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Jean-Paul II, reviens !

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Sur le site du magazine français « La Vie », ce billet d’Erwan Le Morhedec, avocat et essayiste :

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masques et/ou baillons ?

« Dimanche 26 juillet, Gérald Darmanin, nouveau ministre de l’Intérieur, est venu saluer la mémoire de Jacques Hamel en même temps que la contribution des catholiques à l’unité du pays. Cet anniversaire intervenait à la veille du retour du projet de loi bioéthique devant l’Assemblée nationale, et il n’y a pas de hasard en politique : Gérald Darmanin a ainsi conforté les catholiques dans la fonction décorative qu’ils assurent à merveille.

Jacques Hamel, symbole de fraternité et d’une part de “l’âme nationale“

On se souvient alors du discours d’Emmanuel Macron aux Bernardins, le 9 avril 2018, dont la relecture est amère. Prenant à témoin son propre itinéraire, il affirmait : « C’est pourquoi, en écoutant l’Église sur ces sujets, nous ne haussons pas les épaules. » Et pourtant si, ils les ont haussées, et de quelle manière ! Alors si, par bienveillance et malgré l’habitude, nous répétons à chaque discours que nous jugerons aux actes, aujourd’hui, les actes sont posés et ils rendent définitivement caduc le discours.

Il est en vérité bien vain de célébrer la contribution des catholiques à l’unité de la nation lorsqu’on ignore à ce point leur parole. Nombre d’entre eux vivent aujourd’hui un arrachement, un retour déchirant à la situation des premiers chrétiens selon Diognète, n’habitant leur pays que comme « des étrangers domiciliés (…) dans leur propre patrie ». La patrie semble s’en moquer. Peut-elle mépriser pour autant cette sécession triste ?

L’Église est inaudible et pourrait s’interroger sur ce qu’elle a jugé primordial de maintenir depuis 50 ans.

Mais l’exécutif n’est pas seul en cause. Les catholiques aussi doivent s’interroger. Veulent-ils être prophètes, crier dans le désert, en accepter le sort, ou être efficaces ? Doivent-ils parler pour le principe de l’avoir fait, contempler l’inexorable régression de la dignité humaine avant de porter leur regard vers le front suivant, le recul d’après : demain, l’euthanasie ; après-demain, la GPA ? Nous sommes réduits à nous satisfaire de l’idée que la situation pourrait être pire sans nos mobilisations, en espérant seulement qu’elles ne facilitent pas l’adoption de ces textes. Quant à nos évêques, ils multiplient les tribunes, tantôt attristées tantôt courroucées, toujours impuissantes, qui parlent aux catholiques et sont ignorées de la société. L’Église est inaudible et pourrait s’interroger sur ce qu’elle a jugé primordial de maintenir depuis 50 ans et Humanæ vitæ… et ce qu’elle a regardé s’évanouir depuis, par voie de conséquence. Sauf bien sûr à se satisfaire de la figure plus romantique qu’évangélique du prophète maudit ».

Ref Catholiques : prophètes ou potiches ?

JPSC

Commentaires

  • Je serais très curieux de voir Monsieur Le Morhedec nous proposer un discours qu'il jugerait "audible" dans ces matières éthiques et qui serait susceptible de recueillir un assentiment ou simplement une écoute de la part de ceux qui légifèrent. A partir du moment où le respect de la vie est clairement affirmé, tout le reste en découle : interdiction de toute forme de PMA et de toute autre pratique susceptible de transgresser ce respect inconditionnel de la vie humaine, de la conception à la mort naturelle. De la même façon, à partir du moment où l'on considère que la famille est basée sur l'union indissoluble entre un homme et une femme, on ne peut faire aucune concession aux revendications délirantes en faveur des unions entre gens du même sexe et surtout pas leur reconnaître le droit d'y accueillir des enfants. Or, c'est cet attachement à ces principes fondamentaux qui rend le discours de l'Eglise inaudible à nos contemporains et nous condamne à être marginalisés et voués à la dissidence, avant peut-être d'être poursuivis et condamnés. N'en déplaise à Monsieur Le Morhédec, la figure du prophète maudit et voué à l'opprobre est plus proche de celle du Christ que celle de ceux qui acceptent des compromissions et des arrangements pour y échapper.

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