est pas un call center, il ne montre pas qui a le plus de pouvoir sur les médias et qui a plus de pouvoir parmi les réseaux pour imposer une idée ou un plan ". Il cherche la proximité des gens, mais pas la majorité; c'est en somme la ligne dictée par le pontife aux pères synodaux.

François a également recommandé la "délicatesse et la prudence" dans la communication externe, en demandant aux participants de préserver "l'atmosphère d'intimité". Un avertissement pour lequel il a également utilisé l'exemple, présenté comme négatif, de "certains synodes précédents": "un processus comme celui d'un synode - a déclaré le pape - peut être un peu endommagé si j'en sors et dis ce que je pense, sans réfléchir ".

C'est donc une invitation directe aux pères synodaux à contenir les déclarations personnelles faites en dehors des briefings quotidiens organisés par le Bureau de presse du Saint-Siège. Le débat sur l'événement qui s'est ouvert hier est intense et les préoccupations soulevées par le texte du document préparatoire sont fortes, même parmi certains des participants. Le pontife ne l'ignore pas et, sans surprise, il a expressément parlé de "résistance", ce qui est "normal, car la vie du chrétien est ainsi".

En même temps, cependant, citant saint Ignace, il nous a exhorté à ne pas se distancer de "notre Sainte Église hiérarchique", contrairement à l'image d'une "Église sensationnaliste" qui recherche la majorité dans les sondages. Des mots qui semblent sonner comme un appel à l'obéissance. Connaître et se rapprocher des peuples autochtones d'Amazonie en évitant une approche idéologique et sans prétendre les "discipliner" ou apprivoiser leur culture: tel est l'objectif proclamé pour le parcours qu'il a ouvert dimanche avec la messe à Saint-Pierre. Le pape a invité à connaître et à interpréter la réalité amazonienne avec le regard des disciples et non avec celui des idéologies, qualifié "d'arme dangereuse".

Les colonisations idéologiques qui piétinent les cultures des peuples autochtones et mènent inévitablement à des échecs en sont la preuve. Des échecs dont, selon François, même l’Église dans son passé n’aurait pas été épargnée, alors qu’elle était coupable de ce qu’il a appelé le «centralisme homogénéisateur». Le Synode, cependant, a précisé le pontife, n’aura pas pour objectif "d’inventer des programmes de développement social ou de préservation des cultures, de type muséal, ou des actes pastoraux avec le même style non contemplatif avec lequel des actions en sens contraire sont menées: déforestation, normalisation, exploitation ". Le pape a conclu son discours en invitant les participants à ne pas perdre leur sens de l'humour.

Mais c’est justement une plaisanterie à propos d'un des Indiens présents dans la basilique du Vatican avec des coiffes traditionnelles voyantes le jour de l’ouverture du Synode qui a attristé le pontife au point de le pousser à formuler un trait dirigé contre ceux qu'il a récemment définis comme des "prêtres rigides": "Quelle est la différence - a demandé François - entre le fait de porter des plumes sur la tête et celui de porter un "tricorne" tel qu'utilisé par certains membres de nos dicastères?"

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