D'Annie Laurent (PFV (Petite Feuille Verte) n°71) :
La mosquée, lieu de prière et de pouvoir
PROHIBITION DE LA MIXITÉ
Alors que les églises sont ouvertes à tous, chrétiens et non chrétiens, hommes et femmes, l’islam prévoit des exceptions dans ces domaines.
Des mosquées interdites aux non-musulmans
La Mecque, principal lieu saint de l’islam situé en Arabie-Séoudite, est un territoire haram (interdit) aux non-musulmans. Ne peuvent y accéder que ceux qui prononcent la chahada (profession de foi islamique).
- Ô vous qui croyez ! Les polythéistes [ou infidèles] ne sont qu’impureté : ils ne s’approcheront donc plus de la Mosquée sacrée après que cette année se sera écoulée (9, 28).
Le Coran élargit cette prohibition à toutes les mosquées.
- Seul fréquentera les mosquées d’Allah : celui qui croit en Allah et au Jour dernier ; celui qui s’acquitte de la prière ; celui qui fait l’aumône ; celui qui ne redoute qu’Allah (9, 18).
Cette prescription a été retenue par certaines écoles juridiques sunnites traditionnelles dans les pays qui s’en inspirent pour leur droit propre. Tel est notamment le cas dans la péninsule Arabique et au Maroc (sauf la mosquée Hassan II de Casablanca, hors temps de prière). Mais presque partout ailleurs, la visite de non-musulmans est autorisée, sauf exceptions et à certaines conditions.
Notons aussi qu’en certains pays (Iran notamment), des policiers empêchent les musulmans d’entrer dans les églises pour qu’ils n’assistent pas à la messe.
La relégation des femmes
Les musulmanes qui veulent prier à la mosquée n’y sont jamais encouragées ; l’accès leur en est d’ailleurs interdit à certains moments de leur vie frappés d’impureté légale (après un accouchement, durant les menstrues, cf. Coran 2, 222). « La femme est frappée d’une incapacité périodique engendrée par le cycle menstruel : étant au moment de ses règles en état d’impureté, elle doit par conséquent s’abstenir d’un certain nombre de pratiques cultuelles. Ainsi doit-elle renoncer aux prières quotidiennes et au jeûne ; elle ne peut ni toucher le Coran ni le lire ; elle ne doit pas entrer dans une mosquée ni faire le tawhâf (rotation) autour de la Kaaba [pratique liée au pèlerinage à La Mecque]. Ces prescriptions ne se trouvent pas dans le Coran mais dans le Hadîth [recueil des propos attribués à Mahomet] et sont précisées dans le droit […]. Ces prescriptions sont rigoureusement observées dans l’ensemble du monde musulman aujourd’hui comme hier » (Viviane Liati, De l’usage du Coran, éd. Mille et une nuits, 2004, p. 245).