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Enseignement "catholique" : "quand le sel a perdu sa saveur, il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds"

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A quoi bon maintenir un enseignement catholique qui n'a plus de catholique que le nom?

Lu sur la Libre, 22.02.2020, p. 10: 

Faut-il en finir avec les réseaux d’enseignement ? 

(L’analyse de l’évolution des écoles catholiques publiée en ligne par le Crisp (le Centre de recherche et d’information sociopolitiques) débouche sur deux grandes questions.

Qu’apportent encore de positif les réseaux d’enseignement ? La première question est le fruit d’un long raisonnement à partir d’un constat : En dépit de la permanence de l’identité affichée, les écoles catholiques se sont de facto largement déconfessionnalisées.” Aujourd’hui, ces écoles intègrent tant une pluralité de convictions et de cultures que la reconnaissance des réalités profanes. “Leur objectif est d’accompagner les enfants et les jeunes dans leur recherche de sens en les ouvrant à la dimension spirituelle” , lit-on. … Malgré cette transformation, “l’organisation de l’enseignement en Belgique demeure figée dans un modèle défini à l’époque du Pacte scolaire de 1959”. Un système en deux grands piliers, chrétien et laïque. Ce qui, selon la docteure en histoire Caroline Sägesser, présente un certain nombre de désavantages. La chercheuse cite “la mise en concurrence des établissements, l’absence de programmes unifiés, l’impossibilité d’introduire le cours de philosophie et citoyenneté dans le réseau libre (une revendication laïque) et des distorsions dans le financement public de l’école (un motif de doléances côté catholique)”. Les politiques scolaires n’y gagnent pas, dénonce-t-elle, examinées à la lumière du coût-bénéfice pour chaque réseau plutôt qu’en pensant d’abord aux élèves. / Article complet)

Commentaires

  • Est-ce vous, Belgicatho, qui posez la question "A quoi bon maintenir un enseignement catholique qui n'a plus de catholique que le nom?", et comparez l'enseignement catholique à du sel sans saveur?

    J'attire votre attention sur ce qui fait -à mon sens- le coeur de l'article que vous citez. : le maintien d'un enseignement confessionnel catholique favoriserait le développement d'un enseignement musulman. Perspective qu'il faudrait absolument éviter...

    Deux remarques : va-t-on se servir de l'enseignement catholique (suppression et/ou fusion avec l'officiel) pour éviter l'émergence d'un réseau musulman "communautarisme" (ou "radical", etc.) ou se sert-on plutôt de la peur de l'islamisme comme alibi pour achever un enseignement catholique jugé à juste titre comme moribond? Dans la deuxième hypothèse "on" aura atteint, enfin, un très vieil objectif, largement antérieur à l'apparition de l'islam dans notre pays: je vous invite à cet égard à vous renseigner sur la couleur idéologique de Caroline Sägessser...

    Deuxièmement : la fusion de l'officiel et du libre en un magnifique réseau pluraliste unifié (belle contradiction!) garantirait-elle la mise au pas de l'islam? Rien n'est moins sûr: pour empêcher l'existence d'écoles islamiques, il faudrait envisager de modifier le pacte scolaire et de réviser la Constitution.

    Encore une idée: à la question posée par l'article de La Libre,
    "Qu’apportent encore de positif les réseaux d’enseignement ?", on peut espérer répondre ceci: l'assurance qu'en maintenant les écoles catholiques on permettra à une minorité de catholiques (professeurs et élèves) ayant conscience d'être le sel de la terre de continuer à saler et la garantie que cette faculté sera respectée (ce qui ne serait certainement pas le cas dans un réseau unique assimilé à l'officiel). L'école catholique, même agonisante, contient encore des braises, des étincelles desquelles, de temps en temps, un feu peut s'enflammer.
    L'enseignement officiel -officiellement pluraliste- est en réalité anti-catholique, c'est historiquement vrai et je ne pense pas qu'on puisse espérer d'une fusion libre-officiel le maintien de la liberté de dire sa foi, de la propager par des moyens d'expressions divers et de pratiquer son culte dans les murs de l'école! On rendra tout cela -au contraire- bien plus difficile, voir impossible. Penser le contraire serait faire preuve d'une grande naïveté. Pour le dire autrement et de façon à ce que personne ne l'ignore: l'enseignement officiel est l'enfant de la laïcité et la laïcité -en Belgique du moins- est l'enfant de la franc-maçonnerie. Je n'invente rien, c'est Hervé Hasquin lui-même (Grand Orient de Belgique) qui l'a toujours seriné: la franc-maçonnerie est la tête et la laïcité le bras.
    Je sais que les temps sont aux grandes embrassades d'une partie de la catholicité belge et de la laïcité, mais si on veut que Jésus-Christ ne devienne pas un simple "frère" dans l'esprit des nouvelles générations, il faut maintenir ou garantir à nouveau qu'une parole authentiquement catholique continue à retentir en ses lieux propres à défaut de le pouvoir encore en dehors. Sinon, avec nos écoles catholiques, fermons nos églises et toutes les institutions du pilier catholique et fusionnons joyeusement! Je ne suis pas stupide, je sais que cet esprit de laïcité est présent également dans l'Eglise et ses institutions, mais elle n'y a pas pris toute la place. Dans les institutions laïques par contre, il n'y a AUCUNE place pour le catholicisme: il s'y heurte aux dogmes laïques. La suggestion du CRISP, de la LLB, (de Belgicatho?) de supprimer l'enseignement libre me fait tout bonnement penser à la fusion de l'Eglise souterraine avec l'Eglise patriotique en Chine: bien. plus de nouveaux problèmes que de solutions.

    De façon globale, j'estime qu'il vaut mieux oeuvre à la résurrection de l'enseignement catholique que de concourir, fût-ce par lassitude, à sa mort.

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