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Ce que sont devenus les enterrements dans nos églises...

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De Denis Crouan sur le site "Pro Liturgia" :

Enterrement dans une commune de 5 000 habitants. Le défunt était très connu et populaire. L’église paroissiale était donc pleine pour la messe de funérailles. Autrefois, on aurait parlé de la « messe de requiem » ; mais le curé n’ayant plus aucune idée de ce qu’est la liturgie des défunts telle que prévue par l’Eglise, le « requiem » et tout ce qui fait la spécificité de cette liturgie ancestrale ont été remplacés par une « messe plan-plan » aussi plate et insipide que les messes dominicales habituelles : même répertoire musical, même manque de dignité, même estompage des marques du sacré.

Eglise paroissiale pleine donc. Mais pleine de qui ? D’une majorité de personnes qu’on ne voit jamais à l’église en dehors de la messe des professions de foi qui sont l’occasion d’utiliser son smartphone pour prendre en photo le petit dernier qui n’attend qu’une chose : que la tribu de « mamies brushing » qui s’agite dans le choeur lui « lâche les baskets » pour qu’il puisse rejoindre sa famille, bien décidé à ne plus aller à la messe avant longtemps. N’y avait-il que ce genre de « public » à la messe de funérailles ? Non, pas que. Il y avait aussi quelques rares fidèles pratiquants.

Dans l’ensemble, la messe était donc ravalée au rang de « dernier hommage » rendu au disparu, au cours duquel les personnes qui le souhaitaient pouvaient lorsqu’il y avait un temps mort (!) dans le déroulement de la cérémonie, prier pour le repos de l’âme du défunt. Mais assurément, la prière n’était pas le souci principal de l’assistance. Pas même du proche du défunt invité à prendre la parole et qui n’a fait qu’assurer l’assistance que tous les projets financiers lancés par le disparu seraient poursuivis. Tout le monde a dû se sentir réconforté. Surtout que dans le choeur de l’église avait été disposée, de façon bien visible, une grande photo du défunt. A l’issue de la cérémonie, une dame a dit à sa voisine : « Comme j’étais assez près de la photo, j’ai eu l’impression qu’il me regardait pendant toute la messe. » Au moment où le service des pompes funèbres a placé le cercueil dans le chœur, des applaudissements se sont fait entendre. Cette mode des applaudissements, aussi ridicule que déplacée montre bien que pour l’immense majorité des personnes qui assistent à des funérailles, ce qui se fait à l’église n’a plus aucun sens chrétien.

On peut se poser une question : comment se fait-il que, désormais, la « messe de requiem » soit presque partout remplacée par un « happening » qui n’a plus guère de rapport ni avec la liturgie ni avec la foi chrétienne ?

Deux éléments se rejoignent pour expliquer ce phénomène. Premièrement, le fait que la liturgie des défunts a été presque partout remplacée par des cérémonies indigentes, vides, privées de ce qui faisait la spécificité de la « messe de requiem » avec son « absoute ». Et puisque les cérémonies sont vides, il faut bien les remplir avec quelque chose ; avec ce qu’auront choisi les membres de la famille venus organiser l’ « hommage » avec le curé. Mais comme la famille ne connaît rien en liturgie et le curé pas beaucoup plus, que choisit-on de faire ? Tout simplement de s’inspirer de ce qui constitue la base de la sous-culture actuelle : les « sitcoms » américaines que diffusent les chaînes de télévision. Il faut être créatif et original... même - ou surtout - pour les funérailles.

Je rêve d’un évêque qui enverrait une lettre à ses prêtres pour leur rappeler qu’une messe de funérailles doit être une messe de funérailles et pas autre chose.

Je rêve de curés qui rappelleraient aux familles de défunts que l’église est un lieu de prière et de recueillement et que la liturgie qui s’y déroule obéit à des règles qu’un ministre du culte n’est pas autorisé à transgresser, les hommages et autres marques de sympathie devant se faire après la messe et non pendant.

Mais je rêve de plus en plus ces derniers temps...

DC 

Commentaires

  • Voilà une des raisons qui m'ont fait entrer dans l'Eglise Orthodoxe : je ne veux pas être un jour enterré comme cela... par des vieilles femmes, car votre article n'en parle pas : les obsèques sont aux mains de (vieiles) sottes verbeuses et emm(...nuyeuses) qui jouent à la prêtresse et accaparent l'espace sacré des églises!

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