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Le pape n’a jamais dit ce qu’a écrit le Dr Scalfari...

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D'Anita Bourdin sur zenit.org :

Fake news italiennes : le Vatican rétablit la vérité

Les risques du dialogue et de la rencontre

Eugenio Scalfari, 95 ans, interprète à sa façon les paroles du pape François et le Vatican désavoue le journaliste italien régulièrement dans les communiqués des directeurs de la salle de presse du Saint-Siège successifs: le p. Federico Lombardi, Greg Burke, et, le 9 octobre 2019, Matteo Bruni.

Le préfet du Dicastère romain pour la communication, Paolo Ruffini, s’est senti le devoir de réaffirmer lui aussi devant la presse internationale présente au synode, jeudi, 10 octobre, en italien, que « le pape n’a jamais dit ce qu’a écrit le Dr Scalfari»: ce n’est pas un « compte rendu fidèle » , même lors que Scalfari met ces propos sur les lèvres du pape, « entre guillemets », que ce soit des propos sur « l’Eglise » ou sur « Jésus, vrai Dieu et vrai homme ». Nous l’avons “twitté live” lors du point presse quotidien pour le synode.

Autrement dit, une « fake news » n’est pas moins « fake » si elle est reprise des dizaines ou des centaines de fois en ligne.

En réponse aux questions des journalistes, le directeur du bureau de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, a déclaré en italien ce qui suit, après la publication de La Repubblica du 9 octobre: « Comme cela a déjà été dit à d’autres occasions, les paroles que le Dr. Eugenio Scalfari attribue au Saint-Père, entre guillemets, à l’occasion de ses entretiens avec lui, ne peuvent être considérés comme un compte rendu fidèle de ce qui a été réellement dit, mais elles représentent plutôt une interprétation personnelle et libre de ce qu’il a entendu, comme cela est évident d’après ce qu’il a écrit aujourd’hui quant à la divinité de Jésus-Christ. »

Certains s’étonneront de ce que le pape François continue de recevoir Eugenio Scalfari, on pourrait aussi s’étonner que Scalfari continue à vouloir rencontrer le pape. Et c’est probablement, dans la ligne de miséricorde et du dialogue qui sont la marque de tout le pontificat, que le pape ne renonce pas à poursuivre ces échanges avec quelqu’un qui n’a pas les mêmes options que lui et qu’il ne renonce pas annoncer le Christ à un vieil ami qui se dit agnostique, et qui est son aîné de plus de 12 ans: né le 6 avril 1924 à Civitavecchia, il a fêté cette année ses 95 printemps.

Le Vatican met cette fois en garde deux fois plutôt qu’une contre la tentation de prendre les paroles de Scalfari pour parole d’Evangile.

Ancien député radical socialiste, fondateur en 1976 du quotidien italien La Repubblica, il est aussi un co-fondateur, en 1955, du Parti Radical italien, « anticlérical ».

Mais ce n’est pas une exception que le dialogue des papes avec les non-croyants: Benoît XVI a lui-même voulu qu’on ajoute aux rencontres interreligieuses d’Assise avec les autres religions pour la paix – initiées par saint Jean-Paul II -, un dialogue avec les non-croyants pour la paix, y invitant des intellectuels français. Le pape émérite est lui-même un modèle de capacité de dialogue et de rencontre avec qui – notamment des théologiens – ne pensent pas comme lui.

On se souviendra aussi du dialogue du nonce apostolique à Paris, Angelo Roncalli – futur saint Jean XXIII que nous fêtons ce 11 octobre -, avec des politiciens anticléricaux de France, n’hésitant pas à plaisanter avec l’un d’eux en disant quelque chose comme: « Nous n’avons pas la même paroisse, mais nous avons le même ‘arrondissement’ ». Une allusion non pas à leur adresse dans Paris, mais à leur … embonpoint.

Ne pas avoir « la même paroisse » n’a jamais empêché un chrétien de dialoguer – à temps et à contretemps dit saint Paul – avec qui ne pense pas comme lui… c’est même un devoir que lui impose son baptême que de partager la Bonne Nouvelle.

Cette fois, la double intervention de la communication du Vatican lance un signal à des lecteurs trop crédules.

Scalfari a du mal à comprendre, l’intelligence regimbe face au mystère impensable d’un Dieu qui se fait petit enfant et demeure au milieu de son peuple dans l’Eucharistie.

Il s’agit donc de ne pas avaler cul sec les « fake news », même si elles viennent d’un interlocuteur que le pape François continue d’entourer d’égards et d’amitié, montrant ainsi le chemin d’un dialogue délicat, risqué, mais persévérant.

Commentaires

  • Admettons que François veuille entretenir un dialogue miséricordieux avec un incroyant. Etant donné que ce dernier a falsifié à plusieurs reprises les paroles du Pontife, il est temps que ce Pontife fasse preuve de prudence (vertu cardinale)!
    Benoît XVI, qui n'hésitait pas à dialoguer avec des incroyants , ne leur a jamais laissé le loisir de déformer sa pensée propre !

  • Dialogue persévérant ? Steve Kojek, sur Onepeterfive, recense 9 interviews (y compris le dernier en date, celui du 8 octobre), donné par François à Scalfari.

    Comme il le rappelle aussi, le tout premier interview, et d'autres par la suite, ont été publiés dans Intreviste e conversazioni con i giornalisti), publié par la Libreria Editrice Vaticana. Antonio Socci à lui-même dit que les interviews "ont entièrement été publiées dans l'Osservatore Romano", avant d'être republiées dans un livre signé par le pape à la Libreria Editrice Vaticana".

    D'où la question de Skojek, que je fais mienne: pourquoi le pape n'a-t-il pas PERSONNELLEMENT RÉFUTÉ chaque mot qui lui a été prêté, et fait solennellement une déclaration de foi , "en condamnant la calomnie vicieuse dont (il) a fait l'objet ?

  • Dans le respect du peuple chrétien, ce serait un minimum de la part de M. Bergoglio.

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