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Pourquoi la prêtrise est masculine

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De Bevil Bramwell, OMI sur le site thecatholicthing.org en traduction française (Bernadette Cosyn) sur le site de France Catholique :

Des femmes prêtres ?

20 novembre 2019

Le sujet des femmes prêtres revient souvent sur le tapis, mais le questionneur cherche rarement à simplement connaître la vérité sur le sujet pour ensuite y réfléchir. A la place, il se fait clair que les questionneurs ont une idée vraiment très étrange de l’Eglise.

Ils pensent l’Eglise de la même manière que la Gauche considère les institutions sociales. Pour la Gauche, les institutions existent principalement pour atteindre des buts politiques. Ainsi, par exemple, un secrétariat d’état existe pour aider les membres du parti à trouver de l’emploi, pour étendre le pouvoir du parti, et seulement en dernier pour remplir ses fonctions statuaires. Y a-t-il du temps pour tout cela ? De la même manière, le mariage est une affaire de pouvoir, et ainsi de toute autre relation. Alors, à leurs yeux, la prêtrise catholique est affaire de politique et de pouvoir, non de grâce et de communion.

Il est clair que le système de pouvoir de la Gauche n’offre aucun moyen de décrire la prêtrise catholique. C’est comme essayer de décrire la navette spatiale, mais uniquement en utilisant des mots commençant par la lettre A. Ce que les révolutionnaires oublient, c’est qu’aucune organisation humaine – pas même un ambitieux parti politique – ne peut concevoir une religion entièrement valable.

Le mieux qu’un tel parti puisse imaginer, c’est le parti lui-même (et dans de nombreux pays, sa police secrète). Par exemple, quand Martin Luther a conçu une nouvelle religion, il a pris des morceaux du catholicisme, en a violé d’autres, par exemple ses vœux ; il a épousé une religieuse ; il a laissé tomber la tradition ; laissé tomber la prêtrise ; etc. Ce qu’il a créé était en grande partie une entité politique. Il a choisi des enseignements populaires et était protégé par l’empereur contre le pape.

Une meilleure explication de la prêtrise masculine, une vraie, provient de ce que Dieu a fait et continue de faire dans notre histoire. Nous apprenons de Dieu ce qu’est la religion. Nous ne Lui enseignons pas quelle religion nous allons accepter.

Après tout, Dieu nous rappelle que « aussi hauts que sont les cieux au-dessus de la terre, ainsi sont mes chemins au-dessus de vos chemins et mes pensées au-dessus de vos pensées » (Isaïe 55:9). Dieu ne dit pas que, une fois que vous avez rejoint le « bon » parti politique, vous pouvez vous débarrasser de Ses chemins. Le parti peut penser ainsi, mais c’est uniquement parce qu’il n’est qu’un parti politique.

Nos modalités viennent des Ecritures et de la tradition, où Dieu se révèle lui-même à nous et interprète ce qu’Il dit et ce qu’Il fait. Les modalités viennent à nous. Nous ne pouvons pas les « ré-imaginer » ou les soumettre à des « changements de paradigme ». Nous n’avons pas cette sorte de pouvoir.

Vatican II nous a enseigné que : « le Seigneur a établi des ministres parmi ses fidèles pour les unir en un seul corps dans lequel ’ tous les membres n’ont pas la même fonction’ (Romain 12:4). » Jésus a choisi ses ministres – les apôtres. Tous étaient des hommes alors même qu’il y avait des douzaines de religions avec des prêtresses au temps du Christ.

Pourtant, Jésus a bien changé d’autres choses purement culturelles comme œuvrer le jour du sabbat, manger avec des pêcheurs, avoir des femmes parmi ses disciples, etc. Donc la vieille rengaine selon laquelle Jésus était lié par la culture de son époque ne tient pas.

La conclusion est que « Jésus a choisi ses ministres. C’étaient des hommes ». En bref, il y a une prêtrise masculine parce que Jésus l’a créée ainsi. Jésus est Dieu et de ce fait Il ne fait rien par accident ou par préjugé. Ne pas Lui accorder la souveraine liberté de Dieu signifie que votre christologie est faussée. Quand Jésus parcourait la terre, il n’y avait pas de débat sur le politiquement correct. On ne faisait pas voter les croyants.

Bien plus, « le concile enseigne que, par institution divine, les évêques ont succédé aux apôtres comme pasteurs de l’Eglise ; qui les écoute, écoute le Christ, qui les rejette, rejette le Christ et Celui qui a envoyé le Christ » (Vatican II).

Par ces mots, les pères conciliaires signifiaient une forme particulière de présence personnelle, une présence incarnée – sinon il n’y aurait pas eu d’audition du Verbe – et cela signifie une présence sexuée. Masculine dans ce cas précis.

Elle est masculine parce que le Christ est un homme, et les hommes sont là pour représenter le Christ. La ressemblance masculine du prêtre avec le Christ homme par une interaction incarnée est utilisée par la puissance surnaturelle du Christ et le prêtre devient l’instrument du Seigneur.

Il en est ainsi parce que « seul Dieu peut offrir à Dieu un sacrifice digne de Lui », selon la brillante formulation du prêtre philosophe Robert Sokolowski. Par l’ordination, les prêtres hommes participent à Sa présence crucifiée et glorifiée, si bien qu’il peuvent agir in persona Christi (en la personne du Christ), au sein de son Epouse l’Eglise, alors que le sacrifice parfait est offert à Dieu.

Comme Saint Thomas d’Aquin l’a expliqué : « l’ordination est au sujet de la relation ». Nous avons donc ce qui est spirituellement « sponsal » par nature là ou le spirituel recourt au temporel pour ses objectifs. Eclairant le langage marital des Ecritures, le concile a dit que Jésus « nourrit et chérit sans cesse l’Eglise qu’il veut, une fois purifiée, voir lavée et unie à Lui, soumise à Lui par amour et fidélité, et qu’Il comblera en définitive de dons célestes pour l’éternité ».

Aucun mot en vue, nulle part, de pouvoir politique. De nombreuses mentions de Jésus et de sa relation sponsale avec sa communauté ecclésiale spirituellement féminine.

Bienvenue dans la religion de Dieu.

Le père Bevil Bramwell, OMI, est l’ancien doyen de premier cycle à Catholic Distance University. Il a écrit plusieurs livres.

Illustration : « Les chefs des prêtres demandent à Jésus de quel droit il agit comme il le fait » par J.J. Tissot, vers 1890 [Musée de Brooklyn]

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/11/17/women-priests/

Commentaires

  • Pas très convaincant !

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